Le film :Mi figue - mi raisin...
L'appréciation que je porte au film est à l'image de cette incroyable séquence d'introduction et de la longue descente vers l'ennui qui le poursuit...
Depuis son générique d'une poésie étonnante, qui suit la création de l'être cybernétique. Un modèle de démonstration, une partition justement posée qui utilise le multicanal à bon escient, des décharges d'infra qui remuent le caisson, des images troublantes.
Et puis le reste du film est assez mou à l'image de ses comédiens qui ne semblent pas être immergés dans leur personnage (même quand Takeshi Kitano s'énerve avec son Smith & Wesson 44 Magnum en main), un film qui vulgarise judicieusement le manga très complexe que je possède en DVD et qui m'avait paru moins accessible que ce film qui explique d'avantage les choses (peut être trop pour les fans des mangas qui cultivent l'art de l'évasif et du suggéré...).
En fait entre la ressemblance avec Lucy un poil dérangeante (même actrice, même illustration) et le manque d'incarnation des comédiens pour leur personnage, il manque un truc pour transformer l'essai du générique.
C'est un peu le risque de débuter un film sur un tel morceau de bravoure car tout le reste parait un peu fade.
Une réflexion intéressante sur le nouvel eugénisme technologique induit par les progrès de la robotique ceci dit (j'aime beaucoup la séquence dans le restaurant : ça c'est ma fille qui a appris le français en 30mn...)...
Une belle image, un beau son, un beau produit. Manque ce petit supplément d'âme, ce fantôme dans le coquillage qu'on aurait bien aimé surprendre à l'intérieur du film.
Image :La fulgurance du support Bluray qui saute à la figure. Comme quoi on se demande toujours à quoi il sert de pousser le support 4k sur des téléviseurs petits formats sinon pour relancer la machine à consommer. Les détails du corps sculptural de Scarlett Johanson sautent aux yeux, l'architecture électro- lumineuse de la ville qui ne dort jamais sont un régal de luminosité. Une photographie très douce comme si le film avait été passé au pinceau pour rendre les images moins dures, moins froides, moins électroniques, un rendu très cinéma qui est le bienvenu a fortiori sur un thème où ça aurait pu être le gros barnum des pixels ultra définis.
Son :Aucune fosse note. Le caisson a cependant du être maitrisé par le Antimode car après une première vision sans le boitier magique plusieurs séquences ont failli créer des fissures dans mon placo-plâtre.
La tristement inévitable séquence tarte à la crème avec des flingues qui crépitent dans tous les sens en tout début de film ne saurait résumer la qualité de la bande-son qui s'illustre à de nombreux autres reprises autrement plus probantes (le générique !! Le générique !!!
).
Top Démo :L'image fugace qui suit une Geisha électronique dans un couloir, gros plan sur un visage en céramique étonnant de réalisme à l'écran. Le bluray en met plein la tronche.
Matériel de visionnage : Téléviseur 70" Sharp Quattron. Système sonore 5.1 JmLab Electra. Salon télé dédié en sous-sol.