oso a écrit:corintin a écrit:mais cela n'a rien à voir avec une pièce d'écoute "fermée" à la maison..
Je trouve au contraire qu'il existe énormément de points communs. La théorie demande à se pencher sur le rôle du mur situé derrière les enceintes, et c'est normal. Je ne vais pas répéter ce que j'ai écrit plus haut, mais l'expérience tend à montrer que ce n'est pas un obstacle insurmontable.
On évoque la nécessité d'un temps de réverberation comparable entre la salle d'orchestre et le salon d'écoute. Dans une loge d'orchestre, cette condition n'est jamais respectée, et pourtant l'audition d'un concert se fait dans des conditions qui peuvent être excellentes. il n'y pas de raisons pour que cela soit différent pour un salon d'écoute (ce qui ne veut pas dire que n'importe quel type d'acoustique convient).
Quant à l'ajout de réverberation artificiel, les amateurs de concerts classiques confirmeront peut-être mon sentiment: celle qui est ajoutée systématiquement dans la plupart des disques classiques défigure de façon irrémédiable les oeuvres enregistrées. Les disques qui ne font pas appel à ce subterfuge sont bien plus naturels. Il suffit de réentendre les enregistrements de Karajan avec Berlin dans les années 70: c'était considéré comme une sophistication à l'époque, et l'on donnerait cher aujourd'hui pour s'en débarrasser. Il ne faudrait pas recommencer avec des technologies moderne encore plus super... mais toujours aussi artificielles. Il faut réécouter les rééditions SACD des vieux enregistrements d'orchestre de Mercury dans les années 50-60, avec 2 micros seulement, pour se rendre contre qu'on savait déjà à l'époque faire des choses très réalistes, au souffle près.
Dans une salle de concert il y a entre autre une chose qui n’existe pas dans une salle d'écoute domestique c'est ce que F Toole appelle ""phénomène du siège plongeon "" qui entraine une baisse des basse fréquences de 10/15 db ..
je le traduit ici extrait de son livre..
4.1.2 Le phénomène du siège-plongeon
La plupart d'entre nous considèrent les spectacles en direct dans de bonnes salles de concert
comme des expériences "de référence", non seulement très agréables, mais aussi une occasion
de recalibrer nos échelles de perception.
En effet, il n'y a pas de dispositifs techniques pour s'y opposer : pas de microphones, pas
d'enregistrements, pas de haut-parleurs. Mais cela ne garantit pas une transmission du son
intacte. Il existe des phénomènes acoustiques, dont l'un est connu sous le nom d'"effet de
creux de siège", dans lequel les sons à basse fréquence passant sur un public à des angles
d'incidence faibles génèrent une baisse substantielle de la réponse en fréquence mesurée à
l'endroit de la tête.
La nature exacte de cette baisse est liée à la géométrie et au traitement acoustique de la cavité
formée par les rangées de sièges, les dossiers et le sol. Schultz et Watters (1964) et Bradley
(1991), entre autres, ont mesuré l'effet en fonction de l'élévation de la source, de
l'emplacement de la source et du siège, de l'angle horizontal, etc. ; l'effet n'est pas
négligeable, comme le montre la figure 4.6. Non seulement la chute est profonde de 10-15
dB, mais elle est large ; elle montre une atténuation significative sur plus de deux octaves à
l'angle d'incidence le plus bas.
L'effet existe principalement dans les sons directs et les sons d'arrivée précoce. Les réflexions
ultérieures qui arrivent d'autres angles semblent atténuer quelque peu l'effet, mais il reste un
effet audible dans le domaine des sons précoces dans les auditoriums typiques. Il semblerait
que la préférence pour une TR élevée dans les basses fréquences soit, au moins en partie,
destinée à compenser les pertes dues à la chute des sièges (Beranek, 1962).
Davies et ses collaborateurs (1996) ont mesuré des seuils de détection pour la chute de -3,8
dB pour une énergie précoce de 0 à 80 ms. Il ne semble pas être influencé par la
réverbération, mais il semble être moins sévère dans les salles où il y a de fortes réflexions
sur le plafond ou des sièges fortement inclinés (Bradley, 1991). Holman (2007) a constaté des
baisses prononcées dans les courbes des salles de cinéma, même avec l'angle d'incidence
élevé produitpar des sièges de stade ratissés. Dans ce cas, l'absence délibérée de réverbération
et de fortes réflexions serait un facteur aggravant.
Naturellement, en plus d'une vue panoramique, il n'y a pas d'effet d'inclinaison des sièges
dans les rangées de mezzanines et de balcons à l'avant. S'agit-il de sièges "audiophiles" ? A
peine cinq rangées plus loin, la chute est très évidente (Schultz et Watters, 1964).