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Coup de coeur pop/rock/folk de la semaine
» 03 Aoû 2023 10:44
Kishizo42 a écrit:Ils ont joué Sæglópur, j'ai vu l'Autrichon sur les écrans de fond de scène sauver le jeune plongeur, tout le monde retenait sa respiration
Bluesound Node / McIntosh MA 5200 / Davis Monitor 1 /Mogami 3103HP. Alternativement un intégré FDA Nubert Nuconnect Xamp "Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir" - Sviatoslav Richter.
Ce clip est à mon goût une merveille artistique, par l'alchimie entre la musique et l'image, toute la poésie et l'expressionnisme se dégageant de ce monde sous-marin, dangers beautés hallucinations. Les images par ordinateur dans ce qu'elles ont de mieux. Sa réalisatrice islandaise se prénommait Eva Maria Daniels, cette dernière vient tristement de décéder à 43 ans début juillet, la vilaine pieuvre noire tournait également autour d'elle, elle ne s'en est pas réchappée.
Oui il y a des moyens peu habituels, on dirait un film. Techniquement c'est du bon boulot, dans l'inspiration je suis tenté de le rapprocher de Terrence Mallick. Le filmage des enfants au début est beau et ensuite on a une même échappée New Age que dans Tree of life, et là je suis moins client. Bien dans les tendances également du cinéma commercial asiatique, j'aime bien à l'occasion m'y laisser prendre, mais sur le fond c'est quand même assez enfantin ou lourd, j'hésite sur le bon adjectif. Peu de nuances, le camp du bien, le camp du mal, dans ce dernier l'enfant devenu adulte qui a été frustré de ne pas conquérir la petite, des crimes atroces commis pour justifier l'exécution du méchant, le gentil ensuite lui-même exécuté, puis le nouveau né messie qui comprendra et fera l'union sacré entre les religions ou un truc dans le style.
Concernant le clip d'Eva Maria Daniels
Je l'adore car il offre une belle poésie visuelle. A mon avis, il ne faut pas vouloir couvrir trop de choses si on veut prétendre faire quelque chose d'artistiquement beau. Il ne faut pas être directif, laisser faire une partie du chemin au spectateur et lui-même y mettra ses propres correspondances. Son cadre déjà c'est filmer la perte de l'enfant pour sa mère.
Dès le début cela pose le niveau de la réalisatrice en terme d'image. La scène est filmé à contre jour de dos et on ne distingue que le corps de la mère, puis progressivement on distingue l'enfant qui s'en détache de telle manière d'ailleurs qu'on dirait qu'il sort de son ventre. Picturalement l'enchevêtrement de corps et les scintillement de l'eau, on dirait un tableau de Gustav Klimt. L'enfant se redresse progressivement et maladroitement, sans doute la présence de galets permet de masquer les symboliques pour ne pas faire trop artificiel. Il voit le chemin de lumière et s'y engage sans jamais se retourner, il prend son envol, la posture de ses bras fait penser aux ailes d'un oiseau. Et puis premier climax raccord avec la musique de Sigur Ros, il plonge dans le grand bain de la vie et disparait totalement des yeux de sa mère. Il nage, virevolte sous l'eau. Et puis l'on se rend vite compte que le milieu est hostile. Il avance et descend toujours plus profondément et une pieuvre noire l'agrippe. Là on peut y mettre ce qu'on veut. Graphiquement c'est très beau, on est dans un monde irréel imaginaire dispensant de faire du trop défini qui souvent vieilli très mal. Puis l'enfant parvient à se dégager et s'enfuit, se cache et on voit la pieuvre le chercher. L'issue sera fatale. Tout comme dans la nuit du chasseur de Laughton elle fait de magnifiques plans sur les cheveux longs semblant encore en vie et se mélangeant avec les algues, alors que le reste du corps se fige. L'homme grenouille vient se saisir de l'enfant et le remonte pour rendre le corps à sa mère. En miroir avec l'introduction c'est elle qui va se jeter à l'eau pour se confondre avec l'enfant puis son corps va faire face caméra, sans jamais que son visage n'apparaisse, à chacun d'y mettre le sien si cette poésie lui correspond.
En clip mémorable de Sigur Ros, il y avait aussi eu Glósóli, c'est un long crescendo, mais le climax final me met toujours les poils.
wow, quelle exégèse de ce clip vidéo, mais le parallèle avec la Nuit du Chasseur est ... . Mais les enthousiasmes des uns font le miel de ce forum, je t'embrasse mon cher Kishiz' et salue bien ton neveu Kishizo l'ancien
Bluesound Node / McIntosh MA 5200 / Davis Monitor 1 /Mogami 3103HP. Alternativement un intégré FDA Nubert Nuconnect Xamp "Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir" - Sviatoslav Richter.
Je me suis abstenu de donner mon avis sur le plan musical parce que c'est un style que je connais très peu, si je suis disquaire, je classe son disque avec les opéras rock de Luc Plamondon. J'arrive à situer l'univers musical, mais au delà je ne suis pas très légitime pour porter un jugement.
Sur le plan de la performance vocale, il est sans doute talentueux, mais à titre personnel cela ne m'embarque pas. Mon critère décisif n'a jamais été la virtuosité, plutôt l'incarnation et celle-ci est souvent obtenue avec le naturel. Alors lui il y a beaucoup de réflexion et de boulot, c'est fait de manière scientifique, les fragilités du chant sont étudiés pour créer l'émotion. En quelque sorte, je trouve qu'il s'écoute chanter. Mais c'est mon ressenti et je ne prétends à aucune autorité de jugement. L'avantage de ce genre de musique transversale touchant de l'opéra à des musiques arabisantes est qu'elle peut ouvrir l'appétit et donner de la curiosité, une ouverture vers des styles plus spécifiques. Un peu comme certaines Bo instrumentales peuvent conduire à se pencher sur le classique. L'essentiel de fil en aiguille est de toujours prendre plus de plaisir à écouter de la musique.
autrichon gris a écrit:wow, quelle exégèse de ce clip vidéo, mais le parallèle avec la Nuit du Chasseur est ... . Mais les enthousiasmes des uns font le miel de ce forum, je t'embrasse mon cher Kishiz' et salue bien ton neveu Kishizo l'ancien
Kishizo l'ancien ruerait dans les brancards Il aime en faire des caisses en grand fan de De Funes Je ne vais rien lui dire Autant Klimt, cela peut se discuter, mais la Nuit du Chasseur, cela mériterait des Gif-les Magnéto Serge
Ce n'est pas forcément un mal de s'enflammer pour un artiste et le rester un moment prolongé, à l'inverse je papillonne sans doute trop. Je regrette parfois le temps où je passais un mois avec deux albums, argent de poche compté et disquaire assez spécialisé éloigné. Là parfois je me dis que je passe plus de temps à rechercher qu'à écouter réellement avec ce grand satan de Youtube