Test HCFR : JVC DLA-NP5, vidéoprojecteur lampe 4K
Compte-rendu_utilisateur de Karim_mirak
PREAMBULE
POURQUOI JVC ?
Comme beaucoup de passionnés de cinéma à domicile, les plus anciens d’entre nous ont débuté la vidéo projection avec la technologie ancestrale des premiers téléviseurs : le tube cathodique !
Je me suis lancé dans le domaine avec un « petit » tri-tube de marque Barco parfaitement adapté aux laserdiscs de l’époque et aux DVD.
Le tube cathodique, par sa nature, m’a habitué à un contraste natif parfait et à des noirs « absolus », mais en mode « projection », son principal défaut était son manque de puissance lumineuse.
Les amateurs de vidéoprojecteurs tri-tube, du moins ceux que je fréquentais ainsi que les commentaires de journalistes de l’époque, étaient tous unanimes sur le fait qu’il fallait privilégier la technologie réflective chère à JVC (le DiLA) pour quasiment retrouver le point fort du tri-tube, les fameux noirs pour lesquels je m’étais attaché.
C’est ainsi que j’ai acquis mon premier JVC, le DLA-X3.
Un bond en avant sans commune mesure par rapport à mon Barco, qui n’était pas HD, sur le point de la résolution et de la dynamique de l’image aidée par une plus grande puissance lumineuse sans pour autant sacrifier le contraste natif.
J’ai pu par la suite assister à des démos du principal concurrent de JVC, le nommé Sony.
Je n’ai jamais retrouvé chez eux la qualité des noirs auxquels je suis très attaché.
S’ajoute à cela le rendu vidéo de Sony qui a tendance à trop vouloir gommer l’aspect du grain argentique des films, allant jusqu’à donner parfois un aspect « cireux » sur les visages.
Une image certes flatteuse mais qui dénature un peu à mon goût le rendu cinéma de nos films tournés sur pellicule.
Par conséquent le successeur de mon X3 ne pouvait être qu’un JVC à nouveau en la personne du modèle DLA-X7500 qui m’a apporté encore plus de satisfaction.
Résolution, luminosité et fluidité renforcées mais surtout une meilleure stabilité HDMI ! Le X3 « plantait » assez souvent et ne répondait plus aux commandes, pour le récupérer je devais le déconnecter du secteur !
POURQUOI PASSER AU JVC DLA-NP5 ?
Pour passer sur des matrices natives 4K et par la même occasion, ne plus devoir subir le procédé e-Shift de JVC permettant, à partir de matrices Full HD, de simuler un affichage 4K. Une simulation provoquant un bruit mécanique non négligeable avec un vidéoprojecteur positionné à 2 mètres de mes oreilles.
Progresser encore au niveau de la résolution, de la fluidité et du contraste intra-image.
Il s’agit du moins cher de la nouvelle gamme car la source lumineuse est à base de lampe.
Une source lumineuse moins puissante et pérenne que le laser mais bien plus abordable financièrement.
MAIS, si vous projetez comme moi sur une petite base d’écran (moins de 2m50) dans une salle dédiée et à une fréquence raisonnable (une moyenne de 4 films par semaine), vous avez le temps de voir venir le jour du remplacement (certes coûteux) de la lampe.
Dans mes conditions, j’ai une bonne réserve de puissance lumineuse qui me permet même de pouvoir enfin exploiter les contenus HDR.
MON INSTALLATION
Salle dédiée noire
Ecran fixe Lumene (toile pleine de gain 1.0) de 2m34 de base
Visionnage à 3m25 de l’écran
Vidéoprojecteur fixé à 3m50 de l’écran
Lecteur Pioneer LX800
Lecteur Oppo 203 (HDR10+)
Lecteur réseau Zidoo UHD2000
La liaison entres mes sources et le vidéoprojecteur étant assurée par le préampli Arcam AV860.
PRISE EN MAIN
Liens des Vidéos HCFR
Reprenant le châssis de la première série N, le NP5 est beau mais imposant face à mon ancien X7500.
Son poids n’est pas en reste car il avoisine les 20 kg !
Un bon point concernant la trappe donnant accès à la lampe qui est cette fois située sur le côté et non plus à l’arrière ce qui m’évitera de devoir déplacer le vidéoprojecteur (dans mon cas) lors de l’opération de remplacement.
La télécommande n’est pas du tout ergonomique car ses touches ne sont pas, au niveau du touché, assez délimitées et il faut fermement appuyer dessus pour qu’elles réagissent.
L’attente, dû au hand checking HDMI, pour voir apparaître une image à l’écran a été considérablement réduite par rapport à mon 7500. Cela surprend la première fois !
La convergence des 3 matrices au déballage n’était pas parfaite aux extrémités mais vite ajustée en quelques clics.
Nicolas_DTSman est tombé par hasard sur un pixel mort visible sur mire blanche lorsqu’il avait son nez collé à l’écran. J’arrive difficilement à le retrouver sur mire blanche et il y a déjà longtemps que je l’ai oublié.
Le bruit de ventilation est un peu plus faible et moins « strident » que mon ancien vidéoprojecteur, mais reste rédhibitoire sur mon installation si je décide d’enclencher le mode « Lampe Haut » car le NP5 est perché à moins de 2 mètres de mes oreilles (dieux merci pour ma petite base d’écran je peux me contenter du mode « Bas »).
LE DEFAUT DES SERIES N ET NZ (LASER)
Chaque marque a son talon d’Achille.
Sony celui de la dégradation dans le temps de ses matrices en termes de gamma (perte du contraste) mais qui annonce, avec sa nouvelle gamme laser, avoir renforcé leur protection ce qui est une bonne nouvelle (à confirmer dans le temps).
Malheureusement chez JVC, mais pas rédhibitoire dans la majorité des cas, la mise en œuvre des matrices natives 4K semble se heurter à un problème plus ou moins prononcé selon les exemplaires.
Les fameux « coins lumineux » visibles sur une image noire.
C’est la première chose que j’ai vérifiée en affichant une mire noire à mon écran :
Je ne vois rien dans un premier temps même en me concentrant.
Je décide de fermer les yeux 10 secondes afin de les habituer à l’obscurité puis les rouvre et là, effectivement, on devine un très léger « nuage blanc » dans les 4 coins.
Autant vous dire qu’en mode visionnage normal ce n’est pas un problème dans mon cas.
Mon exemplaire n’est quasiment pas atteint par ce phénomène, d’autres sont plus touchés à tel point que le défaut peut être mis en avant par une photo.
Ce « problème » me fait penser à celui du fameux clouding induit par le rétroéclairage des dalles LCD des téléviseurs.
On en parle toujours lors des tests (en affichant une mire noire) mais ils sont invisibles en usage normale dans la majorité des cas !
Donc si vous constatez ce défaut et qu’il s’avère vraiment gênant avec votre exemplaire, n’hésitez pas à le faire remplacer auprès de votre revendeur.
Cela dit, j’espère que JVC finira par résoudre ce problème, car au tarif proposé par leurs modèles, on est en droit de réclamer un vidéoprojecteur complètement abouti.
MISE EN ŒUVRE
Je remercie Nicolas_DTSman, une fois de plus, pour le calibrage de mon JVC NP5.
Le vidéoprojecteur étant bruyant en mode « Lampe Haut » (son ventilateur est à moins de 2 mètres des assises) nous avons uniquement réglé le mode « Lampe Bas » avec le logiciel de calibrage Color HCFR.
Après calibrage en mode Bas nous obtenons une image à 22.5 fL.
Une puissance lumineuse plus que confortable pour le mode SDR et rendue possible sur une petite base d’écran de 2m34 dans un local noir.
En théorie, ma puissance lumineuse obtenue n’est pas suffisante pour le mode HDR.
Mais c’est sans compter, depuis la gamme N de JVC, sur le DTM à la sauce du constructeur, j’ai nommé le Frame Adapt de JVC.
Ce procédé se cale en direct à la capacité du vidéoprojecteur afin d’éviter, dans les scènes lumineuses, les blancs brûlés accompagnés de la perte de détail dans l’image et permet, dans les passages sombres, de déboucher les noirs.
Alors bien sûr, ce procédé est un compromis rendu possible par le réglage suivant :
Un compromis car avec un vidéoprojecteur beaucoup plus puissant, à l’instar des modèles laser, la dynamique apportée par le HDR serait plus étendue.
Mais avec le NP5, c’est une façon de pouvoir enfin profiter d’une gamme de couleurs et de luminosité moins restreinte qu’en SDR.
Concernant le mode SDR, aucun compromis !
Comparé à mon ancien 7500, l’image a gagné en résolution, en fluidité grâce à l’amélioration de l’interpolation de l’image (CMD) et en contraste intra image.
Voici le reste des réglages :
N’étant pas un adepte du jeux vidéo, je ne saurais vous dire ce qu’apporte la compatibilité HDMI 2.1 compatible 120 Hz.
CONCLUSION
En attendant la démocratisation des vidéoprojecteurs à source laser assurant une puissance lumineuse conséquente et pérenne, je ne regrette en rien l’acquisition de ce JVC DLA NP5 qui reste le plus abordable de la gamme.
Une fréquence d’utilisation modérée sur une petite base d’écran de moins de 2m50 ne posera aucun problème à un vidéoprojecteur à lampe.
Cerise sur le gâteau, la gamme JVC N / NZ possède tous les outils nécessaires pour rendre le HDR exploitable.
Dans mon cas, je peux enfin bénéficier d’une gamme de couleurs et de luminosité plus étendue qu’en SDR grâce au Frame Adapt de JVC.
Certes, une source laser offrirait une gamme encore plus étendue et au plus près de la norme HDR mais il s’agit déjà d’un grand bond en avant dans mon cas.
Sans compter l’apport en résolution des matrices natives 4K, l’amélioration de la fluidité et de la dynamique de l’image qui surpassent mon ancien X7500.
Karim_mirak
HCFR – Juin 2022
– lien vers le sujet HCFR dédié au JVC DLA-NP5 lampe 4k : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2022-jvc-dla-np5-lampe-4k-hdmi-2-1-t30116416.html