Test HCFR : LG OLED evo 77 G3

Test HCFR : LG OLED evo 77 G3

Compte-rendu de François_Fafa

 

Contexte

Mon expérience avec les téléviseurs OLED remonte à 2015, à la sortie du téléviseur LG 65EF950, acquis à l’époque par un ami.

Je découvrais alors 2 nouveautés en une :

  • la technologie OLED, avec ses pixels auto-émissifs et permettant donc de proposer du noir absolu
  • la technologie HDR, avec ses pics de luminosité intense.

Certes, à l’époque, la luminosité des téléviseurs OLED était assez faible. Mais malgré tout, l’effet HDR était bien présent et je trouvais le rendu global de l’image, y compris en SDR, très naturel.

Néanmoins impressionné par le HDR, et n’ayant pas les moyens alors d’acquérir un téléviseur OLED, j’ai acquis un modèle Sony LCD. L’avantage du LCD à l’époque était sa forte luminosité…

… mais cela s’arrêtait là. En effet, si les effets HDR pouvaient être plus lumineux, le rendu global de l’image était bien inférieur à celui de l’OLED de mon ami.

En 2019, j’ai eu l’occasion de tester chez moi le nouveau-né OLED de Panasonic, le 65 GZ2000, avec la promesse d’avoir un niveau de luminosité très élevé (tutoyant les 1000 nits). Une promesse bien tenue, puisque la luminosité est impressionnante et profite pleinement aux pics HDR, sans pour autant proposer une image laiteuse comme c’est le cas sur une dalle LCD.

Le meilleur des deux mondes était ainsi réuni dans ce téléviseur Panasonic que je n’aurais pas tardé à acquérir pour mon plus grand plaisir. Ce produit que je possède toujours.

Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas eu l’intention de changer de modèle de TV alors que j’ai pu en tester bien d’autres chez Sony, Panasonic ou LG.

Alors, est-ce que le test de ce nouveau téléviseur LG 77G3 va me faire changer d’avis ? Est-ce qu’il va me faire changer de TV ?

Aussi, lorsque mon compère David a acquis ce nouveau téléviseur, il n’a pas eu besoin d’insister pour que je vienne le tester. Et je le remercie chaleureusement de nous avoir accueillis, mon compère Hyperspace et moi.

 

 

Le Design et l’interface :

Depuis bien longtemps, il est difficile d’être original dans le design d’un téléviseur, surtout lorsque celui-ci est accroché au mur comme c’est le cas chez mon compère David.

Il s’agit donc d’une très belle dalle, aux bords très fins. La finition est vraiment bonne, tout à fait en rapport avec le niveau de gamme de ce téléviseur. L’épaisseur est contenue, d’autant plus qu’elle n’abrite qu’un système audio basique.

La télécommande est assez originale puisqu’elle intègre une roulette pour défiler dans les menus et surtout un capteur de mouvement, à l’image de ce qu’a fait Nintendo sur sa Wiimote.

A l’usage, je trouve cela assez difficile à utiliser et je n’en vois vraiment pas la plus-value par rapport à un pavé classique « haut bas gauche droite OK ». A noter que ce pavé est bien présent, mais il n’est guère agréable à utiliser.

On sent bien que les concepteurs de cette télécommande nous incitent grandement à utiliser les capacités de mouvement de la télécommande. Il est dommage également que cette télécommande soit uniquement bluetooth, empêchant de fait d’utiliser une télécommande universelle infra-rouge, comme l’est ma Pronto.

Les menus de réglages ne sont pas accessibles directement et nécessitent de passer d’abord par l’interface multimédia.  Néanmoins, un appui long sur la touche « paramètres » permet d’accéder à ces réglages.

C’est un peu fastidieux et je préfère de loin avoir une touche avec un appui classique.

Ces menus de réglages sont organisés de manière moderne mais finalement peu explicite.

Ainsi, les fonctions de compensation de mouvement, qui me sont très chères, se retrouvent dans la sous-catégorie « Clarté ». On ne doit pas avoir la même définition du mot « clarté ».

Une fois que ceci est mémorisé, on retrouve vite ses petits. Et de toute manière, on n’a pas à revenir dans les paramètres régulièrement. D’autant plus que les réglages d’usine sont maintenant vraiment qualitatifs.

C’est certainement la raison qui pousse les constructeurs à ne pas les rendre facilement accessibles.

 

La qualité d’image :

Venons-en à la partie qui nous intéresse le plus : la qualité de restitution de l’image.

Je me suis rendu chez David, avec ma petite sacoche habituelle de films que j’utilise pour tester des téléviseurs.  J’amène également ma platine UHD Cambridge CX UHD, tweakée par Authentic Cinema.

Premiers tests

vérifier comment se comporte ce téléviseur face à une image proposant un dégradé sujet à une forte solarisation. Pour cela, j’utilise le fondu au noir sur le visage de Léonard Di Caprio au tout début du film The Revenant.

LG propose une fonction de dégradé lissé qui fonctionne plutôt bien. Sans supprimer totalement cette solarisation très difficile à passer, elle est néanmoins bien atténuée.

 

Je poursuis ensuite par l’attaque des indiens, que vous devez maintenant bien connaître si vous me lisez régulièrement.

Initialement, je ne suis pas forcément friand des images calibrées. Je les trouve assez fades. Et même si je n’aspire pas à ce que les décors de The Revenant ressemblent à des photos de vacances sur la Côte d’Azur (comme c’est le cas chez 2 amis qui ne fonctionnent qu’en mode Vif, option halogène 1000w), je préfère néanmoins avoir une image un peu plus dynamique que ce que peut proposer une image calibrée.

Ce téléviseur LG G3 a pour principal argument une sacrée puissance lumineuse.  Il faut dire qu’il utilise la nouvelle dalle OLED MLA de LG Display.  La technologie MLA (pour Micro Lens Array) ajoute une couche de microlentilles par-dessus les pixels OLED afin de favoriser la dispersion de la lumière et ainsi améliorer la luminosité.

La promesse pour ce modèle d’atteindre les 1500 nits est tenue.

 

Bien entendu, David, fin expert en calibration, a calibré son téléviseur et je me disais qu’intuitivement, cela briderait cette caractéristique.

Il n’en est rien : le soleil rasant passant à travers les arbres est d’un grand dynamisme et je ne ressens nullement le besoin de retoucher quelques paramètres pour mettre l’image à mon goût.

Le froid de cette forêt du nord des Etats-Unis se retrouve bien dans la colorimétrie de la végétation sans pour autant sacrifier la clarté de la scène.

Toute cette scène présente un contraste très fort puisque se côtoient plaine dégagée et lumineuse et forêt plutôt sombre. Il est alors facile de boucher les noirs. Et ce n’est nullement le cas ici : ainsi, les troncs d’arbres, bien sombres, laissent néanmoins percevoir le détail de leur écorce.

Je n’en attends pas moins d’un téléviseur haut de gamme, surtout calibré, mais avec une telle puissance lumineuse, cela fait vraiment plaisir à voir.

Je m’amuse à modifier les réglages pour pousser ce téléviseur plus loin encore. Et effectivement, on peut avoir une image réellement dynamique. On perd bien sûr en atmosphère visuelle par rapport à la calibration, mais cela permet de se rendre compte que ce téléviseur peut aller loin.

 

Et je profite de cette scène aux mouvements de caméra rapides pour tester la compensation de mouvement de LG.

 

Tout le monde le sait maintenant, je suis un aficionado de la fluidité « caméscope ». Je règle donc le paramètre « mouvement » au maximum. Je retrouve une très bonne fluidité. Mes compères me font remarquer immédiatement que cela s’accompagne de quelques artefacts. C’est effectivement le cas, mais cela reste limité et c’est malheureusement un corolaire inévitable de ce genre de technologie.

Je ne connais aucun compensateur de mouvement parfait en mode « caméscope ». Cette perfectibilité n’est pas handicapante pour mes compères qui n’apprécient pas une fluidité trop importante. Ils privilégient alors un réglage intermédiaire et ainsi, aucun artefact n’est à déplorer.

De mon côté, je valide néanmoins pleinement ce compensateur de mouvement, qui n’est pas moins bon que celui dont je dispose sur mon téléviseur Panasonic.

 

Tests en Dolby Vision.

Je constate alors que les pré-réglages ne correspondent pas à ce que j’avais l’habitude d’avoir sur les précédents téléviseurs que j’ai déjà testés. Par le passé, que ce soit chez Panasonic ou Sony, seuls 3 préréglages spécifiques à Dolby étaient présents :

  • Dolby Vision Sombre
  • Dolby Vision Lumineux (ou IQ quand la fonction est disponible)
  • Dolby Vision Eclatant

Chez LG, est-ce une nouveauté ou pas, on ne retrouve pas ces 3 modes propres à Dolby, mais 6 modes :

  • Image personnalisée
  • Vif
  • Standard
  • Accueil cinema
  • Cinema
  • Optimiseur de jeu

 

Ça m’a quelque peu déstabilisé, mais on s’y fait très vite.

Toujours est-il que le mode « Vif » correspond bien évidemment au mode « DV Eclatant », « Accueil cinéma » au mode DV Lumineux et « cinéma » à DV Sombre.

Passé cette curiosité technique concernant le DV, je peux maintenant regarder ce que cela vaut.

Fast and Furious 8 permet vraiment d’en prendre plein les yeux avec les vives couleurs des carrosseries vintages sous le soleil cubain.  Et bien évidemment pour ce film, j’utilise le mode « Vif ».

 

Et effectivement, ce LG G3 a vraiment une sacrée puissance lumineuse, surtout sur une si grande dalle.  Par le passé, certains téléviseurs étaient livrés avec des lunettes 3D. Il faudrait aujourd’hui envisager des lunettes de soleil.

 

Le résultat est vraiment superbe. Et malgré la forte luminosité sollicitant vivement l’alimentation du téléviseur et les pixels de sa dalle, je n’ai pas eu à déplorer la moindre baisse de luminosité liée à l’ABL.

L’ABL, pour Auto Brightness Limiter, est une fonction de bridage de luminosité afin de protéger la dalle. Ainsi lorsqu’une scène très lumineuse est affichée pendant un certain laps de temps, le téléviseur baisse de lui-même la luminosité.

J’ai déjà pu constater cela sur certains téléviseurs : un effet de « pompage », faisant varier la luminosité en fonction des pics HDR. Il n’en est rien sur ce G3, en tout cas rien dans le cadre de l’usage classique d’un film, tant bien même sur le visionnage d’un Fast And Furious très lumineux.

Le film suivant, Joker, est nettement plus exigeant dans le rendu des couleurs.

Pour un Fast and Furious (surtout lorsqu’une bonne partie du film se passe sous le soleil de Cuba), on peut se permettre de s’amuser avec le mode « Vif », ça n’en sera que plus spectaculaire.

En revanche, la colorimétrie du film de Todd Philips pour son Joker a vraiment fait l’objet d’un soin particulier. Aussi, j’ai alterné entre le préréglage « Cinema » et « Accueil cinema ».

Je préfère ce dernier, un peu plus lumineux, et force est de constater que la colorimétrie est vraiment impressionnante. On ressent nettement la crasse de Gotham City, notamment dans la scène d’assassinat des traders dans le métro.

Cette scène permet également de bien mettre en évidence les qualités de netteté et de piqué de ce téléviseur.
Ainsi, la texture de peau du Joker est précise et détaillée, alors que la profondeur de champ dans la rame de métro offre un relief presque saisissant.

 

La grande dalle, que je regarde d’assez près, permet de restituer avec grandiose certaines images.

 

Mon compère Alex_Hyperspace passe ensuite le film Bumblebee, que j’avais bien mieux apprécié que les autres épisodes Transformers.  Que ce soit les couleurs métallisées des véhicules ou le soleil se reflétant sur l’eau de la baie de San Francisco, le résultat à l’écran est somptueux.

Somptueux également dans les fins détails que l’on peut constater sur les visages des robots.

 

Alex poursuit avec une scène très sombre issue de l’UHD de Game Of Thrones. Cela permet de pleinement mesurer la capacité de ce téléviseur a restituer correctement les zones sombres.

L’objectif est totalement rempli.

 

Tests FHD 1080

Afin de tester également le traitement de ce téléviseur à partir d’une source Full HD, j’ai regardé mon vieux bluray du documentaire « Un jour sur Terre ». J’aime beaucoup l’intro de ce documentaire, aux images magnifiques et à la bande-son douce mais puissante.

Evidemment, Full HD oblige, on perd en netteté par rapport à un excellent contenu en UHD. Cependant, les fantastiques décors de cette introduction ne perdent pas de leur splendeur. La caméra passant entre deux pics montagneux permet de mettre en évidence la texture des roches, presque palpables.

 

J’apprécie également cette introduction pour sa musique et la voix sensuelle et exotique d’Angun.

 

L’audio

Alors je ne décrirai pas la partie sonore de ce téléviseur dans une section dédiée, car ce LG ne brille que par son image. Ca peut paraitre décevant au regard du niveau de gamme de ce téléviseur et pourtant, j’y vois plutôt un avantage.

J’estime qu’acheter un téléviseur haut de gamme implique de disposer en sus d’un système audio externe un minimum qualitatif. Le prix investi l’est alors uniquement dans l’image, sans avoir à payer un système audio embarqué, qui ne fera de toute façon pas le poids face à un Home Cinema ou même à une bonne barre de son avec caisson.

Je salue donc le choix de LG de proposer le minimum syndical sur ses téléviseurs haut de gamme. Et pour qui n’est pas équipé, l’achat d’une petite barre de son au tarif modique ne grèvera pas le tarif de ce téléviseur.

 

Conclusion :

Lorsque David a reçu son téléviseur et l’avait un peu testé, il m’a dit qu’enfin il était intéressant pour moi que je change de téléviseur. Connaissant son expertise en la matière, je n’avais guère besoin de le tester moi-même pour le croire…

… et je me retrouve donc face à un dilemme.

L’image de mon Panasonic est toujours aussi belle, même avec 500 nits de moins que ce nouveau LG G3. De plus, je ne compte changer de téléviseur que pour obtenir une dimension plus grande. Cela tombe bien, puisque ce LG G3 est disponible en 77’’.

Il ne me reste donc qu’à valider la taille de l’image dans ma pièce pour changer de téléviseur…. mais avec le faible recul dont je dispose, je me demande si 77’’ ne serait pas trop grand, au final.

Cruel dilemme donc.

 

François_Fafa
HCFR – Avril 2024

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux LG oled g3 : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/2023-lg-oled-g3-mla-55-65-77-t30124146.html

 

 

 

Partager :