gailuron a écrit:"Dématérialisation" est un abus de langage comme "amplification numérique" et bien d'autres expressions. Le streaming non plus n'est pas dématérialisé, les fichiers sont stockés sur des serveurs
. La "dématérialisation", c'est la déconnexion entre le support physique et la licence de lecture. Je suppose que par "dématérialisation", on a voulu dire "dématérialisation de la licence" puisqu'elle n'est plus attachée à aucun support physique.
Oui je comprends et on peut bien définir par convention juridique ce que l'on veut sous un vocable. N'en reste pas moins qu'en langage courant en ma place de consommateur la dématérialisation doit signifier l'absence d'obligation pour le client d'avoir à stocker des fichiers et seul le streaming le permet. Les serveurs et le stockage ne se font chez lui, il utilise juste la mémoire vive de son ordinateur, la sauvegarde n'est pas son problème. Il dispose du droit d'accéder à un immense jukebox à la seule condition de consentir un abonnement. L'aspect matériel est uniquement celui de posséder un appareil de lecture et une connexion internet. L'appareil pourrait même être loué comme pour les bouquets de télévision à péage. Télécharger des fichiers n'est formellement qu'une autre manière matérielle de stocker sa musique, cette même faculté appartient également à celui qui achète un cd s'il le souhaite.
gailuron a écrit:Même avec un CD-Audio, tu n'as qu'une licence de lecture, en aucun cas un droit de propriété, sauf sur la galette de plastique qui ne vaut rien. Tu ne peux pas faire de copie sauf pour ton usage strictement personnel, tu ne peux pas diffuser le contenu dans un lieu public sans acheter une autre licence, etc. La seule différence entre le CD-Audio et le fichier téléchargé, c'est le droit de transférer la licence à quelqu'un d'autre en lui transférant le support physique. Le régime juridique est le même pour le livre ou le vidéogramme : tu es propriétaire du contenant mais pas du contenu.
J'ai un copain bossant à la Sacem depuis de nombreuses années et je sais bien évidemment que je ne possède pas la propriété intellectuelle sur l'oeuvre mais la seule différence que tu relèves ne me semble pas à minimiser, elle est pour moi capitale : je n'achète pas quelque chose avec de telles restrictions d'usage. Je me suis raté dans l'achat d'un disque, je le revends. J'ai envie de le donner à un ami, je le lui donne.
Cette faculté est illégale avec un simple fichier possédant les désavantages de ne pas avoir été fixé sur un support dès l'origine et ne bénéficiant pas de l'avantage d'une certaine individualisation, tout en possédant les inconvénients de sa matérialisation imposée au client et ensuite son stockage. Je comprends bien que la contrefaçon de cd en grande série implique un minimum d'organisation alors qu'un fichier est reproductible par un enfant, mais le fait est là : l'achat d'un fichier n'accorde pas les mêmes droits.
Je ne suis nullement fétichiste de l'objet cd, si c'était le cas, les disques 33tr étant bien plus intéressants esthétiquement, mon choix aurait été de racheter un tourne disque. J'aime son compromis qualité du son, facilité d'usage, durée de vie et également son caractère indissociable de l'oeuvre inscrite dessus m'accordant plus de droits que pour un simple fichier. Tout en sachant que si l'envie me vient, je peux le transformer en fichier. Toute les possibilités me sont offertes.
Le téléchargement payant n'a aucun avenir, je suis bien certain que si on me montrait une étude du profil sociologique de ce genre de consommateurs, il s'agirait de personnes nées avant l'informatique heureuses de pratiquer une fonctionnalité de cet instrument nouveau. Une passerelle entre l'ancien et le nouveau monde. Les jeunes nés avec l'informatique écoutent des sites "gratuits" type youtube ou ont déjà un abonnement à des sites de streaming payé par leurs parents, Netflix pour l'image et bidule pour la musique. Si l'on parle de téléchargement, il faut l'entendre par illégal.
Les producteurs de musique savent bien qu'ils sont les dindons de la farce, des producteurs de lait, les emmerdements sans les gains. Le business est sur le nouveau matériel ou le service.
Pas folichon les courbes du téléchargement :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/42 ... re=4238635Les grandes marques hifi de masse se lancent sur le créneau de ces appareils à lien avec l'informatique, elles vendent chers des produits un peu plus axés sur la fonctionnalité musique alors que l'appareil informatique classique fait tout aussi bien. Tu rigoles des magasins hifi dans lesquels apparaissent des appareils d'un temps révolu, mais à suivre ton idée, de magasin hifi proprement dit, il n'existera plus, un magasin informatique fera parfaitement l'affaire. Je m'inquiète pour les garagistes également, eux aussi conserveront l'entretien de voitures rétro, les véhicules nouveaux nécessiteront un contrat d'entretien avec les nouvelles énergies comme pour la chaudière gaz.