Test HCFR : Yamaha YH-E700B, casque wireless

Les mesures

Nous avons effectué nos mesures à partir du banc MiniDSP EARS et du logiciel REW. Ce banc étant très abordable et trouvable en France chez Audiophonics, si vous êtes de nature curieuse, je vous invite à vous en procurer un afin d’effectuer vos propres mesures.

Le YH-E700B sera interfacé en Bluetooth à partir du PC afin de simuler au mieux les conditions d’usage pratiques et déterminées par la nature de ce casque. Les mesures ont été effectuées à partir des fichiers de compensation afin de tenir compte de l’oreille et de la nature du casque..

Le mode natif (sans processing)

Le TH-E700B est un casque nomade qui peut s’utiliser de différentes manières. En extérieur et en transport en commun, il sera judicieux d’activer son circuit ANC (réduction de bruit ambiant). Mais il est aussi possible de s’en servir chez soi, ANC coupé. Nous allons donc commercer par mesurer ces deux modes sans aucun processing, ni EQ.

Sans ANC la réponse en fréquence du YH-E700B est flatteuse dans les médiums et un peu courte dans le bas du spectre.

Ce mode que nous avons arbitrairement nommé natif dénote donc une certaine coloration. Rassurez-vous, ceci ne pénalise pas l’écoute qui reste très agréable. N’oublions pas que la vocation du YH-E700B n’est pas d’être un casque résidentiel audiophile, mais d’être un casque nomade sans fil dont le mode de fonctionnement est asservi à ses processing numériques.

L’appairage droite gauche est correct malgré quelques disparités.

Certains casques font mieux, mais il s’agit alors de produits bien plus haut de gamme. Compte tenu de la nature du YH-E700B, la performance est très satisfaisante d’autant que l’écoute ne permettra pas d’entendre les écarts de valeur.

En revanche, le waterfall dévoile une très bonne maîtrise temporelle sans traînage.

Le transducteur de 40 mm n’est certes pas un virtuose dans le grave et sa réponse en fréquence est quelque peu orientée, il n’en demeure pas moins bien conçu. Très certainement, l’ensemble de la conception des écouteurs du YH-E700B joue, essentiellement la « chambre acoustique » aurait pu être mieux étudiée pour un casque fermé.

Mais à nouveau, il ne faut pas oublier que le YH-E700B est un casque nomade qui embarque son électronique et dont l’objectif est d’être le plus compact et le plus léger possible. Objectifs impossibles à atteindre sans faire de concessions.

Le mode ANC

Activons le mode ANC et mesurons alors ce que le YH-E700B peut donner.

L’activation du circuit ANC change totalement la donne. Le YH-E700B n’affiche plus du tout la même réponse en fréquence.

Mettons-les en concurrence pour nous en rendre bien compte :

Les différences sont manifestes sous les 1500Hz. Malgré une bosse qui reste en continuité avec la réponse en fréquence native de 1500 Hz à 700 Hz, le comportement dans le grave n’a plus rien en commun avec le fonctionnement natif (sans soutien numérique) du YH-700B.

Il ne faut pas forcément y voir un défaut, d’ailleurs à l’écoute le mode ANC permettant une extension dans le grave s’avère des plus agréable. Reste cette vilaine bosse… le chapitre suivant abordera la fonction EQ de l’application Headphone Control, nous verrons alors s’il est possible d’intervenir et d’affiner le comportement tonal du YH-E700B.

En revanche, l’ANC ne pénalise pas la mesure de waterfall. Ce qui veut dire que ce circuit ne va pas perturber, outre la réponse en fréquence, le comportement mécanique du transducteur. Le temporel étant toujours bon, nous pouvons en conclure que le mécanisme électro / acoustique a été bien pensé et bien mis en œuvre. Le contraire aurait été étonnant de la part de YAMAHA (l’inventeur du DSP !).

Les caractéristiques du YH-E700B annoncent une réponse en fréquence allant de 8 Hz à 20 kHz. 20 kHz est relativement factuel, néanmoins le 8 Hz me semble ambitieux..

Oui le YH-E700B y arrive… mais pas sur l’amplitude nominale de la mesure calée à 84 décibels. Nativementn ce casque reproduit 8 Hz à 60,7 dB, nous sommes loin de l’amplitude nominale, mais certes il y a émission de son.

L’ANC aide un peu et rehausse de 7 dB pour finir à 67 dB. C’est un peu mieux, mais pas encore assez proche des 84 dB pour être pertinent. Est-ce fondamental ? Bien entendu non, car sous les 20 Hz l’humain que nous sommes n’entend plus grand-chose… rien en réalité et parler de physiologique (ce qui se passe sous les 20Hz) à l’écoute au casque est un doux fantasme.

En revanche, le score à 20 Hz peut nous intéresser. Remontez trois mesures en arrière et vous verrez alors les scores. Respectivement 68 Hz et 76 Hz, ce qui est mieux et nettement mieux en faveur du mode ANC.

Le mode ANC dans son ensemble présente donc des avantages. Non seulement en termes d’isolation mais aussi en termes de qualité d’écoute dont la base sera favorable aux manipulations EQ.

Listening Care

Listening care est un mode dont la vocation est de préserver la bonne écoute de toutes les gammes de fréquence même à bas niveau. Il s’agit donc d’un circuit rehausseur à la façon loudness mais avec un peu plus de finesse et de subtilités.

Mesurons ce que cela donne en concurrence avec le mode natif du YH-E700B :

Il s’agit donc bien d’un processing typé loudness qui joue sur une vaste gamme de fréquences et de manière non linéaire donnant la priorité au grave. Ce qui est logique, car durant les écoutes à bas volume dans le but d’une perception sensorielle équivalente, il s’agit de la gamme de fréquence qui demande le plus à être rehaussée si on en croit la psychoacoustique.

En revanche le waterfall démontre légèrement plus de traînage. Rien qui soit significatif ni audible. Mais à la mesure ce processing n’est pas totalement neutre en termes de traînage et d’équilibre temporel.

Sauf extrême nécessité, il ne me semble pas judicieux d’utiliser le mode LISTENING CARE. D’ailleurs, cela correspond à la description qu’en fait YAMAHA : à n’utiliser qu’en cas de besoin de réajuster la perception du son surtout si en écoute à bas niveau.

Listening Optimizer

Dixit YAMAHA, LISTENING OPTIMIZER est un circuit d’analyse et d’autocorrection qui tient compte de la morphologie et des conditions d’écoute. Le système analyse le signal au niveau de l’oreille, le met en concurrence avec le signal originel et adapte en conséquence.

Nos mesures indiquent que ce système est subtil et qu’il joue surtout dans les basses fréquences.

Ce qui me semble normal. Peu intrusif et de prime abord pertinent, LISTENING OPTMIZER apporte un plus durant les écoutes et assure un meilleur respect du rendu sonore.

La mesure du waterfall ne démontre pas la moindre pénalité, après l’avoir essayé, je recommande l’usage de LISTENING OPTIMIZER sur le YH-E700B.

Mode Jeu

Le mode jeu est un circuit de communication à faible latence. Son usage est essentiellement dédié aux activités vidéo ludiques avec lesquelles on utiliserait le YH-E700B comme appareil sonore. Éventualité judicieuse, car de nombreuses personnes utilisent leur smartphone comme console de jeu portable.

RAS, hormis un léger décalage fréquentiel dans les basses fréquences qui sera inaudible surtout dans un usage jeu vidéo. Décalage potentiellement issu d’une variante de mesure, donc d’autant plus négligeable.

D’après la mesure de waterfall, le MODE JEU ne pénalise pas le mode de fonctionnement du YH-E700B.

En tout état de cause YAMAHA a bien fait les choses.

À la base, le YH-E700B est un casque correct dont le mode de fonctionnement s’améliore en parité avec les processing numériques activés. Du moins, les processing font ce pour quoi ils sont faits sans perturber la qualité sonore native du YH-E700B. Leur action correspond parfaitement à leur objectif.

L’exception étant l’ANC qui va lisser la réponse en fréquence plus une extension des fréquences du grave très appréciable.

Le petit défaut étant cette bosse aux moyennes fréquences qui mériterait un petit rabotage. Ce que le circuit EQ permet de faire. Un sujet qui sera abordé dans les chapitres suivants.