Test HCFR : Panasonic TX-65HZ2000, TV OLED

Test HCFR : Panasonic TX-65HZ2000, TV OLED

Compte-rendu d’Olivier_Arkhnaten :

 

Introduction

Tout d’abord, merci à l’Association des Membres HCFR de m’avoir convié à cette séance de visionnage, et donc de m’avoir permis de découvrir quelques images sur le Panasonic TX-65HZ2000, et merci à François_Fafa pour son accueil.

Cela fait pas mal de temps que je ne regarde plus d’image OLED, et ne suis plus l’évolution de cette technologie qu’en second plan, car la façon dont elle gère l’image ne correspond pas à mes attentes et à mes goûts en matière de rendu (j’y reviendrai juste après dans un préambule).

Cependant, mon utilisation des produits Panasonic m’a toujours donné une grande satisfaction, et je reste attaché à la marque à travers sa qualité de traitement de l’image. Mes TX-36PF10 (Cathodique 16/9), PT-AE2000 (VP), TX-P42V20 (plasma), TX-65DX900 (LCD 4K), DMP-UB900 & DP-UB820 (Lecteur BR-UHD), m’ont tous laissé d’excellents souvenirs.

C’est donc, malgré ma distance avec l’OLED, c’est avec curiosité et le plaisir de me retrouver au contact de la marque, que je suis allé à la rencontre du Panasonic TX-65HZ2000.

 

Préambule

Comme vous vous en doutez, il n’y aura donc pas de mon côté, de regard comparatif entre ce modèle et son illustre prédécesseur le GZ2000. Fafa et David555 s’en seront occupé de manière précise et détaillée. Concernant mon expérience avec l’OLED, et donc mon appréciation sur l’évolution de la technologie, je n’ai pour référence que feu mon LG65W8 sur lequel j’avais accumulé environ 1000h de visionnage, et le SONY AF9, que j’ai pu voir tourner de près dans de bonnes conditions.

Par rapport à mon avis sur cette séance en compagnie du 65HZ2000, il est important de garder à l’esprit que mon image de référence, celle qui me plait, celle à laquelle je compare toute les autres, et donc celle vers laquelle tend mon installation, est l’image en salle de cinéma (donc vidéo-projetée), et plus particulièrement en salle certifiée Dolby Cinema, avec ce que cela implique en termes de matériel, de normes, et de rendu.

Je suis donc très attaché à une image parfaitement calibrée à la norme, et donc visionnée sur du matériel capable de me restituer au plus proche, l’étalonnage d’une œuvre telle que le réalisateur a souhaité la montrer la première fois qu’il l’a donnée à découvrir au public, en salle de cinéma.

Autres points importants à prendre en considération pour la suite de mon retour sur ce 65HZ2000 :

Je considère que l’on ne peut vraiment évaluer le potentiel, en l’occurrence un téléviseur, que s’il s’agit d’un modèle finalisé (et/ou avec un firmware commercial à jour), préalablement rodé (une centaine d’heures me semblent un minimum pour de l’OLED), bien mis en œuvre (avec une connectique correcte), parfaitement calibré, et en utilisant un signal source « propre » (entendez par là, pas un fichier de piètre qualité à l’encodage douteux).

 

Conditions de test

Le « cahier des charges » de ce que je considère être des conditions fiables de tests, a été partiellement rempli: nous étions bien installés dans une pièce idéalement sombre (entourés d’un nombre impressionnant de goodies, disques, et autres références au cinéma à faire pâlir d’envie le plus exigent des collectionneurs!); à bonne distance, le 65HZ2000 relié soigneusement à une excellente source BR-UHD DP-UB9000.

En revanche, au moment des essais, il m’a été précisé que la mise à disposition commerciale officielle du téléviseur ayant été repoussée à septembre, impossible de savoir si l’exemplaire dont nous disposions serait en tout point identique à celui prévu pour une mise en vente à la rentrée, tout comme on peut supposer que son firmware sera vraisemblablement mis à jour d’ici-là.

Par ailleurs, je fais le choix de ne retenir comme observations pour ce test, que celles effectuées à partir de la restitution en sortie de carton (donc non calibré) du mode Filmmaker du téléviseur, avec usage du DTM sur les sources HDR10, et de la présence du Dolby Vision (modes sombre et IQ) quand celui-ci était actif.

Des quelques aplats et mires entrevues brièvement avant les essais, je n’ai pas relevé d’effets de « salissure » ou de défaut d’uniformité significatif de la dalle (non rodée).

À noter également que mon retour ne portera que sur la seule et unique appréciation de l’image, n’ayant pas testé le mode gaming (Fafa étant suréquipé en consoles, il se fera un plaisir d’approfondir le sujet), ni le système audio intégré au téléviseur, ni passé en revue l’étendue de toutes ses possibilités de paramétrages et de fonctionnalités, ou l’ergonomie de son OS.

 

Mon appréciation

J’ai toujours trouvé les produits Panasonic plutôt élégants et bien finis, avec un côté sobre qui me plaît. Ce 65HZ2000 ne déroge pas à la règle, et au premier coup d’œil, il accroche positivement le regard. Certes, on pourra éventuellement lui reprocher un petit manque d’originalité dans la présentation, mais personnellement, j’ai une préférence pour la discrétion et la sobriété.

La seule chose qui me gêne un peu au niveau esthétique, est le débord important de la barre de son signée du partenariat avec Technics, sous la partie inférieure de l’écran, et qui n’est pas, me semble-t-il, détachable. L’OLED permettant la finesse des dalles, et la tendance étant au borderless, je trouve que cela épaissit inutilement le bas de l’écran, d’autant plus pour les personnes qui préfèreront l’intégrer dans un système multicanal/pack d’enceintes déjà existant, ou lui adjoindre une barre de son externe.

Ceci étant, l’ensemble respire la qualité et donne de fait, un sentiment de fiabilité.

Les sources ayant servi pour les essais, sont les BR-UHD de Fast & Furious 8 (DV), The Revenant (HDR10), Joker (DV), et le BR de Star Wars Ep III (extrait du coffret BR Ep I à VI, précédente édition).

Concernant l’image, OLED oblige, on est saisi par la densité des noirs et le contraste intra-image exceptionnel. Pas de surprise là-dessus, c’est conforme à mes souvenirs de visionnage. Par contre, mon cerveau avait un peu mis de côté, probablement parce que c’est un des aspects de cette technologie qui me gêne, la brillance du rendu, et l’impression d’un éclat que je perçois comme artificiel, et qui a tendance à me sortir de l’immersion du film.

La colorimétrie du mode Filmmaker ne m’a pas semblée tout à fait juste, mais j’y ai retrouvé néanmoins la volonté du travail de Panasonic sur la couleur, et de restituer le contenu au plus proche de l’image cinéma. En tout état de cause, le rendu des couleurs sur ce mode est très agréable, et je pense qu’il est tout à fait envisageable de rester dessus comme mode par défaut avec un réel plaisir d’usage au quotidien, quel que soit le média regardé.

La désactivation automatique des paramètres de type DNR et autres post-traitements superflus de l’image est l’autre bonne idée de ce Filmmaker Mode. Néanmoins, en dehors de son côté pratique, n’y voyez absolument aucune nouveauté technologique ou d’amélioration :ce mode n’est jamais qu’une « macro », qui agit en un seul geste, exactement sur ce que vous pourriez retoucher manuellement dans les menus, en allant modifier un par un les quelques paramètres concernés.

Autre constat général sur l’image, quel que soit le média lu (SDR ou HDR) : l’excellente tenue générale, qui va de pair avec une excellente homogénéité ! Tout est en place, pas de débordement, que ce soit sur les paramètres couleur, le gamma, ou la plage dynamique (gestion de la lumière et du HDR). L’électronique assure, l’alimentation en courant est probablement soignée, et les réglages usines précis.

De même que sur source 1080p, je trouve l’upscalling vraiment très performant.

J’ai cependant (et c’est une des raisons qui m’ont fait abandonner l’OLED) toujours du mal avec la gestion des hautes lumières : l’écrêtage et donc la plongée un peu brutale de la courbe EOTF, et cet éclat de la lumière dont je trouve le spectre agressif pour les yeux. Ce n’est pas une question de nits, car en dessous de 900 nits, et parce qu’heureusement le nombre de films avec des points images étalonnés complètement perchés sont malgré tout rares, cela reste très gérable.

(Petite parenthèse à ce propos, et c’est une bonne chose concernant l’OLED ou le LCD, quelle que soit la marque, le ridicule de la course aux nits semble aller en se calmant, si l’on en croit les chiffres en nits max des écrans du cru 2020. Peut-être cela va-t-il permettre à certains fabricants et étalonneurs, d’enfin réaliser que ce n’est pas parce qu’on manipule des technologies, des gamuts, et des conteneurs (BT/REC2020) permettant d’aller chercher des limites par plan ou par image, à des niveaux stratosphériques – s’éloignant au passage des normes cinémas pour satisfaire la course à la démesure du matériel grand public – qu’il faut pousser toujours plus loin les chiffres et mesures utilisées…)

C’est plutôt la façon dont l’OLED diffuse cette lumière qui ne me convient pas, et participe aussi à cette brillance générale de l’image qui me la rend artificielle. Et ce n’est donc pas non plus dû à un excès de lumière, puisque je trouve, que sa répartition et sa gradation globale sont plutôt très bonnes. En tout cas c’est un point qui a significativement progressé depuis mes visionnages sur le W8 et l’AF9.

De la même façon, à l’autre bout du spectre, et ce de façon plus marquée en HDR qu’en SDR, il y toujours cette extinction un peu raide dans les IRE les plus faibles, et qui coupent les détails d’un coup, en raison de cette incapacité de l’OLED à désaturer correctement la couleur proportionnellement à la diminution de la luminance. Néanmoins, étant donné les progrès que je constate sur la gestion générale de l’image, cette observation est devenue plus discrète que par le passé, et je pense que pas mal de personnes pour qui il ne s’agit pas d’une faiblesse rédhibitoire, n’y prêteront pas du tout attention.

J’ai également entendu dire qu’il y avait une tendance générale récente sur les dalles OLED, à renforcer l’ABL de manière un peu agressive, mais personnellement, sur les quelques heures passées devant l’écran, je n’ai pas constaté d’effet dérangeant à ce niveau.

Un autre point gênant m’est revenu, et que j’avais oublié : la fluidité native de l’image OLED, quand elle n’est pas soutenue par une compensation de mouvement, et qui est plus affectée que sur le LCD.

Moi qui ne supporte pas la moindre correction « algorithmique » de la fluidité, je dois malgré tout reconnaître que dans certains cas, elle peut s’avérer être un atout sur des plan images qui, sans son activation, peuvent saccader de manière perturbante. Mais pour me faire une idée plus précise de l’efficacité du procédé de compensation proposé par Panasonic, il aurait fallu que j’approfondisse les essais à partir du réglage « Personnalisé ». Car le curseur, même calé sur le réglage « Minimum », ne me convient pas, et le rendu numérique type « camescope » est déjà sur ce premier palier, beaucoup trop présent pour moi.

Donc entre la désactivation complète (pouvant présenter pas mal de saccades par moment) et la position active sur « Minimum » déjà beaucoup trop visible pour moi, cela mériterait un long moment à effectuer des tests avec les ajustements manuels du réglage « Personnalisé » et ainsi voir s’il est possible de parvenir à un compromis. Ce qui est sûr, c’est qu’en l’absence de possibilité d’un ajustement très précis, à choisir entre quelques saccades un peu trop visibles, et une fluidité mais au prix d’un effet numérique (et les artefacts qui vont avec) trop prononcé, j’opterais sans hésitation pour les quelques plans avec saccades.

Concernant le rendu du HDR10, et mis à part la façon propre à l’OLED de restituer l’image, j’ai trouvé le DTM (Dynamic Tone Mapping) du HZ2000 vraiment excellent et extrêmement séduisant (même si, et ce n’est pas « quantifiable », juste un feeling, je garde cependant une préférence à la façon dont Sony travaille l’image).

Et point extrêmement positif : ce DTM est débrayable ! Une possibilité que je considère comme primordiale, et qui manque de façon incompréhensible, sur les téléviseurs SONY.

Je ne m’étendrai pas sur le Dolby Vision IQ, dont le concept est un non-sens total, aussi inutile qu’inefficace. Son activation, même dans nos conditions de tests (dans la très forte pénombre) force la colorimétrie surtout en termes de saturation et de luminance. Et « excrément » sur le gâteau, force la compensation de mouvement quiest verrouillée active (donc sans possibilité de la couper). Je ne comprends même pas comment Dolby a pu s’associer cette idée, voir certifier ce procédé, qui va à l’encontre de ce qui a présidé initialement à l’élaboration du Dolby Vision : le respect des œuvres fidèlement aux souhaits des réalisateurs.

Le Dolby Vision en mode « Sombre » récupère heureusement sa « normalité » avec une colorimétrie plus cohérente, et une compensation de mouvement qui n’est plus imposée !

 

En conclusion

J’ai été ravi d’avoir pu passer quelques heures devant ce 65HZ2000. Occasion de retrouver un écran d’une marque que j’affectionne, et de constater les progrès réalisés par la technologie OLED ces trois dernières années, du moins dans la maîtrise qu’en offre le savoir-faire de Panasonic.

Et les progrès sont indéniables : surtout en termes de cohérence, de tenue et d’homogénéité de l’image. Je reste en revanche beaucoup plus réservé sur la communication marketing de la marque autour des deux « nouveautés » majeurs mises en avant comme argument des modèles 2020 :

Le Filmmaker Mode, qui n’amène strictement rien de nouveau… mais à qui je reconnais l’utilité de peut-être interpeller et inviter les utilisateurs qui jusque-là n’y prêtaient pas attention, à être curieux vis-à-vis du rendu de l’image au moment de visionner leurs programmes, et à l’intérêt que peut présenter la calibration en tant que procédé/service, permettant de pousser encore plus loin l’intention du Filmmaker Mode.

Et le Dolby Vision IQ, qui de mon point de vue, n’est qu’une farce à la seule prétention marketing et financière, et qui en plus dessert la norme qu’elle est censée représenter, en véhiculant une information erronée auprès des utilisateurs non-avertis, allant de fait à l’encontre du message proposé par le Filmmaker Mode… Cherchez l’erreur !

Cela ne fait bien évidemment pas pour autant du 65HZ2000 un produit à bouder. Il fait probablement partie à mon sens des 2-3 meilleurs choix possibles dans cette catégorie d’écran, et est à n’en point douter un des meilleurs représentant de l’OLED actuellement disponible. Et pour donner le meilleur de lui-même, il mérite bien entendu une calibration professionnelle une fois installé chez vous.

Est-ce que ces progrès sont suffisants pour me donner envie de visionner à nouveau mes contenus sur de l’OLED ? Non. C’est une technologie qui a, comme le LCD, ses avantages et ses inconvénients et, en amont de la « pâte technique » de chaque constructeur, une façon différente de restituer l’image. Il n’y a pas de meilleur d’un côté ou de l’autre. La meilleure technologie est celle dont le rendu est le plus en correspondance avec l’image que vous avez en « idéal » de référence, et donc que vous aimez.

Pour ma part, en matière de TV, la technologie LCD, à travers l’écran que je possède actuellement (un téléviseur 8K Sony 85ZG9), est ce qui me rapproche le plus de mon image de référence, là ou les technologie OLED (et certaines de ses limitations) m’en éloignent. Nul doute cependant que les qualités intrinsèques de l’OLED satisferont à raison, tous ceux qui apprécient son rendu.

 

Olivier_Arkhnaten
HCFR – Juillet 2020

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux TV Panasonic série HZ2000 : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/2020-panasonic-oled-tx-xxhz2000-55-65-test-hcfr-post-1-t30101796.html

 

 

 

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