Bigga69 a écrit:Merci pour le lien.
Je n’ai cependant pas bien saisi ce qu’etait précisément la distorsion « de croisement »: juste la distorsion entre les pics dynamiques?
Par ailleurs, ce test a apparemment comparé 2 ampli en classe AB, mais qu’en est il de cette distorsion de croisement pour les autres classes d’ampli?
La distorsion de croisement peut apparaître dans un circuit électronique dans lequel la reproduction d'un signal qui alterne entre des valeurs positives et négatives par rapport à un point d'équilibre (défini comme le 0 V) est confiée à un ou plusieurs composants actifs qui amplifient la partie positive du signal et un ou plusieurs composants qui amplifient la partie négative du signal.
Ces composants peuvent être des transistors (bipolaires ou à effet de champ [FET]) comme des tubes à vide.
Lorsque le recouvrement entre les deux composants ou groupes de composants n'est pas parfait, il apparaît une distorsion : la distorsion de croisement. On l'appelle ainsi, parce qu'elle peut apparaître là où la partie positive et la partie négative d'un signal alternatif se croisent au moment du passage à 0 V.
La distorsion de croisement n'apparaît donc pas sur la partie la plus élevés des signaux, mais au contraire sur la partie la plus faible.
Quant au rapport avec les classes d'amplification, la meilleure classification est, à mon avis, celle donnée par Douglas Self :
- classe A : un composant actif (ou un groupe de plusieurs composants actifs) conduit sur les 360° d'un signal alternatif ; par définition même, la distorsion de croisement n'existe pas ;
- classe B : 180° du signal (partie positive) est reproduite par un composant ou groupe de composants et les 180° autres degrés (la partie négative) par un autre composant ou groupe de composants ; la distorsion de croisement peut apparaître ; pour la minimiser, les composants doivent être polarisée de manière optimale ;
- classe C : moins de 180° du signal (partie positive) est reproduite par un composant ou groupes de composants et moins de 180° du signal (partie négative) est reproduite par un autre composant ou groupe de composants ; dans cette classe, le signal n'est donc jamais reproduit dans sa totalité (moins de 360° du signal sont reproduits) ; çà n'empêche qu'on peut quand même utiliser un amplificateur en classe C pour reproduire un signal alternatif complet, à condition de l'associer, en série ou en parallèle, à un autre amplificateur qui reproduira la partie manquante du signal ; lorsqu'on associe un amplificateur en classe C à un autre amplificateur qui complète le signal, on parlera plutôt de distorsion de commutation, c'est-à-dire d'une distorsion qui apparaît lorsque la partie positive ou le partie négative de l'amplificateur en classe C cesse de conduire et au contraire commence à conduire ; si l'amplificateur en classe C est associé à un amplificateur en classe B, ce dernier peut aussi être affecté par une distorsion de croisement, qui s'ajoute à la distorsion de commutation ;
classe D : ce n'est pas une classe d'amplification linéaire ; les composants actifs ne fonctionnent qu'en tout ou rien (ils passent du signal ou ils n'en passent pas) ; par définition, la distorsion de croisement n'existe par non plus, mais il y a de la distorsion de commutation, au moment ou les composants actifs commencent à conduire ou cessent de conduire.
La classe AB ne rentre pas vraiment dans cette classification. C'est plutôt une désignation qui signifie qu'un amplificateur a un fonctionnement hybride : jusqu'à une certaine tension du signal, deux composants actifs ou groupe de composants actifs fonctionnent en classe A, mais à partir d'une certaine tension atteinte par le signal reproduit, l'amplificateur se met à fonctionner en classe B. Lorsque la tension de la partie positive du signal dépasse une certaine valeur, les composants actifs de la partie négative de l'amplificateur cessent de conduire et inversement. Ce mode de fonctionnement peut paraître idéal pour éviter de faire apparaître la distorsion de croisement, mais il ne l'est pas tout à fait, car il a aussi son problème : au moment du passage du mode de fonctionnement en classe A au mode de fonctionnement en classe B, le ratio par lequel le circuit d'amplification produit du courant en fonction du signal qui le commande va brusquement changer parce qu'il y deux fois moins de composants dans l'état passant (et inversement, ce ratio change brusquement au moment du passage du mode de fonctionnement en classe B au mode de fonctionnement en classe A parce que le nombre de composants actifs dans l'état passant double). Ce phénomène produit aussi son lot de distorsion.