Test HCFR : Panasonic 65JZ2000, TV OLED
Compte-rendu de francois_fafa
Beaucoup le savent sur HCFR, je possède depuis 2019 un téléviseur OLED Panasonic 65GZ2000.
J’en avais fait l’acquisition après avoir testé pour HCFR le modèle prêté par Panasonic France.
Ce téléviseur fut le premier à proposer sur une dalle OLED une luminosité vraiment importante (tutoyant les 1000 nits) permettant ainsi de reproduire avec puissance les images HDR.
La génération 2020 (baptisée HZ) proposait une évolution contenue, les principales étant l’implémentation du Dolby Vision IQ et l’absence de scintillement du BFI (Black Frame Insertion).
L’implémentation du Filmmaker Mode, si elle a été importante pour d’autres marques, venait ici en remplacement du mode THX dont l’objectif était identique.
Je suis donc ravi de tester ce nouveau modèle, 65JZ2000, afin de pouvoir appréhender les évolutions proposées par Panasonic cette année.
Le design et l’interface
Le design de ce nouveau modèle est quasiment identique à celui des deux précédents.
Très difficile de différencier la partie écran sur le plan esthétique, hormis au niveau du logo « Technics » déplacé sur le dessus du téléviseur et la présence d’un petit encadrement métallique différent.
Tout comme ses grands frères, le design est clairement dépendant du système sonore.
En effet, et c’est assez rare aujourd’hui sur des téléviseurs haut de gamme, la barre de son est directement intégrée au téléviseur, dans le sous-bassement de la dalle.
Ainsi, même si cela est fait avec grande discrétion, cela donne à ce téléviseur des proportions 16/10 et non 16/9. Cela est purement d’ordre esthétique puisque l’image affichée est bien en 16/9.
On note un entourage spécifique de cette barre de son, alors qu’elle était intégrée à l’entourage principal sur les grands frères.
La finition est excellente, arborant des matériaux de qualité notamment pour le support de table en aluminium brossé. Il s’agit vraiment d’une très belle pièce.
Ce support est d’ailleurs différent de précédent.
Le précédent support était fixe et de forme rectangulaire.
Sur ce nouveau téléviseur, le support est maintenant rond, ce qui lui confère un peu plus de discrétion.
De plus, cet aspect rond accompagne la possibilité de faire pivoter le téléviseur.
Si c’est sans objet pour un positionnement mural ou dans une pièce dédiée au HC, c’est en revanche idéal pour un placement dans un salon.
C’est une très bonne nouveauté pratique de cette série JZ2000, qui existait déjà sur la génération HZ, mais sur les modèles inférieurs (HZ1000 et HZ1500).
Sur son pied central, le téléviseur est proche du support (de quelques cm). J’aurais préféré qu’il soit à la limite du support pour un aspect visuel plus élégant, même si cela est moins pratique à positionner.
Vue de côté, on peut remarquer la très belle finesse de la dalle.
Cependant, un coffrage assez prononcé est bien présent afin d’intégrer la connectique, l’électronique et le système sonore.
Un cache permet de rendre l’ensemble très discret pour cacher l’armature métallique du support de table
et un passe-câbles aiguille les câbles vers le centre de la TV.
La connectique est très riche :
On note tout de suite la présence de 4 prises HDMI dont 2 à la norme 2.1, pleinement compatibles 4K120 et VRR. Cela assure une pleine compatibilité avec les dernières consoles de jeux vidéos et cartes graphiques gaming.
De manière plus classique, ce téléviseur dispose de la connectique suivante :
1 entrée antenne TNT et 2 entrées satellite
3 ports USB dont un 3.0. L’un de ces ports est dédié à la fonction « magnétoscope » du téléviseur, afin d’enregistrer les programmes de la TNT ou du satellite. Le support USB devra être formaté par le téléviseur afin d’être utilisé pour cette fonction. Il ne pourra alors plus être utilisé sur ordinateur et il sera donc impossible d’en récupérer les enregistrements. Cependant, le support n’est pas condamné à être utilisé pour la TV. Il peut être reformaté en format classique PC afin d’être de nouveau pleinement utilisable.
1 port Ethernet, pour épauler la réception wifi si cette dernière est assez faible chez vous.
1 sortie audionumérique optique, au cas où vous n’utiliseriez pas la prise HDMI eARC
1 sortie audio au format mini-jack, qui peut être affectée soit au branchement d’un casque audio, soit à la liaison d’un caisson de basse.
1 entrée audio-vidéo analogique, un peu hors d’âge aujourd’hui. Mais elle a le mérite d’être présente en cas de nécessité.
La télécommande est assez décevante pour le niveau de gamme de ce téléviseur.
Les deux grands frères disposaient d’une belle pièce en aluminium brossé. Le dernier-né hérite d’un plastique nettement moins noble, qui perd au passage le rétro-éclairage.
Tout ceci est vraiment dommage.
La disposition des touches est classique mais efficace.
On note toujours la présence du petit logo « Filmmaker Mode » sur la touche de raccourci vers les différents préréglages.
On note également la présence de raccourcis vers certains services de SVOD.
Hélas, Disney+ ne fait toujours pas partie des applis accessibles avec les appareils Panasonic.
Addendum : Une MAJ récente propose l’application Disney+ sur les téléviseurs Panasonic 2021.
Un mot sur l’interface, au cas où vous n’auriez pas vu ma vidéo à ce sujet. Le téléviseur propose 3 interfaces, aux fonctions différentes :
-1 Le bouton « Home » de la télécommande ouvre l’interface multimédia « My Home Screen 6.0 » propre à Panasonic mais dérivée de Firefox OS.
Il s’agit d’une interface bien différente du classique Android TV présent chez nombre de concurrents. Sobre, rapide et efficace la caractérisent bien.
Sobriété car visuellement, elle affiche sobrement les icônes des applications, classées par catégories. On peut également appliquer son propre classement en se créant des « favoris ».
Je ne suis pas un grand amateur de contenus multimédias, je porte peu d’attention à l’aspect visuel d’une interface. Cependant, je note que ce Panasonic JZ2000 propose quelque chose de plus « actuel » que ne l’était l’interface du GZ2000 :
L’interface globale et les recommandations diverses sont très claires et pertinentes.
La navigation réagit impeccablement aux sollicitations de la télécommande, sans latence ni ralentissement.
On y trouve Netflix, Youtube, Amazon Prime, Xumo, Molotov TV, la lecture de supports USB, les listes d’enregistrements TNT…
A noter que cette interface est compatible avec l’assistant vocal d’Amazon ou de Google. N’étant pas équipé, je n’ai pas testé cela.
-2 Le bouton « Picture » propose un accès direct aux préréglages d’image du téléviseur, y compris ses propres préréglages.
Si on le souhaite, on peut choisir d’afficher dans ce menu uniquement les préréglages que l’on utilise fréquemment, et donc supprimer les autres.
Le bouton « Menu », nous amène une barre de réglages « favoris » (que l’on peut choisir) :
C’est une interface pratique pour accéder rapidement à un paramètre que l’on modifie souvent.
L’icône « Menu principal », à gauche, nous amène vers toutes les possibilités de paramétrages du téléviseur. Et il y a de quoi faire, que ce soit pour la partie « image » ou pour la partie « configuration » ou « son ».
Je vous renvoie vers la même vidéo ad hoc pour plus de précisions.
https://www.homecinema-fr.com/?p=71521&preview=true
Le son
La partie sonore de ce 65JZ2000 est très proche, en tout cas sur le plan visuel, de ses grands frères 65GZ2000 et 65HZ2000.
Panasonic fait toujours appel à Technics pour prendre en charge l’équipement sonore de ses téléviseurs haut de gamme.
Équipement en façade identique avec barre de son intégrée en face avant. La partie arrière est esthétiquement semblable également avec une « cheminée » audio sur la face arrière pour une diffusion de l’environnement Atmos via réflexion sur le plafond.
S’y ajoutent deux petits haut-parleurs latéraux pour la reproduction des effets surround.
Ainsi, la compatibilité multicanale et Dolby Atmos n’est pas virtuelle. Elle est dédiée à ces enceintes de réflexion sur le côté ou le dessus.
Il est évident que ce n’est pas la meilleure des façons d’obtenir des effets surround, mais dans le cadre d’un téléviseur, il n’y a guère d’autres solutions.
Afin de parfaire le système sonore, il est possible de configurer la sortie casque en sortie subwoofer pour y brancher un caisson de basse, dont on peut paramétrer, via le menu dédié, le volume et la fréquence de coupure.
A la différence de ses grands frères, Panasonic propose aujourd’hui une calibration sonore de son téléviseur.
Cela passe par la télécommande, qui est équipée d’un micro.
A la manière d’un ampli HC, le logiciel de calibration, Space Tune, envoie différent son dans les différents haut-parleurs du téléviseur afin de pouvoir gérer au mieux la réponse en fréquence et la spatialisation.
A l’écoute, il faut avouer que le rendu sonore de ce téléviseur est quand même efficace et puissant.
Tests effectués sur des films ou sur la démo Dolby Access présente sur la Xbox Series X, le son est clair, bien détaillé, avec des voix présentes et charnelles.
La spatialisation est étonnamment au RDV, avec des effets latéraux et verticaux. Certes, cela nécessite une pièce qui ne soit pas trop compliquée et un auditeur bien placé. Mais l’effet est intéressant et n’est donc pas une simple fonction destinée à enrichir le catalogue publicitaire du téléviseur.
Bien évidemment, nulle ambition ici de concurrencer une vraie installation HC Atmos, avec notamment des enceintes dédiées disposées au plafond.
Néanmoins, pour un téléviseur, le son est de qualité et peut éviter d’acquérir une barre de son externe.
Et si le rendu des basses ne peut concurrencer celui d’un caisson, ce téléviseur peut gérer un caisson de basse externe. Pourquoi s’en priver ?
L’image
Venons-en à la partie qui nous intéresse le plus.
En 2019, Panasonic vantait les qualités de la restitution d’image de son téléviseur GZ2000 à travers 2 points : l’un concernait la certification THX, assez rare dans le domaine visuel, l’autre impliquait l’expertise de Dado Valentic, étalonneur à Hollywood.
Si la certification THX n’a pas été reconduite par la suite, Panasonic poursuit néanmoins sa collaboration avec les professionnels d’Hollywood, certains studios hollywoodiens de postproductions étant équipés en écrans OLED de la marque pour l’étalonnage.
L’année dernière, 2 nouveaux points furent à l’honneur et constituèrent les grandes nouveautés de la cuvée 2020 :
Le Dolby Vision IQ
Le Filmmaker Mode
Le millésime 2021 ne propose pas de nouveauté dédiée aux cinéphiles mais aux gamers :
Bienvenue dans le monde du HDMI 2.1, du 4K 120hz et du VRR (Variable Refresh Rate).
Néanmoins, dans un premier temps, c’est bel et bien la partie « films » qui a été mise à l’honneur, via mon lecteur UHD Panasonic UB9000.
Malheureusement, pour des questions de planning, il n’aura pas été possible pour David555 de calibrer ce téléviseur dans les règles de l’art. Mais nul regret à avoir : l’image délivrée est malgré tout de grande qualité.
Le modèle qui m’est proposé est globalement dénué de défaut : pas de banding, pas de dérivation chromatique ou de DSE. J’ai pu le constater en visionnant les 4 mires IRE classiques (5%, 10%, 20% et 100%).
Tout juste a-t-on noté une légère dérivation rosée à gauche et bleutée à droite.
Attention : ceci est extrêmement léger et totalement invisible en situation normale de visionnage. Ce serait mon téléviseur, je n’enclencherai absolument pas une procédure de SAV pour cela.
Une petite dérivation colorimétrique avait d’ailleurs été visible sur le 65HZ2000 de prêt testé l’année dernière, dérivation qui avait disparu après calibration.
De même, la petite tâche en bas est outrageusement mise en évidence par la photo.
C’est d’ailleurs en regardant cette photo que j’en ai pris conscience. Vérification faite sur le téléviseur, elle est quasiment imperceptible (et je ne l’avais d’ailleurs pas remarquée avant la photo).
Autrement dit, cette dalle est en tous points conforme à mes exigences.
Le menu propose différents types de préréglages (Cinéma, Intense, Jeu, Standard…).
Chacun peut être retouché à sa convenance et mémorisé par source. Il est d’ailleurs possible de copier le contenu d’un réglage d’une source vers une autre. Cela peut permettre d’éviter un travail rébarbatif de recopie des informations d’une entrée à une autre.
A noter que certains modes, notamment ceux liés au Dolby Vision, ne permettent pas de toucher à tous les réglages.
On a accès à une foultitude d’options qui auraient méritées d’être classées en quelques sous-menus tellement elles sont nombreuses.
Cependant, on s’y retrouve facilement et l’interface étant très rapide, on peut atteindre le « bas de page » sans latence.
Je vous renvoie vers la vidéo de présentation des menus pour plus de détails :
https://www.homecinema-fr.com/?p=71521&preview=true
Hormis quelques exceptions, ce menu est le même que celui de ses grands frères.
On retrouve donc en premier lieu les options de paramétrages classiques, que l’on trouve sur n’importe quel téléviseur (contraste, luminosité, couleurs, netteté…).
Plus bas dans la liste, nous trouvons des options un peu plus pointues, telles que « couleur vive » ou « remasteriser la couleur ». Ce sont des gestions dynamiques de la couleur afin de gagner en naturel ou en éclat.
On y trouve également des réducteurs de bruit, que j’ai trouvés très efficaces. Tout comme sur le GZ2000, le grain numérique ou de pellicule, qui peut parfois être gênant, est atténué sans pour autant être supprimé. Cela permet de préserver l’aspect de l’image.
A noter également qu’ils n’entrainent aucun défaut particulier comme on peut le voir par ailleurs tel que de la solarisation (aplat de couleurs), de la rémanence ou des scintillements.
Il est possible également d’intervenir sur la qualité de restitution de la netteté (Remaster. Resolution) et de la plage dynamique de l’image. Le résultat est particulièrement efficace.
Le Tone Mapping :
A propos de la plage dynamique, s’y ajoute la possibilité de supprimer le « Tone Mapping HDR ».
C’est à priori dommage tant Panasonic est expert en la matière. Rappelons que cette fonction a pour but de compresser la dynamique d’un signal HDR afin de l’afficher sans perte de nuances.
En effet, la limite théorique d’un signal HDR est de 10.000nits. Aucun écran domestique ne peut atteindre une telle luminosité.
En l’absence de tone mapping, pour un écran dont la luminosité max serait de 1.000nits, toutes les nuances situées entre 1.000 et 10.000nits seraient affichées à 1.000nits. C’est de l’écrêtage, supprimant de fait les nuances en question.
Un mauvais tone mapping peut compresser les 10.000nits en 1.000nits. Mauvais car au final, cela affecte la totalité de l’image. En divisant la luminosité par 10 de manière absolue, on se retrouve globalement avec une image bien sombre.
La force du tone mapping de Panasonic est de compresser la dynamique de l’image pour garder les détails intacts tout en préservant sa luminosité globale de l’image. C’est une sorte de compression variable en fonction de la luminosité.
Panasonic explique justement que le but de cette option est de permettre aux utilisateurs (confirmés) de pouvoir écrêter l’image pour un usage créatif.
Effectivement, en paramétrant l’écran en 100nits, on remarque bien l’écrêtage.
D’une manière générale, et en laissant le téléviseur gérer le HDR, la luminosité est excellente.
Rappelons que tout comme pour ses grands frères, le JZ2000 bénéficie d’une dalle « Professional Edition », fournies par LG Display évidemment, mais retravaillées en interne par Panasonic.
La fluidité :
La compensation de mouvement (IFC : Intelligent Frame Creation), déjà excellente sur le GZ2000 et HZ2000, a légèrement évolué.
Elle propose toujours 3 préréglages et la possibilité de la paramétrer soi-même sur 3 critères :
– réduction du flou
– lissage du film
– insertion de trames noires, qui bénéficie d’une très belle évolution.
Le premier paramètre, « réduction du flou », porte bien son nom et propose d’accentuer la netteté des images en mouvement. Il s’avère assez efficace.
Le paramètre suivant, « lissage du film », porte vraiment sur la fluidité de l’animation.
Chacun sait sur le forum qu’il s’agit d’un point que je porte particulièrement à cœur. J’apprécie pleinement la fluidité d’une vidéo 60hz comme peut le proposer mon smartphone ou mon APN.
Panasonic « m’a parfaitement compris » et propose, lorsque ce paramètre est au maximum, une fluidité telle qu’on la verrait sur une vidéo nativement filmée en 60hz.
Associé à la réduction de flou, cela donne au film une impression de réalisme et de naturel vraiment bluffant. On croirait notre téléviseur être une fenêtre ouverte sur le tournage du film.
Sur ce nouveau téléviseur JZ2000, je trouve que la sensation de fluidité est légèrement supérieure à celle de ses grands frères.
La compensation de mouvement étant une prédiction puis une création d’image, il s’agit d’un processus complexe qui peut malheureusement être pris en défaut.
Cependant, les artefacts visuels (tels que des effets de halo) sont peu nombreux et les décrochages encore plus rares.
Je considère que cette compensation de mouvement est vraiment performante.
Cependant, afin de ne pas inquiéter ceux plus attachés à un rendu « cinéma », cet artifice peut être déconnecté. On se retrouve alors avec les saccades d’origine de la source 24p.
Cela est alors difficile à supporter sur une dalle OLED dont on ne peut absolument pas compter sur la rémanence des pixels pour adoucir l’animation saccadée. Aussi, il peut être opportun de favoriser un réglage intermédiaire qui préservera l’aspect « cinéma » tout en le rendant acceptable sur une dalle de cette qualité.
D’ailleurs, en mode « Dolby Vision IQ », Dolby bloque la compensation de mouvement sur « minimum ». Elle est donc active, afin d’éviter un niveau de saccades trop élevé, tout en étant très discrète afin de se prémunir de tout effet « caméscope ».
Le troisième paramètre, « insertion de trames noires », plus connu sous le nom de BFI (Black Frame Insertion), ajoute entre chaque image, une trame noire. Cet artifice a pour but de limiter le flou de mouvement et donc d’accroitre la netteté en mouvement.
Ce paramètre a évolué en 2020 et ne crée plus de scintillements comme c’était le cas sur les modèles précédents.
En effet, l’insertion des trames noires est maintenant faite de manière plus fine, en fonction des besoins de la scène à afficher. Et elle peut très bien concernée qu’une partie de l’image et non l’intégralité.
Cela permet donc d’accroitre la sensation de netteté dans les animations, sans pour autant modifier le compensateur de mouvement et sans engendrer de scintillements exécrables.
Test vidéo avec mes propres réglages :
Ceux qui lisent mes comptes-rendus de tests de téléviseurs commencent maintenant à connaitre mes films.
Dans un premier temps, la fameuse scène d’attaque des indiens au début de The Revenant me permet tout de suite de juger le téléviseur sur plusieurs critères :
– sa capacité à restituer des couleurs justes dans un contexte de contre-jour
– sa capacité à reproduire avec puissance le soleil en HDR10
– la capacité de son compensateur de mouvement à fluidifier des travellings rapides.
Possédant un GZ2000 de 2019 et ayant testé le HZ2000 de 2020, je n’avais guère de craintes concernant la qualité de restitution de ce JZ2000.
Le contrat est rempli. La colorimétrie me parait même un peu plus dense et naturelle que sur mon GZ2000.
La fluidité, avec le réglage du compensateur de mouvement au maximum, me parait également un peu plus prononcée.
Les pics HDR sont vraiment intenses, à priori d’un niveau supérieur à ce que propose ma 65GZ2000.
Netteté et piqué sont toujours d’un aussi bon niveau, ce qui permet de faire honneur aux capacités vidéos du lecteur UHD et ainsi de proposer une richesse de textures presque palpables (les visages ou les écorces d’arbres, par exemple) et une profondeur de champs nette.
La dernière mise à jour du processeur HCX Pro, ici baptisé AI, fait toujours des merveilles.
Cette AI, un peu à la mode il faut bien l’avouer, dispose de son propre préréglage.
Je n’ai pas trouvé de différences avec le mode « Professionnal » que j’utilise et que j’ai paramétré à ma convenance.
Bien entendu, et ce de manière classique, le processeur analyse l’image en temps réel pour la restituer au mieux et améliorer si nécessaire certaines parties. Vue la technicité de la chose, il vaut mieux s’en contenter au résultat visuel, et celui-ci est de premier ordre.
Les tests se poursuivent maintenant en Dolby Vision avec Fast & Furious 8.
A l’instar d’autres téléviseurs compatibles Dolby Vision, ce Panasonic ne propose plus les préréglages habituels. Ils sont remplacés par 3 préréglages propres à Dolby :
– Dolby Vision Sombre,
– Dolby Vision IQ
– et Eclatant.
Il n’est donc pas possible d’avoir accès à ses réglages propres « Personnel », ni « Professionnel ». C’est quelque peu dommage. Cependant, quelques paramètres restent accessibles et permettent donc de modeler l’image à sa convenance.
Par le passé, j’étais peu convaincu par le mode DV Sombre, que je trouvais trop sombre et manquant de puissance lumineuse pour les pics HDR.
Sur ce JZ2000, je trouve ce mode vraiment intéressant. Tout en proposant un noir intense (niveau de noir) et profond (présence de nombreux détails dans les zones sombres), il parvient à garder suffisamment de puissance lumineuse pour proposer une bonne dynamique d’image.
L’introduction cubaine de ce piètre Fast and Furious 8 en profite clairement avec la richesse de ses couleurs et l’intensité de son soleil.
Le préréglage « Eclatant » (que je privilégie sur ma GZ2000) est tout aussi détaillé, que ce soit dans les zones claires (pas de blancs brûlés) ou dans les zones sombres (pas de noirs bouchés) et propose un déluge de couleurs avec beaucoup de dynamisme. C’est impressionnant.
Durant le générique, les plans aériens de La Havane mettent toujours en évidence le piqué chirurgical du traitement vidéo opéré par le processeur. Il s’en dégage une belle sensation de relief.
Toutes ses qualités se retrouvent bien sûr dans mon troisième film de test, Joker, également en DV.
Tout comme pour Fast and Furious 8, le mode DV Sombre me convient bien et permet de retranscrire avec justesse et puissance toutes les nuances de couleurs de ce film qui se veut volontairement sale.
Le spectacle artistique est parfaitement maitrisé par ce téléviseur.
Aussi ai-je laissé tourner le film un moment pour pleinement profiter de cela.
J’en ai profité pour tester le DV IQ :
Ce mode est très intéressant pour un usage dans une pièce de vie, à priori lumineuse donc.
Via le capteur de luminosité, le DV modifie en quasi temps réel le contraste et la luminosité afin de s’adapter à l’environnement.
J’ai précisé « quasi temps réel » car la modification prend 2 ou 3 secondes à se mettre en place, afin d’éviter un effet de pompage visible.
Sur le précédent téléviseur, HZ2000, le mode DV IQ offrait une image proche de ce que proposait le mode DV Lumineux.
Sur ce modèle, et dans ma pièce sombre, le DV IQ peut aller jusqu’à proposer une image un peu plus sombre que le mode DV sombre. Le DV IQ 2021 semble donc agir avec plus de puissance dynamique que son grand frère de 2020, à moins que le mode DV Sombre ait été étalonné un peu plus haut.
A noter, comme déjà suggéré plus haut, que le mode DV IQ est celui qui bloque le plus de paramètres d’image. Ce n’est pas une spécificité propre à Panasonic, mais propre à Dolby.
Ainsi, beaucoup de paramètres sont grisés, inaccessibles, et notamment celui de la compensation de mouvement, bloquée sur « Minimum » afin d’imposer une fluidité type « cinéma ».
Poursuite des tests avec Kingsman : Le Cercle d’or en HDR10 et sa scène de course-poursuite en blackcab.
Le compensateur de mouvement est toujours aussi bon pour proposer fluidité et netteté en mouvement. Les couleurs de la nuit londonienne sont réellement superbes et tout comme pour Joker, je laisse un peu tourner le film pour le plaisir.
J’en profite alors pour tester un peu plus en profondeur les réglages du compensateur de mouvement (que j’ai l’habitude de régler au maximum).
Sur OFF, les saccades sont vraiment gênantes, plus qu’au cinéma. La grande réactivité des pixels OLED fait qu’aucune rémanence ne peut venir cacher les éventuelles saccades. Le 24p ne pardonne pas sur un tel diffuseur.
Le réglage Minimum reproduit bien la sensation que j’ai dans une salle de cinéma. C’est certainement le mode à privilégier pour les cinéphiles.
Le réglage Moyen est un compromis qui a le mérite d’exister. Étant un aficionados de la compensation de mouvement, il ne m’intéresse guère.
Soit j’utilise le mode Minimum pour m’approcher du rendu cinéma. Soit j’utilise le mode Maximum pour profiter d’une grande fluidité type 60hz.
Enfin, il est possible de se constituer son propre mode en jouant soi-même avec les paramètres Lissage et Réduction du flou.
Passé le plaisir déjanté de Kingsman, revenons à des critères plus techniques avec la scène de la grotte de Oblivion, chapitre 9.
Cette scène est très intéressante car elle permet de mettre en évidence la qualité d’un téléviseur à restituer un noir à la fois sombre et profond.
Lors de mon précédent test, sur un téléviseur LCD, cette scène mettait en évidence les limites de cette technologie, imposant un compromis à faire entre niveau de noir et profondeur du noir.
S’il en était nécessaire, la technologie OLED montre vraiment sa supériorité sur la technologie LCD sur la qualité de restitution des zones sombres. Pas de compromis, on peut obtenir une profondeur totale tout en gardant un niveau de noir parfait.
Ainsi, sur ce plan, le sol peut se développer assez loin sur la droite de l’image, alors même que le niveau du noir est toujours d’encre.
Dernier test technique : Un jour sur Terre, documentaire animalier sorti en bluray 1080p.
Les qualités évoquées plus haut se retrouvent également en bluray, où j’ai pu constater que l’upscaling est vraiment d’une grande qualité.
Il permet de pousser loin la netteté sans créer de double contour disgracieux, de mise en évidence de bruit vidéo ou surexposer le grain naturel de l’image.
Les superbes images de ce documentaire sont bien mises à l’honneur, notamment dans la restitution des couleurs. Les textures de roche profitent également bien du piqué de mon lecteur et du téléviseur.
Un téléviseur également pensé pour les gamers
Afin de tester les capacités de ce téléviseur dans des conditions de jeux, j’ai demandé à l’un de mes amis de venir avec sa console Xbox Series X.
Les tests ont été effectués sur plusieurs jeux spécifiquement développés ou mis à jour pour utiliser les capacités « next gen » de cette nouvelle console, dont Flight Simulator, Dirt 5, Ori and the blind forest et Forza Horizon 4.
Tout d’abord, passer en mode Jeu sur le téléviseur ne suffit pas puisqu’il faut activer sur la console les options liées au HDMI 2.1. Logique !
A noter que la compatibilité ALLM (Auto Low Latency Mode) permet au téléviseur de basculer automatiquement en mode Jeu s’il détecte une source « informatique » (PC ou console).
Il faut avouer qu’un non initié peut vite se perdre dans la foultitudes d’options graphiques proposées par cette Xbox… Et certaines options ne peuvent s’activer que si d’autres l’ont été préalablement.
Rien de bien sorcier pour un connaisseur en revanche, et ce Panasonic 65JZ2000 a tôt fait de recevoir du 4K120hz en VRR.
Avant d’enclencher la partie purement technique des tests, je me suis attardé sur les qualités graphiques proposées par cette console.
Un palier a été franchi avec la précédente génération tant dans la qualité graphique (richesse des textures et modélisation) que dans la fluidité.
Si Forza Horizon 4 semble un peu vide dans ces décors urbains, il propose néanmoins une belle sensation de vitesse, de même que Dirt 5 qui ajoute un surcroit de qualité dans les textures.
Le très poétique Ori est magnifique à regarder. Une véritable œuvre d’art onirique, que l’on peut aussi contempler sur les consoles de la génération précédente.
Si l’onirisme n’est pas de la partie dans le réalisme de Flight Simulator, il me laisse néanmoins rêveur, offrant une sensation de liberté, de balade volante dans des décors quasi-réels (pourvu qu’on ne s’approche pas trop près du sol).
C’est bien beau de rêver, mais d’un, la meilleure console est et sera toujours la Super NES et de deux il faut maintenant s’atteler à tester ce téléviseur Panasonic.
A l’instar des informations affichées par le téléviseur durant le visionnage d’un film, celles affichées en cours de partie de jeu vidéo ont le mérite d’être parfaitement claires et précises : définition, HDR, VRR et fréquence d’affichage (ajustée en temps réel).
Addendum
Après discussion sur le topic dédié à ce téléviseur (merci au forumeur syntaxx_error), la compatibilité 120hz et VRR ne semble pas pleine et entière.
En effet, certains se sont aperçus que la définition verticale serait alors ramenée à 1080 lignes (au lieu des 2160 prévues dans la norme UHD).
Dans une interview accordée à FlatpanelsHD, Panasonic a indiqué avoir planifié une mise à jour corrective pour la fin d’année.
Qu’en est-il réellement à l’affichage ? Malheureusement, à l’heure où j’écris mon compte-rendu, le téléviseur a déjà été retourné à Panasonic France. Aussi, je ne peux pas effectuer un test en profondeur sur ce point et « compter les pixels ».
A l’usage, ni mon ami ni moi n’avons remarqué une perte flagrante de détails.
Et après réflexion, cela est parfaitement normal : notre attention s’est beaucoup plus portée sur la qualité de l’animation en mouvement plutôt que sur la définition. De plus, la qualité d’affichage entre le 60hz et le 120hz est clairement à l’avantage du 120hz. Vous le comprendrez en lisant la suite.
En modifiant les paramètres d’affichage dans la console, j’ai pu comparer le 4K60hz et le 4K120hz.
Je ne m’attendais pas à voir une différence sur ce critère entre le 60hz et le 120hz. Et effectivement, je ne note aucune différence de fluidité entre les deux modes.
En revanche, et sans que je trouve une explication, l’image, en mouvement, est bien plus nette en 120hz.
En 60hz, l’image est légèrement floutée lors de travellings ou d’animations rapides.
Je l’avais déjà remarqué sur d’autres téléviseurs, y compris le mien, sans que je puisse savoir précisément d’où vient ce flou.
On dirait bien un flou de rémanence. Or, les pixels OLED ne sont pas censés en avoir.
D’ailleurs, en activant la compensation de mouvement, le flou disparaissait sans accroitre la fluidité, cette dernière étant déjà très bonne. Les pixels ne sont donc pas en cause…
Il en résulte le même constat entre le 120hz et le 60hz : fluidité identique, mais netteté en mouvement améliorée en 120hz.
La tentation fut alors grande de comparer le 120hz natif avec le 60hz boosté à la compensation de mouvement. Et comme je m’y attendais : pas de différence.
En 60hz, avec la compensation de mouvement activée, on perd cette rémanence étrange pour retrouver une parfaite netteté et bien sûr en gardant cette excellente fluidité native.
Inconvénient : la compensation de mouvement engendrant un input lag, l’avantage revient donc au 120hz natif.
Ori est un cas un peu à part. Je ne note pas de différence de netteté entre le 120hz et le 60hz. En revanche, je note une amélioration de la netteté avec la compensation de mouvement.
Etrange…
Addendum : ceci peut justement s’expliquer par la perte en définition verticale.
Le VRR est un point que je voulais vraiment tester également.
Ce taux de rafraichissement variable permet à la console de prendre le temps de calcul nécessaire avant d’envoyer une image.
La promesse est l’absence de tearing (ce fameux déchirement d’image lorsque la console est contrainte par le diffuseur d’envoyer une image alors qu’elle n’a pas eu le temps d’en terminer le calcul d’affichage) et une diminution des saccades.
Au final, le contrat est parfaitement rempli concernant l’absence de tearing.
Je n’en ai vu aucun.
Et il est amusant de voir le débit varier en temps réel sur l’afficheur du téléviseur.
En revanche, et chose paradoxale, Flight Simulator peut parfois méchamment saccader… alors que le débit d’images reste à 120hz.
Parfois, en revanche, les saccades s’accompagnent bien d’une baisse de débit, 48hz dans ce cas précis :
Addendum de Hyperspace : Ce n’est guère étonnant, Flight Simulator est très gourmand en CPU. Sur mon PC, je tourne à 23fps en 1440p, l’APU de la Xbox Series X est supérieur à celui de mon PC, mais n’est pas un très haut de gamme non plus.
Qu’en conclure ? Que les images passent peut-être dans deux procédures, l’une de calculs purs, l’autre d’affichage. Je ne suis pas du tout expert en la matière pour en savoir plus.
Conclusion
Mon avis sur ce téléviseur est vraiment positif.
Sur le plan cinéphile, il s’agit d’une bonne mise à jour technique de ses deux grands frères, GZ et HZ (qui étaient très proches), en proposant une image plus dynamique encore, tout en gardant les qualités intrinsèques chères à Panasonic et à son engagement pour Hollywood.
Sur le plan gaming, ce téléviseur coche toutes les cases pour s’adapter aux consoles et PC gamers actuels.
Cependant, le bilan n’est cependant pas parfait :
Évidemment, le premier est lié à cette demi-définition en 120hz et en VRR, même si à l’usage, je ne l’ai pas remarquée.
De toute façon, Panasonic procèdera à une mise à jour sur ce point en fin d’année. Et en attendant, VRR et 120hz sont déjà exploitables.
Panasonic accuse du retard en matière de Smart TV par rapport à ses concurrents, même si cela n’est guère dérangeant puisque de nombreuses solutions externes peuvent palier ce manque pour une somme modique.
On peut également regretter l’absence d’une taille plus grande, en 77″ par exemple, pour les plus fortunés et passionnés d’entre nous.
Et pourquoi ne pas espérer une référence proposant la même partie « image », mais dépourvue de la partie « son » pour qui possède un HC dédié (ce qui est mon cas).
La référence 65JZ1500 semble le proposer, mais des mots de Panasonic lui-même, la version 2000 offre plus de luminosité…
Toujours est-il qu’il ne faut pas bouder son plaisir : en matière de téléviseurs 65″, ce Panasonic est un produit extrêmement abouti qu’il faut réellement prendre en considération dans son choix pour sa qualité d’image.
Et si je ne possédais déjà pas un Panasonic 65GZ2000, il y a fort à parier que ce nouveau 65JZ2000 me ferait vraiment les yeux doux pour intégrer mon « antre Home Cinema ».
François_Fafa
HCFR – Septembre 2021
– lien vers le sujet HCFR dédié aux panasonic 2021 oled jz2000 & jz1500 48 55 65 pouces : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/2021-panasonic-oled-jz2000-jz1500-48-55-65-voir-post-1-t30111471.html