Test HCFR JVC DLA-X5900, projecteur e-shift UHD
Compte-rendu de Nicolas_1000K
Conditions de test :
- Salon non dédié traité contre les réflexions lumineuses
- Ecran Cine-Screen Acoustique 4K Reference (transonore) 240cm Gain 0.91
- Distance écran/projecteur 3.1m
- Zappiti mini 4K HDR, PANASONIC DMP-UB700, PCHC GTX1080Ti
- Sonde i1D3, Luxmètre Multimetrix LM76
- Appareil photo Panasonic TZ10
- Logiciel Color HCFR 3.3.6
- Leo Bodnar input lag testeur
- Firmware projecteur x12.1
- Lampe 161H – 320H
Premières impressions :
Toujours le même boitier depuis la génération X3/7/9. L’optique entièrement motorisée n’a pas changé avec toujours une très bonne amplitude de zoom et de Lens-shift (verticale et horizontale) permettant de placer le projecteur très facilement. L’appareil est très bien construit, la finition est excellente. La télécommande rétroéclairée donne accès à toutes les fonctions. Au niveau de la connectique c’est très épuré, à savoir les deux uniques entrées vidéo sont en hdmi 2.0b, il y a également une entrée LAN qui sert pour l’auto calibration ainsi qu’une entrée RS232 pour la domotique. La sortie trigger permet de piloter un appareil externe sur le démarrage du projecteur (comme par exemple un écran motorisé). Pour finir la sortie 3D Syncro est utilisée pour brancher l’émetteur PK-EM2 (non fourni), dommage d’ailleurs que ce dernier ne soit pas intégré comme chez la concurrence. Le cache objectif reste manuel.
Overscan :
Pas de rognage, l’image projetée est affichée intégralement.
Banding :
Je n’ai pas constaté de traces colorées dans les coins.
Uniformité :
Projecteur en lampe haut iris 0
Convergences :
Les convergences ne sont pas très bonnes, il est possible de les corriger aux pas de 1/16 pixels sur l’ensemble de la grille ou localement par zones. Sur ce modèle il faut pousser les curseurs assez loin pour obtenir un réglage moyen.
Mires UHD :
Mire UHD texte :
Mire 4K :
Malgré le fait que le X5900 ne soit pas un projecteur 4K natif, les mires UHD et 4K sont projetées sans artefact.
Mesures et calibrations :
En sortie de carton, le mode naturel est celui qui se rapproche le plus de la norme D65 SDR REC709 mais avec une mesure du gamma un peu basse et une température couleur >7000K trop élevée.
Le contraste séquentiel est bon sans iris dynamique mais un peu décevant pour un projecteur JVC. Le JVC X7500 (https://www.homecinema-fr.com/test-jvcx7500-2/) testé l’année dernière avait une résiduelle de noire tellement faible que ma sonde ne parvenait pas à la mesurer.
Mesure SDR après calibration :
Le système de gestion des couleurs (CMS) pour les 3 couleurs primaires et les 3 couleurs secondaires ne permet pas de rattraper le gamut un peu trop élargi.
Le projecteur dispose de plusieurs réglages de base de gamma qui ne sont malheureusement pas très justes.
Je regrette amèrement l’éditeur de gamma de mon JVC X35 paramétrable sur 11 points.
J’ai donc tenté de me rapprocher le plus possible des valeurs cibles HDTV : gamut REC 709, température couleur D65, gamma 2.25, luminosité à 48 cd/m².
Avec plus de 1200 lumens calibrés D65 REC709 SDR, le X5900 pourra projeter sur des largeurs bases de maximum 3.2m avec un gain de 1.
Mesure HDR après calibration :
Etant ni équipé ni un expert en calibration HDR, je considère cette partie comme étant expérimentale.
Avec plus de 1300 lumens calibré D65 DCI-P3 HDR, le X5900 pourra projeter sur des bases de 2.5m gain 1 au maximum.
Mesures contrastes ANSI :
Le contraste ANSI n’est pas le point fort des projecteurs tri-matriciels. Le JVC X5900 ne déroge pas à cette règle avec des mesures relativement faibles.
Au-delà des chiffres, visuellement sur des images plutôt éclairées les noirs ne sont pas des plus profonds.
Traitements vidéo :
Le projecteur X5900 est équipé de matrices FullHD. Pour augmenter le nombre de pixels affiché sur l’écran, JVC équipe ses projecteurs d’une technologie dite de wobulation (une lentille placée dans le chemin de lumière vibre très rapidement permettant ainsi de décaler chaque pixel). Cette technologie appelée Eshift chez JVC est présentée sur ce nouveau modèle dans sa 5ème version. Sur des flux vidéo inférieurs ou égaux à la résolution FullHD, il est possible ou non d’activer l’Eshift mais au-delà (comme par exemple en UHD), l’activation de cette option est forcée.
Il est possible de régler l’Eshift selon trois paramètres: Netteté, Image lissée et NR. Chaque paramètre peut être ajusté sur 10 niveaux.
Le lecteur Panasonic 700 a servi comme source pour tester différents disques Bluray et UHD Bluray.
Tests Blu-ray: REC709 SDR 48cd/m2 (Nits)
Je trouve que l’image projetée par ce JVC a un rendu très cinéma. Il faut doser l’algorithme de sharpness (Netteté Accentuée) avec parcimonie, l’image ayant tendance à devenir très dure si l’on pousse trop le curseur. Par contre, sur certains films, le bruit vidéo a tendance à être trop présent.
Test sur des Bluray UHD: REC2020 HDR 110cd/m2 (Nits)
Dans le menu info, une nouvelle donnée fait son apparition : MAX CLL/Max FALL
Quelques informations sur ces métadonnées ici :
https://www.mysterybox.us/blog/2016/10/19/hdr-video-part-3-hdr-video-terms-explained
C’est assez étrange d’afficher ces 2 paramètres plutôt que la luminance mini et maxi.
Par contre sur la dizaine de films testée, un seul a renvoyé l’information. Difficile de dire si la faute revient au JVC ou à la platine Panasonic 700…
Les effets HDR sont très intéressants, attention toutefois car en HDR chaque film va réagir différemment mais une fois correctement réglé le rendu de l’image est je trouve supérieur à sa version SDR.
L’amplitude de réglages de l’Eshift n’est pas assez fine, l’image devient rapidement dure si l’on dépasse 3 en fonction de la propreté des masters de films.
Je n’ai pas trouvé l’utilité des réglages de lissé et de NR :
CMD: Clear motion drive
Le compensateur de mouvement de JVC n’a pas évolué depuis l’année dernière. Seul le bug du vertical banding a été corrigé par mise à jour hardware (voir test HCFR https://www.homecinema-fr.com/test-jvcx7500-2/5/). On retrouve donc toutes les qualités de ce compensateur, à savoir un effet caméscope très contenu en mode bas, des mouvements rapides plus lisibles et une cadence très stable. Cependant, pendant les essais réalisés avec Stéphane_Chewee Levelu, nous avons remarqué que l’option « Amélioration Mvt » avait tendance à rendre certaines parties de l’image un peu instables (bras en mouvement par exemple).
Autre avantage non négligeable, cet algorithme est utilisable même en UHD.
Bluray 3D :
Test réalisé sur le lecteur Zappiti 4K HDR
Le projecteur est fourni sans lunettes (JVC PK-AG3G 149€) et l’émetteur (non fourni référence JVC PK-EM2 99€) n’est toujours pas intégré dans le châssis. J’ai donc utilisé mes lunettes et mon émetteur pour tester cette fonction. Lorsque le projecteur reçoit un signal 3D, il bascule dans un mode dédié à cet usage. La colorimétrie derrière les lunettes est moyenne et mériterait d’être calibrée. La luminosité en mode bas iris 0 est bonne sur ma base de 2,4m. La fluidité avec le CMD en mode bas est parfaite. Je n’ai pas décelé d’images fantômes (testé sur Avatar, Tron et Destination finale).
Input lag et jeux vidéo :
Inauguré sur la série Xx500, le mode faible latence permet aux joueurs de profiter de leur projecteur pour jouer dans de meilleures conditions :
Si vous jouez en 60 images par seconde, le temps de latence est de 2 images. Pour rappel, j’avais mesuré le X7500 (voir test ici : https://www.homecinema-fr.com/test-jvcx7500-2/) à 36,4ms. Il s’agit donc d’une régression peut être due à une électronique différente. Cela dit cela reste acceptable d’avoir 2 images de retard pour un joueur non professionnel.
J’ai aimé :
- Bonne luminosité
- Rendu en 3D
- CMD actif en UHD/4K
- Apport du HDR
Je n’ai pas aimé :
- Traitement interne perfectible
- Contraste séquentiel décevant pour un JVC
- Contraste ANSI
- Convergences
Conclusion :
Je ne vais pas cacher ma déception, ce projecteur JVC X5900 ne m’a pas emballé plus que cela. La différence avec le JVC X7500 testé l’année dernière est importante (mais ce n’est pas la même gamme non plus).
Alors ce JVC X5900 ayant été réparé avant son arrivée chez moi, j’ai dû le renvoyer en réparation car la 1ère intervention n’avait pas résolu tous ses soucis de fonctionnement. D’où le fait qu’il est possible que ce spécifique modèle JVC X5900 reçu pour ce test HCFR ait subi trop de dommages lors des tests précédents, avec pour directe conséquences une dégradation de ses performances.
Ainsi n’ayant pu évaluer que cet exemplaire qui m’a été envoyé, on ne peut pas dire que tout n’y est qu’uniquement négatif, puisque sur ce JVC X5900 reçu pour ce test HCFR, la luminosité est bonne, le rendu en HDR a du potentiel et le compensateur de mouvement est maintenant pleinement fonctionnel même en UHD.
Merci à l’Association des Membres HCFR et à JVC pour le prêt du projecteur.
Nicolas_1000K
HCFR – Septembre 2018
– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur JVC DLA-X5900 : https://www.homecinema-fr.com/forum/videoprojecteurs-full-hd/jvc-dla-x5900-e-shift-uhd-hdr-t30081705.html