Jean-Pierre Lafont a écrit:Parce que la réponse acoustique de la pièce, qui représente 80% du son perçu, n'intéresse personne.
kazuya a écrit:Vous exagérez, j'ai de plus en plus de demandes concernant l'amélioration acoustique des salles
Je faisais juste un rapprochement entre le nombre d'enceintes et le nombre de traitements acoustiques vendus.
SYLEX a écrit:Le prix n'est certainement pas le point le plus bloquant. Il faut effectivement que le client ait conscience de l'importance de la pièce dans le rendu final. Il faut ensuite qu'il souhaite une pièce dédiée à sa passion et pas un salon ou une pièce multi usages. Il faut enfin qu'il fasse passer l'esthétique en second plan.
Plutôt que d'appeler home cinéma n'importe quel système diffusant du son et des images, le désir du client serait mieux compris (et lui-même comprendrait mieux) si on distinguait:
- un media pack (TV, jeux vidéo, films, musique en multicanal autour d'un téléviseur) sans correction acoustique ni pièce dédiée.
- un cinéma de salon (projection sur écran déroulant ou grand téléviseur) avec une correction légère non spécifique noyée dans le mobilier.
- un cinéma chez soi (projection multimédia sur écran fixe) avec correction acoustique dans une pièce dédiée
- une salle de cinéma privée (projection de films sur écran fixe) avec isolation et traitement acoustique certifié dans une pièce dédiée.
Je suis certain que JPL a beaucoup plus de demandes qu'il ne peut en traiter.
Je suis très sollicité c'est vrai, mais je refuse de faire n'importe quoi. Donc, ça élimine beaucoup. La plupart du temps, on me demande de réaliser une salle performance dans une pièce qui ne le permet pas (quoi qu'on fasse), souvent avec un équipement inadapté et une décoration incompatible.
Je citerai, entre mille autres exemples: une pièce longue et basse de plafond ou un grenier entre rampants avec un plancher qui résonne, un escalier qui débouche dans la pièce, des fauteuils chaise-longue en cuir blanc avec des appuie-tête géants, des enceintes inutilement chères et inexploitables car trop hifi, des murs clairs, des fenêtres partout, des gaines de clim riquiqui bruyantes, un refus d'isoler malgré le bruit de la machine à laver d'un coté, la chasse d'eau de l'autre, la chaufferie dessous, etc, etc, etc...
On ne peut pas reconstruire sa maison et il faut bien faire avec ce qu'on a. Je comprends et respecte cela bien sûr, mais je joue aussi la carte de l'honnêteté en expliquant au client qu'il gagnera à choisir un équipement adapté (souvent moins cher), une déco plus sobre, peut être réduire une dimension pour gagner en qualité et ne pas espérer le top du top dans l'environnement dont il dispose. Généralement le client est contrarié et ne donne pas suite. Alors évidemment, ça limite le marché.
Faut-il mentir et promettre l'intenable ?
Sans discrimination de ma part, la plupart des home-cinéphiles est incapable de reconnaître la médiocrité d'un son parce qu'il n'en n'a jamais entendu de bon; (question d'expérience) et beaucoup d'intégrateurs ne se rendent pas compte de leurs erreurs par simple méconnaissance d'un sujet très complexe. Mais je dois aussi comprendre que le client ne veux pas nécessairement un son de qualité mais plutôt le son qu'il aime (c'est très différent). Dans ce cas, il faut accepter ses désirs, travailler en pensant plus à l'argent qu'au désir de bien faire. J'avoue avoir beaucoup de mal à signer une salle dans ces conditions.