Je suis allé à la FNAC il y a une semaine.
J'y vais généralement pour acheter 5 films en DVD pour 30 balles, souvent ceux que j'ai ratés l'année d'avant.
Cela me permet de voir les films qui ne m'ont pas assez motivé pour aller les voir en salle et espérer un miracle
Je me suis arretté devant :
-Dunkerque de Nolan
-Blade Runner de Villeneuve
-Ghost in the Shell de jenesaispasqui
-La planète des singes suprémacie
-Alien Covenant de Ridley Scott
Pour la première fois, j'ai vraiment hésité non pas à mettre 30 balles dans 5 films mais à me demander si j'avais vraiment 5X2= 10 heures pour donner une chance à ces trucs.
Ce n'est pas forcément qu'à mes yeux le cinéma soit devenu nul mais je vieillis et voir des films ressemble souvent à revoir sans cesse plus ou moins les mêmes choses.
Néanmoins, j'ai fini par les acheter et les visionner.
Je commence par celui qui est à mon avis le pire pour finir avec le moins mauvais...
1-La planète des singes suprémacie : terrible déception, incommensurable ennui, ratage incompréhensible...les mots me manquent.
Le premier épisode de ce reboot était à mon sens très très réussi.
Le deuxième épisode, on pouvait légitimement se demander comment on pourrait faire pire et le troisième nous apporte la réponse : "comme ça" !
C'est un film avec du rien.
Genre on a peur de devoir encore s'attendre à une histoire à la con où un grand méchant humain va buter femme et enfant pour pousser le gentil stratège singe à une vengeance et paf c'est ce que l'on trouve.
On se dit que l'on aura une bataille avec César comme stratège...ça c'est le minimum auquel on puisse s'attendre...ben non même pas.
Tout se finit avec une bataille de merde humains VS humains avec tout plein de missiles et d'hélico à la con et une avalanche qui va enterrer le vainqueur.
Je ne sais pas trop quelle idée a voulu faire passer le real mais perso je suis passé à coté.
-Alien Covenant de Ridley Scott : alors là j'ai été surpris...je pensais que ce film allait être le moins aimé de la bande mais ça n'a pas été le cas.
Déjà Ridley commence à nous faire un bref mais excellent résumé de Prométheus. Il nous rappelle le peu qu'il y a à y comprendre genre "ouais en tant que real j'ai merdé, de toute évidence personne n'a compris alors je vous l'explique plus clairement"
La suite est un peu moins idiote que Prometheus dans le sens où on a moins envie de baffer les protagonistes, lesquels ne se comportent pas
totalement comme des malades mentaux instables.
Mais dans l'ensemble, même punition que Prometheus : on arrive à comprendre ce que Ridley a voulu faire et montrer, l'ennui étant qu'à mes yeux, à mon sens, il l'a mal montré, mal monté, mal expliqué...
On ne peut que difficilement essayer de montrer le tragique identitaire d'êtres à la recherche de leurs origines et de leur filiation lorsqu'ils sont encombrés de débiles. C'est essayer de méler Hamlet avec la bande de gamines débiles de vendredi 13 ou autres Slasher movie.
De Prometheus, on garde tant d'images débiles de simples bons gros cons à l'esprit que l'on en oublie effectivement l'essentiel, à savoir "tout est perdu, il n'y a rien -je sais"
Covenant a moins de perso débiles mais c'est la quête de David qui pêche un tantinet.
Son créateur le déçoit, le traite comme un larbin, alors monsieur veut faire le créatif et choisit de s'émanciper en pratiquant la sculpture sur viande...le plan étant de devenir le Michelangelo de l'ADN.
Sérieux c'est le scénar...que l'ami sledge hammer ne risquait pas d'inventer en dépit de ses honorables efforts tellement c'est trop gros et trop con pour lui.-Dunkerque de Nolan : il est pas mal ce film...il est lancinant, de par sa musique, l'intelligence de la mise en scène, offrant des mêmes passages décousus dans le temps vécus par les différents protagonistes avec leurs points de vue à eux...c'est pas mal...visuellement vraiment bien...
Mais ça m'a saoulé...ennuyé...faut vraiment que j'arrette les films de guerre...définitivement, la guerre, ce n'est pas ce que les humains ont fait de plus interressant
-Ghost in the Shell de jenesaispasqui : Une heureuse surprise. Je n'ai rien vu ou lu concernant les versions antérieures de cette histoire. En l'état, le film m'a rappellé des parties de jeux de rôle de shadowrun ou cyberpunk.
Avec un scénar simplifié ultrarchiconvenu pour le grand public mais la madeleine de proust a fonctionné.
-Blade Runner de Villeneuve
Sérieusement, je m'attendais à une catastrophe, à une insulte adressée à la mémoire de K.Dick, une trahison absolue du blade runner de Ridley et à une infame merde...
Alors que ce film est en réalité une insulte adressée à la mémoire de K.Dick, une trahison absolue du blade runner de Ridley, mais pas là où je m'y attendais. Et au final c'est loin d'être une merde infame.
Il faut le dire comme c'est : le premier Blade Runner questionnait notre humanité, sa nature, ce qui la différencie ou non d'une machine émulant nos souvenirs, nos émotions...
Là le propos n'a aucun rapport avec tout ceci.
On est dans un film religieux.
Carrément, complètement, totalement, avec du bon gros chrétien dedans.
Tout commence par un miracle.
Tout le monde insiste vachement sur ce terme pour que l'on comprenne bien dans quel film on se trouve.
Pas de la SF, pas de la science, pas du rationnel : du religieux.
Et pas n'importe quel miracle : une naissance miraculeuse, l'enfant de l'Amour avec un grand A comme "Aïe ça n'a plus aucun rapport avec un blade runner".
Là d'emblée on s'en cogne de savoir si Deckard est un repliquant ou un humain : on est partis dans un grandiose qui transcende de loin nos petits questionenements individuels et mesquins.
Donc un miracle.
Dieu qui intervient directement directement dans les affaires humaines.
Raison ?
Le diable s'est pointé aussi.
La scène où le moustachu à barbiche aveugle parle de ses plans de domination de l'univers par ses créatures, malheureusement ralenti par la cadence insuffisante de production de sa viande de synthèse...avant de paradoxalement en buter une ça ressemble à quoi ?
Certes je veux le pouvoir absolu...mais pas au prix d'être l'esclave de mes plans. La raison, la rentabilité, l'utilitaire, ce sont les arguments que j'avance pour convaincre mais je suis le seul être libre de mes plaisirs et je souhaite être le seul être libre de les imposer à d'autres qui en feront les frais. Car mon plaisir est de tout prendre aux autres, y compris leur vieLe diable...c'est juste le diable
Nécessitant l'intervention/l'incarnation d'un miracle.
Elle aurait pu être un poil plus touchante cet ange ou ce Dieu incarné, son rêve d'anniversaire traficoté un poil moins tarte, flippant et crétin, mais on sent quand-même qu'en ayant la liberté de gaver les réplicants de souvenirs et de rêves plus humains que ceux des humains, les plans du diable vont un tantinet chier dans la colle.
L'est déjà aveugle au réel alors aller faire un tour dans les souvenirs de ses marionnettes, le temps qu'il s'y interresse il sera trop tard.
Donc j'ai l'air ironique mais en fait pas du tout...Blade runner a viré fable philosophique chrétienne...il y a mieux mais aussi franchement pire...ça a au moins le mérite d'être quelque chose, ça m'a surpris et ça me va...
Le perso principal est digne d'un paladin ou d'un chevalier arthurien qui a vu la lumière, on vit le changement du type qui d'abord obéit aux ordres, se croit ensuite le centre du monde et enfin sert le bien et la justice jusqu'à la mort après avoir entendu la "bonne nouvelle" du miracle.