» 29 Aoû 2017 13:29
Bon pour revenir sur le sujet de la filière et plus particulièrement sur celui des enceintes, il fallait bien qu'un jour je me résolve à faire état de mon acquisition des Studio 17 en lieu et place des D56.
Pourquoi le terme se résoudre ? Et bien parce que la nature de nos passions et le coût qu'entraînent celles-ci me mettent parfois un peu mal à l'aise quant à en discuter publiquement au regard d'autres considérations plus essentielles.
Ces quelques lignes sont tout sauf l'expression d'autosatisfaction. Mais je me sens en quelque sorte redevable de témoigner du formidable travail de Klinger Favre.
Tout d'abord, quelles ont été les raisons de ce changement ?
Le souhait d'approcher des enceintes dont l'esthétique sonore reste celle des D56 mais en doublant la surface émissive dans le grave pour une plus grande marge d'utilisation notamment en terme de niveau d'écoute.
La décision a été longue et difficile à prendre tant j'apprécie les D56 et tant la crainte de perdre la magie des D56 me faisait douter (et le prix). Le mieux est bien souvent l'ennemi du bien et il m'importait de ne pas revivre cela.
La superficie de ma pièce et la variété des styles musicaux que j'écoute m'ont incité à reconsidérer mon choix.
Cette interrogation quant à l'adéquation des D56 avec ma pièce avait été un sujet que nous avions évoqué lors de ma première visite à Saint-Dié. Jean-Jacques Bacquet avait su me rassurer à ce sujet...
Les Studio 17 utilisent les mêmes membranes (carbone) et le même tweeter que les D56 mais selon un arrangement boomer/tweeter/boomer (BTB) sur le baffle de l'enceinte. Bien évidemment le volume de charge est plus important et l'enceinte dispose de deux évents disposés peu ou prou en regard des boomers pour une fréquence d'accord probablement plus basse que la D56.
Deux évents plutôt qu'un est un choix voulu par Jean-Jacques Bacquet pour obtenir une vitesse acoustique plus réduite des deux masses d'air et donc limiter les bruits parasites et d'écoulement produits par les évents.
Le coffret est réalisé en finition hêtre lamellé-collé de 30 mm d'épaisseur. Il faut noter que la façade avant des enceintes est une façade de finition aimanté sur le baffle sur lequel les haut-parleurs sont fixés.
Lors de mon second déplacement à Saint-Dié, nous avons comparé les possibilités de montage Studio 17 / Studio 17 avec un ultra tweeter / Studio 17 avec deux ultra tweeters et Studio 17 avec deux Ultra Tweeter en configuration coaxiale (intégrées au boomers).
Mon choix s'est porté sur la dernière configuration choix qui fut validé par des écoutes comparatives Studio 17 et Studio 17 UT (Ultra Tweeter). Je reviendrai par la suite sur les raisons d'un tel choix.
Les pieds de 75 cm incorporent le floating board réalisé en médium de 60 mm d'épaisseur qui incorpore les coupelles réceptrices. Avec une telle hauteur de pied l'axe du tweeter est idéalement placé à hauteur d'oreille. Le pied possède un cavité autorisant le sablage du pied.
Evidemment, le soucis de ne pas tout dévoiler des "secrets de fabrication" m'oblige à un relatif droit de réserve. Néanmoins, la recherche et le soin apportés en particulier aux circuits magnétiques (travail des pièces polaires, aimants, disposition), aux haut-parleurs (choix des membranes, saladiers, support de bobine), à la quête du Bl et de l'optimisation de la densité de flux magnétique (B) sur la plage d'élongation de la bobine, à la volonté de lutter contre toutes les compliances parasites et de minimiser les impédances de rayonnement des haut-parleurs représentent une exigence quasi obsessionnelle chez Klinger Favre.
Et à l'écoute ?
Tout d'abord, les Studio 17 possèdent une esthétique sonore dans la lignée des D56 à mi chemin entre les Studio 20 et les D56.
D'un point de vue général, les Studio 17 ne sont pas plus exigeantes à placer que les D56 du fait d'évents moins sollicités dans le grave (l'accord est plus bas, la vitesse acoustique est plus faible). Cependant, elles gagnent un tiers d'octave dans l'infra-grave. Donc sur un morceau qui ne sonde pas l'infra-grave, le grave gagne en tenue et en facilité d'intégration à l'acoustique du lieu. Bref, on gagne en slam, en rapidité, en tenue et en niveau.
Ce sous-bassement notamment pour les pianos, basses, contrebasses et percussions contribue à asseoir naturellement l'écoute et à agrandir l'échelle d'écoute. On retrouve cette capacité à rendre compte de la "temporalité" (impact et attaque, résonance et extinction) notamment sur les percussions. Mais il est évident que les Studio 17 accroissent encore cette capacité.
Dans le médium, je suis surpris par la capacité des Studio à résoudre le bas-médium, ce bas-médium qui est tantôt renforcé par les conditions de prise (effet proximité et linéarité des microphones) ou par le mixage (égalisation), tantôt renforcé par les conditions d'écoute ou par les caractéristiques inhérentes aux enceintes. Avec les Studio 17, nulle opacité ou sonorité inhérente à l'enceinte est produite et il me semble plus facile de caractériser ce registre.
Les voix sont transcrites avec une grande véracité et ne sont pas, comme l'avait mentionné Steph88, sujettes à un effet de grossissement lié à l'augmentation du niveau d'écoute.
Et l'aigu ?
Je sais pour avoir lu ou entendu différents témoignages au sujet notamment des ultra tweeters que le sujet est sensible. La réponse à cela est on ne peut plus simple. Il suffit de faire les comparaisons et de décider selon son appréciation de l'intégration ou pas de tels tweeters.
En ce qui me concerne, les nombreuses écoutes comparatives et une appréciation sur le long terme m'ont fait adopter leur utilisation.
Il est à noter que depuis ma première écoute des ultra tweeters, Jean-Jacques Bacquet a encore progressé sur le filtrage des Ultra Tweeter (passe-haut à 24 dB/octave vers 16 kHz).
Qu'apportent-ils ?
Sur des enregistrements 16/44 dont les filtres d'anti-repliement filtrent les fréquences au delà de 20 kHz et dont on peut douter légitimement de l'apport, ils apportent selon mon point de vue une douceur accrue, une "liquidité" et une fluidité du son. En outre, il apporte une meilleure caractérisation de l'acoustique du lieu d'enregistrement et une plus grande aptitude à caractériser les réverbérations naturelles ou ajoutés (et les défauts ou qualités du mixage ou du mastering). On gagne alors significativement en profondeur, en espace et en séparation instrumentale. Bien évidemment, cette caractéristique n'est pas systématique et certains enregistrements sont plus aptes à révéler ce supplément de résolution. Les ultra tweeters, c'est une caractéristique de l'enceinte que l'on oublie très rapidement sauf à percevoir cette résolution générale de l'enceinte et cette capacité de l'enceinte à rendre la complexité fréquentielle (harmoniques, partiels) des sons complexes ou impulsionnels. J'ajoute que d'une façon générale, les plosives, les chuintantes ou sifflantes sont d'autant mieux intégrées que le système possède une grande extension dans les hautes fréquences. Les studio 17 n'échappent pas à la règle.
Sur des enregistrements HD à fréquence d'échantillonnage plus élevées (88,2, 96 kHz...) et pour des enregistrements ou des remasterings qui ne sont pas des fakes, les ultra tweeters prolongent la restitution aux fréquences ultra sonores (qui existent bel et bien et sont pertinentes). Sauf à débattre de l'aptitude que nous avons à entendre ou percevoir de telles fréquences, cette prolongation m'apparaît souhaitable même s'il est hasardeux d'affirmer quantitativement le registre de fréquences précises qui jouent dans la restitution. En tout les cas un monitoring numérique du flux audio montre clairement que ce registre est utilisé sur les vrais prises HD (au delà de 20 kHz et jusqu'à 30-40 kHz).
Pour conclure et plus globalement, les Studio 17 sont capables d'un niveau sonore élevé voir déraisonnable en donnant l'impression de facilité et de maîtrise de la restitution. Si on veut atteindre des niveaux encore plus élevé avec un supplément de confort auditif, la gamme Studio à pavillon prend le relais.
Le travail notamment sur les haut-parleur rend l'enceinte extrêmement réactive avec un gain net sur le rendu de la dynamique et une plus grande sensibilité (proche de 92 dB). C'est une enceinte qui montre un caractère moniteur (révéler les qualités et les défauts d'un enregistrement) accru par rapport aux D56. Mais on ne subit pas les insuffisances d'un enregistrement du fait de l'équilibre de l'enceinte qu'elle hérite de la D56.
La fusion des registres à la fréquence de croisement tweeter/boomer ne s'entend pas et je pense caractériser un supplément de résolution dans le haut-médium.
Les Studio 17 ne tendent pas à grossir l'image ou à produire un effet loupe à fort niveau.
Elles sont capables d'avant plans, d'arrière plans, de latéralisations très poussés. La scène sonore est excellemment reconstituée. Les studio 17 sont extraordinaires dès lors qu'il s'agit de reproduire les acoustiques (chœurs, orchestres) des enregistrements, les attaques, les extinctions de notes, les informations tenues, la nuance du jeu. Elles sont très informatives sur la phase audio (indice de corrélation) et mettent en évidence les hors-phases de manière immédiate.
Elles retranscrivent avec une aisance et un grand naturel, le jeu, les timbres, l'espace pour des écoutes qui atteignent un réalisme troublant sur certains enregistrements.
Dernière édition par
TuanJ13 le 30 Aoû 2017 20:31, édité 2 fois.