Test HCFR : Magnetar UDP800

Test HCFR : Magnetar UDP800

Compte-rendu de François_Fafa

 

Préambule

En décembre 2021, je testais pour HCFR un lecteur UHD haut de gamme, le Reavon UBR-X200. L’enthousiasme était important, car il s’agissait du renouveau du haut de gamme dans cette catégorie de lecteurs, après l’abandon de plusieurs marques (Oppo, Sony et Pioneer, notamment).

Ce petit vent de concurrence était donc particulièrement le bienvenu.

Aujourd’hui, la situation a évolué pour notre plus grand bonheur puisqu’aux côtés de Panasonic et de son historique UB9000, on compte maintenant trois marques récentes occupant ce marché : Block, Reavon et cette toute nouvelle marque : Magnetar.

Magnetar est distribuée par le groupe Archisoft qui détient Reavon et à qui on doit déjà la marque reconnue de lecteurs réseau  Zappiti. Ce groupe dispose d’une enseigne commerciale bien connue également : HD Land.

Aussi, Magnetar est clairement portée par un groupe spécialisé dans les lecteurs Home Cinema, ce qui est un gage de confiance et de qualité.

 

 

 

Présentation, design et l’interface

Le premier contact avec ce lecteur, lors du déballage, laisse augurer de bonnes choses.
C’est beau, c’est propre, c’est classe.




 

Le lecteur est enveloppé dans une housse en tissu type « velours » du plus bel effet.

 

Très bonne mention pour les modes d’emploi, l’un en anglais, l’autre en français.
C’est clair et instructif. On est loin de certains modes d’emploi traduits de l’anglais, eux-mêmes traduits du chinois.


 

La télécommande est classique, trop classique même, sans design particulier.

Le nombre de boutons est important et il peut être difficile de retrouver certaines fonctions. Heureusement, les fonctions de base liées à la manipulation des menus ou à la lecture des vidéos sont disposées sur des boutons facilement repérables au toucher : très bon point.

De plus, si on cherche une fonction particulière, cette télécommande a le bon goût d’être rétro-éclairée. Il s’agit d’une télécommande IR, dont les fonctions peuvent donc facilement s’intégrer dans une télécommande universelle.

 

Passons maintenant au lecteur lui-même.

Cet objet respire la qualité de fabrication. 8Kg à la pesée, il ne s’agit clairement pas d’un poids plume. Cela se retrouve immédiatement dans la qualité des matériaux utilisés pour la façade.

Elle arbore un design sobre, mais néanmoins original, à base de 2 couleurs d’aluminium brossé, un noir et un gris foncé
Le tiroir (en aluminium également) et l’écran se complètent à merveille pour intégrer un élément de style à l’intérieur des deux couleurs d’aluminium.

J’apprécie particulièrement ce design, surtout avec une telle qualité de matériaux. Le lecteur n’est pas encore branché qu’on l’aime déjà.

 

Le capot est embouti au logo et au nom de la marque.

Ce poids de 8Kg n’est pas lié à la façade mais à une structure de châssis à double couche sur une plaque d’acier de 3 mm, le but étant d’éliminer au maximum les vibrations du drive. Et effectivement, à l’usage, la rotation du disque se fait très discrète.

Ce drive se trouve placé en position centrale afin de répartir la masse et les vibrations sur la totalité du châssis.

Je regrette néanmoins que l’alimentation soit à découpage et non linéaire. Cela offre en revanche une possibilité d’amélioration, si tant est qu’il en ait besoin.

 

Passons maintenant à la connectique, tout à fait en rapport avec le niveau de gamme de ce lecteur.

En numérique, on note la présence de 2 sorties HDMI, dont une dédiée à l’audio.

De manière classique, on trouve des connectiques pour fichiers dématérialisés : Ethernet et USB.

En analogique, on a de quoi faire : on compte deux sorties stéréo, une asymétrique sur prises RCA, une symétrique sur prises XLR, toutes deux présentes sur une carte de sortie dédiée.

On peut regretter l’absence de sorties analogiques 7.1… Mais ce regret est néanmoins vite dissipé en 2023, tant il doit être rare de disposer encore d’un ampli HC non compatible avec les formats audio HD.

Tout ceci entre au service de la lecture de disques laser. Et en la matière, ce lecteur mérite pleinement son appellation de lecteur universel.

Tous les disques seront lus, CD Audio, DVD-Vidéo, Blu-ray, Blu-ray 3D, Blu-ray UHD et également les formats un peu désuets mais néanmoins très bons que sont le DVD-Audio et le SACD.

 

À l’allumage, on se retrouve sur un écran d’accueil très classique, mais néanmoins très classe.

Un magnetar est un astre très particulier de quelques dizaines de Km de diamètre d’une extrême densité, dont le champ magnétique est extrêmement puissant.

Peu de rapport avec notre lecteur en soi. Il s’agit cependant d’un astre fascinant… Un astre « haut de gamme » comme ce lecteur.

En tout cas, les différents fonds d’écran (un fond d’écran par icône du menu) en mettent plein les yeux.

 

Mais je cesse de me distraire et je fonce immédiatement consulter le menu de configuration.

On y retrouve toutes les options habituelles sur ce type de lecteur.

 

J’apprécie particulièrement la fonction « source direct » dans le sous-menu « résolution ».

On peut ainsi demander au lecteur de ne pas « upscaler » les sources sub-UHD. Cela permet de laisser le travail d’upscaling à un appareil externe ou à son diffuseur.

 

On trouve également des options liées au Dolby Vision, afin de permettre un affichage du flux DV sur un diffuseur non compatible.

Une fois le paramétrage effectué, le lecteur est prêt à faire parler la poudre sur mon HC.

On notera que ce lecteur bénéficie également de fonctionnalités réseau pour lire des films et de la musique disponibles sur un NAS.

Rien de spécial à signaler concernant la lecture de films. Ça fonctionne très bien.
Concernant la lecture de musiques, j’y reviens plus en détail dans la partie dédiée aux tests hi-fi.

 

Le tiroir s’ouvre sans bruit, et montre une certaine classe également. Le disque se pose dessus de manière très fine, le tiroir étant peu profond.

Avant même de commencer, je me lance tout de suite dans le menu des réglages et les menus d’informations.

On retrouve une interface classique assez proche de celle de feu Oppo, ce qui me permet de m’y retrouver facilement.

 

Ci-dessous, le bandeau d’informations sur la lecture en cours :

 

On trouve aussi ces informations sur un autre menu, permettant également d’accéder aux chapitres ou  différentes bandes-son, sous-titres…

 

On trouve également une information sur le débit vidéo et audio en cours.


 

On trouve également une option permettant de supprimer le HDR en temps réel. Le résultat est assez surprenant. On perd la colorimétrie propre au HDR et les couleurs deviennent alors très saturée.
De plus, les blancs sont alors cramés.


Cela peut certainement être utile en l’absence d’un diffuseur HDR. Mais il faut alors revoir la colorimétrie manuellement et notamment la saturation des couleurs.

 

Cela nous amène donc au menu suivant, qui permet de régler différents paramètres d’image :

Peu de paramètres, mais l’essentiel est présent. Et il est bienvenu qu’on puisse mémoriser ses réglages au sein de plusieurs blocs mémoire. C’est très pratique pour passer d’un paramétrage à un autre.

 

 

La qualité video

Le tour du propriétaire étant effectué, on peut maintenant profiter des lieux.
Je vais donc lancer mes disques de tests habituels.

 

 

Je commence par The Revenant en HDR10.

Un point auquel j’accorde particulièrement de l’importance est le dégradé sur le fondu au noir à la fin de l’introduction. Suivant les sources et les diffuseurs, le dégradé peut être plus ou moins lisse.

Ce Magnetar s’en sort très bien.

 

Sans modifier les réglages, l’image proposée en HDR10 est de grande qualité et cela est bien mis en évidence sur la scène de l’attaque des indiens.

Les noirs ont un niveau important, ils sont bien retranscrits par mon diffuseur OLED, sans pour autant en boucher les détails. Ainsi, les arbres sombres en contre-jour sont parfaitement détaillés.

 

Le soleil rasant en met plein la vue avec le HDR, sans pour autant brûler le ciel clair.

On peut peaufiner le rendu vidéo en agissant sur certains paramètres.

Cela s’avère assez efficace si l’on veut donner un peu plus d’éclat aux couleurs.

On peut également pousser la netteté, mais le résultat de base étant déjà excellent, je n’ai pas ressenti le besoin de la toucher. De plus, cela peut finalement nuire au résultat global et durcir le rendu de l’image.

 

Les textures des arbres sont palpables et les différents plans se détachent très bien, le tout donnant un très bon piqué à l’image.

 

 

Je poursuis maintenant mes tests en Dolby Vision avec Fast and Furious 8 et Joker.

Dolby Vision oblige, les réglages ne sont plus accessibles. Cependant, mon téléviseur me permet tout de même d’effectuer quelques réglages et notamment de choisir parmi trois modes d’affichage (Eclatant, Lumineux ou Sombre).

Pour Fast and Furious 8, j’utilise le mode « Eclatant ». Et force est de constater que le soleil de Cuba illuminant les différentes couleurs de l’île est vraiment éclatant. Ce lecteur reste fidèle à la puissance visuelle de ce film.

 

L’introduction montrant différents plans aériens de Cuba fait encore apercevoir le très bon piqué de ce lecteur. Les différents plans d’immeubles se détachent bien les uns des autres et on peut scruter les plus fins détails au loin, rien n’est caché.

 

Je poursuis avec Joker et je passe mon téléviseur en mode « Lumineux » (le mode « Sombre » étant un peu fade à mes yeux).

Ce lecteur retranscrit très bien la colorimétrie très « crasse » de ce film. La scène de l’assassinat des traders dans le métro est magnifique.
La profondeur de champ de la rame de métro est très bien retranscrite, de même que la richesse des couleurs.

 

Les gros plans sur les visages du Joker mettent bien en évidence la netteté du lecteur notamment sur le grain de peau et la chevelure.


 

Pour conclure ce chapitre, la qualité vidéo proposée par ce Magnetar ne saurait souffrir d’aucune critique.

Détails et piqué sont d’un haut niveau. Les quelques paramètres disponibles permettent de modifier avec parcimonie l’image, mais il n’est nullement nécessaire de s’y plonger.

Avec tous les réglages à 0, l’image est somptueuse. L’ajustement pourra se faire éventuellement pour adapter l’image à la qualité de son diffuseur.

 

 

La qualité audio-numérique

Dans un premier temps, j’ai testé ce lecteur en audio sur mon Home Cinéma, via sa sortie HDMI.
Le décodage du flux numérique est confié à mon préampli Yamaha CX-A 5200.

Quand bien même il s’agit d’un flux purement numérique, j’ai déjà constaté des différences de « drives » numériques. Et c’est cela qui m’a incité à choisir minutieusement mon actuel lecteur UHD (un Cambridge CXUHD, tweaké par Authentic Cinema).

J’ai réutilisé les films The Revenant et Fast and Furious 8.

La bande-son lors de l’attaque des indiens est d’une grande richesse, avec quantité de détails et des timbres très riches.
Ainsi, je me suis attardé sur les tambours de la musique mais également sur le timbre des flèches ou la puissance des coups sourds des sabots.

Dans Fast and Furious 8, je me suis plutôt attardé sur la musique et notamment celle présente lors de la présentation des différents studios. Elle est composée de nappes de synthés et de cordes, associées à des percussions riches, bien timbrées et bien aérées.

Sur ces deux films, le contrat est parfaitement rempli.

Je passe maintenant à des vidéos musicales, deux concerts que j’affectionne beaucoup et le film A Star Is Born.

 

Tout d’abord, le live at Prague de Hans Zimmer.

Ce concert, certainement très connu des home cinéphiles, propose une orchestration massive et puissante mettant à rude épreuve son système. Cela nécessite de la puissance et une bonne capacité d’aération pour éviter que ça finisse en bouillie sonore.

Tout ceci est bien restitué par ce Magnetar. Même les fines petites flûtes sont bien reproduites et se détachent du reste de l’orchestre.

L’aération générale est excellente et le mixage Atmos est bien restitué, notamment lors des chœurs du medley de Pirates des Caraïbes, qui tombent sur le spectateur.

 

Dans un registre très différent, le concert de Police – Certifiable à Buenos Aeres en 2007 est un must en ce qui concerne la précision des timbres, la puissance et la maîtrise de la voix de Sting et également dans le rendu des percussions de Stewart Copeland, batteur que j’adore pour le grain de folie qu’il donne à l’orchestration.

Le lecteur ne trahit en rien la formidable « pêche » de ce concert.


 

J’attaque maintenant le film « A Star Is Born », la scène à partir de 33’33 où Ally va être révélée sur scène au grand public par Jackson Maine.

Superbe scène, admirablement rythmée, entraînée par le medley des morceaux Out of Time et Alibi, musiques rock riches et puissantes, formidablement encodé en Dolby True HD + Atmos, suivies par la suite par Shallow en duo.
Dès le début de la scène, l’ambiance sonore est très bonne : les différents bruits du SUV américains sont très réalistes. Et le claquement musical des baguettes du batteur transperce la pièce d’écoute.

Lorsque la musique démarre vraiment, je ne note aucune faiblesse de restitution de la part du lecteur. C’est précis et puissant. Tout est fidèlement reproduit.

Et même si je suis en plein test sonore, je ne peux m’empêcher de profiter de la très belle image proposée par ce lecteur.

 

 

Pour conclure ce chapitre, le contrat est parfaitement rempli par ce lecteur Magnetar. À aucun moment, je n’ai pu le mettre en défaut.

Vu que ce lecteur est équipé de deux sorties analogiques stéréos et vu ses prétentions haut de gamme, il s’agit maintenant de le tester en analogique sur ma chaîne hi-fi.

 

 

La qualité audio-analogique 

Ce lecteur prend maintenant place dans mon bureau hi-fi, remplaçant alors mon DAC. Le lecteur se retrouve donc branché à mon intégré Accuphase E550 en liaison XLR.

 

Je lance tout d’abord la lecture de disques et notamment « la corrida » et « les vidanges du diable » de Francis Cabrel sur son célèbre album « Samedi soir sur la Terre ».

Sur ces deux morceaux, j’apprécie beaucoup l’ambiance générale, les petites percussions mises en évidence et le timbre des instruments à cordes.

La comparaison avec mon lecteur Oppo 93 NuForce Edition est assez saisissante.

Le Magnetar se révèle supérieur à tous les niveaux.

Les aigus montent plus haut, avec plus de précision, sans néanmoins montrer de l’agressivité. Il y a vraiment plus de maîtrise avec le Magnetar.

Cela se ressent également sur la scène sonore, plus large et plus précise, ainsi que sur les basses mieux tenues.

 

La voix de Francis Cabrel est également plus projetée et l’acoustique de l’enregistrement plus palpable.

Je lance maintenant un SACD que j’apprécie bien pour des tests : l’album de démonstration du studio Stockfish Records (Closer To The Music), et notamment la première piste de Allan Taylor (Beat Hotel).

Le format DSD des SACD profite nettement des qualités de ce lecteur. On trouve encore plus de nuances qu’avec un CD. Les percussions volatiles s’envolent, alors que le cuivre prend de l’ampleur et la basse de l’assise.

 

Je me suis également attaché à tester ses fonctionnalités réseau.
Malheureusement, l’interface n’est pas au niveau de ce que peut proposer un streamer audio dédié.

S’il n’y a aucune difficulté particulière à connecter ce Magnetar au réseau domestique et au NAS, il n’existe en revanche aucune appli disponible sur tablette ou smartphone pour naviguer dans sa discothèque dématérialisée.

Les applications tierces telles que Mconnect ou Roon ne fonctionnent pas. Le lecteur n’apparait pas dans la liste des appareils disponibles.

Il faut donc utiliser l’interface visuelle du lecteur et ça peut être long de naviguer dans des milliers d’albums. Mais c’est néanmoins possible. Je vois donc cette possibilité comme une option d’appoint plutôt que comme une véritable fonction utilisable au quotidien.

 

 

Conclusion 

L’esthétique extérieure de ce lecteur respire la qualité et le haut de gamme. Je suis particulièrement séduit par cette façade arborant deux couleurs d’aluminium brossé.

Et ce que l’on voit à l’extérieur se retrouve bel et bien dans l’électronique.

Les prétentions haut de gamme de ce lecteur s’affichent pleinement sur téléviseur ou vidéoprojecteur et s’entendent nettement sur son installation audio.

Le marché des lecteurs physiques n’est plus au beau fixe depuis longtemps. Il y a quatre ans, ce marché semblait même s’éteindre.

 

Et je suis ravi de constater qu’actuellement, il perdure, notamment à travers le haut de gamme. La somme à dépenser peut paraître importante mais les qualités reproduites les valent amplement.

 

 

François_Fafa
HCFR – Mars 2023

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au LECTEUR MAGNETAR UDP800 : https://www.homecinema-fr.com/forum/lecteurs-uhd-blu-ray/magnetar-udp800-t30123871.html

 

 

 

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