Dagda a écrit:S'entendre, oui !
Hors axe c'est le "son" qui va être envoyé sur les parois. Sachant que si l'on écoute sur un canapé on se fait la composition du son que l'on reçoit est de 50% direct et 50% diffus, les accidents qui existent hors axes vont directement s'entendre au point d'écoute. Et une bosse de même 2dB dans la zone des 2 à 4k c'est pas du tout agréable à entendre !
Tout-à-fait d'accord, à deux nuances près : les larges dépressions minimes me semblent avoir un effet plus important que les pics étroits. On les remarque à peine sur les graphiques mais l'oreille les tolère difficilement. A l'inverse, des pics affreux sur le graphique ont souvent un effet audible assez faible.
Sinon, le pic de 2 dB de 2 à 4 kHz que l'on voit sur les mesures des PSI postées plus haut ne concerne que des directions bien précises de mesure dans le plan horizontal. On ignore encore la courbe la plus importante après celle dans l'axe : la courbe de sound power (qui comporte toutes les directions cumulées).
C'est celle-là qui va dominer dans une pièce à vivre, et elle ne figure pas dans le lien posté par Wakup2.
Dagda a écrit:Une correction active corrige cette problématique.
Il y a deux courbes qui comptent pour notre oreille : la courbe au point d'écoute, qu'on mesure en faisant tourner le micro autour du point d'écoute avec un bruit rose périodique. Ca c'est clair. Mais il y a aussi la courbe de réponse anéchoïque de l'enceinte dans l'axe. D'après les travaux de Floyd Toole, notre oreille l'isole du reste. Elle donne leur timbre aux attaques des notes de musique, même dans une pièce réverbérante.
Appelons la première la courbe A (courbe au point d'écoute), et la seconde la courbe B (réponse anéchoïque des enceintes dans l'axe).
La courbe A est la seule traitée par les systèmes Dirac, Audissey etc.
A l'inverse, les enceintes Genelec, Neumann, PSI, Dutch & Dutch, Kii etc misent tout sur la courbe B, qui est parfaite, et tant pis pour la courbe A.
Il est facile de corriger chez soi la courbe A, en effet, le problème, c'est que cela empire la courbe B. Or, en principe, notre oreille entend les deux.
Les conséquences sur le son d'une déformation de la courbe B pour améliorer la A sont peu étudiés.
Personnellement, j'ai essayé plusieurs fois de corriger la courbe au point d'écoute A avec les Neumann seules, qui ont une courbe B parfaite, mais une A imparfaite. Cela consiste dans mon cas à boucher deux trous de 2 dB à 2000 et à 5500 Hz. J'ai systématiquement eu un problème de courbe cible : la courbe avec une pente "standard" ne colle pas avec mon installation et je n'arrive pas à trouver exactement quelle cible conviendrait.
Remonter de +2 dB les deux trous ? Ca fait trop d'aigu. Descendre le reste de 2 dB pour tout aligner avec le fond des trous ? Ca ne fait pas assez d'aigus. Chercher un juste milieu ? Ca ne tombe jamais juste. D'ailleurs, dans ce dernier cas, à partir d'où faut-il commencer l'ajustement des fréquences voisines autour des trous ? De 500 à 2000 ? De 1000 à 2000 ? De 1500 à 2000 ? Mystère... Il est probable qu'il n'existe même pas de réponse juste à cette question.
Les spécialistes comme Floyd Toole recommandent de laisser tomber la courbe A et d'égaliser plutôt la courbe B au-dessus de la fréquence de transition de la pièce, autrement dit de laisser les moniteurs de studio neutres non corrigés dans le médium aigu. Après tout, ce serait le comportement d'un instrument de musique réel qui jouerait dans notre pièce.
Mais cela reste un débat :
La courbe A parfaite, c'est la "loge qui donne sur la salle de concert".
La courbe B parfaite, c'est les "musiciens dans notre salon".
Au cours de mes essais, le problème est toujours venu de l'incapacité à définir quelle devrait être ma courbe A idéale. Finalement le résultat a toujours été meilleur en laissant les deux trous non corrigés, et donc le son "direct" de l'enceinte Neumann hyper plat à partir de 600 Hz (courbe B OK, pièce corrigée en-dessous) et jusqu'à 5000 Hz, et légèrement descendant au-dessus de 5000.
Ce que j'aimerais bien savoir, c'est si j'avais une enceinte avec un index de directivité parfait, est-ce que mes tentatives de régler la courbe A auraient toujours les mêmes problèmes (et donc soit c'est moi qui règle mal ma transition avec la correction de la pièce, soit ma pièce est incorrigeable), ou est-ce que ça tomberait pile poil à l'oreille, mieux que ce que j'ai avec les Neumann et leur courbe B plate, et alors ce seraient les défauts de directivité des enceintes qui seraient à l'origine de l'échec de la correction de A.