Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K

Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K

Analyses et mesures

 

Je me suis livré à plusieurs types de mesures pour voir l’impact des principaux réglages. Bien évidement ce n’est qu’une vue partielle des résultats que l’on peut observer.

 

En tout premier lieu, la mesure du gamma quand le laser dynamique est coupé.

Je constate que la position par défaut « 0 » nous donne un gamma bien linéaire, mais calé sur 2.1 (plutôt que 2.2 d’ordinaire).

 

Sur la position -1, le gamma reste linéaire avec une moyenne de 2.3.

 

Sur la position -2 le gamma arrive à monter à 2.5 toujours linéaire.

 

Une mémoire « personnalisée » permet aussi de retoucher manuellement le gamma.

Je m’y suis essayé quelques minutes, et on peut aisément converger vers 2.2.

Voilà un premier résultat rapide. Mais je n’ai pas persisté, ayant préféré continuer à utiliser le gamma position normal, du fait de l’usage du laser dynamique.

 

En effet, l’activation du laser dynamique sur la position normale, comme tout procédé de ce type, a nécessairement un impact sur le gamma, mais il est extrêmement minime et je dirais même bien venu (noirs plus profonds sans réduction de la dynamique des blancs).

De plus la moyenne de gamma remonte alors à 2.2.

À croire qu’ Epson avait déjà pensé que le LS12000 serait principalement réglé sur la position gamma par défaut avec laser dynamique activé, ce qui est logique.

 

Le laser sur la position haute vitesse n’influence pas davantage la courbe de gamma qui reste inchangée.

Personnellement, à l’usage, je préfère la position « Normal »: un bon compromis, qui n’occasionne pas d’effet de pompage ou si peu (rien à voir avec le fonctionnement de l’iris de mon JVC qui lui est bel et bien visible et rédhibitoire à mes yeux).

Malgré tout, en mode « Haute vitesse » le pompage est surtout visible quand un texte blanc apparaît sur un fond noir.

 

Je me suis essayé à voir l’impact du fameux réglage « Gamma Adaptive Scene ». Plus on pousse le curseur et plus ce sont les montagnes russes. Un réglage qui selon moi aurait plus d’intérêt en HDR qu’en SDR.

Exemple Gamma Scene Adapt sur la position 5 :

 

 

Place désormais à la mesure de température de couleur.

Comme on pouvait s’y attendre, une température plus proche des 7500K que des 6500K résultant d’une légère dominante bleue.

Un classique pour beaucoup de vidéoprojecteurs étalonnés en usine ainsi. Rien de dramatique puisque tous les niveaux sont linéaires.

En quelques retouches d’offset et gains RVB, on obtient quelque chose de propre.

 

Pour ne pas réduire le contraste après calibration, il est d’ailleurs préférable de diminuer l’offset.

In fine, cela va même permettre de rehausser le contraste natif en réduisant le résiduel de luminosité dans les noirs.

De même, favoriser l’augmentation du gain va permettre de corriger la température vers 6500K tout en rehaussant un peu la luminosité (exemple dans mon cas: passer de 16.5 Ftl à 17 Ftl, laser à 75% sur 3m60 de base).

 

Je note toutefois un comportement particulier dans mes mesures.

Ma sonde Xrite Display Pro I1 a tendance à sous-estimer ici le niveau de vert.

Je le vois sur le réglage des niveaux RVB ainsi que sur la couverture de Gamut.

Je n’avais encore jamais eu ce phénomène sur les projecteurs laser calibrés récemment.

Serait-ce le laser spécifique utilisé dans le LS12000 qui en serait la cause ? C’est une hypothèse probable.

Rien de dramatique au demeurant. Donc plutôt que suivre aveuglément mes mesures qui me feraient converger vers une dominante verdâtre dans les hautes lumières, je me fie à mon œil sur une échelle de gris et trouve un bon compromis visuel avec des teintes de peau naturelles.

Voilà le résultat de la mesure du Gamut BT709 (bien respecté si on fait potentiellement abstraction de la mesure du vert sous-estimé par mon colorimètre)

 

Le gamut BT2020 est loin de couvrir le DciP3, toutefois son impact sur la luminosité est minime et vient confirmer le ressenti sur les films UHD visionnés.

 

Voici un petit récapitulatif des mesures de luminosité, noir et contraste en fonction de 2 bases d’image distinctes dans mon contexte de salle.

À titre indicatif, pour un usage SDR on vise généralement une luminosité comprise entre 50 et 60 Nits.

Sur des bases inférieures ou égales à 3m, je préfère viser au-delà pour un bon confort visuel, à plus forte raison si la salle n’est pas traitée en termes de réflexion de lumière.

En HDR, la théorie veut que l’on vise plutôt au minimum les 80-100 Nits, une valeur bien difficile à atteindre sur ma base de 3m60.

Quoi qu’il en soit à l’usage nous avons pourtant obtenu de bons résultats avec le laser positionné à 85%.

Mesures sur base de 3m60 :

Concernant le contraste natif, laser dynamique coupé, il dépasse ici les 4000:1. C’est déjà une bonne base pour avoir des noirs de qualité. J’ai déjà mesurés des projecteurs réflectifs, en particulier des modèles à technologie DMD ou SXRD avec un contraste natif bien plus bas. Le LS12000 n’a donc pas à rougir.

Quelle que soit la base d’image, le gain du laser dynamique dans le résiduel de noir est conséquent. Le fait de l’activer sur la position « normale » double tout simplement le contraste natif. Il est préférable de l’activer, d’autant qu’il n’occasionne pas de perte en luminosité sur un film, contrairement au laser dynamique de la série JVC NZ7/8/9.

Le passage en « haute vitesse » offre un résiduel que ma sonde n’est plus apte à mesurer, ce qui est plutôt bon signe. Je donne alors donc une approximation par valeur minimale. Les chiffres réels sont sans doute meilleurs.

 

Voici d’autres mesures réalisées sur 3m de base. Ici on peut dépasser les 100Nits laser à pleine puissance.

 

 

Nous verrons plus bas que sur une base d’image plus réduite le laser dynamique ne pourra pas endiguer le résiduel.

Constat effectif sur tous les projecteurs : plus la puissance lumineuse produite à l’image est conséquente et moins denses seront les noirs.

À l’utilisateur de trouver le compromis qui lui convient le mieux entre pic lumineux et noir dense.

Dans mon contexte, laser dynamique sur position « normale » avec puissance du laser sur 75% pour le SDR et 85% pour l’HDR me semble un bon équilibre visuel.

Ce qui est rassurant également, c’est qu’il reste de la marge en cas de perte de luminosité du laser dans le temps, un phénomène à ne pas négliger.

 

 

Outre ces mesures, j’en profite pour passer quelques mires.

Exemple ci-dessous, une mire de définition en noir et blanc.

C’est une parfaite illustration du ressenti du contraste intra image procuré par l’Epson.

Les blancs sont dynamiques avec des noirs qui n’en pâtissent pas.

On comprend pourquoi sur les films visionnés la faiblesse du contraste natif est contrebalancée en grande partie par le contraste intra image.

 

Par ailleurs, concernant l’uniformité de l’optique, je pourrais la qualifier de bonne.

Visible sur le bureau de travail de l’ordinateur, la netteté est globalement homogène de part et d’autre de l’écran et d’une qualité au moins sensiblement similaire à l’optique de mon JVC X9900.

Tous deux utilisent une optique en verre, souvent gage de qualité.

 

Je constate aussi que le LS12000 s’en sort très bien sur des mires de définition 4K. Véritablement le Pixel Shift fait du bon travail!

 

Je me suis livré à un petit jeu de comparaison entre le Pixel Shift de l’Epson et l’Eshift 5 de mon JVC X9900, le tout sur une mire 4K très complexe de lignes de couleur.

Si le projecteur n’est pas en mesure d’afficher proprement une image 4K alors les lignes de couleur se confondent pour ne former qu’une bande de couleur unie.

C’est effectivement ce qui se passe pour l’Eshift 5 du JVC, qui malgré un bon travail par ailleurs, se trouve en échec sur une structure d’image si complexe.

Les aberrations chromatiques sont souvent une résultante des procédés d’algorithmes de type Eshift ou Wobulation.

Nota: Les points sur la photo sont les micro-perforations de la toile.

 

JVC X9900

 

 

De son côté le LS12000 s’en sort bien mieux.

On arrive à discerner les lignes.

Dans l’absolu, un vidéoprojecteur natif 4K, s’il est associé à une bonne optique et une bonne convergence des 3 matrices, va encore plus loin dans la restitution de détails aussi fins, mais l’écart devient infime, à plus forte raison à distance de visionnage.

 

LS12000

 

Toujours est-il que ce qui a été constaté sur les films, se trouve justifié par les diverses mires que j’ai pu passer.

Le LS12000 peut bel et bien être qualifié de projecteur 4K (ou plutôt UHD : 3840×2160).

L’efficacité du Pixel Shift combiné à l’usage d’une optique en verre Epson « VRX Cinema » composée de 15 éléments en sont les principaux artisans.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié auX VIDEOPROJECTEURS LASER EPSON 4 K (2021)  : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-epson-eh-ls11000-et-eh-ls12000-t30116851.html

 

 

 

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