» 07 Déc 2020 15:55
J'ai lu le test du loup sur Total Recall et me permet quelques remarques :
- les UHDs de Studio Canal de cette vague de fin d'année 2020 n'ont pas, contrairement aux UHDs du reste de l'année (Flash Gordon, Elephant Man, Angel Heart, Bill & Ted UK et The Fifth Element UK), été encodés chez Fidelity in Motion mais chez un autre prestataire d'encodage, sans doute le même déjà coupable des UHDs foireux des 4 John Carpenter. Il est clair qu'il a un souci au niveau de l'encodage de la couche HDR10 et se contente de se reposer sur le complément apporté par le Dolby Vision encodé en FEL. Sauf que le FEL est problématique à gérer sur les films argentiques (c'est pour ça que FiM ne l'utilise pas), et que tout le monde n'est pas équipé en DV. C'est donc logique de détecter les problèmes en HDR10 mais pas/moins en simple HDR.
- Cela expliquerait aussi, potentiellement, pourquoi les disques montrent plus de problèmes sur certaines platines : probablement que la lecture de la couche DV ne se fait pas aussi bien que prévu et fait ressortir les soucis présents sur la couche HDR.
- le problème n'est pas aidé par les chutes de débit mais ce n'est sans aucun doute pas qu'une question de débit, mais aussi de réglages. On le sait maintenant, et c'est encore plus le cas en x265 (car les options sont plus nombreuses, les réglages plus précis et le moindre souci plus facilement visible) : le débit est une chose et c'est toujours plus simple en le maximisant, mais même à un débit vidéo correct, si l'encodeur est mal ajusté, des problèmes se feront visibles, que ce soit du macroblocking dans les aplats ici ou du chroma noise (comme chez Paramount, notamment).
Plus globalement, et c'est malheureusement le cas sur pas mal de Blu-rays que j'ai vu passer ces derniers mois et je commence à en avoir un peu ras-le-bol sur ce point, c'est incroyable qu'en 2020, après 14 ans de Blu-ray et bientôt 5 en UHD, les éditeurs acceptent de payer pour des résultats pareils et les prestataires d'encodage ne soient pas fichus de s'améliorer. On en est quand même parfois à un point où un calcul d'espace disque et de débit qui prend 30 sec sur la calculette Windows ne semble même pas avoir été fait. Qui sont ces gens ? Combien sont-ils payés ? Sont-ils vraiment contents de ces travaux ?
Alors certes, la compression, c'est pas sexy et en plus, ça ne fait pas vendre vu que certains sont capables de ne pas voir du macroblocking digne d'une vidéo Youtube, mais la conscience professionnelle, tant du côté des prestataires que des éditeurs, devrait quand même avoir pris le relais à un moment donné et faire se rendre compte que ça ne sert à rien de sortir de belles restaurations 4K naturelles et fines et pleines de hautes fréquences et aux densités bien stables si c'est ensuite pour balancer les hautes fréquences par la fenêtre et faire scintiller le grain argentique à cause d'un encodage dégueulasse.
Et c'est bien entendu sidérant que des quidams comme moi puisse deviser sur un bout de serviette des calculs de stratégies d'encodage plus productives que celles utilisées en pratique, que ce soit au niveau, déjà pour commencer, de l'utilisation de l'ensemble de l'espace disque disponible, mais aussi ensuite de la priorisation du film sur les bonus. Parce qu'entre les Blu-rays de films de 3h qui sont quand même utilisés qu'à 80% ou les bonus SD encodés à 25 Mbps, ça devient sérieusement lassant...