Test HCFR : Sony KD-65A8, TV OLED

Compte-rendu de David_david555 :

L’Association des Membres HCFR est heureuse de vous présenter le test du nouveau OLED Sony KD-65A8.

A ce titre, nous remercions chaleureusement Sony France pour le prêt de cet écran, d’autant que l’Association HCFR bénéficie de ce privilège pratiquement pour la troisième année consécutive.

Nous remercions également Olivier_Danam pour le prêt du logiciel de calibration de « Calman For Sony 2020 » et Masterwarzombie pour m’avoir ouvert les fichiers de calibration de Sony, mon logiciel Calman étant bloqué chez Panasonic.

Tout ceci illustre bien l’une des raisons d’être de l’Association HCFR : l’entraide entre Membres !

Présentation

Ce nouvel écran Sony OLED 2020 vient remplacer directement l’AG8 de l’année précédente. Nous avions déjà pu tester par le passé les fleurons de la gamme, à savoir le 65AF9 et le 77AG9. Il est donc intéressant de voir où se situe ce petit frère positionné à 3190€ en 65″.

La grande nouveauté de cette cuvée 2020 réside dans l’ajout d’un BFI (Black Frame Insertion) enfin utilisable. Couplé au fameux Motion Flow, ce téléviseur promet !

L’écran est arrivé, comme d’habitude avec Sony, dans une superbe malle de transport, pratiquement aussi célèbre sur le Forum que l’excellence du traitement vidéo du constructeur !

A l’ouverture, les similitudes avec l’AG9 sont troublantes, le dos du téléviseur étant quasi identique. Nous allons voir par la suite que les similitudes ne s’arrêtent pas là !

Lors de son installation sur le meuble, nous avons été surpris par le poids de l’appareil. Il est relativement léger par rapport à d’autres OLED concurrents. Les pieds s’emboitent facilement et peuvent être positionnés à ras du meuble ou en position plus relevée afin d’y loger une barre de son. Pratique !

Les étapes d’installations dévoilées dans la vidéo HCFR Sony KD-65A8 Installation & Menus (lien cliquer ici) sont vraiment bien faites et détaillées, un jeu d’enfant.

L’OS sous Android 9 est cette année un réel plaisir d’utilisation. Oubliez les lenteurs passées, il réagit au doigt et à l’œil, instantanément à l’allumage du téléviseur. Un régal ! Il se paye même le luxe d’être plus rapide que celui de la Shield 2019 ! Le meilleur compliment que l’on puisse faire est que finalement, tout au long du test, l’OS « s’oublie » : on navigue dans les différents menus, un point c’est tout !

Également, le zapping des chaines TNT est tout aussi fluide, mention spéciale avec Mycanal, modèle d’intégration de cette application au sein de l’éco-système Android/Sony (ce qui est loin d’être le cas avec Tizen chez Samsung par exemple).

ANALYSE TECHNIQUE :

Nous avons calibré l’écran en utilisant l’application CalMAN For Sony 2020, la dernière version du logiciel bien connu pour son Autocal. S’y sont ajoutés une sonde colorimétrique Eye One Display Pro et le générateur de mires MadVR (Sony n’intégrant pas les mires, au contraire de certains de ses concurrents).

Notons que connecté à CalMAN, le A8 débloque deux modes d’images supplémentaires : les Custom Pro 1 et 2 (équivalent ISF Day et ISF Night).

En SDR, nous nous sommes calés autour des 120 nits :

En sortie de carton, mode Custom Pro 1. C’est pas mal!

Les résultats se passent de commentaires tant ce Sony A8 est proche de la norme. De plus, il se calibre avec une facilité déconcertante. Les deux points à 30 et 80 IRE affinent pratiquement toute l’échelle de gris.

Nous arrivons déjà à 6518K !

Les courbes EOTF, Luminance et l’échelle de gris… Les résultats parlent d’eux-mêmes ! Je pense n’être jamais arrivé à des courbes aussi planes depuis que je calibre mes diffuseurs.

Le gamut est un modèle du genre. Difficile d’être plus juste !

Sur l’échelle de gris, nous avons un delta E moyen de 0.3. Au niveau du gamut, 0.6 avec un max d’erreur de 1.7, encore parfait. Bravo Sony.

Passons maintenant en HDR. Sony, sur les séries 9, nous avait prouvé que la calibration en HDR reprenait les courbes SDR qu’il replaçait en HDR. C’est toujours le cas cette année aussi et cela facilite bien les choses.

Toujours le bogue à 70IRE avec le générateur de mires MadVR.

Nous relevons, calibré, 536,6 nits.

Avec l’activation du Black Frame Insertion, le « Peak Brightness » baisse de facto, puisque son principe est l’insertion de trames noires.

Voici l’incidence :

BFI (Clarté) sur1

BFI (Clarté) sur 2

Petite vidéo HCFR montrant le non-scintillement ou flickering du BFI :

Cette année et contrairement aux modèles 2019, il est pleinement utilisable. De plus, la baisse de luminance n’est vraiment pas conséquente sur ce A8.

Regardons maintenant ce qu’il en est de l’uniformité du Sony A8:

Sur ce critère aussi, le Sony est irréprochable. Les 5/20/100IRE sont parfaites, aucun banding ni dse n’est à déplorer. Rien ne viendra perturber le visionnage. Essentiel!

De même, aucune dérivation jaunes ou rosées comme c’est parfois le cas sur des téléviseurs OLED.

Impressions

Ce Sony 65A8 est un téléviseur bien né qui propose de réelles qualités. Cependant, mon avis est quelque peu mitigé. J’ai réellement été surpris par l’absence du Dolby Vision IQ et aussi du Filmmaker Mode, qui sont par ailleurs les grandes nouveautés de cette cuvée 2020.

J’ai cherché une bonne heure à activer le IQ (Hugo, si tu nous lis… 😉 … oui 😳 j’ai bien lu. Hugo 😉 ) avant de constater via son topic qu’il était purement absent. Je trouve cela regrettable car tous ses concurrents en sont équipés.

L’utilisation par Sony du profil Low Latency pour les videos Dolby Vision s’est alors rappelée à moi et explique certainement la raison cette absence.

Rappelons que ce profil de gestion du Dolby Vision fait que l’adaptation du volume de couleurs est gérée par le lecteur, sans pouvoir pleinement tenir compte des performances d’affichage du diffuseur.

Passée cette déception, j’ai néanmoins retrouvé toutes les qualités de l’AG9 dont le A8 en est visiblement l’héritier, avec en outre une amélioration bienvenue : le BFI !

Et cela change la donne : sur tous les contenus SDR, c’est stupéfiant de résolution en mouvement. Jusqu’ici, les divers BFI étaient tout bonnement inutilisables à cause du scintillement qu’ils engendraient.

En l’absence de scintillement, il devient très intéressant et son activation change tout, nous retrouvons une fluidité « plasma » ce qui est un véritable exploit. En position 1, sur Fast 8, l’introduction avec son traveling sur la ville de La Havane est impressionnante de netteté en mouvement le tout avec une fluidité sans faille ! Sony oblige, ne perdez pas votre temps à chercher du stutter, il n’y en a pas, ni en SDR, ni en HDR.

Le Motion Flow lui n’a pas changé (sans BFI), fluidité sur 1, il manque un peu de netteté mais est dépourvu d’artefacts. En position 2, les artefacts commencent à se montrer un peu trop présents à mon gout et l’effet « camescope » également. La position 3 est inutilisable.

Je me suis donc calé sur fluidité/BFI 1. Le combo parfait à mes yeux.

Concernant l’utilisation en HDR, comme vous avez pu le constater, il reste 450 nits en activant le Black Frame Insertion. C’est une valeur trop faible. Le A8, comme ses prédécesseurs est amputé d’une centaine de nits comparativement aux concurrents. Conjugué à un ABL plus agressif (Auto Brightness Limiter), l’expérience HDR ne m’a pas totalement convaincue. D’autant que je sors d’un OLED tournant autour des 950 nits, ce qui accentue certainement mon ressenti. Toutefois, ce n’est pas une « hérésie » d’utiliser le BFI en HDR contrairement aux tests lus sur la toile. Mais ce n’est que mon avis.

Comme sur l’AG9, si les effets aidés par le Pixel Contrast Booster n’ont rien à envier aux ténors, la luminosité générale de l’image du Sony est un peu trop faible pour moi, malgré le fait que son Dynamic Tone Mapping favorise les hautes lumières au détriment des détails.

L’ABL en action :

Aussi, la gestion de voisinage du noir est sans défaut, juste un peu plus de fourmillements que sur mon diffuseur actuel.

De plus, le color banding est aux abonnés absents, le dégradé lissé est toujours aussi efficace, Sony restant le maitre incontesté dans ce domaine.

Le Dolby Vision est aussi un peu le talon d’Achille du diffuseur. En effet, le profil Low Latency, s’il n’autorise pas le IQ, a en plus le défaut d’être plus sombre avec des sources externes. L’utilisation du mode DV Intense pour compenser ce manque de luminosité n’est pas non plus une bonne idée car il crame les détails dans les hautes lumières. Ainsi les nuages dans Fast 8 disparaissent totalement en activant ce mode alors qu’ils restent visibles sur mon diffuseur actuel (dans ce même mode). N’ayant pas de mires DV, peut être une calibration peut résoudre cela cependant.

En SDR, pour moi, c’est le meilleur téléviseur du marché tout bonnement. La justesse colorimétrique après calibration est parfaite, la fluidité également. A noté toutefois que je trouve l’artifice « Création de Réalité » a un peu « vieilli ». Malgré son activation, je trouve l’image plutôt douce (attention je n’ai pas dit« manque de détails ou de piqué »), amateur d’image au scalpel, il faudra passer par un processeur externe.

Outre en HDR, le manque de luminosité se fait bien sentir également en TNT en peine journée. Les mode expert, cinéma ou custom sont inutilisables. En mode normal et son excès de bleu pour compenser, cela passe. Mais on se retrouve avec des ciels bleus un peu fluo et une température de couleur froide (pour ne pas dire glaciale). Attention aux environnements très lumineux ! Sinon, l’image est quand même magnifique!

Hormis cette faiblesse au niveau de la luminosité, vous aurez compris que l’on retrouve dans cette référence A8 toutes les qualités de l’AG9. Cela passe notamment par les qualités sonores du système Acoustic Surface bien supérieures à d’autres téléviseurs pourtant équipés de barre de son « de la mort qui tue ». Nouveauté de cette année : une calibration acoustique liée à la télécommande, équipée d’un capteur pour se faire. A l’éocoute, on peut pousser le son à un niveau sonore très confortable, le tout sans saturer et sans que la compression de dynamique soit trop audible. Du grand art !

Et , ces effets sur la dalle grâce à l’Acoustic Surface sont toujours aussi bluffants.

De plus, ce téléviseur assure une compatibilité totale EARC, codec DTS inclus, ce qui devient rare. J’ai cependant observé des bugs en passant par le player interne (coupure de son), RAS avec mes sources externes. C’est bien l’essentiel.

Juste un reproche, l’absence d’entrée enceinte centrale comme sur ses grands frères « Master Series » AF/AG9.

Conclusion

Pour cette conclusion et puisqu’un téléviseur est avant tout destiné à une utilisation familiale, j’ai fait un tour de table pour demander l’avis des miens :

Mon épouse : Je préfère notre TV, elle a plus de lumière,
Mon fils ainé 12 ans : Je préfère celui de Papy qui déchire les yeux (sic) (pour info, un Samsung 75Q950R) avec Fortnite, c’est mieux (pffff),
Ma fille : Je veux un cheval (no comment !),
Mon dernier, 8 ans (mon clone, et qui va bientôt calibrer 😆 ) : Je préfère le Sony car y a tout dedans et c’est trop facile de mettre Disney + et My Canal. En plus, l’image repose les yeux.

Maintenant et pour ma part, le Sony est certainement un des téléviseurs les plus complets du marché, aidé par un OS qui fonctionne parfaitement, qui affiche une superbe image dans son ensemble et un son de tout premier ordre. D’ailleurs, sans l’habitude d’une TV plus pêchue, je serais extrêmement heureux avec.

Je rajoute également et insiste sur un point crucial, rien ne vient perturber le visionnage et cela est certainement le plus beau compliment que l’on puisse faire à un diffuseur. C’est tout simplement un téléviseur sans défaut. Le tout avec un OS parfaitement intégré.

En terme de rapport qualité prix si l’absence de Dolby IQ et Filmmaker Mode peut paraitre pénalisant, ne perdons pas de vue que pour un tarif inferieur, nous retrouvons toutes les qualités de l’AG9 avec l’ajout d’un BFI enfin utilisable et surtout absolument exceptionnel. Merci Sony!

Davis_david555
HCFR – Juillet 2020