tenia54 a écrit:Je crois que tu projettes sur moi un comportement qui n'est aucunement le mien, et dont j'ai bien du mal à imaginer où il transparaitrait dans mes propos. Non seulement je ne vois absolument en quoi et où je me serais transformé en militant pour la liberté d'expression ou je ne sais quoi, mais je ne me suis même pas un avis isolé sur Walk Hard ni même sur Bohemian Rhapsody, alors pour la volonté de marginalité (je ne sais pas trop à quoi ça servirait mais admettons), tu repasseras.
Mais tout est parti de ta critique de Bohemian Rhapsody et des messages qui ont suivis, des objections formulées au sujet de la liberté de penser (auxquelles tu as répondu). Ce n'est donc pas simplement une "projection", ce n'est pas simplement parti de rien.
Il est évident (cette fois-ci...) que si on parle de plans différents, selon un référentiel culturel, artistique, moral ou technique différent, arguments et contre-arguments ne servent à rien puisque la communication devient alors «autistique».
Essayons de synthétiser arguments comme objections (au-delà de la simple formulation du goût, «j'ai aimé», «je n'ai pas aimé» et ses stades intermédiaires) au film «Bohemian Rhapsody» qui ont été portés sur tout biopic en général comme Ray, Walk the Line ou son «antithèse» Walk Hard. Je les verrais selon trois dimensions principales d'articulation: un axe réaliste (ou de crédibilité), un axe artistique (ou technique), enfin un axe qui n'a pas été formulé explicitement... l'axe moral.
Ainsi les principales argumentations pour ou contre le film viennent s'articuler selon ces trois plans:
a) l'axe réaliste parce qu'on peut reprocher au scénario de faire des raccourcis, omissions ou transformations d'événements ou de faits, la fidélité à la vie du personnage (en l'occurrence celle de Freddy Mercury) est remise en question, ou que l'acteur ou l'actrice ne ressemblent pas physiquement au personnage réel, etc;
b) l'axe artistique ou technique parce qu'on peut toujours dire que les moyens mis en oeuvre, la narration ou les ressorts scénaristiques ne correspondent pas vraiment à l'époque, au personnage ou aux événements, que le montage a été saboté, etc, ...
c) l'axe moral...esquissée un temps sur ce fil mais à priori pas poussé suffisamment loin: Par exemple la présentation de l'homo ou bi-sexualité du chanteur, les relations entre les membres du groupe ou la consommation de stupéfiants, etc....Cet axe pourrait presque recouper les deux premiers ou s'intercaler entre eux puisque d'un même fait objectif (ou qui se prétend l'être) il y aura une multitude de points de vues ou de perspectives.
Une remarquable illustration de cette axe moral vient justement de la fille de Johnny Cash dont l'interview au sujet du film Walk the Line a été partagé par Sledge Hammer un peu plus haut
Concernant Bohemian Rhapsody on peut trouver des interviews illustrant ce point par ses biographes officiels qui sont montés au créneau suite à la sortie du film.
Il me semble bien donc tenia54 que tes arguments et contre-arguments s'articulent autour des axes a) et b) tout comme ceux de Sledge Hammer mais qu'est laissé de côté cet axe moral. On voit bien de toute façon que ce découpage est arbitraire et que ces trois axes s'impliquent l'un dans l'autre cela dit pour revenir maintenant à Walk Hard puisque cela continue sur ce fil, on parle bien d'une comédie américaine dite «régressive» (qui ne se formule donc même pas selon ces axes arbitraires). En lisant le discours de Sledge Hammer à son propos je ne m'attendais pas à tomber sur ce genre de comédie à la mode depuis quelques années, d'où ma déception. En suivant ce découpage arbitraire en trois axes je ne vois vraiment pas en quoi Walk Hard critique intelligemment les ficelles scénaristiques de films comme Ray, Walk the Line ou plus tard Bohemian Rhapsodhy puisque Sledge Hammer l'a pris à titre illustratif....?