Test HCFR : JVC DLA-NZ7, projecteur 4K laser, e-shift 8K

Test HCFR : JVC DLA-NZ7, projecteur 4K laser, e-shift 8K

COMPTE-RENDU DE CYRILLE_EKTOR

 

Les outils au service de l’image

 

Gestion dynamique du laser

On dispose de trois puissances de laser : bas, medium et haut.

J’aurais bien aimé un quatrième mode entre medium et haut en restant sur une ventilation acceptable en termes de bruit.

Au regard des résultats du pré-calibrage, je préconise de rester en mode laser moyen et de fermer l’iris, même sur de petites bases écran (-8 dans la configuration du test).

Le dispositif de gradation du laser vient en lieu et place de l’ancien réglage de l’iris des lampes (off-auto1-auto2).

Dans le cas des projecteurs laser, l’iris n’est pas gérée dynamiquement mais peut-être réglée sur 16 paliers (de -15 à 0).

Le mode Mode 1 éteint le laser, produisant un noir complet dans la pièce avec une image à 0 IRE.

C’est très impressionnant, votre attention sera portée hors de l’écran, à la moindre led ou lumière résiduelle parasite !

Les transitions, le fondu aux noirs sont fluides.

Le mode 2 est plus « violent » avec des noirs encore plus profonds.

Ces dispositifs baissent la puissance du laser en fonction de la quantité d’éléments lumineux affichés.

Ces modes se déclenchent sous un seuil de blanc dans l’image de 20% ou 30%.

 

Quelles sont les limitations et faiblesses ?

Tant ces dispositifs dynamiques très réactifs et naturels dans leurs transitions peuvent s’avérer utiles dans les scènes en HDR, tant leur utilisation pour les contenus en SDR est un peu plus discutable car les noirs du NZ7 sont déjà très bons sans artifices.

Quand une image contient très peu de blanc, les titres ou lettres affichés seront ternes (gris au lieu de blanc).

Certains adoreront car le noir devient alors très sombre. Les bandes noires se confondent presque avec le noir maximum de la pièce mais d’autres détesteront… car la dynamique de l’image en prend un coup et des détails dans les noirs sont parfois perdus (ex : scène d’Oblivion quand le héros est capturé et que le faux méchant allume son cigare dans la base souterraine).

 

 

L’optique et les nouvelles matrices D-ILA

On remarquera toujours une fuite lumineuse aux quatre coins sur une image noire, quand la gestion dynamique du laser est désactivée. On n’y échappe pas mais en condition, cela se remarque rarement et ne vient pas gâcher le plaisir.

Fini le banding chez JVC (depuis le X7900 et les X7500 qui ont été corrigés) et adieu le blooming par rapport à l’ancienne gamme (sorte de halo lumineux autour des objets ou textes très clairs, visible sur N5 de test mais plus discret sur N7).

Sur trois exemplaires laser, je n’ai pas constaté de pixels défectueux (pixel qui resterait d’une même couleur par exemple).

L’image est encore plus précise que sur l’ancienne gamme, comme mieux définie.

Les pics lumineux dans l’image sont un peu plus importants (ANSI mesuré à plus de 400 pour un NZ9 par un calibreur professionnel).

Il est possible que l’optique ait fait l’objet d’améliorations.

Le focus est vraiment très facile à faire. L’image est nette partout. Souvent, on doit jouer avec ce réglage pour se contenter d’une netteté moyenne sur tout l’écran.

D’ailleurs, l’affichage d’un bureau Windows est sans appel avec une stabilité de l’image qui fatigue moins l’œil qu’avec une lampe.

On se surprend à naviguer sur internet en 2160p120hz sur grand écran avec un confort inédit.

L’exemplaire de test était pourtant doté de convergences très moyennes : quand on alignait correctement les matrices d’un côté, ça bavait de l’autre, gage d’un appareil qui a été maltraité lors de son transport et de son utilisation par les utilisateurs précédents.

Un autre NZ7 passé entre mes mains a révélé des convergences presque parfaites.

À noter que le projecteur est positionné dans des conditions presque idéales : centré par rapport à la toile, pas trop haut pour ne pas trop solliciter le lens shift vertical et à zoom median.

Doté d’une optique entièrement en verre de 65mm, il faudra éviter d’aller aux extrêmes du lens shift et du zoom pour conserver une bonne acutance.

 

 

Les dispositifs de sharpness du projecteur

Les réglages de sharpness se passent dans le menu MPC/e-shift, de 0 à 10.

Le réglage à 5 serait le réglage médian (en dessous on floute l’image, au-dessus on ajoute du sharpness).

Tests réalisés avec un appareil photo reflex en réglages manuels figés sur les mires Burosch 3840×2160.

https://www.burosch.de/

 

Le traitement d’image « standard » est le plus violent, préconisé par JVC pour sources 2K ou moins.

Il peut rapidement dénaturer l’image (0 puis 5 puis 10).

 

Le traitement d’image « Hires 1 » est très doux et progressif, préconisé par JVC pour sources 4K ou supérieures (0 puis 5 puis 10).

 

Le traitement d’image « Hires 2 » est encore plus doux que le mode précédent, préconisé par JVC pour sources 4K ou supérieures (0 puis 5 puis 10). Difficile de discerner des différences.

 

Vous pourrez également utiliser la mire de sharpness de l’excellent bluray UHD HDR Spears & Munsil.

Sur la partie centrale, régler le sharpness avant l’apparition de doubles contours grossiers.

Il ne faut pas croire que pousser exagérément la netteté va vous faire gagner en piqué d’image, vous allez même perdre de la définition, pourquoi ?

Une image numérique est composée de pixels. S’ils étaient tous affichés correctement, il n’y aurait même pas lieu d’utiliser ces artifices qui combinent plusieurs pixels dans un traitement ou font se chevaucher des pixels… contre-productifs.

En voici une représentation quand on pousse trop.

 

Ce réglage de sharpness est accompagné d’autres fonctions réglables de 0 à 10 : NR…

Je n’ai pas investigué pour voir les effets de ces traitements additionnels (débruiters, denoisers).

 

 

Les bugs et bizarreries rencontrés

Un petit flash très bref se fait remarquer de temps à autre (trame verte).

Le comportement du laser dynamique (mode 1 ou 2) bride un peu la luminosité (perte de « brillant ») quand il ne devrait rien faire sur une image contenant plus de 20 ou 30% de blanc.

Le changement de format d’écran qui très long (mémoire de zoom) : il se fige une dizaine de secondes alors que le zoom, lens shift et focus sont faits.
À ce propos, Hugo me faisait remarquer que le dispositif enregistre toutes les étapes lors de l’ajustement initial de l’image au format souhaité. Si on a été assez long et cliqué plusieurs fois, cela provoquerait cet écran figé. À investiguer…

 

 

L’e-shift bidirectionnel du NZ7

Il s’agit de faire bouger rapidement les pixels horizontalement pour créer l’illusion, par la persistance rétinienne, d’une amélioration de la définition.

Sur la série JVC précédente, seul le NX9 était doté de ce dispositif.

Beaucoup ne l’utilisaient pas car l’image était adoucie.

Théoriquement avec ce principe de wobulation, on ne devrait voir aucune différence sur une image statique prise par un appareil photo.

Ce n’est pas ce que l’on constate sur le projecteur laser NZ7.

Je soupçonne donc JVC d’y adjoindre un petit traitement qui défloute l’image (image fixe 3840×2160).

 

Pour ce qui nous intéresse le plus, c’est à dire les images en mouvement, demeure un subtil gain en termes de profondeur de champ, détachement des plans et précision d’image.

 

 

L’amélioration des mouvements

Le CMD est le dispositif d’amélioration des mouvements.

Il sert à fluidifier les vidéos (surtout utile pour le 24p) avec plusieurs choix : désactivé, mode bas, mode haut, mode teleciné inversé.

Il est évident que JVC a mis à jour son procédé. Le processeur ou la mémoire doivent être plus performants pour calculer et afficher plus d’images intermédiaires.

En résulte une image plus fluide, rapide et définie lors des mouvements de caméra.

Le mode bas éradique quasiment toute saccade.

Le mode haut augmente la vitesse de la vidéo, très pertinent sur des contenus en 3D avec une meilleure stabilité de l’image (réduction du scintillement) tout en préservant les détails, sans artefacts gênants à mes yeux et sans effet numérique ou rattrapage de framerate.

Il sera possible de se passer de ce dispositif sans frustration, suivant la captation du contenu.

En dehors d’un contenu 3D, des artefacts en mode haut peuvent apparaître (sorte de ghosting quasi transparent).

Le processing CMD n’est pas tout à fait neutre. L’image perd un soupçon de dynamique (lumière) et de naturel, elle apparaît un peu plus lissée.

Les plus observateurs repéreront un subtil double contour transparent autour des objets et personnages. C’est le prix à payer pour gagner en fluidité.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur JVC DLA-NZ7 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-jvc-dla-nz7-nz8-rs2100-rs3100-voir-post-1-t30116417.html

 

 

 

Partager :