MarcMAME a écrit:JACBRU a écrit:Le matriçage A+B /A-B, très facile à réaliser, est bien antérieur au Dolby. En fait la matrice permet effectivement de "sortir" un canal central avant (A-B) et un canal central arrière (A+B). Dès l'origine on pouvait installer deux enceintes derrière les auditeurs. Les labos Dolby n'ont fait qu'en reprendre le principe en améliorant la séparation des canaux.
Le matriçage LtRt du Dolby Surround est bien plus complexe que ça. Il induit des fonctions de filtrage, retard et rotation de phase entre autres.
Le procédé Surround n'est pas l'apanage de Dolby, on plaçait des enceintes à l'extérieur de l'écran depuis en effet fort longtemps mais à ma connaissance aucun de ces systèmes n'utilisait un procédé de matriçage, c'était du discret optique ou magnétique.
L'invention de Dolby a permis d'intégrer, au moindre coût, 4 canaux audio dans 2 pistes optique matricée dans le peu d'espace disponible à l'époque sur les copies 35mm.
Tous les autres systèmes nécessitaient soit un lecteur séparé (avec les problèmes de synchro que l'on peut imaginer facilement), soit l'ajout d'une bande magnétique collée sur chaque copie avec un coût de revient très élevé.
Je ne me plaçais pas du point de vue « cinéma » mais du principe tout court. Il est possible de réaliser un décodage de matrice par la simple méthode de connexion de l'enceinte centrale et des enceintes arrières. La somme des signaux des deux voies avant constitue la voie centrale, leur différence, la voie arrière. En fait, sur une prise de son stéréophonique cette différence sort un signal de localisation, riche en ondes déphasées, donc riche en ondes réfléchies. Rapporté à l'arrière, ce signal se rapproche d'un signal « surround ». Bien sûr, pour le cinéma, le Dolby Surround est un vrai matriçage qui fait plus. Il est plus précis sur la valeur des déphasage. Par contre, dans sa version home cinéma, le matriçage permettait de se contenter de deux canaux électriques, comme pour la stéréo pure. En tous cas les boitiers « type Hafler » permettent de retrouver à l'écoute les effets surround de la piste stéréo des films. C'est moins bien que les 5 ou 6 voies du DD, mais tout de même. Mes enfants s'en sont contentés quelques années.
On notera que seul le Blu-Ray disc permet le vrai 7.1 discret avec les DD et DTS HD ou même en PCM non compressé. Ce qui n'était pas le cas du DD EX et du DTS ES. Est-ce bien utile dans nos locaux d'habitation par rapport à du 6.1 bien exploité, si tant est que le WAF ne veille pas.
MarcMAME a écrit:Ne pas confondre le fait qu'un outil permette de faire une chose avec la réalité de cette chose. Ce n'est pas parce que le BR permet le 7.1 que l'on va faire du 7.1 !
Déjà que le 6.1 (EX & ES) n'est pas un format qui a vraiment pris au cinéma, je te laisse imaginer l'intérêt de la profession pour le 7.1
Exception faite des quelques bizarreries expérimentales (et du SDDS) qui confirment la règle, il n'existe aucun film mixé nativement en 7.1 et je doute qu'il en existe avant assez longtemps, si jamais.
Le 7.1 n'est qu'un argument marketing des fabricants auprès du grand public qui fait sourire l'industrie du cinéma...
Bien sûr que les possibilités 7,1 à X.X ne sont que des possibilités, leur intérêt pratique est très mince. Je trouve que le 5,1 est déjà difficile à faire valider WAF dans une salle de séjour. 7.1 canaux dans une salle dédiée est envisageable. Plus c'est du délire, pas forcément utile vu le résultat des films 5.1.
Par ailleurs, il y a toujours une certaine antinomie entre le multicanal HC et HiFi. Si les films et les les concerts live se contentent d'immersion, la musique demande une localisation plus précise en trois dimensions, si possible. Toutes les expérimentations dans ce cadre font appel à 5 canaux discrets, sur 120° pour la pentaphonie proposé par Cabasse, ou mainenant par B&W. Des travaux de l'IRCAM proposaient des placements de sources sonores encore plus incompatibles avec le HC. Cette ambiguité est cause d'effets très surprenants, parfois bizarres à l'écoute de certains SACD multicanaux. D'où ce retour à la bonne vieille stéréo qui, bien configurée, peut donner des effets naturels de localisation surprenants.
MarcMAME a écrit:Le monde du cinéma est extrêmement normé ce qui n'est pas le cas de la musique où n'importe qui peut faire à peu près ce qu'il veut. Ce qui veut dire que ça se prête aussi mieux à l'expérimentation mais si le monde de la musique veut imposer et démocratiser le multicanal chez monsieur tout le monde il faudra impérativement le rendre compatible avec les normes existantes au cinéma car personne n'acceptera l'obligation de 2 systèmes dédiés.
Tout à fait d'accord. Il n'y a qu'à écouter certains SACD multicanaux sur une chaîne en configuration cinéma pour se rendre compte des distorsions d'espace. Avec la scène musicale et l'interprète vers l'avant et des guitares qui se promènent à l'arrière. Tout cela parce que la prise de son avait prévu une écoute en arc de cercle sur 120° ! Par contre, après avoir visionné un concert « live » en DTS (si possible 24/96, c'est encore mieux) 5.1 où on est immergé au milieu du public. On a du mal à écouter sa version CD stéréo où les applaudissement semblent collés à l'orchestre.
De toutes façon je ne crois plus au multicanal pour les disques audio purs. Je pense que le BluSpec-CD ne le retiendra pas. Quadriphonie + DVD Audio + SACD, ça fait beaucoup d'échecs.
MarcMAME a écrit:IVAN 2 a écrit:Mais que penses tu de l'immersion supplémentaire du 5.1 matricée en 7.1? A mon avis cela marche sur certains films mais c'est moins bien sur d'autres
C'est une histoire de gout. En ce qui me concerne, l'immersion est essentiellement produite par le nombre d'enceintes diffusant les surround qui doit être en rapport avec la superficie de la salle de projection et pas vraiment le nombre de sources. Alors disposer de 7 enceintes (+ un sub) dont 4 surrounds peut-être un plus même avec une source uniquement en 5.1 en ne faisant que dupliquer le Sl dans le SBl et le Sr dans le SBr.
Par ailleurs j'ai 3 film BR qui revendiquent le 7.1 (-3h10 pour Yuma -war -que la partie commence). cela me parait plus riche que le 5.1).
Dans 3h10 to Yuma dans la scène du feu de champs , il y a des dialogues devant en gros plan, des bruits de la nuit sur les enceintes latérales
et des crépitements du feu sur les enceintes arrières
D'après IMDB, ces 3 films ont été mixé originellement en 5.1
A moins d'être retourné au mix pour produire un vrai mix 7.1 (ce dont je doute fortement vu les coûts que cela engendre), les pistes sons du BD en 7.1 ne sont que le résultat d'un upscale du 5.1.
Aucun interêt qualitatif à mon sens. Autant laisser le spectateur choisir de le faire lui même avec son ampli selon sa configuration et ses goûts perso.
Disposant d'une configuration 7.1, je visionne généralement les films 5.1 en 7.1. La différence avec un film en 6.1 natif (Dolby EX ou DTS ES) est bien mince dans nos locaux d'habitation.
Pour ceux qui ont un système 7.1, une disposition est possible. Les enceintes latérales plus en avant que pour la disposition classique. Dans ce cas, les SACD sont écoutés en 5.1 et les films toujours en 7.1. Les voies arrières permettant de reconstituer l'environnement surround normal du cinéma. A noter, toujours pour lire les SACD en disposition 5.1., les enceinte "surround" donnent des meilleurs résultats à l'arrière qu'en position latérale, du moins dans mon expérience.
Remarque subsidiaire. Les premières vagues d'ampli HC prévoyaient 5.1 canaux. Lorsque l'on est passé à 6 ou 7.1, les générations suivantes ont proposé deux canaux supplémentaires sur les même chassis, avec la même alimentation et pratiquement au même prix. Je possède un ampli Pioneer VSX 859 RDS certifié THX. Sa connectique prévoyait 7,1 canaux, mais il se limitait à 5 amplificateurs en interne. Les deux amplis supplémentaires étant externes. Je pense que c'était une sage précautions pour préserver une alimentation adaptée à la puissance débitée.
Il est bien dommage que les amplis actuels ne l'aient pas reprise sur le bas et moyen de gamme.
Quand aux dix canaux de certains très haut de gamme actuels, ils ne seront utiles qu'à la multi amplification ou au multiroom.
Si les fabriquants n'étaient pas obnubilés pour nous faire acheter plusieurs chaînes. Ils pourraient envisager une base intégrée stéréophonique avec ouverture sur la conversion des sources multicanales et possibilité d'ajouter, en externe un ampli de puissance triphonique (pour le 5.1) ou un ampli de puissance stéréo supplémentaire pour le 7.1. On aurait une chaîne évolutive qui pourrait même offrir un certains surround à partir des deux canaux avant. Luxman, Atoll ou Micromega ont eu des produits dans ce sens. L'évolutivité a du bon.