Test HCFR : Denon AVC-A110, intégré 13.2 canaux

Test HCFR : Denon AVC-A110, intégré 13.2 canaux

Les écoutes et conclusion de Cyrille_ektor

 

L’installation de Cyrille_Ektor

 

Salle semi dédiée de 3,8m par 6,4m, plafond à 2,5m (traitement velours noir pour plafond, murs et moquette chocolat). La pièce est strictement rectangulaire avec ouverture à gauche et grande baie vitrée dans le fond. Les murs sont en placoplâtre 1er prix non doublés.

 

la configuration audio : 7.1.4

Enceintes principales (x2): FOCAL Electra 1028BE2 Sensibilité (2,83 V/1 m) : 91,5 dB – impédance minimale : 3,5 Ω

Enceinte centrale (x1):  FOCAL Electra 1008CC Sensibilité (2,83 V/1 m) : 91 dB – impédance minimale : 4,1 Ω

Enceintes latérales (x2): FOCAL Electra SR1000BE2 Sensibilité : 91 dB – Impédance minimale :  6 Ω en bipole

Enceintes arrière (x2):  DAVIS ACOUSTICS On Wall Modèle “M” – rendement 91db – impédance minimale 4,5  Ω

Enceintes plafond (x4): YAMAHA NS-IC600 – rendement 91db – impédance minimale 4,5 Ω

Caisson de basses (x1): PARADIGM SUB1

Nota : par manque de place sur les côtés de la salle et vu qu’il n’y a pas d’enceintes on wall du niveau qualitatif des 1028BE2 chez FOCAL, j’ai employé les SR1000BE2 mais avec une disposition particulière pour que ça fonctionne honorablement avec les reproductions orientées « objets » (reculées et plus basses).

 

Diffuseur vidéo

SONY VPL-VW760ES

 

Les écoutes HiFi (2.1) (A110 seul)

 

Sans calibration :

J’ai pris le temps d’écouter l’amplificateur sans calibration dans un premier temps, hormis le caisson de basses traité par ARC GENESIS.

Il ne m’a pas fallu 5 minutes pour me rendre qu’il s’agit d’un grand cru en allant de surprise en surprise au fil des écoutes.

L’amplificateur passe bien avec tous les enregistrements, je trouve.

Je note une augmentation de la dynamique, de la vitesse d’exécution et de la vivacité (batterie) comparativement au 4700H.

Le LFE est mieux géré. Il est certes moins impressionnant au premier abord, c’est juste qu’il est moins ébouriffé, certainement plus précis et moins distordu.

La calibration du SUB1 se suffit pratiquement à elle-même, je n’ai pas remarqué de trop grandes variations dans la reproduction des fréquences basses, c’est bon signe pour la suite.

Par rapport au 4700H, mes infras sont comme revenus, presque sans vibrations parasites, une belle prouesse dans cet environnement.

Nul besoin de pousser le caisson comme avant jusqu’à +7dB pour avoir un rendu équilibré, juste quelques dB et seulement sur certains morceaux qui ont besoin d’être boostés.

Les fréquences proches du « slam » (80hz) sont comme réveillées avec une sorte de « poids » dans la musique, très agréable à l’oreille. Le défaut de la pièce n’est pas corrigé mais amoindri.

Je suis moins gêné par l’hyper directivité des enceintes principales FOCAL.

Je découvre des détails qui, avec l’appareil précédent 4700H, passaient à la trappe ou alors étaient moins discernables : profondeur des échos, bruit des poussières du vinyle, frottements sur les cordes…

Les notes de piano sonnent plus juste.

Les guitares, c’est précis et finement restitué.

J’ai joué DIANA KRALL à la voix particulière pour sa sibilance, qui peut faire chuinter les enceintes. Ici, la restitution a fait un bon spectaculaire. C’est sans commune mesure avec les amplificateurs précédents passés entre mes mains où ça pouvait être agressif.

Les fréquences les plus hautes ne piquent pas l’oreille. Elles me semblent plus variées et précises mais c’est difficile d’être catégorique.

 

Avec calibration :

On sent que les fréquences ont été équilibrées, lissées.

Le caisson de basses est encore plus fin. Audyssey est parfait pour venir peaufiner le travail d’ARC Genesys qui prend des mesures à différentes hauteurs.

Les voix prennent de la hauteur de manière assez spectaculaire. C’est bien centré.

Je dénote une petite pointe de sécheresse sur certaines rares voix.

La scène sonore est d’une largeur phénoménale, plus besoin d’utiliser le Dynamic EQ.

Sur certains enregistrements, j’ai même eu l’impression que les enceintes latérales étaient en fonctionnement. Quelle bulle sonore !

Bien sûr, cette représentation « gonflée » plaira pour des écoutes plutôt modernes, je ne suis pas certain qu’un mélomane écoutant de la musique classique soit convaincu d’un parfait placement des instruments sur la scène sonore mais est-ce la cible de cet intégré ?

La profondeur n’a pas bougé par contre.

En augmentant le volume sonore, les différents registres restent équilibrés, on peut pousser plus haut que d’habitude.

À l’écoute, c’est bien un DENON, c’est à dire un son très précis, juste, pas coloré, un poil analytique, « monitor ». Cet intégré pousse tous les curseurs plus loin avec une pointe de vélocité, très impressionnant !

 

 

Les écoutes en multicanal (7.1.4)

Avec calibration :

La calibration Audyssey a coupé la centrale à 40hz.

J’ai décidé de laisser comme tel, pour voir.

Comme je pouvais m’y attendre, elle est trop discrète, j’ai mis + 2.5dB pour avoir une scène avant plus cohérente mais il manquait toujours quelque chose. Je décide donc de passer d’une configuration 11.1 à 7.1 et là, elle retrouve vie. Je rehausse donc sa fréquence de coupure à 60Hz pour soulager l’amplificateur. Il faut dire qu’il a un sérieux setup d’enceintes à driver aux impédances et sensibilités variées.

On démarre sur les démos ATMOS et je retrouve le rendu du 4700H avec tous les blocs de puissance en fonctionnement, c’est-à-dire des enceintes d’ambiance bien vivantes et une belle ampleur mais avec plus de vitesse.

J’aime bien les basses, je règle le caisson à +2dB pour que ce soit encore plus démonstratif.

La puissance semble inépuisable. Je sais, j’ai déjà écrit ça pour le 4700H mais ici, c’est autre chose.

La montée en volume s’accompagne d’une distorsion vraiment maîtrisée pour un intégré.

Si le rendu n’était pas équilibré, je n’aurais pas poussé le volume sonore si fort.

La dynamique et la vélocité sont assez incroyables.

Les décodages sont d’une précision chirurgicale.

On passe sur du lourd avec « Master & Commander ». J’ai préféré le DTS-HD MA virtualisé en Neural X. J’ai poussé le caisson à +2dB supplémentaires et activé l’atténuation des aiguës de cette vieille bande sonore (ça peut piquer quand les mats tombent chez moi à cause des murs qui sont trop réfléchissants).

Les coups de canon, c’est quelque chose à vivre avec tout ce qu’il semble être nécessaire dans les basses (grâce aux infras).

Ensuite du très très lourd, « Blade Runner 2049 » et je baisse le SUB de 2dB, faut pas pousser non plus, je n’ai pas envie que toutes les cloisons se décollent ! J’appréhende le passage du début avec des basses vibrantes mais ça passe très bien, gage qu’elles sont bien variées et maîtrisées, autant que ce soit possible dans une pièce de vie.

Et là, je me dis que je ne vais pas réussir à le mettre en défaut ce A110 « à tout faire ».

Mais si ! C’est arrivé avec le concert de Hans Zimmer à Prague. J’ai noté un petit manque de présence, d’ampleur, d’assise sur la scène frontale. Il faut dire que cet enregistrement est une véritable épreuve pour tout système, ça pète de partout. Ça démarre doucement et ça finit dans un vacarme bien ordonné et maîtrisé.

En tout cas dans 24m2, le A110 réussit sa mission presque à la perfection, assurément.

 

 

conclusion

 

Le Denon AVC- A110, machine à tout faire XXL

Les amoureux de la marque auraient pu émettre des craintes quant au tweaking audio réalisé sur cette série 110ème anniversaire mais qu’ils soient rassurés : ce A110 reste un DENON avec un son droit et précis, respectueux de l’enregistrement. Les curseurs sont poussés au maximum avec une scène sonore plus vive, large et enveloppante.

Destiné à faire du homecinéma à domicile de premier plan et même s’il n’a pas été construit pour cet usage — d’ailleurs DENON ne revendique officiellement aucune prétention dans ce domaine avec cet appareil — l’amplificateur intégré s’est montré capable d’une belle polyvalence en franchissant un pas de géant dans le monde « audiophile » avec des écoutes en stéréo dignes, la calibration en plus!

Cet outil polyvalent s’est montré très à l’aise dans l’usage moderne que l’on peut faire d’un intégré home cinéma, une caractéristique que l’on retrouve sur tous les modèles de la gamme. Bien sûr, le A110 va plus loin dans le décodage et la restitution audio 3D type « objet » du DOLBY ATMOS, DTS-X ou AURO 3D jusqu’à un setup de 15 enceintes. L’arrivée récente du DTS:X PRO a permis de lever les derniers verrous et de profiter d’une virtualisation du son efficace, les pistes 3D en langue française étant encore trop rares. L’année cinématographique 2021 devrait s’enrichir de contenus IMAX Enhanced.

Ce A110 sera assurément le luxueux et très impressionnant compagnon des nouvelles consoles de jeux fraîchement arrivées sur le marché. Même si certains doutes demeurent quant à la compatibilité HDMI des matériels, l’intégré semble bien armé pour l’avenir avec la prise en charge de la 8K et de nouveaux codecs audio de télédiffusion.

Certes, 5500€ c’est un budget, un sacré budget même mais l’appareil s’est avéré capable de driver des setups d’enceintes variés avec aisance, ce qui permettra de faire l’économie de coûteux blocs d’amplification. Le plus difficile à l’heure actuelle, sera de réussir à mettre la main sur un exemplaire. Dans le contexte sanitaire actuel où le retranchement à domicile devient la norme, ce A110 est une véritable pilule de bonheur.

Nota : je tiens à grandement remercier les participants sans qui ce test n’aurait pu être aussi riche et nourri d’expériences. Encore une fois, on peut compter sur la communauté HCFR, merci les gars 🙂

Et merci à SOUND-UNITED qui a prêté ce matériel à l’Association des Membres HCFR pendant la durée nécessaire, compte-tenu des contraintes.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au Denon AVC-A110 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-amplificateurs-integres-homecinema/2020-denon-avc-a110-integre-13-2cx-es-110ans-voir-post-1-t30107900.html

 

 

 

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