Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K

Test HCFR : Epson EH-LS12000B, vidéoprojecteur laser pixel shift 4K

Tests vidéo UHD HDR

 

Après plusieurs extraits SDR de mise en bouche, nous enchaînons sur des films UHD en HDR10 et HDR10+.

Petit aparté avant de poursuivre : les screenshots suivants réalisés sur des vidéos HDR sont surtout là en guise d’illustrations. Une photo SDR ne rendra jamais la dynamique réelle d’une vidéo HDR projetée.

Le début de nos essais en HDR sont un peu chaotiques.

Notamment avec des soucis de synchronisations HDMI et artefacts de couleurs dûs principalement à l’un de mes câbles HDMI (10m et non optique).

Je switche donc sur l’entrée HDMI reliée à un câble HDMI Optique Moshou qui accepte sans souci tous les débits.

Une fois changé, je n’ai pas reproduit ces bugs de reconnaissance de signaux HDR. Donc ne pas négliger la qualité du câble dès lors que l’on fait transiter de l’UHD avec metadata HDR sur de grandes distances (>7m).

,En somme, le câble cuivré Orion Ultimate de 10m me permet de faire transiter de la 4K SDR jusqu’à 10Gbps. Typiquement je peux brancher mon PC portable en liaison directe via ce câble et faire transiter un signal 3840×2160 en 8 bits RGB 4:4:4 @30Hz grand maximum. Ou bien faire transiter un signal 3840×2160 en 8 bits YUV 4:2:0 @60Hz.

Avec le câble Optique Moshou, on peut atteindre le 18Gbps offert par la norme HDMI 2.0 de mes sources. N’ayant pas de source HDMI 2.1 je n’ai pas pu tester un débit supérieur.

 

L’Epson accepte sur ses entrées un débit maximum de 40Gbps.

Par ailleurs, le temps de commutation HDMI au changement de résolution de l’Epson est plutôt long.

Il faut compter en moyenne 5 à 6 secondes avant que l’image ne s’affiche. Cela reste malgré tout presque 2 fois plus rapide que mon JVC.

 

 

Après quelques choix de réglages sur divers extraits, nous avons opté pour la mémoire Cinéma Lumineux et pour une puissance de laser réglé à 85%, le tout sur 3m60 de base au format 2.40.

L’Epson ne propose pas de DTM (Dynamic Tone Mapping).

Le procédé est notamment disponible sur les projecteurs JVC, qui analyse dynamiquement le contenu des trames HDR pour ensuite l’adapter à la puissance lumineuse disponible du diffuseur.

En revanche, il met à disposition quelques réglages dont un réglage dynamique du gamma qui permet entre autres de déboucher les scènes.

Il y a aussi un réglage de plage dynamique qui va de 0 à 20. Nous l’avons positionné à 0 pour bénéficier de toute la luminosité. Voir illustration ci-dessous.

 

 

 

Photo ci-dessous sur le film « Tu ne tueras point » en UHD HDR.

La plage BT2020 est sélectionnée d’office. Je n’ai pas noté de baisse significative de luminosité qui nécessiterait de se passer de l’espace de couleur étendu.

 

 

Nous nous empressâmes de passer des vidéos encodées en HDR10+, en commençant par le film de guerre 1917.

L’image de ce film est une référence en termes de naturel, de définition, de contraste et de dynamique.

Dès les premières images, l’effet « whaou » est là.

C’est beau, équilibré, piqué sans avoir la sensation de noir bouché ou de blanc brûlé.

C’est tout l’avantage du format HDR10+ concurrent du Dolby Vision. La plage dynamique entre les scènes sombres et lumineuse est mieux gérée. Si bien que je n’éprouve pas le besoin de devoir retoucher manuellement le gamma. Nous sommes toujours sur le réglage 0, par défaut.

Nous en profitons pour passer la scène où les 2 protagonistes entrent dans le bunker Allemand. Une scène où le niveau de noir met à la peine certains vidéoprojecteurs parfois même plus onéreux.

À notre grande surprise le contraste natif (réglage du laser dynamique sur la position Normal) relativement faible de l’Epson n’est pas rédhibitoire sur cette scène.

Une fois de plus il compense par la dynamique de son image, notamment sur les visages, la lampe torche et les diverses parties éclairées de la scène. La scène vit et n’est pas « plate ».

On retrouve ce que j’ai décrit plus haut, à savoir la sensation d’une image typée DLP 4K (comme l’Optoma UHZ65 que j’avais eu la chance de tester in situ, voir test HCFR), mais sans les inconvénients de la technologie mono-DLP : AEC, fatigue visuelle, dûreté de l’image.

 

Bien évidement, l’idéal serait d’avoir cette dynamique avec le niveau de noir d’un JVC mais ce n’est plus le même budget si l’on souhaite conserver une source laser.

Comme constaté en SDR, nous verrons sur d’autres extraits que les scènes sombres, comme celles dans l’espace avec peu de luminosité, sont le principal talon d’Achille de cet Epson.

C’est parfaitement logique vu la technologie utilisée et au regard de la luminosité déployée. Mais je me surprends aussi à pardonner ce défaut à cet Epson de par la dynamique d’image qu’il propose.

Pour en revenir à 1917, les détails sur chaque plan donnent l’envie de faire des pauses en pleine lecture pour prendre le temps d’apprécier chaque partie de l’image et la qualité de la photographie.

Nous avons bel et bien la sensation d’un vidéoprojecteur 4K.

Le Pixel Shift nouvelle génération est vraiment efficace et n’a pas à rougir d’un projecteur dit « natif » 4K.

La qualité de l’optique en verre (composée de 15 éléments) aide aussi, le tout boosté par l’usage du mode « Super Resolution ».

 

Par ailleurs, la lecture est réalisée depuis l’Oppo 203 (capable de véhiculer l’HDR10+ contrairement à la GIEC 5800) avec sharpness coupé.
Cette platine, à l’instar de la Zidoo Z9X, a une image propre mais très douce.
Idéal comme transport, mais pas comme processeur vidéo.

Donc le gain de piqué est uniquement apporté par le réglage « Super Resolution » de l’Epson qui, une fois de plus, fait un excellent travail si on ne le pousse pas trop.

 

Nous essayons d’autres films HDR, dont Xmen Dark Phoenix encodé également en HDR10+.

Rebelote ! Belle claque visuelle, que cela soit les scènes dans l’espace, d’intérieur dans l’école ou les scènes en extérieur. On se régale par l’équilibre du rendu, les détails sur les premiers et seconds plans. Et toujours cette sensation de détachement de plans.

 

Il n’est pas simple de prendre une image HDR en photo mais voici quelques captures sur le film Monster Hunter.

La réserve de luminosité est appréciable sans brûler les teintes claires, compte tenu du fait que l’image projetée fait 3m60 de base.








 

Je passe successivement les films UHD Star Wars 9, Alien Covenant et Blade Runner 2049.

Des films que j’avais l’habitude de visionner jusqu’à présent en SDR faute de bonne gestion HDR et surtout de puissance lumineuse suffisante.

Là, désormais, je commence à apprécier le gain d’un tel vidéoprojecteur pour l’usage HDR exploitable sur ma base d’écran.

La sensation de plage de nuance étendue d’un bout à l’autre du spectre.

 

Autre exemple de rendu HDR sur les films Hobbit et le Seigneur des Anneaux





 

 

Sur un extrait de Lucy, j’ai trouvé le rendu aussi parfaitement équilibré entre les scènes sombres et très lumineuses de nuit.




 

J’ai profité aussi du test de l’Epson pour exploiter pour la première fois le moteur Dolby Vision VS10 de la Zidoo Z9X.

Une alternative pour générer en quelque sorte une forme de DTM à la source (LLDV). Ce moteur peut être utilisé pour tout type de contenus : SDR, HDR ou DV (Dolby Vision).
Avec le moteur Dolby Vision Engin activé, le flux sortira d’office en 12bits.

 

 

J’ai réalisé mes premiers tests de conversion DV principalement sur des contenus HDR10.

Il faut préalablement choisir un EDID qui convient aux diffuseurs en limitant la puissance max, exemple 1000Nits.

 

 

Ces premiers essais sont plutôt prometteurs sans être radicalement différents à la gestion propre du LS12000.

Preuve en est que ce dernier fait déjà un bon travail. À voir à l’usage, mais c’est une solution à moindres frais pour exploiter une forme de DTM à la sauce Dolby Vision sur un vidéoprojecteur dépourvu de ce procédé.

 

Exemple du résultat obtenu sur des scènes complexes, de peine ombre du film « Du sang et des larmes »:




 

Ici sur le film Atomic Blond:

 

Ici sur la série The Mandalorian

 

Tout cela mérite d’être approfondi et optimisé bien évidement.

Le but étant de trouver comme pour le SDR, un réglage unique qui convient à tous les films HDR sans avoir, pour certains, envie de retoucher manuellement aux réglages, ce qui est souvent le cas malheureusement quand on parle HDR en vidéoprojection.

 

Coté petit désagrément d’utilisation, je constate que le basculement de mémoires, ici de Naturel (pour l’usage SDR) vers Cinéma Lumineux (pour l’usage HDR), ne se fait pas automatiquement en fonction du type de média reçu.

C’est curieux, d’autant que le projecteur reçoit bien tous les metadata et les affiche même dans la partie détail. Le basculement de l’espace de couleur REC709 ou REC2020, lui, s’opère correctement d’après ce que j’ai pu constater.

De même, lorsque l’on force la conversion Dolby Vision VS10 depuis la source, la commutation gamma HDR ne se fait pas automatiquement, le vidéoprojecteur ne reconnaissant pas les métadata (cas de tous les projecteurs home-cinema actuels).

Il faut forcer manuellement la plage dynamique sur HDR10/HDR10+. Le plus simple reste encore d’utiliser la toucher de raccourci nommée « HDR » sur la télécommande.

Concernant les réglages vidéos, ce qui est déroutant c’est que toutes les mémoires (Naturel, Cinema, Cinema Lumineux etc…) peuvent être utilisées à la fois pour l’HDR et le SDR. C’est finalement une approche qui simplifie la gestion.

Il aurait juste fallu implémenter, comme l’a fait JVC sur leur dernier modèle, un menu permettant d’affecter par exemple : la mémoire A pour un signal SDR 1080p, la mémoire B pour un signal HDR10, la mémoire C pour un signal HDR10+ etc., et que la commutation se fasse de manière automatique.

 

En espérant que ces petits points soient corrigés et/ou améliorés sur de prochains firmwares.

 

Par ailleurs, Frédéric_coco68, ayant testé le LS12000 après moi, m’a fait part de saccades observées sur des vidéos dont la fréquence est supérieure à 24 ims.

Typiquement des sources type TV, Youtube ou encore des concerts.

Lors de mes tests, je ne m’étais effectivement pas trop attardé sur ce type de sources.

J’ai donc refait des essais in situ sur ma chaîne toujours en liaison directe sortie préampli vers le vidéoprojecteur avec le câble Moshou optique.

J’ai donc utilisé ma Freebox Mini4K comme source TV et Player Youtube.

La Mini4K étant réglée en sortie vidéo sur la position « automatique », de fait elle a reconnu que le préampli et projecteur acceptaient des signaux 4K et s’est positionnée en 3840×2160 @60Hz.

Dans cette résolution, en lançant une chaîne TV ou des enregistrement TV, le résultat était inexploitable : grosses saccades et pixélisation à outrance.

Après plusieurs essais, il s’avère que c’est l’upscale UHD de la mini4K qui est inadapté. Cette box manque de puissance de calcul pour réaliser un upscale 4K probant.

En forçant la sortie en 1080p @50Hz (Les chaines TV sont diffusées en 25ims, il faut donc choisir un multiple), tout est rentré dans l’ordre, dans la limite de qualité du programme diffusé.

Bien évidemment, nous sommes loin de la qualité d’un film encodé sur galette Blu-ray ou UHD. De même, pour Youtube, j’ai pu visionner sans souci particulier une vidéo native UHD en 60Hz.

Vous noterez sur les captures du menu de l’Epson ci dessous, que le taux de rafraichissement est indiqué au dixième près.

 

 

J’ai aussi lancé quelques concerts encodés en 29,9ims. Ils sont reproduits en 60Hz sur le projecteur correctement.

Il n’y a que sur des signaux entrelacés « i » que j’ai observé des saccades, mais en général je préfère réaliser la conversion en progressif « p » en amont du vidéoprojecteur.

Je n’ai pas vraiment reproduit les saccades et bugs que Frédéric a pu observer sur ce type de source.

Peut-être une incompatibilité avec les sources (Lumagen Pro bridé à 10Gbps, encodage 4:2:0 versus 4:2:2, quantification 8bits versus 10bits ou autre)… Limités par le temps de test à disposition, nous n’avons pas pu pousser plus loin nos investigations.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié auX VIDEOPROJECTEURS LASER EPSON 4 K (2021)  : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-epson-eh-ls11000-et-eh-ls12000-t30116851.html

 

 

 

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