Emmanuel Piat a écrit:La luminosité perçue par un être humain n'est pas une grandeur physique énergétique, c'est une invention du cerveau qui dépend de multiples paramètres liés au fonctionnement de l'oeil et à l'environnement lumineux qui l'excite. Par exemple le comportement de l'oeil n'est pas du tout linéaire. Ce n'est pas parce qu'on double la quantité d'énergie par unité de temps et de surface qui excite l'oeil qu'on aura une sensation de luminosité doublée. Au contraire, l'oeil a une réponse logarithmique qui fait que plus le rayonnement lumineux augmente en amplitude, et moins l'oeil est sensible à cette augmentation. C'est d'ailleurs pour cette raison que la luminance n'est pas encodée de manière linéaire sur les blu-ray ou les dvd. Les 220 points possible d'encodage de Y sont bcp plus concentrés dans les basses lumières (où l'oeil a une bonne sensibilité) que dans les hautes (où l'oeil a une faible sensibilité) :
Grâce à cet encodage non linéaire (obtenu grâce à la courbe de précompensation gamma), on arrive à encoder Y avec seulement 8 bits. Si l'encodage de Y était linéaire (valeurs régulièrement espacées), il faudrait un nombre très élevé de bits qui donnerait la même densité de points très serrés ds les Y faibles et forts.
Pour les détails, voir le post sur le Sony 500ES p16 "en face".
Pour définir l'unité lumen, on a choisi de définir le comportement de l'oeil d'un individu idéalisé (modèle) dans des conditions précises d'excitation.
Quelques extraits de wikipedia :
Le lumen est une unité subjective dépendant de l'être humain. Elle quantifie la quantité de lumière perçue par un être humain « moyen » en présence d'une source de rayonnement électromagnétique. Pour une même puissance en watts émise, l'œil humain percevra subjectivement une plus grande sensation lumineuse pour des longueurs d'ondes proches de 555 nm que pour des longueurs d'onde proches de 450 nm ou 650 nm. La perception sera même nulle ou quasi nulle pour des longueurs d'ondes inférieures à 380 nm ou supérieures à 780 nm.
Un rayonnement peut se caractériser par la puissance lumineuse qu’il transporte : cette grandeur porte le nom de flux et est notée Φ. On associe à la grandeur « flux » l’adjectif « énergétique » (symbole Φe) dans le cas où on ne tient pas compte de la nature du détecteur ; c'est le domaine de la radiométrie. Dans le cas où l’on tient compte du rôle particulier de l’œil, on associe au terme « flux » l’adjectif « lumineux » (symbole Φv), c'est le domaine de la photométrie visuelle.
Même si je ne le connais absolument pas, l'effet Helmholtz- Kohlrausch semble traduire le fait que pour une source RGB LED le comportement de l'oeil en terme de luminosité perçue ne correspond pas au comportement moyen retenu (modèle) pour calculer les grandeurs classiques de la photométrie visuelle. Il faut alors ajouter un facteur correctif pour traduire le ressenti visuel.
Merci pour cet excellent post que j'avais loupé ( merci à Richard de l'avoir noté ),
Je voudrais savoir si mon raisonnement se tient ou pas :
L'absence de lampe dans les VPs DLP - LED, ou DLP - LED - LASER pousse les constructeurs a communiquer différemment sur la luminosité utile de leur produit. Ces produits commençant à être disponible, le timing est approprié pour adopter une nouvelle "norme" ou "règle" de mesure.
Epson semble communiquer activement sur la notion de CLO ( Colour Light Output ) qui, si j'ai bien tout compris, est un procédé de mesure "normé" de luminosité ( en associant les mesures de luminance des couleurs primaires ) pour remplacer la traditionnelle valeur de Lumens.
http://www.colorlightoutput.com/what-is ... output.phphttp://en.wikipedia.org/wiki/Color_Light_OutputOn sait que l'utilisation des lumens a eu pour conséquence d'engager une course marketing autour de cette valeur ( le parallèle avec les watts fournis des amplis / watts consommés me semble être approprié ).
On sait aussi que l'énergie de la lampe varie avec le temps mais aussi en fonction des réglages utilisés en calibration ( ou pas ) . Donc une "mesure" de lumens sans indication de la norme de calibration utilisée et sans donner le nombre d'heure d'utilisation de la lampe au moment de la mesure est pour le moins "floue" ...
Question à Emmanuel Piat : pensez vous que la mesure de CLO soit adaptée pour remplacer la mesure de lumens ? et que va y gagner le consommateur lambda ?
Merci d'avance.