Le percheron a écrit:Bizarre, les écarts d'expérience. J'écoute mes LP depuis 40 ans, et je n'ai jamais pensé les enregistrer sur bandes ou autres. Et, franchement, pour les très vieux (certains ont 60 ans) je ne suis guère gêné par le bruit de fond (plutôt du bruit de bande que de frottement du reste) ou les quelques pops. Et en efin, meilleure est la platine, meilleure est la restitution des vieux disques...
C'était pourtant une pratique très répandue chez ceux qui avaient des chaines hifi de très haut de gamme dans les années 1960 et 1970 : les magnétophones à bandes vendus aux amateurs ne servaient pas à faire de la prise de son, mais bien à enregistrer les concerts en direct à la radio et à sauvegarder des disques auxquels ils tenaient particulièrement... Revox, Uher Royal de Luxe, Akaï, Sony, Philips, Technics, Tandberg proposaient des machines dont la qualité écrasait celle du LP et de la FM...
Peu à peu, les magnétophones à cassettes ont fait des progrès si colossaux - on partait de très bas - qu'ils ont peu à peu remplacé les magnétophones à bandes dans cet usage : le prix de la minute de cassette vierge n'ayant rien à voir avec celui de la bande magnétique BASF, Kodak, Agfa, Sony and co... alors que dans la pratique, le résultat pouvait s'en approcher grâce aux différents systèmes de réduction de bruit adoptés par les constructeurs de magnétophones et les progrès de fabrication des têtes d'enregistrement dont l'usinage de l'entrefer a progressé de façon spectaculaire... les meilleurs magnéto à cassettes de Nakamichi, Sony et Aixa, Technics, Philips, Kenwood avaient atteint des performances incroyables..
A la fin de la K7, ces machines tournant en 4,75 cm/s avaient atteint des performances de bande passante, distorsion, séparation des canaux largement supérieurs à ceux des meilleures cellules phonocaptrices...
Les mesures en témoignaient et de nombreuses démonstrations faites dans les festivals du son du monde entier par les fabricants de bandes magnétiques le démontraient sans que cela cause la moindre contestation... ils recommencèrent d'ailleurs lors de l'apparition du CD à faire ces démos au Festival du son et même BASF organisa un blind test dont les résultats furent publiés : CD versus sa copie sur mini K7 faite sur un Nakamichi Dragon...
Mais évidemment pas les K7 préenregistrées du commerce dont la duplication à grande vitesse avait pour résultat l'obtention d'un résultat médiocrissime sur tous les plans.. Cela étant, les LP pressés dans les années allant du milieu des années 1980 au milieu des années 1980 étaient devenus de plus en plus minces pour faire des économies d'échelle... Du coup, ils étaient gondolés neufs dans les pochettes pour une raison compréhensible et expliquée ainsi dans les usines de pressage : les pressages de grand luxe restaient à refroidir un certain nombre de secondes après pressage dans la presse elle-même... afin que la température du LP soit identique d"'une face à l'autre... pour faire des économies, là encore, la plupart des LP étaient sortis beaucoup trop vite de la presse pour être automatiquement mis dans leur pochette... du coup, la température de chaque face était plus basse que celle du coeur du vinyle... et donc faisait que le LP gondolait en refroidissant sans la contrainte du poids de la presse...
Alors l'acheteur était contraint parfois de laisser son LP tout neuf dans sa pochette sur une surface plane une pile de livres posés dessus pendant plusieurs jours pour éviter que la cellule ne produise des infra graves terribles en raison du gondolement du LP... Voilà pourquoi aussi certaines cellules de haut de gamme avait un petit balais devant le diamant : il était moins là pour nettoyer le LP que pour amortir les effets du voilement du CD en amortissant cette force exercée sur le stylet au bout duquel était le diamant...