Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux
Compte-rendu dE Nicolas_DTSMan
Je tiens, en premier lieu, à remercier François D. (Europe Audio Diffusion) pour avoir mis à la disposition de l’Association HCFR le processeur Lyngdorf MP60, ainsi que pour son temps et ses conseils pour la bonne mise en œuvre de ce pré-ampli.
Lyngdorf est une marque que je connaissais uniquement de nom et réputation. C’est donc avec une réelle curiosité que je vais découvrir les spécificités techniques de ce processeur ainsi que le résultat à l’écoute dans ma salle home-cinema.
Présentation
Le MP60 est le successeur du MP50. Ils se distinguent principalement de ce dernier par l’ajout de canaux (11.ch + 4ch auxiliaires) et d’une connectique HDMI 2.0b compatible avec les flux vidéo jusqu’à 18gbps.
Visuellement parlant, l’appareil est sobre. Très léger, seulement 9kg. Mais la finition est très propre. De suite le bouton de volume inspire la qualité par son système de roulement : aucun frottement se fait ressentir. D’ailleurs la gestion du volume général est très soignée, comme nous le verrons plus tard.
Les caractéristiques techniques 16 canaux de ce MP60 laissent entrevoir beaucoup de possibilités en terme de configurations de haut-parleurs. D’autant plus qu’il est compatible avec les 3 formats audio 3D :
- Dolby Atmos jusqu’en 15.1ch (configuration 9.1.6)
- Auro3D jusqu’en 13.1ch (configuration 7.1.6)
- DTS:X jusqu’en 11.1ch (configuration 7.1.4)
En revanche, bien qu’annoncé DTS:X Pro, le MP60 n’en est pas encore équipé. Il est donc limité au DTS:X dans sa version 11.1ch (i.e 7.1.4). De même l’exploitation des canaux Front Wide n’est active que sur un format Dolby Atmos natif.
Le DTS:X Pro sera effectif lors d’une prochaine mise à jour, très probablement courant de l’été. Cette mise à jour permettra à ce codec audio d’exploiter les 16 canaux à disposition.
Le positionnement tarifaire et les capacités de décodage jusqu’en 9.1.6 du MP60 le placent en concurrent direct du Trinnov Altitude 16.
La connectique XLR (16 sorties adressables) de ce processeur permet donc de décoder l’audio sur une configuration jusqu’en 9.1.6 ou 9.3.4 ou bien encore 9.5.2. En effet, les 4 sorties XLR optionnelles pourront être allouées par exemple aux canaux front wide, top middle, ou bien encore à des subwoofer gauche et droite avant et/ou arrière. Si bien que pour ce dernier cas on pourra utiliser la sortie LFE exclusivement pour les signaux LFE des pistes multicanaux et les sorties subwoofer L/R pour le « bass managment ».
Le Bass Managment est géré en fonction des enceintes les plus proches physiquement des subwoofer déclarés. Prenons l’exemple d’une configuration mettant en œuvre 5 subwoofers décrits comme suit:
- 1 subwoofer pour le canal LFE
- 2 subwoofers avant gauche et droit
- 2 subwoofers arrière gauche et droit
Dans cette configuration, le grave de l’enceinte centrale en dessous de la fréquence de coupure sera redirigé à part égale entre les deux sub avant gauche et droite. Le grave de l’enceinte avant droite, lui, sera redirigé uniquement sur le sub avant droite. De même le grave des enceintes surround gauche sera redirigé vers le sub arrière gauche.
Le MP60 est livré avec un micro mais également un trépied. Excellente initiative! Idéal pour assurer le meilleur placement et stabilité du micro lors des mesures.
Architecture Interne
Une fois le couvercle ôté, nous découvrons une architecture épurée et propre.
L’absence de connectique analogique tant audio que vidéo permet de réduire le nombre de circuits. Il n’en demeure pas moins que le MP60 est déjà bien rempli.
Deux rangées de cartes se superposent prenant en charge la gestion des 16 canaux symétriques en sortie. La construction est soignée.
Deux séries de 8 sorties symétriques XLR! Les circuits sont propres et aérés.
La conversion numérique/analogique est pris en charge par 8 DAC Texas Instrument PCM1796. Des puces 24bits/192kHz avec un rapport S/B de 123db.
Parmi les puce de décodage nous retrouvons les classiques cheap Analog Devices ADSP-21489 (x2), ADSP-21488 (x2) ou ADSP-21575. Sur la photo ci-dessous on distingue également une puce programmable Intel Altera Max II EPM570.
Ici une autre puce Analog Device ADSP-21488 assurant, entre autre, la gestion des entrées numériques spdif (coaxial et optique)
Environnement de TEST
Vous avez pu avoir un premier aperçu de l’environnement de test via la vidéo sur la page précédente. Plus concrètement, dans cette salle, le MP60 sera exploité au sein d’une configuration 9.2.4 comprenant 15.2 HP répartis comme suit :
- 3 frontales JBL Pro 4673
- 2 subwoofer JBL Pro 3635 (modèles passif sans filtrage)
- 2 front wide JBL Pro 8320
- 4 surround side JBL Pro 8320
- 2 surround back JBL Pro 8320
- 2 front height JBL Pro 8320
- 2 rear height JBL Pro 8320
Les trois frontales sont déployées derrière un écran transonore microperforé ScreenLine de 3m60 de base au format 2.35. Les 12 haut-parleurs surround et Atmos sont volontairement légèrement orientés vers la zone d’écoute principale (sweet spot).
Sur la scène arrière les surround latérales sont branchés en parallèle sur les étages de puissance (surround array)
L’amplification de la scène frontale incluant les 2 subwoofers est confiée à un bloc 5 canaux Rotel RMB-1585 en liaison XLR. Les 12 autres canaux sont amplifiés par 2 blocs Rotel 6 canaux RKB-650 en liaison XLR vers RCA. En effet le MP60 ne possède que des sorties symétriques XLR d’où l’emploi, dans mon contexte, de câbles XLR femelle vers RCA mâle.
Cette cohabitation XLR/RCA n’a, ici, posé strictement aucun souci que cela soit en terme de gestion des gains ou quelconque parasitage.
Le MP60, pour ce test, va prendre la place de mon preampli Marantz AV8805, un processeur audio 13.2ch (i.e 9.2.4), ce qui rend ce test d’autant plus intéressant.
Il va me permettre aussi de juger sur place du système de correction embarqué dans le MP60, à savoir le Room Perfect. Le preampli Marantz utilisant quant à lui l’Audyssey XT32.
Tout au long de ce test nous allons voir que ce procédé d’égalisation Room Perfect, tout du moins à mes oreilles, est l’un des atouts majeurs de ce pré-ampli et qu’il mérite que l’on s’y attarde.
- Les sources vidéos utilisées seront principalement un lecteur bluray et une box 4K Zidoo, capables de véhiculer les flux audio HD Dolby Atmos, Auro3D ou DTS:X sur prises HDMI.
- Coté audio, je testerai principalement sur disques mobiles USB tout type de fichiers dématérialisés (PCM, FLAC, Wav DTS, DSF, DFF…).
L’allumage de l’appareil est plus lent que mon AV8805. Il prend une quinzaine de secondes environ. C’est à la fin de ce temps que les signaux trigger 12volt sont envoyés sur les sorties mini-jack trigger out.
Quand le MP60 est en vieille, le logo Lyngdorf sur la façade reste allumé. Une façade sobre et épurée. Le MP60 est plus léger et aussi plus compact que le Marantz AV8805.
Le bouton de volume général sur roulement est vraiment très agréable à manipuler.
La grille située sur le capot du MP60 laisse entrevoir des diodes rouges disgracieuses. Fort heureusement, une fois éloigné de l’appareil ou installé dans les fauteuils ces fuites lumineuses ne sont plus visibles.
– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur Lyngdorf MP-60 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/lyngdorf-mp-60-proc-16-canaux-atmos-dts-x-pro-auro-t30102197.html