Bonjour à tous,
Suite de mon ressenti à l'écoute du Totaldac d1-Switch.
Voici la description de mon système dans lequel ce nouveau boitier a été intégré :
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. Barettes secteur Actinote Mezzo/câbles secteur Magic Furutech L4
. Box » Etalon Isolator » Melco N1A/2 H60 » RJ 45 Mad Scientist Black Magic » switch Silent Angel Bonn 8*/alim SBooster* » RJ 45 Audiopahonics HighEnd »
. Totaldac d1-Core & carte streamer • Audiomat Opéra Réf 12 • JMR Cantabile Jubilé
. Câbles RCA & HP + straps : Esprit Eterna • câbles secteur : Esprit Aura (/Totaldac) & Eterna (/Melco et Audiomat), Magic Furutech L6 (/SBooster)
* remplacés par le d1-Switch (et en vente)--
Faisant suite à l’installation un peu sommaire à réception du switch, j’ai pris le temps ce week-end, avant écoute comparative attentive, d’installer le d1-Switch avec les égards dus à ce matériel haut de gamme :
. Posé sur support en granit épais lui-même sur étagère en verre épais découplée
. Câble secteur qualitatif (Magic Furutech L6)
. Relié au serveur Melco par un câble RJ Mad Scientist Black Magic (1 m)
. Relié à l’entrée streamer du tac dac d1-Core par un câble RJ45 Audiopahonics HighEnd, de longueur 3 m (qui peut sembler un peu cheap de prime abord, mais c’est pour le moment le plus précis, transparent et équilibré que j’ai pu trouver après quelques essais).
Le switch s’est rodé depuis mercredi dernier à un rythme intensif et je suppose que l’on peut raisonnablement considérer qu’il est quasi mûr.
Afin de mieux contextualiser cette écoute comparative, je pense nécessaire de dire qu’il n’eut pas été possible de la conduire de manière distraite, par exemple en écoutant de la musique tout en travaillant ou en faisant autre chose. Il a été nécessaire d’accorder une concentration et une attention certaines.
Je précise que personnellement je n’écoute quasiment que de la musique classique, plutôt époque baroque à 95%. Et comme je suis d’un tempérament un peu monomaniaque : beaucoup mais alors beaucoup de Bach.
En préambule :
1. Sur un système suffisamment résolvant et précis (sine qua non) mais ne disposant que d’un switch informatique de base avec petite alimentation à découpage, il est évident que l’apport du d1-Switch s’apparente à un voyage intersidéral ! Inutile ici de décrire le gain alors obtenu qui s’avèrerait ENORME sur tous les plans.
Next (et veuillez me pardonner par avance de ne pas souhaiter palabrer autour de cette évidence).
2. Sur un même système disposant déjà en revanche d’un switch audiophile qualitatif + alimentation sérieuse, en l’occurrence pour moi le couple Silent Angel Bonn 8 + alimentation S-Booster (que remplace le d1-Switch), dont l’apport sur la musicalité est reconnu et dont le coût s’avère très raisonnable, la comparaison devient forcément plus subtile et nuancée.
Dans le détail :
Les différences neutres (qui peuvent dérouter ou séduire selon ses goûts personnels) :
. De prime écoute, on perçoit immédiatement une perception de moindre acuité des fréquences aiguës (exemple : basse continue au clavecin).
Puis, au fil de l’écoute, on comprend que le d1 n’enlève rien mais qu’il intègre mieux ces fréquences dans la globalité du message musical.
Cela peut dérouter les oreilles habituées à plus de piqué dans les aigus mais il faut reconnaître que le message musical délivré avec l’apport du d1 est plus réaliste dans la mesure où il s’apparente davantage à une restitution concert live avec fusion naturelle des registres.
Dans le cadre de notre comparaison, je retiens d’ailleurs qu’un ami audiophile de haute volée m’indiquait récemment que le Bonn 8 « relevait les aigus ».
. Une chose notable également est le côté « moins énervé » du rendu d1. Pour imager, on pourrait dire que l’on a ôté un peu de lion (ou de Naim Audio
![:D](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_biggrin.gif)
) du système.
Là aussi, cela peut paraître déroutant voire décevant pour qui apprécie ce type de restitution un peu « in your face ». Cependant, il faut admettre que la restitution plus posée que génère le d1 est plus proche en sérénité et en fluidité de ce que l’on entend au concert. Ainsi, les inflexions coulent avec délié sans jamais manquer toutefois de dynamique.
Les (-) :
. Peut-être parfois un tout petit peu moins de transparence et de réverbération sur quelques effets d'ambiance. Mais je suis incapable de dire si cela est dû à une restitution moins systématiquement flatteuse et plus rigoureuse et sobre du registre aigu, moins brillant et mieux intégré ; ou bien à un petit déficit sur ce point. A creuser...
Les (+) :
. Avec le d1-Switch, le registre grave s’avère vigoureux, mais il demeure bien défini, précis, articulé. C’est une opulence de bon aloi qui peut être parfois devra être retravaillée en apportant des réglages différents au système (placement des enceintes, etc.).
. Je ne décèle rien de radicalement notable en bonus au niveau des médiums qui demeurent de toute beauté sur les voix et le grain ou la tonalité spécifique des différents types d’instruments. Sur de la musique baroque par exemple, la richesse et la fraîcheur des timbres des instruments anciens sont parfaitement restituées. Les chœurs semblent correctement dimensionnés et étagés ; et les voix solistes reproduites avec la présence qui convient. Tout bien avec sobriété.
Sans esbroufe, ce registre est celui qui permet le plus d’apprécier toutefois un surcroît de legato et de naturel qui coule avec le d1.
. Le registre aigu est restitué de manière très délicate, subtile et avec une intégration réaliste au reste du message musical. En somme, rien ne se détache exagérément qui ne doive être détaché du restant du spectre.
Ici, je pense que la gestion du jitter porte ses fruits et que, si cela peut frustrer les oreilles appréciant plus de piqué, il n’en demeure pas moins qu’on se rapproche sans doute un peu plus de la vérité du live (par exemple, une basse continue délicate au clavecin pas loin des violoncelles ne doit pas être projetée de mille feux au premier plan, perçue à l’embouchure des tweeters).
. Déjà très convaincante avec le Bonn 8 la scène sonore, comme je l’indiquais sur un post précédent, s’avère avec le d1 pleine et fournie en détails, profonde avec beaucoup de relief et de cohérence.
Le gain se manifeste surtout par un surcroît d’ampleur difficile à décrire : il n’est pas juste localisé par petites touches mais occupe avec une certaine stabilité presque toute la largeur de la scène sur un plan arrière profond ultime que l’on ne percevait pas auparavant, ou alors avec moins de facilité. Cela apporte des informations nouvelles comme par exemple des lignes mélodiques discrètes ou quelques détails inaudibles précédemment.
En résumé :
Pour synthétiser, je dirais que ce qui caractérise le plus l’apport du d1 dans mon système, avec mes deux oreilles et le truc spongieux qui se trouve entre elles est :
- Une restitution harmonieuse de tous les registres, sans esbroufe : organique et naturel comme au concert (lorsque l'enregistrement lu est suffisamment qualitatif).
- Un gain subtile mais notable sur la physionomie globale de la scène sonore.
Comparativement à ma configuration antérieure, ce n’est certes pas le jour et la nuit mais l’apport se focalise de manière convaincante sur la consistance et la profondeur du panorama qui s’établit en repoussant le mur situé derrière les enceintes, révélant parfois des subtilités mélodiques ou d'ambiances nouvelles.
- Une forme de communication avec l’auditeur appréciant le concert qui est difficile à caractériser avec précision mais qui imprime indéniablement. Le legato gagne en réalisme, le difficile équilibre fusion/séparation des registres semble très maîtrisé vers une restitution plus proche du live.
- L’émotion perçue sur certains enregistrements est à cet égard significative. Pour ceux qui apprécient le double concerto pour violon de Bach (par exemple dans une version récente et très qualitative enregistrée pour violon et violoncelle piccolo remplaçant le second violon), il se trouve vers la fin du premier mouvement une petite « coquetterie musicale » très fugace, durant à peine quelques secondes et qui, reproduite avec l’apport du d1 dans le système, m’a fait dresser les poils sur les bras : cela m’est personnellement significatif…
En conclusion :
Ne partant pas de rien mais au contraire d’un combo switch audiophile + alimentation qualitative, il me paraissait évident que la comparaison allait s’orienter vers la découverte de différences subtiles à l’avantage logique du d1-Switch. Vous remarquerez que j’aurais employé de nombreuses occurrences du mot « subtil » ; c’était inévitable.
En fins audiophiles vous savez tous qu'à partir d’un certain niveau de gamme et de système suffisamment résolvant et équilibré, il devient difficile de progresser sauf à consacrer une forte implication (chronophage même si c’est une passion) et des budgets conséquents.
Je ne suis pas un professionnel et n’ai pas eu la faculté d'écouter les autres « gros » switches mais le d1 m’apparaît excellent ; au niveau d’information qui est le mien, je le suppose parmi les quelques meilleurs.
Pour les possesseurs de dac Totaldac (singulièrement peut-être pour les modèles de gammes hautes), sans doute est-ce le complément idéal voire indispensable pour finaliser et obtenir la quintessence la section numérique en amont du streamer.
Également, au feeling, il me semble qu’il s’agit d’un appareil destiné à compléter des systèmes de très haut vol installés dans des pièces dédiées de dimensions et aux qualités acoustiques idoines.
Sur un système comme le mien, objectivement qualitatif mais pas au très haut niveau évoqué juste avant, l’apport du d1-Switch s’avère néanmoins indéniablement positif par le surcroît d’émotion musicale dont il participe ; et présente le mérite de « liquider définitivement la question du switch » en m’autorisant de nouveaux upgrades ultérieurs sans devenir jamais (ou pas demain...) un maillon limitatif.
Pour finir, comme pour tous les matériels haut de gamme et peut-être plus singulièrement pour un switch, fut-il techniquement évolué et rigoureusement manufacturé, se pose la question du coût.
Outre le fait que la qualité finale, la R&D, la communication, le prestige de la marque et le faire-valoir de l'acquéreur de l'objet ont un prix, chacun sait qu’il est vain d’évaluer le degré de bonus musical apporté par un matériel proportionnellement au surcoût par rapport à un matériel de gamme inférieure qui « fait déjà bien le job » : considéré de manière aussi strictement rationnelle, sans passion et sans une once de légitime futilité, le constat est presque systématiquement cruel pour le cher prestigieux matériel.
Comme évoqué déjà, en Hi-Fi HDG il faut dépenser beaucoup plus pour obtenir un poil plus. La clé c’est l’importance accordée à la nécessité profonde ou futile de quêter ce « poil », qui guidera (ou pas) vers l’acte d’achat au regard des paramètres impactant l'équation intime de sa motivation.
En ce qui me concerne, par exemple, mon d1-Switch acquis d’occasion quasi neuf pour un coût raisonnable me semble une opération parfaitement cohérente au regard du plaisir et de l’émotion musicale ajoutés, de la pérennité propre aux matériels Totaldac et du plaisir non dissimulé de multiplier ces belles pyramides tronquées !