Abraxare a écrit:Par contre, ce qui est vrai et peut justifier des tarifs plus élevés c'est que nous sommes je pense parmi les pays les plus réfractaires aux formats physiques "modernes". Pour avoir vu les chiffres, encore en 2016 il se vendait plus de DVD que de Blu-rays...et pas qu'un peu on parlait de 5 ou 6 fois plus !
Les chiffres sont effectivement justes pour la France, mais le constat est valable grosso modo à peu près partout dans le monde. Le DVD a été un épiphénomène de massification de la possession physique d'une copie du film chez soi, qu'on n'avait jamais vu avant et qu'on ne revoit plus depuis. C'est structurel et globalement mondial (et l'épuisement du modèle n'a pas forcément à voir avec l'arrivée de Netflix, en tout cas en France puisque les Français ont déjà commencé à quitter le navire physique dès 2012).
On peut donc d'une part questionner s'il s'agit d'être réfractaires aux formats physiques premium ou si c'est plutôt une question chronologique (les formats suivants arrivent comme des évolutions à un moment où plus grand monde ne s'y intéressent), et d'autre part le fait que ce soit spécifiquement français. Même aux USA, la PDM du BR stagne globalement entre 20 et 30%. Soit exactement la PDM du BR en France.
D'ailleurs...
Abraxare a écrit:Pour info, aux USA on est proche de 20% du marché...
C'est complètement faux. Les 20% en volume proviennent que la PDM de l'UHD est rapporté aux ventes de BRs et non tout court, sauf que 20% du marché BR, lui-même déjà à max 30%... Les chiffres de ventes UHD rapportées aux ventes DVD+BR+UHD donnent une PDM UHD autour de 4-5% en volume. Soit un ordre de grandeur similaire à celui de la France (1-2%). C'est un peu plus élevé en valeur (on est plutôt autour de 9-10%), du fait de l'échelonnement des tarifs et que les prix moyens d'achat d'un UHD reste encore élevé.
Et ça aura du mal à aller beaucoup plus haut aux USA, car les ventes de lecteurs UHD ont commencé à y décliner dès 2018.
Abraxare a écrit:Ai-je oublié de préciser que nous sommes aussi dans le top 10 mondial des pays où on pirate le plus ?
La corrélation entre le taux de pénétration des supports physiques premium et le taux de piratage n'a jamais été démontré. Par ailleurs, on voit que ça n'a pas empêché le DVD de perdurer, ni le BR d'avoir une courbe à la hausse jusqu'à son pic de ventes en 2012, tout comme on voit que les Français sont prêts à mettre du pognon dans la culture audiovisuel mais via les plateformes de SVOD (le montant total du marché étant revenu à son niveau de... 2006).
Abraxare a écrit:Alors vous me direz c'est pas en vendant aussi chers qu'on va faire progresser le marché ! Certes mais c'est le serpent qui se mord la queue, moins on achète, plus c'est chers, plus c'est chers moins on achète. Et tant que les volumes ne décolleront pas un minimum, rien ne va bouger.
Y a plus qu'à espérer que les opérations commerciales récentes du genre les UHD à 10€ chez FNAC ait eu un succès suffisamment pour donner l'envie aux studios de poursuivre dans cette direction, mais franchement j''ai des doutes.
L'élasticité des prix a toujours eu une limite. D'une part, les éditeurs comme les studios ont pu s'y confronter pendant des années via le BR et le DVD, mais en plus, les promos à répétition ont à force ancré des prix bas irréalistes chez le consommateur, dévalorisant à long terme la juste valeur d'une édition physique. Cela explique d'un côté la démultiplication des éditions limitées ou de luxe qui visent à casser cet ancrage, mais aussi le fait que les plateformes fonctionnent car les ancrages de prix y paraissent mieux respectés (15 balles par mois, 1€ le film grosso modo).
Bref, comment dévaloriser ses produits : en les bradant 80% du temps.
joned44 a écrit:C'est marrant de se dire que Warner s'occupe des films M6 et Metropolitan, j'ai regardé tous les blurays que j'ai à la maison et tous sont en DTS HD 5.1 au minimum et d'autres sont égaux à la VO; même pour des films un peu plus âgés comme Seven ou Les évadés.
Warner est simplement distributeur, il n'est pas responsable des choix éditoriaux de l'éditeur indépendant qu'il distribue. Les indés ont des droits nationaux leur permettant de se concentrer techniquement sur ce seul marché plutôt que de chercher à gérer au moins complexe X territoires, langues et sous-titres tout en ne ré-encodant pas la vidéo pour autant.
Ceci explique cela.
joned44 a écrit:Pour rebondir, je me demande pourquoi on fait pas comme à l'époque de la VHS, j''étais gamin mais je me rappelle qu'en l'espace de quelques mois il n'y avait plus aucune VHS et qu'on nous forçait un peu à passer au DVD. On pourrait faire pareil avec le bluray.
Le DVD n'est jamais passé en force. La VHS a cohabité pendant des années, presque une décennie, avec le DVD, jusqu'à ce que les consommateurs eux-mêmes, tout simplement, basculent progressivement. Alors que la VHS a été dépassée (de mémoire) en 3 ans par le DVD, elle a continué à être vendue mais avec des ventes toujours plus à la traîne, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus eu personne ou presque pour en acheter.
C'est donc totalement faux (mais alors vraiment totalement) de croire que la VHS a disparu des rayonnages en quelques mois et que le DVD est passé en force.