Test HCFR : Sony VPL-VW290ES, projecteur 4K
Les technologies
Le VPL-VW290ES est l’entrée de gamme 4k/UHD chez SONY, et malgré un régime d’allégement technique, ce vidéoprojecteur dispose d’un grand nombre de technologies.
Je vous propose une synthèse et non une analyse détaillée car tout a déjà été couvert sur plusieurs tests dédiés aux vidéoprojecteurs de la marque publiés sur nos pages.
Sachant qu’il n’y a pas de changement sur le mode fonctionnel des technologies, ni sur leur incidence colorimétrique, une lecture du test du VPL-VW890ES vous dira déjà tout.
La gestion du HDR
Chez SONY le HDR est toujours géré de la même manière depuis des années. Le vidéoprojecteur propose deux contextes HDR appelé HDR10 et Reference.
HDR10 a pour vocation de travailler les films sans limite dans leur étalonnage. Ce mode conviendra alors aux films inscrits dans un contexte MaxCLL (luminance maximale) jusqu’à 4000 nits, puisqu’il s’agit actuellement du maxima exploité dans la majorité des cas.
Reference convient aux films ayant un MaxCLL de 1000 nits. Le clipping de l’EOTF vise ce maxima permettant alors d’exploiter la pleine dynamique du vidéoprojecteur dans ce cas là.
Le VPL-VW290ES bascule automatiquement en mode HDR et depuis la génération x90 (et la mise à jour sur le VPL-VW760ES et le VPL-VW5000ES), il est possible de choisir le mode HDR10 ou Reference. Précédemment, HDR10 était sélectionné par défaut, le seul moyen d’accéder à Reference était de passer en mode HDR manuel.
Lorsqu’on regarde un film HDR, le paramètre Contrast devient Contrast HDR. Il s’agit du nivellement du tone mapping qui permet de positionner la valeur de clipping. C’est-à-dire d’éviter de brûler les blancs et d’ajuster l’EOTF afin de préserver la cohérence des transferts de luminance du film.
Depuis l’introduction de la série x90 SONY ajoute une amélioration dynamique du contraste spéciale HDR.
Dynamic HDR Enhancer dispose de trois positions, pensé pour le HDR il s’avère très efficace. Maintenant nous disposons donc d’une amélioration dynamique pour le HDR indépendante et d’une autre amélioration du contraste en SDR qui a sa logique et sa mémoire de paramétrage indépendante.
Aux grandes questions d’un profil unique HDR avec les nouveaux outils d’amélioration proposés par SONY, il est difficile de répondre.
Tout dépendra de la source. En présence d’une source comme le lecteur Panasonic DP-UB9000 ou d’un lecteur disposant du Dolby Vision VS10, oui, une fois paramétré convenablement, cela permet d’aboutir à un profil unique sans compromis de qualité d’image.
Mais cela est vrai quel que soit le vidéoprojecteur. À partir d’une source qui ne dispose pas d’amélioration du HDR il faudra s’accorder à faire des compromis et accepter un certain degré de clipping.
Deux profils HDR peuvent aider à segmenter les films. Un profil MaxCLL 4000 nits et un autre MaxCLL 1000 nits. Le MaxFALL (moyenne de luminance) déterminera la position de Contrast HDR à moins, encore une fois, d’accepter quelques imperfections qui seront de l’ordre du négligeable.
Un profil unique fait sur la base de compromis avec ou non une modulation de Contrast HDR toujours en accord avec le MaxFALL des films revient à la méthode première qui avait été mise en place par SONY sur leur tout premiers vidéoprojecteurs compatibles HDR. Mais avec un résultat escompté bien meilleur grâce aux progrès faits par la marque.
La scène test d’Aquaman passe tout de même très bien à partir d’un profile HDR polyvalent. Le clipping y est minimal :
Les améliorations de l’image
SONY propose toujours ce qui se fait de mieux en termes d’amélioration de l’image. Cependant certains processings ne sont pas exempts de conséquences, notamment sur la colorimétrie.
Par exemple le Contrast Enhancer ne va pas impacter le contraste mesuré, ni la température de couleur, ni la puissance lumineuse, mais va altérer la linéarité du gamma. Une conséquence obligatoire car ce processing vise à accentuer la dynamique perçue et le contraste intra-image de manière visuelle.
Il est évident qu’aucun processing ne peut améliorer les performances natives d’un vidéoprojecteur si cela ne touche pas la puissance de la source lumineuse de manière dynamique. Pour cela il faut disposer d’un iris ou d’un laser à intensité modulée ou d’une combinaison des deux.
Néanmoins le Contrast Enhancer est efficace, à essayer en acceptant son incidence sur le rendu visuel subjectif.
Si le Contrast Enhancer y contribue un peu, la netteté de l’image est un point fort chez SONY. Ceci est réalisé par une mise à l’échelle très performante combinée au fameux Reality Creation. Ce procédé utilise une base de données objet afin d’améliorer le détail de l’image.
En outre SONY propose d’accéder à une base de données spécifique « Mastered in 4k » qui correspond au mastering spécifique d’une liste de films disposant du même label. Le Reality Creation travaille également sur un filtrage de bruit afin d’éviter une hausse de la granulosité à mesure que l’on augmente les détails.
Conjointement, le VPL-VW290ES dispose d’un ajustement de netteté traditionnel « Sharpness« .
Poursuivant un double objectif, le Motion Flow sert à ajouter des trames, c’est à dire rendre la succession d’images plus fluide.
En conséquence le rendu visuel est également plus net surtout dans les mouvements. Il s’agit d’un élément de différence avec les autres vidéoprojecteurs de la génération x90.
En effet le Motion Flow du VPL-VW290ES ne dispose que de trois modes : True Cinema, Smooth Low et Smooth High. Rien en mode gaming lorsque l’Input Lag Reduction est engagé et les mêmes restrictions en mode 3D que les autres vidéoprojecteurs de la génération x90.
Pour résumer, le mode Combinaison est absent, il est devenu une exclusivité du VPL-VW890ES et le mode Impulse a tout simplement disparu, un mode dans tous les cas peu utile.
True Cinema vise une reproduction fidèle au 24 images par seconde, les deux modes Smooth visent une fluidification plus ou moins prononcée. Ces modes me semblent suffisants et s’avèrent efficaces.
Mon regret comme sur les VPL-VW590ES et VPL-VW790ES, l’absence du mode Combinaison, ce mode étant un très bon compromis entre mouvement naturel et plus de fluidité. Une absence normale car les gammes 2×0 ne l’ont jamais eu.
Autres processings d’amélioration de l’image, le VPL-VW290ES dispose des nombreux systèmes de réduction de bruit.
Le NR est un réducteur de bruit général qui va jouer sur le bruit de l’image dans son ensemble.
MPEG NR est spécifique aux artefacts MPEG issus des DVD, de quelques disques Bluray et de toutes les vidéos issues d’une compression MPEG.
Smooth Gradation poursuit un but plus ciblé qui peut toucher tous les films. Il vise à réduire voir éliminer l’effet de postérisation (banding) de certains films, un artefact relique lié aux encodages 8 bits et lorsque la source n’opère pas de chroma upsampling performant. À noter que certains Bluray UHD peuvent présenter un léger banding malgré leur encodage 10 bits.
Ces trois systèmes d’amélioration de l’image ont comme conséquence de réduire les détails et la netteté globale.
Il faut en tenir compte et ne s’en servir qu’en cas extrême.
Une ancienne vidéo, une transmission de mauvaise qualité etc.
Si par exemple un usage poussé du Reality Creation et / ou du sharpness venait à accentuer le bruit et la mise en évidence du banding, il faudra diminuer les réglages de netteté et de détail. Dans ce cas les processings de réduction de bruit ne feront alors qu’ajouter un nouveau défaut dans l’image, leur usage n’est alors pas la meilleure méthode.
Enfin Clear White vise à améliorer la restitution des détails dans le blanc (les zones claires en général).
Ce procédé marche assez bien mais a comme conséquence d’imposer une forte dérive colorimétrique qui tire alors vers le bleu.
L’incidence visuelle est assez prononcée, je ne recommande donc pas l’usage de ce processing à moins d’y être véritablement obligé par des circonstances spécifiques.
– lien vers le sujet HCFR dédié au vidéoprojecteur Sony VPL-VW290ES : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/PROJECTEURS-UHD-4K/2021-SONY-VPL-VW290ES-VOIR-POST-1-T30114114.HTML
