Dolby Atmos Cinéma et Homecinéma (la théorie)

[Jean-Pierre Lafont]

D'abord, je constate que l'expression "immersive audio" (qui ne manquera pas d'être traduite par "immersion" en français) est récupérée par le marketing pour décrire un système de reproduction sonore et non pas le "lâcher prise" du spectateur transporté par l'histoire, le scénario, les dialogues. On est loin de Daniel Deshays (Entendre le Cinéma) ou de Jean-Louis Alibert (Le son de l'image). Il n'y a donc plus de mot pour désigner ce qui était jusqu'à présent, l'immersion du spectateur. C'est comme pour la stéréo, faudra s'y faire...

L'interview est intéressante. Elle confirme que pas moins de 6 mixages sont aujourd'hui nécessaires pour répondre aux exigences du Cinéma et du Home Cinéma des 3 systèmes encore en course (Iosono, Immsound, Sonic Tier et Illusonic ayant été éliminés). Mais un mixage est une opération longue, laborieuse et coûteuse. Comme le dit Pasender, un film est mixé 1 fois, puis simplement reformaté au Mastering pour la version Home-Cinéma, nécessairement différente de la version en salle.

Ce que ne dit pas Brian Vessa, c'est qu'au delà de l'encodage bistream, des métadonnées du décodage et du renderer, différent pour chaque système, la configuration physique du studio et des salles de diffusion est aussi différente. On ne mixe pas un film Atmos dans une salle Auro 3D. Cela signifie que le film doit être mixé dans des lieux différents, peut-être par des ingénieurs différents, probablement l'un à la suite de l'autre car le réalisateur ne peut pas se couper en 3 pour participer quotidiennement au travail. D'autre part, bien que 30.000 salles soient équipées de processeurs DTS, toutes (à ma connaissance) sont en 5.1 ou 7.1. Je ne connais pas non plus de studio conçu pour mixer au format MDA.

Je pense que ces systèmes ne pourront véritablement entrer dans les salles que lorsque le format sera unifié ou pour le moins compatible. Depuis 3 ans la plupart des publications que je reçois de la SMPTE ne parlent que de ce sujet dont le parcours sinueux, souvent contradictoire est laborieux. Il y a encore beaucoup de chemin à faire. Je cite "ce travail incombe à une industrie, pas à des sociétés commerciales".
La compatibilité des flux et des métadonnées est en cours de développement, les décodeurs suivront, mais la configuration physique des salles... est une autre histoire. Pour cette raison, les HC que je dessine aujourd'hui sont en 7.1, équipés de 20 à 22 enceintes dont certaines déplaçables, chacune avec une ligne individuelle pour être prêts à recevoir l'évolution des formats à venir.
A suivre, donc.

[Emmanuel Piat]

(Iosono, Immsound, Sonic Tier et Illusonic ayant été éliminés)

Pour la postérité voici un CR de test de l'immsound que j'avais posté sur cin&son :

http://www.filmjournal.com/node/6876

Si mes souvenirs sont bons, c'est Dolby qui a racheté immsound. C'est dommage, ce format repose sur un background théorique bien plus solide que l'atmos car développé en milieu universitaire. La suite est classique, création d'une spin off qui, avec des moyens limités et malgré toute sa bonne volonté, ne peut évidemment pas lutter contre les géants du secteur. Rachat inévitable puis enterrement de 1ère classe pour ne pas faire de l'ombre ...

[Emmanuel Piat]

http://www.filmjournal.com/content/dolb ... -imm-sound
http://www.barcelonamedia.org/report/do ... lona-media

reste à savoir si comme c'est écrit Dolby a réellement intégré les technos imm sound ds atmos pour l'améliorer (aspects réverb et placement) ... Comme les approches sont assez différentes entre les 2 (on sent qu'il y a de la convo ds l'immsound et elle ne dépend pas du placement des enceintes à l'instar du DTS:X qui viendra bien plus tard), j'ai qd même qq doutes...

[Jean-Pierre Lafont]

Merci pour ce document.
Tant qu'on y est, je remets en ligne la présentation officielle d'Immsound, disparue du net il y a depuis 3 ans. A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas. C'est intéressant.
http://www.lafontaudio.com/divers/0112_ ... ePaper.pdf

[Emmanuel Piat]

Effectivement, c'est autrement plus souple que le workflow et l'exploitation de l'atmos... Sur le papier, c'était quasiment idéal. On a que nos yeux pour pleurer...

Néanmoins, je vois que leur techno était basée sur du high order ambisonic couplé à des process de filtrages psychoacoustiques (pour éviter les pb de sweet spot du low order ambisonic). On est là dans des domaines connus pour lesquels il existe des produits similaires, notamment chez Blue Ripple Sound. Leur TOA decoding fait exactement la même chose que le IAW de imm sound :

http://www.blueripplesound.com/products ... coding-vst

et supporte aussi du custom layer speaker :
http://www.blueripplesound.com/custom-layouts

Par contre, ce qui était bien chez Imm Sound, c'est que c'était pensé à la base pour un workflow cinéma avec des objets sonores. Mais voilà, le milieu du cinéma n'est pas toujours très rationnel car il répond à celui qui a les plus gros muscles et pas forcément les meilleurs produits.

On ne sait tjrs pas sur quelle techno est basé le DTS:X mais j'avoue que je prie tous les jours pour que ce soit sur un process similaire à celui d'imm sound ou Blue Ripple Sound avec un upmixer capable de convertir les flux 5.1 et 7.1 et les objets atmos en format 3D ambisonic indépendant du speaker layout (comme le upmixer de Blue Ripple Sound : http://www.blueripplesound.com/products ... mixers-vst mais ce dernier ne prend pas en compte les objets) pour ensuite pouvoir les adapter automatiquement au layout utilisé. Ca résoudrait quand même quelques pb ds nos Home Cinema ... L'espoir fait vivre...

[ambroisec]

Je viens de essayer la vo de madmax en atmos comment dire ça dépote fort [WHITE SMILING FACE]

Envoyé de mon SM-G928F en utilisant Tapatalk

[LEPIRATE]

Pour l'atmos deux enceintes directes écartées et hautes sur le mur arrière feraient-elles l'affaire.

[MarcMAME]

Pour l'atmos deux enceintes directes écartées et hautes sur le mur arrière feraient-elles l'affaire.

Tout à fait. Du moins si tu ne fais pas la différence entre le caviar et les oeufs de lump.

[LEPIRATE]

Pour l'atmos deux enceintes directes écartées et hautes sur le mur arrière feraient-elles l'affaire.

Oui mais j'aimerai connaitre le rendu comme cela, pour quand ce n'est pas possible au plafond et c'est le cas de beaucoup de monde
pour un essai il suffit de brancher les backs sur les atmos sur l'ampli.

Et les enceintes ATMOS que l'on pose sur les enceintes colonnes en les retournant sur le mur arrière en hauteur, si elles visent le plafond sur des colonnes en les retournant elles viseront vers le bas.

http://www.lesnumeriques.com/enceintes- ... 45071.html

[Jean-Pierre Lafont]

Oui mais j'aimerai connaitre le rendu comme cela, pour quand ce n'est pas possible au plafond et c'est le cas de beaucoup de monde
pour un essai il suffit de brancher les backs sur les atmos sur l'ampli.
Et les enceintes ATMOS que l'on pose sur les enceintes colonnes en les retournant sur le mur arrière en hauteur, si elles visent le plafond sur des colonnes en les retournant elles viseront vers le bas.
http://www.lesnumeriques.com/enceintes- ... 45071.html

Concernant les configs Atmos grand public (x.x.2 et x.x.4) on ne dit pas 'le rendu" mais plutôt "le vomi".
J'en ai installé 3 (toutes avec HP au plafond) et entendu une douzaine... Pas convaincant. Je ne vois d'ailleurs pas comment ça pourrait fonctionner.
Je travaille sur l'étude d'un HC avec 15 enceintes et je dois aussi mesurer un autre avec 32 enceintes (Trinnov Altitude pour les deux). Je ferai un topo sur ces installations.

Le lien sur les enceintes "qui visent le plafond" montre l'utopie de ce système.
Aux basses fréquences, toutes les enceintes sont omnidirectionnelles. Elles ne visent donc rien du tout en dessous de 2 ou 3 kHz. Pour ces posées sur les colonnes, la majeure partie du spectre perçue par les spectateur vient des cotés au lieu du plafond. Pour entendre un peu d'aigu au plafond, le niveau de l'enceinte est élevé et son rayonnement latéral associé à la proximité masque souvent les canaux de façade. C'est nul.

[LEPIRATE]

Merci JEAN PIERRE mais vous êtes démoralisant, donc pour vous l'atmos c'est pas encore à faire chez nous .

[STAR WARS]

Donc pas d'enceintes au plafond ?

[Jean-Pierre Lafont]

Merci JEAN PIERRE mais vous êtes démoralisant, donc pour vous l'atmos c'est pas encore à faire chez nous .

C'est vrai, mes remarques sont parfois lapidaires. C'est pour souligner en quelques mots les réalités que beaucoup ne veulent pas voir.
Il est difficile de faire une partie de pétanque avec une seule boule.

Il ne faut pas se démoraliser. Il faut seulement bien comprendre ce qu'on fait, ce qu'on cherche et où on va. Sinon, la désillusion nous guette.
1- Si vous espérez retrouver chez vous le positionnement, les mouvements, les transitions qui ont été voulues par le réalisateur bien rendus par le travail de mixage et à peu près correctement reproduits dans les salles équipées Atmos, oubliez, c'est râpé d'avance.
2- Si vous cherchez plutôt des effets proches des jeux vidéos, avec des sons qui partent dans tous les sens sans cohérence avec la bande originale, oui, l'Atmos grand public peut vous apporter des sensations intéressantes.

Il est donc inutile de chercher une quelconque qualité sonore dans ce domaine. Ce sera de toute façon différent du film et différent d'une installation à une autre. Cela ne vient pas de vos enceintes, ni même de leur placement. Le concept Atmos n'est accessible qu'avec une certaine distance entre les enceintes et les spectateurs.
Installer un Atmos dans une pièce d'habitation, c'est comme vouloir faire de la moto dans une salle de bains. Même si les constructeurs proposent des motos spéciales pour salle de bains, la sensation reste assez éloignée du cross.

Par contre, si la solution 2 vous convient, ne vous démoralisez pas, foncez et vivez votre passion. Mais faites-le en connaissance de cause.

[LEPIRATE]

Donc autant profiter des grosses promos des amplis qui ne sont pas ATMOS.

[LEPIRATE]

Le son Dolby Atmos et mono ou stereo ?