Test HCFR vidéoprojecteur Sony VPL-VW890ES

Test HCFR vidéoprojecteur Sony VPL-VW890ES

Processings dynamiques : Incidence colorimétrique

 

La force des vidéoprojecteurs Sony réside dans la combinaison d’un ensemble de technologies numériques qui visent à améliorer la qualité de l’image.
La base technique est excellente, la lecture des mesures natives est plus qu’éloquente, mais c’est avec l’apport des différents processings dynamiques que l’image des vidéoprojecteurs Sony se démarque de la concurrence.

Le VPL-VW890ES est évidemment bien loti de ce côté là.
Mais si les traitements dynamiques apportent un gain, ils s’accompagnent aussi de contreparties.
On a rien sans rien et rien n’est parfait en se bas monde. D’autant que, qui dit processing dynamique, dit forcément intervention sur l’équilibre de la structure de l’image, sans quoi il ne se passerait visuellement rien.

Nous allons mesurer et analyser les conséquences des différents processings dynamiques sur la colorimétrie.

 

 

Dynamic Control

Nous avons vu que ce processing a pour vocation à moduler l’intensité du laser et positionner l’ouverture du diaphragme de l’iris dans le but d’améliorer le contraste de l’image.
Nos précédentes mesures ont démontré une forte efficacité surtout lorsque l’image présente un faible pourcentage de blanc. Cela veut dire qu’une image sombre et contrastée le sera d’autant plus.

 

  • Le mode FULL vise une amélioration du contraste optimale.
  • Limited va chercher à conserver le plus possible le maxima de luminosité dans l’image tout en améliorant le contraste.

 

 

Jusqu’à un ADL de 10%, Limited préserve davantage la puissance lumineuse que le mode FULL. Les écarts de hausse de contraste s’amenuisent progressivement jusqu’à un ADL de 5%, FULL gardant alors un avantage.

 

Après les bons côtés les incidences :

 

Le tableau récapitulatif nous indique des gains importants sur le contraste séquentiel et rien sur le ANSI. Gamma et température de couleur subissent des altérations d’ordre mineurs et sans conséquence sur la colorimétrie ou l’équilibre visuel de l’image.

 

Dynamic Control OFF , les mesures témoins

Ces mesures ont été faites sur une base du VPL-VW890ES sans aucun processings. Elles vont nous permettre d’évaluer l’incidence du Dynamic Control dans ces deux modes.

 

Dynamic Control Limited

Très légère incidence sur le gamma et l’histogramme de température de couleur à basse IRE sous 40%. Le gamma est impacté dans sa globalité mais sur de très faibles valeurs, la moyenne passant de 2.15 à seulement 2.17. Des valeurs qui ne permettrons pas de voir à l’oeil les variations alors que le processing se révèle très efficace.

 

Dynamic Control FULL

Le mode Dynamic Control FULL se révèle le plus intrusif. Un terme à pondérer vu les très faibles amplitudes de dérive qu’il engendre.
On constate d’ailleurs très peu de variation de la température de couleur jusqu’à 50 IRE. Une zone dont les variations de tonalités peuvent se voir mais pas sur une amplitude si faible.
Le gamma est surtout impacté à faible IRE, ce qui explique la hausse de contraste constatée lorsque l’image contient un faible pourcentage de blanc.
De plus passer le gamma de 2.15 à 2.2 en moyenne ne va pas provoquer un déséquilibre pénalisant. Au contraire, la hausse de gamma la plus importante concerne les images sombres dans leurs moyennes de luminance. C’est justement le cas de figure qui profite d’une hausse de contraste.

 

Incidence visuel du Dynamic Control sur une image claire

Peu ou pas d’incidence, retour à nos mesures, ceci est normal car le Dynamic Control ne travaille que sur des images ayant peu de % de blanc.
Il est donc sans effet sur les images claires et lumineuses.
Ce qui est d’ailleurs logique car nous sommes alors dans des valeurs de contraste faibles qui ne peuvent pas être compensées de manière optique sous peine de perdre énormément en puissance lumineuse. Sans l’espoir d’obtenir un gain ni visuel, ni au mesures de toute façon.
C’est dans ce cas qu’un algorithme purement numérique peut intervenir et surtout un bon choix de gamma dans le cas du SDR et de nivellement de tone mapping en HDR.

 

Incidence visuel du Dynamic Control sur une image à l’intensité lumineuse moyenne

Sur ce type d’image le Dynamic Control commence à faire son effet.
La baisse optique de la puissance lumineuse permet d’avoir un renforcement du contraste.
Lorsque le Dynamic Control est alors combiné au Contrast Enhancer ou au Dynamic HDR Enhancer sur ce type d’image, le renfort de contraste est très efficace.

 

Incidence visuel du Dynamic Control sur une image sombre

Le Dynamic Control est tout particulièrement efficace sur les images sombres.

C’est d’ailleurs ce que nos mesures de contraste sur les mires ADL démontrent. Le système se révèle très efficace avec un renfort de contraste et surtout, un dosage puissance laser + iris qui permet d’accentuer les noirs sans perdre en détail dans les zones sombres ni diminuer de trop l’intensité des éléments lumineux.
Sur ce genre de scène l’ajout du Contrast Enhancer en SDR ou du Dynamic HDR Enhancer, permet d’aboutir à un rendu visuel exceptionnel qui tend vers un rendu de contraste de téléviseur géant.

Au vu des gains et des très faibles dérives dans l’équilibre des transferts de luminance dans l’image, le processing Dynamic Control est tout à fait utilisable et d’ailleurs, sans devoir faire de compromission sur la colorimétrie.

C’est du tout bon et comme le rendu est redoutable sur l’image, je recommande chaudement son usage. N’oubliez pas le rare pompage qui peut se manifester sur certains types d’image et de transitions.

 

 

Contrast Enhancer

L’amélioration de contraste pour les films SDR.
Ce processing est de nature totalement numérique et va jouer sur le contraste de l’image en terme de nivellement d’écart de contraste intra image.
Il ne s’agit pas d’un système optique qui joue exclusivement sur la luminosité comme le Dynamic Control dont les hausses de contraste sont des conséquences de nature optique.

Cet algorithme joue uniquement sur l’équilibre de contraste dans l’image.
Son objectif est d’arriver à accentuer l’intensité des parties lumineuses tout en conservant voir renforcer, les parties sombres sans perdre en lisibilité.
Il faut avouer que Contrast Enhancer marche vraiment bien et permet d’aboutir à un rendu très démonstratif de l’image sans jamais boucher les noirs, ni en saturant les blancs.

 

Après les bons côtés les incidences :

Contrast Enhancer ne permet pas d’améliorer les performances optiques de contraste données par le séquentiel et le ANSI.
Si la température de couleur (qui détermine la tonalité de l’image en terme de teinte) reste inchangée, en revanche le gamma change de manière significative. C’est sur ce point que Contrast Enhancer se base afin d’effectuer son travail sur le contraste perçu.

 

Contrast Enhancer, les mesures témoins

Ces mesures « natives » vont nous permettre d’évaluer l’incidence de Contrast Enhancer sur le gamma et la température de couleur.
Le tableau récapitulatif indique déjà une incidence majeure sur le gamma et faible, voir nulle sur la température de couleur.

 

 

Contrast Enhancer LOW

Si la température de couleur n’est pas impactée, le gamma en revanche subit une modification significative. La moyenne mesurée de 2.15 passe à 2.07, mais surtout le gamma prend une forme de cuvette.
Une conséquence inévitable sans laquelle cet algorithme ne pourrait pas avoir d’impact visuel sur la dynamique perçue de l’image.

 

 

Contrast Enhancer Middle

Sur le niveau MIDDLE, la température de couleur reste totalement intacte.
En revanche à l’instar du paramètre LOW, le gamma est considérablement modifié. La moyenne passe à 1.94 mais surtout l’altération prend une forme différente.
Ce mode permet déjà de comprendre la philosophie de son algorithme et comment celui-ci arrive à reproduire une image plus saturée et contrastée alors que les ADL ne sont pas impactés.

Le gamma est en hausse sur les faibles IRE jusqu’à 15%, c’est à dire sur des images ayant une moyenne de luminance faible donc sombres. Par la suite le gamma chute afin de favoriser les images qui gagnent en luminosité.

 

Contrast Enhancer HIGH

Le mode HIGH aboutit à un gamma moyen de 1.75 dont la forme démontre une conséquence plus accentuée qui corrobore avec nos observations précédentes. Encore une fois et malgré une altération très marquée du gamma, la température de couleur reste intouchée.

 

Incidence visuel du Contrast Enhancer sur une image claire

L’image s’éclaircie dans sa globalité. Il n’y a pas de nivellement non linéaire entre les parties claires et sombres, tout semble progressivement géré de manière homogène et intégrale.

 

Incidence visuel du Contrast Enhancer sur une image à la luminosité moyenne

L’image gagne progressivement en contraste et n’a pas de changement dans sa tonalité : le contraste s’améliore et les couleurs restent naturelles.

 

Incidence visuel du Contrast Enhancer sur une image ayant des éléments saturés

Pas de changement visible. Vous verrez dans le sous chapitre suivant dédié au Dynamic HDR Enhancer que cette même scène en HDR n’est pas gérée de la même manière par ce nouvel outil d’amélioration.
Une preuve supplémentaire aux mesures que Dynamic HDR Enhancer est bien un processing à part et non un réchauffé du Contrast Enhancer.

 

Incidence visuel du Contrast Enhancer sur une image sombre

Sur une image sombre Contrast Enhancer rehausse la luminosité afin de rendre plus lisible les parties noires.

Il en résulte une image plus claire ce qui corrobore avec nos mesures.
Sur ce point vous verrez que Dynamic HDR Enhancer a un comportement très différent dont l’incidence abouti à un tout autre type de rendu visuel.

Contrast Enhancer n’est donc pas un algorithme neutre et d’ailleurs cela est inévitable compte tenu de sa nature et des objectifs qu’il poursuit. A l’image l’effet visuel est évident et démontre subjectivement l’altération colorimétrique qui s’y rattache.

Néanmoins son usage est envisageable même si son action subjective n’est pas sans toucher à l’équilibre de l’image.
En effet Contrast Enhancer renforce de manière conséquente l’impression de contraste.
Son appréciation sera certes personnelle et sujette à une évaluation de nature purement subjective, les mesures ayant démontré que la logique voudrait proscrire son usage.

A titre personnel je recommande d’essayer et de se fier surtout au perçu visuel de chaque mode en retenant tout de même que HIGH aura un effet peut-être excessif.
A chacun de décider, dans mon cas LOW et MIDDLE pour les films et HIGH en jeu vidéo. Mais rien n’empêche de tenter les trois modes sur tout type de programme vidéo.

 

 

Dynamic HDR Enhancer

 

Dynamic HDR Enhancer est le nouveau procédé intégré par Sony et qui vise exclusivement à améliorer le rendu des images en HDR.
Cet algorithme présente des similitudes de logique et de fonctionnement avec Contrast Enhancer qui était un outil commun au SDR et HDR sur les générations de vidéoprojecteurs précédentes.

Alors que l’on retrouve aussi les niveaux OFF, LOW, MIDDLE et HIGH, Dynamic HDR Enhancer ne se comporte pas tout à fait de la même manière.
A commencer par une préservation des pics lumineux, HDR oblige, c’est préférable évidemment.

 

Après les bons côtés les incidences :

Dynamic HDR Enhancer n’a pas d’incidence sur le contraste séquentiel ou ANSI, c’est tout aussi logique qu’en ce qui concerne Contrast Enhancer. C’est l’EOTF qui sera impacté et la température de couleur mais très faiblement.

 

Dynamic HDR Enhancer, les mesures témoins

Il s’agit des mesures de référence sur une base « native » qui permettront de d’identifier les conséquences de Dynamic HDR Enhancer sur la colorimétrie.

 

 

Dynamic HDR Enhancer LOW

Le nivellement de l’EOTF est peu impacté, la température de couleur inchangée. LOW aura donc une incidence discrète sur le rendu de l’image et une incidence quasiment nulle sur l’équilibre colorimétrique.

 

 

Dynamic HDR Enhancer MIDDLE

MIDDLE provoque une légère altération de la température de couleur surtout à bas IRE sous 35%.
Alors que Contrast Enhancer se révèle totalement neutre.
L’EOTF comparé à LOW est davantage impacté et démontre un repositionnement important entre 10% et 70% alors que les autres valeurs restent inchangées.
Sur les hauts IRE cela dépendra aussi du repositionnement du clipping.

 

 

Dynamic HDR Enhancer HIGH

HIGH démontre la même altération de température de couleur que le mode MIDDLE.
L’EOTF suit un nivellement similaire mais plus prononcé et élargie sur des IRE plus élevés. Ainsi l’action du mode HIGH sur l’EOTF présente une autre variante de ce nouvel algorithme.

De toute évidence de par les mesures et les rendus subjectifs, Dynamic HDR Enhancer n’est pas neutre.
A l’instar de Contrast Enhancer en SDR, Dynamic HDR Enhancer poursuit le but de proposer des rendus d’image plus contrastés et plus saturés. Mais si le but avoué est identique, les similitudes s’arrêtent là.

En effet Dynamic HDR Enhancer suit sa propre logique adaptée au HDR.
Il préserve les pics lumineux et va agir de manière différente sur l’image. Ce qui parait logique car par essence le SDR et le HDR ne suivent pas la même logique de transfert de luminance.

 

Incidence visuel du Dynamic HDR Enhancer sur une image très claire (moyenne de blanc élevé)

Le niveau LOW rehausse la luminosité globale et permet d’avoir plus de détails dans les zones les plus lumineuses et contrastées.

Progressivement de MIDDLE à HIGH, ces deux modes accentuent encore la luminosité mais au détriment de la lisibilité des zones les plus lumineuses : on perd en détail dans les blancs les plus blanc, cela témoigne d’un léger déplacement de la valeur de clipping.

 

Incidence visuel du Dynamic HDR Enhancer sur une image composée contrastée

Rehausse de la luminosité globale mais particulièrement et singulièrement les zones très claires renforçant ainsi le contraste général de l’image et sa lisibilité. L’effet est progressif d’un mode à l’autre avec le rendu le plus démonstratif obtenu au niveau HIGH, évidemment.

 

Incidence visuel du Dynamic HDR Enhancer sur une image Contrastée et saturée

La saturation et l’intensité des éléments les plus lumineux sont accentuées progressivement d’un mode à l’autre. L’image gagne en contraste et en relief.

 

Incidence visuel du Dynamic HDR Enhancer sur une image sombre

Dans ce cas seuls les éléments lumineux seront impactés avec une rehausse de leur intensité.

Sur ce genre de scène Dynamic HDR Enhancer ce comporte avantageusement comme le ferait un DTM qui prendre en charge l’intégralité de la gestion du HDR.

Performant et différentié sur ses trois modes, Dynamic HDR Enhancer à l’instar du Contrast Enhancer, se révèle très efficace
A nouveau le mode HIGH pourrait être excessif sur certains types d’images.
En tout cas je recommande d’essayer surtout si on aime les images au rendu très dynamique.

Ce nouvel outil d’amélioration du HDR s’avère très adapté dans ses optimisations et est effectivement tout autre comparé au Contrast Enhancer précédemment commun au SDR et au HDR.

 

 

– Lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur Sony VPL-VW890ES : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/PROJECTEURS-UHD-4K/2021-SONY-VPL-VW890ES-LASER-4K-VOIR-POST-1-T30114115.HTML

 

 

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