haskil a écrit:
Petrucciani jouait un Bösendorfer harmonisé de façon affreusement métallique... il était enregistré de très près, au ras des cordes, selon la mauvaise habitude des producteur de jazz qui profitent du fait que ce jeu de piano ne repose en général, très souvent même, pas sur une dynamique colossale ni sur une recherche orchestrale du jeu de piano, ce qui fait que le piano jazz est souvent quasi du close up et enregistré à un niveau moyen très élevé...
Et par dessus ça, Petrucciani avait un jeu très dur fondé sur des attaques rapides et une tendance à jouer fort... sans faire d'analyse sauvage : il avait développé dans ses bras et ses mains la force qu'il n'avait pas ailleurs.
(Je l'ai écouté à 1 m du piano, debout, pendant qu'il me montrait des choses... avant qu'il ne devienne la star qu'il est devenu après la sortie du premier film sur lui...)
Voilà pourquoi les disques de petrucciani, enfin ceux, pas nombreux, que j'ai écoutés sonnent si dur, si direct...
Très intéressant, merci. On n'est d'accord que ses disques sont durs, hélas.
Conférence de presse no2 "passe" un peu mieux (quoique…), mais je ne suis pas totalement impartial sur le sujet.
Ses attaques sont très puissantes et son
obstinato parfois bienvenu (il nous "promène"), parfois
trop, surtout sur la fin… Et toujours après des impros incroyables, il revient au thème presque sans qu'on s'y attende.
Je suis ce grand artiste depuis 1981 avec le disque qui l'a fait connaitre
Hommage à Enerlram ATSENIG chez OWL. Le CD
Estate 1982 chez IRD est sans doute le plus désagréable au regard du son (le 33tr n'était pas mieux).
J'ai entendu plusieurs fois PETRUCCIANI au concert, dont une fois très près, assis par terre (pratiquement au pied de l'estrade du piano. C'était possible à cette époque) dans une salle assez petite (beaucoup n'ont pas pu rentrer, ce qui explique le manque de confort). Je crois que l'émotion du direct me faisait oublier tout le reste (son métallique).