autrichon gris a écrit:C'est pas nouveau, Hollywood a de tout temps été maître dans l'art des fake news, si l'on pense à Rock Hudson ou Cary Grant, dont l'industrie a planqué leur homosexualité toute leur carrière, derrière de supposées liaisons ou mariages avec des femmes. Il aurait été impensable dans les années 50/60 que ces sex symbols des ménagères de - de 50 ans (et plus aussi d'ailleurs) apparaissent publiquement homosexuels.
Cary Grant n'était pas homosexuel. Il était au minimum bi. En fait, l'essentiel des rumeurs sur sa supposée homosexualité proviennent du fait qu'il avait continué longtemps, même après avoir trouvé le succès auprès du public, à habiter dans la même villa que Randolph Scott (Coups de feu dans la Sierra et plein de bons westerns de série B de Budd Boetticher). Ça aurait en fait d'autres motifs. Grant avait longtemps vécu dans la dèche, et avait traversé en particulier la Grande Dépression quand il avait migré aux USA. Il en a conservé des habitudes de forte prudence face à des investissements, mais dans son cas ça allait autrement plus loin. Son surnom auprès des domestiques, c'était "Rapiat". Il prenait un feutre pour marquer le soir le niveau de lait sur les bouteilles en verre de son frigo.
Mais Cary Grant courait beaucoup derrière les femmes, et ses différents mariages n'étaient pas de simples coups de pub.
Si tu veux des liaisons arrangées, il y a Rudolf Valentino (sa femme, Natacha Rambova, a produit de son côté une version de Salomé riche en sous-entendus lesbiens), James Dean (qui, mais c'était peut-être une provoc de sa part, s'est déclaré comme homosexuel au moment des trois jours pour échapper au service militaire, alors qu'il aurait pu se contenter de mentionner qu'il était myope comme une taupe ou que l'Église à laquelle il était affiliée était dispensée du service), Farley Granger (ce que Hitchcock a exploité sur La Corde ou L'Inconnu du Nord-Express), Tab Hunter (qui a été lancé par le même agent que Rock Hudson), Montgomery Clift (et beaucoup d'amis de Liz Taylor en général, d'ailleurs), Vincent Price, etc.
Pour Rock Hudson, tout Hollywood était au courant de sa sexualité, ce qui a fourni quelques gags pour happy few dans Un pyjama pour deux avec Doris Day. Et ça a certainement contribué à la meilleure performance de sa carrière, celle dans Seconds de John Frankenheimer, où il campe un type qui parvient à refaire sa vie, mais se retrouve prisonnier d'une illusion.
Quant au film sur Mercury, je comprends que ça plaise aux fans du groupe, moi, je ne l'ai pas vu (je ne suis pas un gros fan, et Bryan Singer me pose problème), et rien que le fait que le film ait recours à la même structure que Walk the Line (Freddie se remémore toute sa vie avant un concert crucial) me laisse à penser qu'on n'échappe pas aux clichés tournés en dérision dans Walk Hard.