syber a écrit:Ca reste auto-référent. On a beau avoir écouté ses disques des centaines de fois sur plusieurs chaines, il n'en reste pas moins que le jour où on les écoute sur une paire d'enceintes professionnelles calibrées dans un bon environnement de studio, on fait "gloups". On réalise que pendant des années on a écouté trop "sucré" ou trop "salé" et que l'on s'est construit un référentiel erroné.
Dans cet exemple, en entrant dans le studio, on est seulement passé d'une auto-référence à une autre auto-référence : passé d'une auto-suggestion "domestique" pourrait-on dire à une auto-suggestion labellisée monde-pro, éléments de langage de la
magie gratifiante que génère spontanément chez certains esprits une « écoute sur une paire d'enceintes professionnelles calibrées dans un bon environnement de studio » ("gloups" !), alors qu'on est toujours banalement dans l'écoute d'un enregistrement, et non pas au concert p.ex.
Et donc dans cet exemple, on est resté à soi-même son propre référent.
Il existe bien un référent au plus près de la réalité extérieure ("objective"), mais il est fonction de chaque individu, de sa culture sonore, de sa culture musicale et du talent qu'il met lui-même à être touché par la musique.
Entre deux enceintes, appareils ou systèmes le plus près de la
haute-fidélité sera celui à l'écoute duquel le (ou les) musicien donnera l'impression de mieux jouer — de mieux...
musiquer.
Et comme par hasard on s'apercevra très vite à l'écoute de celui-ci que les timbres sont plus beaux, la précision et le détourage mieux respectés, la dynamique plus vive et aérienne, et même peut-être un médium plus... fruité. ("re-gloups" !)...
C'est l'émotion que l'on éprouve qui induit le jugement "technique" juste. Et non pas l'inverse...