Test HCFR : Magnetar UDP800

lecteur audio universel

L’un des héritages issus des OPPO réside dans leur capacité à lire tous les formats audios (ou presque).

Cet impératif hybride lecteur vidéo / lecteur audio Hifi avait conduit Mediatek à customiser sa puce MT8581 pour les besoins très spécifiques d’OPPO dont la lecture des disques Super Audio-CD (SACD).

Cette fonctionnalité est évidemment reconduite sur l’UDP800 qui est capable de lire les SACD en stéréo, en multicanal et sur la couche CD (forcément).

L’UDP800 étant équipé d’une carte de sortie audio simplement stéréo, la lecture multicanal ne pourra se faire qu’à travers la sortie HDMI. Il y a alors un hic ?… oui et non.

Chose un peu ennuyeuse mais normale, l’UDP800 à l’instar des OPPO sort en simultané sur toutes ses sorties.

C’est dire que l’EDID des appareils sur lesquels l’UDP800 est connecté va lui indiquer ce qu’il doit faire.

Si par exemple le destinataire n’est pas compatible DSD, l’UDP800 va automatiquement convertir la lecture du DSD en PCM, ceci même si le circuit Pure Audio qui coupe la sortie vidéo est activé.

Passer manuellement la sortie SACD en mode DSD n’y change rien non plus, ce paramètre étant forcément soumis aux limitations indiquées par les EDID.

La solution est de déconnecter le câble HDMI de la sortie HDMI 1 (Vidéo / Audio). On perd donc l’affichage sur la TV ou le vidéoprojecteur.

On peut s’en accommoder pour lire des disques SACD, l’afficheur en façade du UDP800 donnera quelques infos permettant la lecture, mais en dématérialisation DSD nécessitant une visualisation confortable afin de pouvoir naviguer dans les dossiers et sélectionner les fichiers, c’est assez ennuyeux.

La solution consiste alors à relier la sortie Audio Only à un appareil compatible DSD sur ses entrées HDMI.

Ce qui est finalement logique et souhaitable, bien qu’en usage film la sortie HDMI 1 A/V fasse un excellent travail en audio, et la sortie HDMI Audio Only n’étant censée servir qu’à assurer une rétrocompatibilité avec les appareils Home Cinema qui ne sont pas HDMI 2.0 et supérieur.

Une option donc, si l’ampli est HDMI 2.0 sauf si on veut écouter du DSD nativement à partir de l’UDP800, il faudra forcément connecter la sortie HDMI Audio Only à l’ampli Home Cinema et à condition qu’il soit compatible DSD, les EDID étant toujours chef d’orchestre.

Cela veut dire qu’en cas de couac et si l’on veut absolument du DSD lu nativement, il faudra passer par la sortie HDMI, on ne bénéficiera alors plus des très bons DAC du lecteur.

Ceci étant, la conversion DSD / PCM se fait parfaitement et la différence est inaudible. Un faux problème donc, mais une incidence des intégrations rigoureuses des EDID dont il faut prendre connaissance tout en gardant en tête que sauf à vouloir absolument préserver le DSD, il n’y a pas d’incidence réelle.

De plus les processus de mixages du DSD imposent pour la grande majorité une étape DXD (PCM haute résolution) ou des conversions intermédiaires analogiques. Autre débat, mais il faut le savoir afin de ne pas s’inquiéter si d’aventure votre setup imposait une conversion DSD vers PCM par le UDP800.

Petite astuce qui a marché chez moi. Je démarre de sorte à ce que le lecteur soit sur une conversion DSD vers PCM. Je bascule le processeur audio compatible DSD sur l’entrée reliée à la sortie HDMI Audio Only de l’UDP800, le lecteur bascule sur DSD.
Je sélectionne alors l’entrée XLR du processeur audio afin de bénéficier des DAC du Magnetar.
Le lecteur reste alors en mode DSD natif.
Très probablement si votre appareil Home Cinema est compatible DSD et que son EDID est actif en permanence, l’UDP800 devrait rester en DSD sans devoir faire de manipulation. Au conditionnel, il faudrait vérifier cette astuce au cas par cas.

Le plus intéressant est bien entendu la qualité du rendu sonore. C’était aussi l’un argument majeur des lecteurs OPPO depuis le BDP-83SE, puis des versions Nuforce (d’avant Nuprime) et enfin des séries Hifi ayant les références terminées par un « 5 ».

De part sa conception technique, on pourrait bien dire que l’UDP800 est une itération nouvelle de ce que furent les versions Nuforce NE et NXE. Mais sur une prestation purement stéréo, la carte audio étant limitée à deux canaux.

À l’écoute, la mise en bouche de l’observation technique se confirme. L’UDP800 sonne bigrement bien.

Sur du SACD, évidemment lorsque celui-ci est bien mixé (aucun format audio n’y échappe), l’écoute est précise et détaillée avec une belle reproduction des instruments.

Certes le référentiel se base aussi sur le reste du matériel et sa mise en œuvre, mais si le rendu était mauvais cela s’entendrait. Et là c’est beau et limpide, du grave aux aigus.

La carte audio analogique de l’UDP800 fait son taf avec un réel brio.

Sur les DVD-Audio, petit couac juste après la lecture de SACD, l’UDP800 s’est un peu emmêlé les pinceaux et ne sortait plus le son des XLR. Puis en changeant de disque et de piste c’est revenu.

Je n’ai pas cherché plus loin et je me suis contenté d’écouter quelques DVD-Audio comme le fameux (et fabuleux) Hotel California dont la piste stéréo 24 bits 192 kHz est une pure merveille.

Pour le coup, on ne se pose pas la question d’une conversion PCM à cause des EDID HDMI puisque le MLP c’est du PCM.

De plus avec les DVD-Audio, il faut impérativement un affichage vidéo pour naviguer dans les menus afin de choisir les différents types de piste. La liaison vidéo est donc obligatoire.

Cette étape du test me rappelle que jadis on avait déjà de l’audio Hi-Res sans perte bien avant l’ALAC et le FLAC. Et aussi que Texas Instrument sait faire de bons DAC.

En tout cas, il y a des formats qui ne mentent pas, en toute franchise je me suis vraiment fait plaisir à ressortir mes DVD-Audio et à les mettre dans ce lecteur Magnetar.

Quant aux CD, évidemment ce format ne fait pas d’histoire et ne soulève pas le moindre problème.

On glisse le disque dans le drive du Magnetar, on presse le bouton lecture et zou. Sur ce format aussi l’UDP800 se révèle efficace.

Sans égaler un lecteur Hifi haut de gamme, ce lecteur réalise une très belle prestation, et bien que l’on puisse affirmer qu’il y a mieux, il ne sera pas aisé de lui opposer un lecteur aussi complet et de performance supérieure.

Encore une fois, l’UDP800 fait son taf, il le fait bien et donne tout ce qu’il faut. En un mot, le Magnetar est un bon lecteur de CD.

La lecture des fichiers musicaux en réseau s’est faite sur NAS et sur USB, il en résulte le tableau de compatibilité suivant :

J’ai rencontré quelques bugs de lecture en mode réseau.

En effet, l’UDP800 va lire quelques types de fichiers alors qu’il ne le peut pas. Il en résulte des gargouillis sonores, ce qui ne figure pas sur l’enregistrement évidemment.

Sont concernés d’après mes tests :

AIFF 24 bits 384 kHz
WAVE 24 bits 384 kHz

Sans trop de surprise, l’UDP800 est compatible avec les types de fichiers listés dans ses spécifications, c’est-à-dire qu’au delà du PCM 24 bits 192kHz, rien ne passe avec des variantes d’un codec à l’autre.

La bonne surprise, c’est que les fichiers multicanaux passent via la sortie HDMI et sont décodés sur les sorties analogiques. Mais je n’ai pas vérifié si le lecteur applique un downmix stéréo ou s’l ne s’agit que des canaux avant droit et gauche du mixage multicanal.

Autre très bonne surprise, le DSD assure une compatibilité au-delà du DSD64, avec certes une conversion PCM mais c’est mieux que rien.

On pourra donc lire du DSD64, 128 et 256. Ce qui couvre la quasi totalité des contenus disponibles en DSD.

Les fichiers DSD512 et DSD1024 étant pratiquement tous des upsamplings (il existe quelques rares DSD512 presque natifs issus de conversions à partir de bandes magnétiques par exemple), ils ne comptent pas vraiment. Le tableau indique presque tout, du moins ce dont je dispose pour un test.

Du point de vue de la musicalité et du rendu sonore, la lecture des fichiers dématérialisés s’est avérée vraiment excellente.

Excepté une ergonomie limitée par le mode d’accès au NAS, ce qui sera mon seul reproche (à l’instar de la gestion des vidéos, ce n’est pas un Zappiti, un Zidoo, ou un streamer Hifi dédié).

Le lecteur affiche les jaquettes lorsque cela lui est possible et surtout la qualité du décodage est irréprochable, ce lecteur semble même plus dynamique et précis qu’avec une lecture issue d’un disque.

Ce qui n’est pas impossible, sachant qu’un drive ne peut qu’afficher moins de performances sur les transferts numériques qu’un protocole via réseau Ethernet ou via la lecture d’un support numérique relié directement. Il y a plus de risque d’erreur sur un drive en lecture FIFO.

En un mot, de nouveau le UDP800 s’est révélé très bon.

En tant que lecteur audio, l’UDP800 reprend avantageusement le flambeau des OPPO.

Il ne lit pas tout, ce qui serait vraiment surprenant, mais il en fait déjà beaucoup voire plus que d’autres lecteurs du marché.

Sauf si l’on veut lire des fichiers en très haute résolution numérique, l’UDP800 fera tout ce dont on aura besoin. Avec en prime un rendu sonore de très bon niveau : que demander de plus ?