Test HCFR JVC DLA-N7, projecteur 4K

Test HCFR JVC DLA-N7, projecteur 4K

Compte-rendu de Nicolas_Dtsman

Ayant eu l’opportunité de pouvoir participer au test du N7 – le dernier né de la gamme de vidéoprojecteur 4K JVC – mais étant donné le temps de test à ma disposition je me suis essentiellement concentré sur l’usage principal que je fais d’un vidéoprojecteur, c’est-à-dire avec des sources SDR REC709 aussi bien data que vidéo.

Les tests UHD en HDR seront effectués dans le salon dédié de Frédéric_Coco68. Un moindre mal au regard de ma base d’écran qui demanderait un vidéoprojecteur plus lumineux.

Ce test est d’autant plus intéressant puisque je possède également un vidéoprojecteur JVC X7500 de la précédente génération natif 1080p avec simulation 4K via le procédé Eshift.

 

Environnement

Dans mon contexte ce N7 est testé dans une salle dédiée au mur gris mat foncé.  La toile utilisée est une microperforée blanche de gain 1 environ de chez Screenline de 3m60 de base au format cinémascope.

Salle HC DTSman

Les principales sources utilisées sont :

  • PC laptop (pour la calibration et les tests de mires en 4K natif)
  • PS3 (principalement pour le visionnage de photos qui me servent de référentiel)
  • Zidoo X9S pour la lecture de fichier vidéos dématérialisés 1080p/4K

Par ailleurs au cours du test je vais également introduire un câble HDMI actif Sagemcom UP200 pourvu d’une puce Marseille qui upscalera les sources 1080p en 4K.

Le N7 a pris place au second rang de la salle à une distance d’environ 5m50 de la toile. Le JVC X7500 est positionné un peu plus loin à 6m50 et utilise de ce fait davantage le lens shift vertical mais sans incidence notable sur la qualité de l’image perçue.

Les mesures et l’étalonnage seront réalisés à l’aide d’une sonde Xrite Display I1 Pro et du logiciel ColorHCFR.

Au cours du test chez Frédéric_Coco68 nous irons plus loin dans les réglages puisque nous ferons un auto-étalonnage SDR et HDR via le logiciel JVC (Software 11v1.00) avec sonde Spider 5 Pro suivi d’une calibration manuelle ColorHCFR avec colorimètre Xrite Display I1 Pro.

 

Prise en main

Visuellement on voit de suite qu’on change bel et bien de génération avec le JVC DLA-N7 tant son gabarit est imposant par rapport à celui du JVC X7500. Dans mon cas, ce gabarit me contraindrait à retirer une étagère du mur arrière si je souhaitais remplacer mon X7500 par le N7. La face arrière le N7 se distingue également par l’ajout d’un port USB pour les futures mise à jour du firmware. Le modèle est d’ailleurs pourvu de la version 2.04.

Au moment d’écrire ces lignes il s’avère qu’un nouveau firmware est déjà disponible, gage du suivi d’amélioration de son produit par JVC. Les mises à jour sont dans l’air du temps et il n’y a pas de raison que les vidéoprojecteurs dérogent à cette règle, surtout avec les nombreux changements de normes liés entre autres au HDR.

Outre la coque de l’appareil, la télécommande a également été repensée. Plus design et fine. Les touches ressortent moins ce qui rend la manipulation plus délicate dans le noir. Heureusement elle conserve le rétro-éclairage.

Le cache optique motorisé a disparu sur le N7 laissant place à un simple cache manuel. Moins classe mais on s’épargne ainsi le risque d’une éventuelle panne de ce système mécanique. Un bon choix pour la longévité je pense.

Le N7 a une amplitude de zoom et de lens shift qui autorise un placement aisé qui devrait convenir à de nombreux usages. A l’instar du JVC X7500 l’appareil est également équipé d’une optique motorisée avec mémoire de zoom. Très pratique dans le cas de l’utilisation d’une toile cinémascope pour passer aux formats intermédiaires tel que le 1.85 ou 16/9. Chaque mémoire peut être renommée. A l’utilisation cet optique motorisée est bien plus bruyante que celle des précédents modèles X7900/X7500.

Ce modèle, comme ses prédécesseurs, est également équipé d’un système de volet permettant de cacher une partie de l’image au 4 bords réglable au pixel près. Très pratique pour cacher le surplus d’image dans le cas d’une projection 2.35. C’est un petit plus qui pour moi avait fait pencher la balance au moment de l’acquisition du X7500.

Mais là JVC a enfin exhaussé mon souhait en associant ce réglage de cache à chaque mémoire de zoom. Concrètement à l’appel d’une mémoire de zoom, le N7 va régler les points suivants :

  • Zoom
  • Focus
  • Lens shift vertical et horizontal
  • Masque au 4 bords de l’image

Sur ce point l’ergonomie d’utilisation est donc excellente et fait donc de ce JVC un véritable couteau suisse sans véritable concurrent sur le marché!

 

Liaison HDMI

Le N7 est équipé de 2 entrées HDMI 2.0 compatible HDCP 2.2 capables de recevoir des résolutions allant jusqu’au 4K@60Hz pour un débit maximum de 18Gbps. Le temps de synchronisation a encore été amélioré lorsqu’on switch de format mais il faut quand même compter plusieurs seconde (entre 5 et 10 secondes) pour que l’image s’affiche.

Outre le temps de synchronisation il ne faudra pas négliger la qualité du câble HDMI sur les grandes longueurs pour véhiculer les résolutions 4K haut débit. Typiquement j’ai pu envoyer un signal 4K@60Hz sur plus de 10m via un cable HDMI optique (Moshou 8K dans mon cas) mais une telle résolution ne passait pas sur cable ordinaire pourtant certifié 4K.

 

Premieres ImpRESSIONS

En sortie de carton, à l’œil la colorimétrie semble déjà bien équilibrée. Légèrement froide comme souvent, traduisant un rouge en défaut et un bleu en excès. Des couleurs naturelles et riches que j’aime tant retrouver sur les vidéoprojecteurs JVC. En revanche l’image semble un peu trop « claire » et manque de contraste par rapport à que ce que j’ai l’habitude de visualiser sur mon X7500. Cela se traduira par la suite à la mesure par un gamma un peu faible. Rien de rédhibitoire puisqu’une calibration permettra de corriger ce point.

Sur 3m60 de base on passe inexorablement en mode lampe HAUT. A l’oreille le bruit du ventilo semble moins aigu que celui du X7500. Étant donné le gabarit du N7, JVC a peut être utilisé des ventilos plus grand qui génèrent un bruit légèrement moins agressif pour l’oreille. A l’instar du X7500/7900, en mode BAS le N7 sait se faire très discret.

Sur ces premiers tests j’avais volontairement retiré de ma chaîne vidéo le câble HDMI actif équipé de la puce Marseille (référence SagemCom UP200) qui se charge de la mise à l’échelle 4K tout en ajoutant un filtre de netteté. Je voulais juger dans un premier temps le traitement interne de mise à l’échelle en 4K du N7 sur des sources HD 1080p.

Très clairement sur ce point le test a coupé court. Sur le premier quart d’heure du film Passengers certains plans ont mis en avant des défauts de mise à l’échelle que je n’avais pas sur mon X7500 et qui pour moi sont rédhibitoires. Typiquement on observe un léger aliasing (i.e effet escalier) sur le néon au plafond lorsque le personnage rentre dans la salle de formation vide. Ce même type d’aliasing se retrouve sur l’un des travelings sur le contour des caissons d’hibernation de la grande salle du vaisseau. Réduire le niveau du MPC (menu où l’on règle la netteté sur le JVC) n’y changera rien tout comme l’usage du zoom numérique qui permet l’utilisation de toute la matrice 4K (4096*2160)

Pour en avoir le cœur net je réintroduis le Sagemcom UP200 pour déporter la mise à l’échelle 4K en amont du vidéoprojecteur. Je repasse les mêmes extraits et là bingo ! Plus de problème d’aliasing. Je retrouve une image plus lissée et fine comme j’aime. Comme ce câble intègre son propre sharpness il a fallu baisser le niveau de netteté sur le MPC du N7 sous peine d’avoir une image trop dure. Une fois fait on ne peut qu’apprécier la finesse de rendu de la matrice 4K du N7.

En restant objectif ce n’est pas le jour et la nuit par rapport au procédé Eshift de mon X7500 mais cela apporte malgré tout plus de finesse et un détachement de plans plus prononcé ! Concrètement, ce gain en définition renforce le naturel de l’image sans ressentir la moindre dureté. C’est tout l’avantage d’une matrice 4K même sur des sources HD 1080p. Un avantage d’autant plus appréciable sur des grandes bases d’image >3m. Les sources 1080p ainsi upscalées gagnent en finesse et chaque micro détail ressort.

Exemple sur cet extrait du film « À la poursuite de demain »

Zoom sur les textures de la veste

L’interpolation d’image nommée CMD est bien sur présente comme sur les précédents modèles. A mes yeux un procédé indispensable sur les sources 24p. Le mode BAS représente un excellent compromis entre fluidité et effet caméscope peu prononcé. Je ne serai plus capable de visualiser un film 24p sans activer le CMD. Le mode HAUT bien que rehaussant la netteté sur les travelings donne un effet caméscope trop prononcé et génère toujours quelques artefacts sur les travelings rapide. Globalement l’usage et le rendu du CMD est à mes yeux très similaire à celui de X7900 donc de très bonne facture. Il est opérant quel que soit la résolution entrante.

Coté bruit vidéo cela reste à l’image des précédents modèle de la marque, il ne pardonnera pas les master de piètre qualité. Et si le master contient du bruit vidéo ce n’est pas l’option NR (Noise Reduction) dans le menu MPC qui changera la donne. Sur ce point JVC a encore une marche à franchir pour être au niveau de Sony et son système RC.

Le mode Iris dynamique « Auto 1 » est le plus violent tandis que le mode « Auto 2 » se fera plus discret. Malgré tout je ne suis pas adepte de cet artifice car j’estime que le contraste natif est suffisant et que d’autre part sur les images très sombre avec par exemple du texte blanc la perte de luminosité change la teinte du texte. Sur ma base d’image je préfère rester en iris manuel ouvert à 100% pour bénéficier d’un maximum de luminosité.

Seule petite ombre au tableau, il y a un résiduel lumineux plus prononcé aux 4 coins de l’image visible sur une mire noire 0IRE mais heureusement quasi invisible sur un film. Ces petites fuites seraient elles induites pas l’usage de ces nouvelles matrices 4K ? Mystère. Qui plus est ce défaut n’est pas propre au modèle de test puisqu’il a été constaté sur d’autres exemplaires.

En parlant de matrice, le N7 est équipé de matrices 4K de résolution 4096×2160. Or sur des sources UHD 3840*2160 et inférieur il vous est possible d’étirer l’image électroniquement pour occuper l’intégralité de la matrice. L’image projeté aura de fait un ratio 1.89 et sera donc plus large que le classique 16/9 auquel nous étions habitué avec les vidéoprojecteurs 1920*1080.

En revanche si vous souhaitez conserver le format 16/9 de votre source UHD ou 1080p il faudra sélectionner « Natif » comme le montre l’illustration ci dessous:

Comparativement au X7500 (ou X7900) sur une mire de noir 0IRE le résiduel de luminosité sur ce N7 est malgré tout un « poil » plus élevé. Mais cette différence subjective (puisque je ne suis pas en capacité de le mesurer avec ma sonde Xrite Display Pro1) est très tenue est surement induite par ces coins légèrement lumineux.

On reste donc avec un niveau de noir natif « à la JVC » qui est largement supérieur à tous les Sony 4K que j’ai pu voir à l’œuvre (VW260/270/570 ou même 760/860 si on désactive le contraste dynamique) pour ne citer qu’eux.

 

CALIBRATION

Ce premier contact est donc positif mais ce vidéoprojecteur nécessite de passer malgré tout par la case calibration pour en tirer le meilleur sous peine de générer une certaine frustration. Comme toujours chez JVC il est entièrement pensé à cet effet avec une foultitude de mémoires utilisateur et tous les réglages nécessaires. Ce qui est tout l’intérêt de ce type d’appareil. Chaque mémoire peut être renommée, exemple ci-dessous le résultat de la calibration REC709 en lampe HAUT. Plusieurs mémoires (perso 1, perso 2 etc..) sont disponibles également pour le réglage des couleurs et du gamma. Les propriétaires de vidéoprojecteur JVC ne seront donc pas dépaysés avec ce nouveau modèle.

 

En reliant mon laptop au N7 j’ai pu régler la carte graphique pour attaquer le projecteur en UHD 3096*2160. En résulte une image avec les icônes et divers application du bureau windows très nettes d’un bout à l’autre de la toile. Ceci étant le placement du vidéoprojecteur pour ce test fait que je n’utilise pas le lens shift horizontal et très peu le lens shift vertical ce qui a pour effet de limiter les défauts d’optique.

 

Les icônes sur le coin gauche sont nettes gage d’une optique très uniforme ce qui sera confirmé par la suite sur des mires 4K

Cf cet autre mire de netteté en 4K

 

Mire de netteté UHD

Mire de netteté UHD

 

Comme tout projecteur tri matriciel on observera toujours un léger décalage des panneaux mais celui ci est imperceptible à distance de visionnage. Il n’a donc pas été nécessaire de le corriger dans le menu prévu à cet effet.

 

Sur une mire 4K la netteté de l’optique offre un résultat à la hauteur. Il faut avoir le nez collé à la toile pour apercevoir la grille.

 

Mire 4K

Mire 4K

 

Je commence ensuite les mesures avec ColorHCFR et la sonde Xrite Display Pro1 sur 3m de base en lampe BAS sur le mode Naturel (le mode le plus proche de la norme HD SDR REC709). On constate de suite que le gamma est trop bas (2.03 de moyenne) ce qui expliquait pourquoi sur les premiers extraits l’image manquait de contraste et de peps. La luminosité en mode BAS permet d’atteindre les 53 nits (i.e 15.6Ftl) sur 3m de base. Après calibration la luminosité va nécessairement chuter un peu (voir tableau des mesures plus bas) puisque le réglage du gain des couleurs se fait par valeur négative chez JVC.

 

Gamma mode Naturel lampe BAS

Gamma mode Naturel lampe BAS

 

La mesure des niveaux RVB illustrent l’excès de bleu et le défaut de rouge. Rien de rédhibitoire et cela se corrigera aisément.

 

Niveaux RVB mode Naturel lampe BAS

Niveaux RVB mode Naturel lampe BAS

 

Le passage en mode HAUT sur la même base va avoir pour effet de rehausser le gamma à 2.13 (qui reste malgré tout insuffisant) et offrir un niveau de couleur plus proche des 6500K. La luminosité est monté alors à 75Nits (i.e 21.8Ftl). Dommage que JVC n’ai pas fait mieux sur ce point puisque la luminosité est identique aux 2 modèles précédents X7900 et X7500.

Voici les résultats obtenus après calibration en mode lampe HAUT sur 3m60 de base. Gamma très linéaire à 2.22 de moyenne adapté à mon environnement.

 

Gamma après calibration lampe HAUT sur 3m60

Gamma après calibration lampe HAUT sur 3m60

 

Des écarts de niveaux RVB que l’on corrige très rapidement avec un DeltaE moyen inférieur à 2.

 

Niveaux RVB après calibration lampe HAUT sur 3m60

Niveaux RVB après calibration lampe HAUT sur 3m60

 

La justesse des couleurs et saturation sont également excellents. Les couleurs auront comme souvent chez JVC un rendu très naturel. Les amoureux de photographie prendront plaisir à visualiser leurs clichés sur un tel appareil.

 

Triangle CIE REC709

Triangle CIE REC709

 

Justesse des couleurs exemplaire comme le montre les écarts de saturation ci dessous avec un DeltaE inférieur à 2 pour les couleurs primaires et secondaires.

 

Ecarts des saturations primaires et secondaires

Ecarts des saturations primaires et secondaires

 

Il vous est possible de personnaliser le nom de la mémoire une fois vos réglages finis.

 

Voici les mesures de luminosité obtenus après calibration en SDR REC709:

Puissance LAMPE Base d’image Luminosité
BAS 3m 54 Nits (15.7Ftl)
HAUT 3m 72 Nits (21Ftl)
BAS 3m60 37 Nits (10.8Ftl)
HAUT 3m60 50 Nits (14.58Ftl)

Comme dit en préambule, faute de temps je n’ai pas pu m’attaquer à la partie HDR dans mon contexte de salle. Les tests et mesures en HDR seront donc réalisés dans un second temps chez Frédéric_Coco68.

Après calibration j’ai repassé quelques extraits pour valider le résultat et je dois bien l’avouer que l’image est vraiment très belle. Des teintes naturelles. Une image douce mais définie avec un rendu suffisamment dynamique et contrasté. J’aurai surtout souhaité une image plus lumineuse en SDR par rapport à mon X7500.

Voici quelques screenshots illustrant le résultat sur 3m60 de base avec de simples sources 1080p upscalées en 4K par le MCable. Même si cela reste des photos et que rien ne vaut le rendu réel.

 

 

Auto Calibration et test HDR chez Frédéric_COCO68

Place désormais aux tests du N7 chez Frédéric_Coco68. Je profite de l’occasion pour apporter mes 2 colorimètres dont la sonde Spider 5 Pro compatible avec le logiciel JVC d’autocalibration. Un outil que j’estime désormais, avec la pratique, quasi indispensable pour tirer le meilleur des vidéoprojecteurs JVC.

Ce logiciel permet de réaliser un auto étalonnage du JVC en remettant les valeurs pré-réglées d’usine dans les clous. J’emploie volontairement le terme « auto-étalonnage » et non « auto-calibration ». En effet suivant les modèles certains vidéoprojecteurs sont plus ou moins bien étalonnés sorti de carton. C’est parfois un peu la loterie. Typiquement pour obtenir un gamma de 2.2 il est parfois nécessaire de pousser les réglages du projecteur à 2.4 (c’était le cas de mon X7500) voir 2.6. Parfois même 2.6 ne suffit pas à atteindre 2.2 et là c’est plus problématique (c’était le cas pour un X7900 que j’ai pu calibrer dernièrement dans une salle dédiée).

Mais jusqu’à présent l’emploi de ce logiciel propriétaire JVC m’a toujours permis de corriger ce type de défauts.

Pour exploiter ce logiciel (gratuit et téléchargeable à cette adresse:

https://www3.jvckenwood.com/english/download/

il est nécessaire de relier votre vidéoprojecteur JVC en RJ45 à votre réseau domestique (via un switch ou routeur). L’OSD du N7 permet de sélectionner l’adresse IP souhaitée (par exemple 192.168.1.XX)

Autocalibration JVC N7 liaison RJ45

Autocalibration JVC N7 liaison RJ45

 

Une fois le N7 visible sur le réseau il ne reste plus qu’à entrer le numéro de série et l’adresse IP du vidéoprojecteur dans le logiciel. Le bouton « Check » ci-dessous permet de vérifier que le vidéoprojecteur est bien visible par le logiciel.

JVC Autocal - Setting

JVC Autocal – Setting

 

Le soft se chargera de réaliser l’étalonnage de façon automatique en envoyant une série de mires. L’opération va durer plusieurs minutes. Même si la version du logiciel change à chaque nouveau modèle, l’agencement des fonctionnalités est toujours la même. Ceux qui l’auront déjà manipulé sur les précédents modèles (X7900/X7500/X7000) ne seront donc pas dépaysés. A noter que logiciel est toujours et uniquement compatible avec les 2 sondes suivantes:

  • Spider 5
  • Xrite Display Pro 2

 

JVC Autocal - Choix sonde

JVC Autocal – Choix sonde

 

La Spider 5 est abordable mais en fin de vie tandis que la Xrite Display Pro2 est un spectrophotomètre relativement onéreux. Il faudrait donc que JVC pense à le rendre compatible avec d’autres sondes grand public plus récentes comme la nouvelle Spider X ou la très répandue Xrite Display I1 Pro!

Une fois la sonde choisie vous accédez à un écran d’aide au positionnement. La sonde doit être positionnée face au projecteur dans le rectangle orange. Je préconiserai un placement plutôt sur la droite du rectangle comme illustré ci-dessous.

 

JVC Autocal - Positionnement sonde

JVC Autocal – Positionnement sonde

 

A l’étape suivante il est indiqué quelle mémoire utilisateur est actuellement sélectionnée sur le projecteur. C’est cette mémoire qui sera auto-étalonnée.

 

JVC Autocal - Mémoire sélectionnée

JVC Autocal – Mémoire sélectionnée

 

Ci dessous un exemple de résultat de l’auto-calibration du gamma SDR sur le mode mémoire « Naturel ». Il ne reste plus qu’à cliquer sur le bouton « Save » pour envoyer le résultat de l’auto-étalonnage au projecteur.

 

JVC Autocal - Mémoire Natural

JVC Autocal – Mémoire Natural

 

Ci dessous le résultat du gamut sur le mode mémoire « User1 ». Mémoire que j’ai utilisé pour calibrer le SDR en REC709.

 

JVC Autocal - CIE REC709

JVC Autocal – CIE REC709

 

Ci-dessous le résultat de l’auto-calibration du gamma ST2084 sur le mode mémoire « HDR »

 

JVC Autocal - Gamma HDR

JVC Autocal – Gamma HDR

 

Une fois cette phase d’auto étalonnage réalisée sur les mémoires souhaitées nous sommes passées à la calibration via ColorHCFR. En effet même si le logiciel JVC donne d’excellents résultats notamment sur les courbes de gamma SDR/HDR, il en résulte souvent une température de couleur trop chaude avec un rouge en excès. Mais le travail réalisé par le soft JVC va faciliter la calibration de toutes les composantes de l’image: gamma, température, saturation…

Suite à la calibration dans l’environnement de Frédéric_Coco68 sur sa toile screenline de 3m05 de base nous avons obtenu les résultats suivants:

Puissance LAMPE Mode Luminosité
BAS SDR 60 Nits (17.6Ftl)
BAS SDR + Filtre DCI 43 Nits (12.5Ftl)
HAUT HDR 90 Nits (26Ftl)
HAUT HDR + Filtre DCI 70 Nits (20.5Ftl)

 

Malgré l’environnement de type « salon semi-dédiée » de Frédéric_Coco68 je n’ai pas été en mesure de calculer le résiduel de luminosité dans le noir contrairement au Sony VW270. Dans les mêmes conditions pour le Sony VW270 de Frédéric_Coco68 j’avais mesuré un contraste natif déjà très convenable de presque 12.000:1. On peut supposer ici avec le N7 qu’il est très largement au dessus (supérieur ou égale à 20.000:1) .

Preuve en est que même le niveau de noir d’un JVC peut se faire ressentir dans un salon moyennant quelques optimisations intérieurs bien pensées comme la bande de plafond proche de la toile peint en noir mat.

Curieusement la mesure du gamut DCI est plus étendu que lors des tests chez moi. Il est probable que l’autocalibration a corrigé/amélioré ce point. La couverture du DCI P3 est là excellente pas loin de 100% et en progrès vis à vis de la précédente gamme JVC qui couvrait à 80% environ. Mais comme toujours son utilisation a pour contrepartie de faire perdre en luminosité.

 

Filtre DCI P3

Filtre DCI P3

 

L’emploi du filtre de couleur DCI fait perdre environ une vingtaine de nits (soit 5Ftl) ce qui n’est pas anodin dans un contexte HDR sur une base de 3m. Nous avons donc réalisé nos tests de films UHD HDR sans activer ce filtre avec un résultat très encourageant!

Les pics lumineux ressortent davantage comme le couché de soleil au début de la course dans le film Ready Player One. Les détails dans les scènes sombres sont également mis en valeur. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est le piqué ressenti sur certains master 4K tel que Transformers The Last Knight gage une fois de plus de la bonne qualité d’optique de ce N7. On retrouve la sensation de piqué d’un mono DLP pseudo 4K ce qui n’était pas le cas avec les Sony 4K VW570 et VW270ES que j’ai pu voir à l’œuvre.

Ce N7 est le premier vidéoprojecteur 4K qui me donne une si bonne impression sur les supports UHD HDR si tant est que la base d’image ne soit pas trop grande.

Pour en revenir au logiciel d’auto-étalonnage JVC, même si j’estime qu’il faut toujours compléter son travail par une calibration manuelle, il corrige les points suivants:

  • Étalonnage du gamma SDR et HDR
  • Le niveaux de gamma par composante RVB (ce qui aura un effet positif sur le réglage de la température)
  • Les éventuels bosses et creux sur les niveaux RVB pour mieux converger vers les 6500K
  • Remonter le gain du rouge qui a pour effet de moins perdre en luminosité après calibration et de prévenir plus facilement la chute du rouge quand la lampe vieilli

Ce n’est donc pas un outil anodin et une plus-value certaine pour qui souhaite tirer le maximum de son vidéoprojecteur JVC. Une opération de ré-étalonnage/calibration qu’il faudra refaire quand le besoin s’en fera sentir en fonction de l’usure de l’ampoule.

 

Conclusion

Ce JVC DLA-N7 a mis du temps à sortir mais le résultat est là. L’image est dans la lignée de la précédente gamme X7xxx. Elle est contrastée et dynamique sur les scènes de jour avec une colorimétrie très naturelle. Cette nouvelle matrice 4K conjuguée à l’optique d’excellente facture apporte une finesse bienvenue à l’image. Mais pour tirer le meilleur je recommande de passer par des sources et/ou scaler externes de bonne facture. Le résultats obtenus avec mon modeste MCable (40€) associé à des sources d’entrée de gamme ou bien encore la Pioneer LX500 sont déjà excellents! L’image est propre avec un excellent détachement de plan pour sublimer l’image de ce vidéoprojecteur.

En outre le N7 possède un réel potentiel d’évolution via de futures mise à jour de son firmware injectable sur le nouveau port USB. A ce sujet une prometteuse mise à jour intitulée « Frame Adapt HDR » (voir article HDR, lien cliquer ici) – qui a tout récemment été présentée à l’IFA de Berlin – devrait arriver courant Novembre 2019. Le rendu HDR déjà très bon risque, donc de faire encore un bond en avant! (et bien évidement ce test HCFR sera lui aussi mis à jour avec les ressentis concernant le rendu final)

Un tel appareil se doit aussi d’être calibré pour en tirer le meilleur tant en SDR que HDR. A ce titre je ne peux que recommander aux nouveaux acquéreurs de réaliser une autocalibration à l’aide du logiciel JVC en préambule à toute calibration manuelle.

Ayant déjà un X7500 Eshfit 4K couplé à un scaler 4K Lumagen Radiance 2143, est ce que je franchirais le pas pour ce N7 ? La réponse est clairement non. Si sur certains aspects le N7 fait mieux (finesse induit par la matrice 4K, amélioration de la gestion des masques, meilleur gestion de l’HDR), le gain pour mon usage exclusivement SDR (grande base oblige) ainsi que la différence de prix ne justifie pas le changement. Ce que je reproche en premier lieu c’est la luminosité (rigoureusement identique à la série X7xxx) qui n’a pas été revue à la hausse. Je suis forcé d’utiliser le mode HAUT sur mes 3m60 de base pour être tout juste dans les clous en HD REC709. Tout en gardant à l’esprit que cette luminosité chute inexorablement avec l’usure de la lampe (chute constatée de 30% passé 1000h sur mon X7500). Il va sans dire que l’usage du HDR de façon optimale est exclu sur une telle base. Reste éventuellement la solution de toile technique à gain qui fait encore monter la facture. Espérons que la luminosité sera un axe d’amélioration sur les prochaines générations avec si possible l’emploi d’une source Laser plus pérenne et stable dans le temps que les lampes.

Par ailleurs les tests en UHD HDR réalisés sur 3m de base sont vraiment très bons. L’optique est en mesure de faire ressortir le gain en définition du support et le rendu de l’HDR a fait un bon en avant. C’est le premier projecteur 4K dans cette gamme de prix qui me fait une si bonne impression dans ce registre!

Pour qui recherche un projecteur 4K polyvalent pour une salle dédiée ce JVC DLA-N7 est clairement à mettre en haut de votre liste. Sans véritable gros défauts, il est ultra complet en réglage. Il faudra cependant mettre les mains dedans pour en tirer le meilleur et ne surtout pas négliger la qualité de la source.

Pour résumer je dirai que ce JVC DLA-N7 est un mixte entre le JVC X7900 et le Sony VW260. Il offre le contraste natif et un rendu naturel des couleurs que l’on connait des appareils JVC tout en ayant la finesse de rendu d’un Sony 4K. Mais le N7 va plus loin dans le piqué que les Sony avec son optique plus qualitative qui permet de faire ressortir davantage les détails sur les master UHD. Le Sony gardera pour lui son traitement interne RC plus qualitatif (notamment sa mise à l’échelle 4K des sources 1080p, ses filtres de denoise et sharpness) mais que l’on peut palier ici avec une bonne source et/ou scaler. Les Sony seront aussi plus plug and play et demanderont moins de réglages en sortie de carton.

Points forts :

  • Qualité de l’optique et finesse du rendu
  • Très bon rendu des supports UHD en HDR
  • Contraste natif et naturel des couleurs
  • Gestion motorisé de l’objectif très complet
  • Interpolation de mouvement CMD toujours aussi efficace
  • Utilité du logiciel d’auto étalonnage
  • Finition qui inspire de la robustesse
  • Potentiel d’évolution facilité via la prise USB

Points faibles :

  • Luminosité identique aux modèles précédents
  • Léger résiduel lumineux aux angles de l’image
  • Traitement vidéo interne limité nécessitant une source de qualité pour en tirer le meilleur
  • Bruit des ventilos forcément toujours audible en mode lampe HAUT
  • Optique motorisée plus audible que la précédente génération
  • Logiciel d’auto étalonnage qui mériterait d’être compatible avec davantage de colorimètres
  • Appareil volumineux

 

Nicolas_DTSman
HCFR – Septembre 2019

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au VIDEOPROJECTEUR 4K JVC DLA-N7 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/jvc-dla-n5-et-dla-n7-proj-4k-natifs-test-hcfr-post-1-t30089794.html

 

 

 

 

 

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