Bonjour à tous.
Je ne sais pas si René continue d'écouter son casque planar Moondrop VENUS, si il l'a rangé dans un placard, ou si il l'a revendu à la moitié de son prix ; mais me concernant, je conserve ce casque planar VENUS.
Si je le revends un jour d'occasion, je le revendrai (le VENUS) pour la moitié du prix d'un casque JPS Abyss 1266 Phi TC, version complète à 9.955 Euros TTC (en France), avec le câble Superconductor sensé améliorer/corriger la tonalité de l'Abyss de base (en lui donnant d'après la publicité
"une meilleure "incarnation" des voix, un grave mieux détouré et plus propre, et un raffinement + une douceur uniques dans les registres haut médium / aigu").
Et encore, je perdrai dans "l'affaire" ; je préfère finalement le garder, faute de mieux.
Pourquoi comparer le VENUS (un casque planar à 600 Euros) avec le casque planar JPS Abyss 1266 Phi TC "Full version" avec son super câble Superconductor alourdissant le prix du casque Abyss à près de 10.000 Euros (9.995 Euros), soit 16.6 fois le prix du VENUS !
Alors, cette comparaison de ces deux casques planar est-elle aussi débile que l'on pourrait le croire, ou alors a-t-elle une certaine pertinence ?Et bien vous allez bientôt le découvrir.
Tout d'abord, les faits (et paramètres physiques et électro-acoustiques).Les prix des versions "full" des deux casques (Abyss 1266 Phi TC + câble Superconductor vs Moondrop VENUS) (9.995 Euros versus 599 Euros TTC).
Les poids des deux casques (sans les câbles) : 640 g (Abyss 1266 Phi) (
https://eu.abyss-headphones.com/pages/a ... -headphoneversus 564 g (
mon exemplaire du VENUS, avec son bandeau de suspension amélioré, calé à ma grosse tête, avec fixation renforcée (doublée par une sangle en nylon), pour le point d'attache du bandeau de suspension).
La sensibilité (et rendements) effectifs des deux casques planar, telle que mesurée par le site RAA, non pas à une seule fréquence (même si de référence, dite "standard" à 1 KHz), mais sur toute une large bande de fréquence (de 100 Hz, à 10 KHz) bien plus représentative de la puissance acoustique restituée globalement par le casque à notre chère oreille, qui n'écoute pas que le 1 KHz, et heureusement) :
Abyss 1266 Phi TC : effective sensitivity (100 Hz-10 KHz) : 95.8 dB/V rms SPL ; 83,1 dB/mW SPL ; impédance moyenne 53.9 Ohm.
(Source:
https://reference-audio-analyzer.pro/en ... #gsc.tab=0)
Moondrop VENUS : effective sensitivity (100 Hz-10 KHz) : 106.2 dB/V rms SPL ; 88.7 dB/mW SPL ; impédance moyenne 17.7 Ohm.
https://reference-audio-analyzer.pro/en ... #gsc.tab=0Vous remarquerez, qu'en pratique, le VENUS est bien plus sensible que l'Abyss 1266 Phi TC, aussi bien pour la sensibilité exprimée en dB/V rms (Nb : 10 dB meilleure pour le VENUS vs Abyss : il faudra pousser nettement moins loin le bouton du potentiomètre de volume qu'avec l'Abyss, pour obtenir le même niveau SPL), que pour le rendement (en dB/mW SPL), près de 6 dB meilleur pour le VENUS versus Abyss.
En pratique, le VENUS nécessitera près de 4 fois moins de puissance que l'Abyss et pourra se contenter d'un amplificateur 4 fois moins puissant que l'Abyss, sur la charge respective de chaque casque (54 Ohm et 18 Ohm).
La taille des drivers planar : 66 mm de diamètre pour le driver de l'Abyss (comme l'indique le nom de l'Abyss 1266) versus 100 mm de diamètre pour le driver du Moondrop VENUS, soit plus qu'un doublement (x 2.30) de la surface du diaphragme du VENUS versus Abyss 1266, ce qui n'est pas rien, en particulier pour le bonne reproduction des basses, et vous verrez bientôt pourquoi.
L'épaisseur de la membrane planar du Moondrop VENUS est connue (2 um), de même que l'épaisseur des traces conductrices en argent pur du VENUS (1 um) recouvrant près de 80 % de la surface du driver du VENUS et représentant à elles-seules 75 % de la masse de l'équipage mobile (masse des traces métalliques + masse du diaphragme).
L'épaisseur de la membrane planar du JPS Abyss Phi TC est inconnue, de même que l'épaisseur et la nature des traces métalliques recouvrant le diaphragme.
La résolution du casque planar JPS Abyss 1266 Phi TC est considérée comme l'une des toutes meilleures (pour un casque de technologie planar) ; casque Abyss 1266 parfois qualifié, par la publicité de JPS, comme l'un des meilleurs casques au monde (le meilleur ?).
Ca tombe bien, la résolution du casque planar Moondrop VENUS est également considérée comme de tout premier ordre, comme l'une des toutes meilleures par l'ami René (pour un casque de technologie planar).
René n'hésite pas à comparer le résolution du VENUS à celle d'excellents casques électrostatiques (comme les casques Stax SR-007 et 009, dont l'épaisseur des diaphragmes est du même ordre que celui du VENUS (environ 2 um)).
Comparons tout d'abord la FR des ces deux casques planar (Abyss 1266 vs VENUS), sur la même plateforme de mesure, pour commencer celle de RAA,
avec le scellement complet des pads des deux casques, ce qui a son importance pour la restitution du niveau SPL des basses aux fréquences les plus basses.
La courbe de FR (et de sensibilité), en plus d'être plus élevée (en niveau de sensibilité), est aussi plus régulière, moins accidentée pour le Moondrop VENUS, que celle de l'Abyss 1266 Phi TC, pads scellés.
Ce qui rapproche fortement l'écoute du VENUS de celle de l'Abyss 1266 Phi TC, ce ne sont pas leur FR respectives, pads scellés, mais la réponse dans les basses de ces deux casques planar (de respectivement 66 mm et 100 mm de diamètre pour la taille des drivers),
pads légèrement descellés (sceau d'étanchéité volontairement rompu).
Il s'agit d'une particularité et d'une
qualité intrinsèque que partagent ces deux casques planar (Abyss 1266 et VENUS) et qui font leur force (par rapport à bien d'autres casques de technologie planar, électrodynamique ou électrostatique).
Cette particularité (descellement volontaire des pads), exploitée à fond par le JPS Abyss 1266, mais que l'on peut tout aussi bien exploiter également avec le Moondrop VENUS, avec une disposition des pads que vous verrez bientôt en photo (et en courbe d e FR, ci-dessous) donne les avantages suivants:- Accroissement du niveau SPL des basses (autour de 50 Hz) d'environ +4 dB, boostant de ce fait le niveau des basses par rapport aux pads scellés, et cela, sans modification notable de la FR dans le médium et dans l'aigu, ce qui est fondamental pour éviter de modifier les timbres de ces deux casques planar en descellant les pads.
- Accroissement de la dynamique des basses, comme "libérées" (débridées) avec un caractère plus impactant (percutant) des basses.
- Une ouverture de la scène sonore (plus large), sans modification de la tonalité (des timbres) dans le médium et l'aigu, ce qui est important à préciser. Le son n'est pas dans la tête, mais plus en avant et plus sur les côtés.
Comment se portent ces deux casques, Abyss 1266 Phi TC et Moondrop VENUS, et comment assurer la rupture (volontaire) du sceau des pads de ces deux casques ?Rien ne vaut mieux que ces deux photos (ci-dessous).
Le descellement des pads de l'Abyss 1266 s'obtient en pivotant légèrement, d'avant en arrière les pads, pour créer une légère ouverture (fente) sur l'avant des pads. Pour cela, utiliser l'axe (pivot) de rotation situé sur le dessus de l'arceau rigide du casque pour créer l'ouverture voulue (et la rupture du sceau des pads sur leur avant, plus ou moins importante).
Et pour le Moondrop VENUS : tout d'abord, désolé de n'avoir pas trouvé un aussi joli mannequin que pour l'Abyss !
Vous voyez (ou devinez plutôt) le réglage assez subtil, mais réel que j'ai apporté à mon casque VENUS.
Non pas la particularité du bandeau adapté (modifié) à ma grosse tête: bandeau de suspension amélioré, calé à ma grosse tête pour l'élastique du bandeau (bloqué à la position de ma tête), avec aussi une fixation renforcée (doublée par une sangle en nylon) pour le point d'attache (potentiellement fragile) du bandeau de suspension sur le bâti du casque.
Regardez plutôt les flèches jaunes et la position du trait de couture des pads (rotatifs) ainsi que les axes du pivot antéro-postérieur de deux pads. Les pads sont légèrement ouverts sur l'avant, libérant un interstice de 3 ou 4 mm sur l'avant des pads (rupture du sceau) au niveau des deux branches de lunettes.
Cette rupture volontaire du sceau des pads du VENUS, sur leur avant, a toute son importance pour obtenir, avec le VENUS, l'effet "Abyss like" voulu pour obtenir les particularités de l'Abyss, pads descellés.
Alors, qu'apporte en pratique (et réellement) cette rupture délibérée (voulue) du sceau des pads de l"Abyss 1266 et du Moondrop VENUS, telle que montrée en photo ci-dessus ?Les courbes de FR de ces deux casques (Abyss 1266 Phi TC et Moondrop VENUSà,
pads légèrement descellés, parlent d'elles-mêmes.
Et que voit-on ?
Comme déjà dit, un accroissement du niveau des basses à 50 Hz, pour les deux casques (Abyss et VENUS), d'environ +4 dB SPL, pour les pads légèrement descellés (versus scellés) qui se traduira également par un accroissement de la dynamique des basses avec une force d'impact accrue.
Vous remarquerez (comme déjà dit) l'absence de modification de la FR dans le médium et dans l'aigu des deux casques, pads descellés versus scellés, ce qui est fondamental pour le respect des timbres des deux casques.
Mais le VENUS se démarque de l'Abyss 1266 Phi TC, probablement en raison de sa surface du diaphragme 2.3 fois plus grande, par un meilleur respect de la profondeur des basses, pads légèrement descellés : le 30 Hz et le 20 Hz avec le VENUS sont reproduits à respectivement 0 dB relatif et -7 dB relatif (alors que le 50 Hz est reproduit à +4 dB relatif) ; avec l'Abyss 1266 Phi TC on a le 30 Hz à -2 dB relatif et le 20 Hz à -10 dB relatif, alors que le 50 Hz est, comme le VENUS, à +4 dB relatif.
Ici, petit avantage du VENUS pour la profondeur des basses, encore plus "abyssales" que celles de l'Abyss, pads légèrement descellés !
Bref, je me cherche encore des raisons pour préférer le casque planar JPS Abyss 1266 Phi TC par rapport au Moondrop VENUS : qu'apporte t'il réellement de plus que le Moondrop Venus ?, à part, je récapitule :- Un prix 16.6 x plus élevé que le VENUS (en prenant les versions "full" des deux casques, avec pour l'Abyss 1266, le câble Superconductor sensé améliorer les timbres et la précision de l'Abyss) (prix TTC de 9.950 euros vs 590 Euros).
- Un poids (hors câble) de 80 g plus élevé pour l"Abyss 1266 vs VENUS (640 g vs 560 g).
- Une surface des diaphragmes des drivers 2.3 x moindre chez l'Abyss vs VENUS, ce qui a son importance pour la profondeur des basses, un peu moins abyssales chez l'Abyss 1266 vs VENUS, pads légèrement descellés.
- Une sensibilité effective (mesurée entre 100 Hz et 10 KHz), 10 dB SPL moindre (en dB / V rms) et de 6 dB SPL moindre en rendement (en dB / mW) pour l'Abyss 1266 Phi TC vs VENUS, ce qui fait, qu'au bas mot, le VENUS (assez exigeant en courant pour l'amplification) nécessitera une amplification quatre fois moins puissante que l'Abyss, sur la charge respective de chaque casque (respectivement 54 Ohm et 18 ohm).
- un qualité des timbres bien moins juste de l'Abyss 1266 Phi TC versus le Moondrop VENUS.
Le câble Superconductor de l'Abyss "full version", sensé améliorer les timbres de l'Abyss 1266, ne suffira pas à lui seul à compenser l'écart assez important des FR de l'Abyss 1266 et du VENUS dans le médium et dans l'aigu (nb: les écarts de FR sont beaucoup trop importants à compenser, malgré tout le savoir faire de JPS dans la production de câbles Audio).
Que partagent ces deux casques (JPS Abyss 1266 Phi TC et Moondrop VENUS) ?
Une belle qualité de construction (tout métal usiné CNC et cuir), avec pour conséquence un poids assez conséquent des deux casques.
Une originalité dans le design et le mode de fonctionnement (descellement des pads) qui méritent le détour.
C'est à peu près tout.
Merci de m'avoir lu.
Bonne journée.
PS: le CD qui m'a fait découvrir la dynamique réelle du casque planar VENUS sur l'ampli Viva 2A3 (avec les pads légèrement descellés, comme exactement indiqué dans la photo de mon VENUS (sur ma tête) un peu plus haut).
Dynamique de cet enregistrement MERCURY LIVING PRESENCE du Sacre du Printemps d'Igor Stravinsky (le final), limitée à 55 dB réels (*) (car mesurée à ce lien (ci-dessous) en raison d'un souffle de bande analogique).
Niveau d'écoute du casque VENUS avec une dynamique élevée.
Note: écart dynamique allant d'un
niveau SPL minimal d'environ 45 dB (celui du bruit de fond de bande analogique) à un
niveau SPL maximum (en crête) d'environ 100 dB SPL (celui des fortissimo des percussions des timbales pour le final) avec le casque VENUS, sur l'ampli VIVA 2A3.
(*)
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