Grâce à l'intégration du générateur impulsionnel du VST "EQ Curve Analyser" dans l'interface de Usine, je peux maintenant faire une analyse spectrale propre de la transformation fréquentielle qui s'opère dans chaque canal. Voici une petite illustration.
Si le BMS est sur off, et que je génère le train d'impulsions en entrée sur le canal C (voir le géné en haut à gauche), puis que je demande à "EQ Curve Analyser" d'analyser ce même canal C en sortie d'Usine, on obtient un filtre passe-tout à 0 dB avec une phase nulle de 15 Hz à 24 kHz. C'est normal, car on a C OUT = C IN. L'oscillo qui affiche la sortie opère en mode triggé pour détecter le front montant d'une impulsion et synchronise son affichage dessus. On voit donc bien l'impulsion qui ressort de Usine à cet instant.
![Image](https://zupimages.net/up/23/04/pc0s.jpg)
Maintenant, j'active le BMS avec les paramètres de filtrage qu'on voit sur le snapshot. Le canal C est traité par des filtres de type LR pour avoir 3 bandes : SUB - BOOMER - SPEAKER. Si on affiche ces bandes 2 par 2 avec EQ Curve Analyser, ça donne :
![Image](https://zupimages.net/up/23/04/6of9.jpg)
![Image](https://zupimages.net/up/23/04/xow9.jpg)
Contrairement à ce que j'avais avant avec SPAN, les courbes ne bougent plus d'un iota. Je trouve juste dommage qu'on ne puisse pas aller en deça de -60 dB pour l'échelle... Si maintenant, avec le rooting de l'analyse (cf. en bas à gauche sur le snapshoot suivant), j'additionne SUB + BOOMER + SPEAKER pour simuler la recombinaison de chaque bande qui sera émise par les HP, EQ Curve Analyser montre qu'avec cette somme on a toujours un filtre passe-tout à 0 dB mais que maintenant la phase n'est plus nulle. Cette phase non nulle se traduit alors sur l'oscilloscope dans le domaine temporel par une déformation de l'impulsion qui sera reconstruite par les HP. L'impulsion a maintenant un post-ringing :
![Image](https://zupimages.net/up/23/04/4rkp.jpg)
Est-ce que ce post-riging s'entend ? Vaste question qui a fait couler bcp d'encre ... Pour autant que je puisse en juger, au casque, en écoute comparative en downmix stéréo du flux multicanal avec ou sans BMS, c'est du domaine du très subtil
![:wink:](https://www.homecinema-fr.com/forum/images/smilies/icon_wink.gif)
La première chose à comprendre, c'est que ces 3 signaux vont ensuite transiter dans des DAC, éventuellement dans des filtres analogiques actifs pour le SPEAKER, puis dans des électroniques de puissance (amplis) puis dans des HP, puis dans une salle, puis enfin se recombiner dans le canal auditif des oreilles d'un spectateur dont l'emplacement ne sera pas forcément équidistant à chaque HP ... Chacun de ces maillons va donc ajouter une signature au signal et sur certaines bandes de fréquence, ces signatures pourront être franchement marquées ... Donc, il faut raison garder ... Si on juge que l'apport d'un HP supplémentaire sur le rendu est supérieur aux défauts induits par la détermination de la bande de fréquence qui va l'alimenter, ce sera évidemment bénéfique pour l'écoute une fois le système correctement réglé.
Plutôt que de filtrer en IIR, on aurait aussi pu mettre des filtres FIR à phase linéaire via des VST dédiés. Dans ce cas, on n'aura plus de déphasage mais on aura du pré-ringing avant l'impulsion et du post ringing après (+ une latence supplémentaire) ... Et le pré-ringing, dans certains cas, n'est pas neutre. Il n'y a pas de miracle ... On trouve sur YT des vidéos d'ingé son qui comparent les mêmes EQ FIR à phase linéaire et IIR à phase minimale et qui font écouter le résultat. Tous ces EQ ont des "défauts" qui peuvent devenir entendable sur certains types de message sonore ... L'avis qui prédomine aujourd'hui en mastering audio, c'est qu'en fonction de la nature du son qu'on veut façonner par EQ, on prendra la typologie de filtrage qui s'adapte le mieux et ça peut être autant de l'IIR que du FIR. C'est d'ailleurs pour cela que les VST pro d'EQ intègrent maintenant les deux.