cleriensis a écrit:Discussion o combien intéressante pour un preneur de son que je considère comme l'un des plus grands. Mais je regrette un point de vue trop étroit. Nous pratiquons dans notre label la prise de son stereophonique. Je suis un grand fan de la prise AB quoique dans ma pratique une trop grande distance entre les micros donne une précision hasardeuse des sources en gros l'écartement dépendra de la situation de la largeur de la scène sonore de la quantité de reverb etc etc.. on obtuent de très bons résultats avec un petit AB à 60 cm selon les cas.. en fait on doit garder au maximum la philosophie d'un nombre minimal de micros... et deux c'est largement suffisant pour 95% des cas. J'aime aussi beaucoup la technique de phase et d'intensité et je regrette qu'elle soit balayée d'un revers... peut-être que même B. Neveu ne la maitrise pas ? Dans un acoustique très reverberante avec un petit ensemble des micros sur mesure ayant une linéarité proche voire similaire aux omnis (excepté dans le grave) je demande à entendre plus approprié... que dire également de la prise decca tree qui a aussi fait ses preuves et bon nombres de prises multimicros qui sont fort bien réalisées. Au sujet de P.Muller je n'adhère pas à toutes ses productions qui sont souvent remarquables d'un point de vue timbral mais incohérente d'un point de vue image.. surtout au casque. Une bonne prise doit être crédible aussi bien au casque qu'aux enceintes.
Soyons ouverts et écoutons le résultat. Ils y a des grands dans toutes les techniques.
Je me réjouis de l'occasion qui m'est donnée de pouvoir donner mon avis de mélomane qui achète des disques, à des preneurs de son
Je suis amateur de concerts classiques, et je passe beaucoup de temps au conservatoire près de chez moi; des musiciens jouent régulièrement chez moi. Je me suis payé le luxe d'une comparaison violoniste/enceinte sur une sonate de Prokoviev (très peu rigoureuse, c'est vrai) pour savoir quelle enceinte reproduisait l'instrument de la façon la plus crédible (raison pour laquelle je suis équipé d'enceintes Cabasse aujourd'hui). Je m'amuse à relever les niveaux avec un sonomètre pendant les concerts, à différents endroits, pour apprendre à régler le volume chez moi (c'est très riche d'enseignements, soit dit en passant): chacun ses vices
Comme beaucoup de mes congénères, j'ai des centaines d'enregistrements qui couvrent toutes les techniques. Il y a des réussites plus ou moins marquées, mais force est de constater que les enregistrements de Philippe Muller, Bernard Neveu, d'anciens Decca (avant l'arbre!), Mercury,.. écrasent tout le reste en terme de réalisme de la scène sonore. Je ne connais rien de plus plausible en terme d'image et d'impression de direct. Bien sur, il y a des réussites ailleurs, mais il manque toujours quelque chose: étroitesse de l'image "ramassée" entre les enceintes, médium souligné, image très fouillée mais artificielle,
réverbération surnaturelle, etc...
Lorsque des amis écoutent de la musique chez moi et qu'un enregistrement PM ou BN est joué, l'effet est absolument garanti. Il n'y a qu'à retrouver sur ce forum les commentaires au sujets des enregistrements que PM avait réalisés pour la revue PAV en tant que disques test (une série de 5 CD).
On peut en rechercher les raisons :
1) La physique d'abord: la captation et la restitution du front d'onde correspond à une conception très solide du point de vue théorique (Huygens)
2) L'utilisation de micros de mesure omni et hyper droits va dans le sens d'une neutralité poussée que les enceintes bien nées apprécient forcement
3) pour PM et BN, la possibilité de comparer
le résultat au direct dans les meilleures conditions: PM enregistre dans son studio, avec la régie adjacente: ça permet de contrôler dans un temps très court
que la restitution sur enceintes est dans les clous par rapport au direct; BN trimbale quant à lui pour chaque séance, partout en Europe, 6 enceintes. Le casque n'a le droit de citer ni chez l'un, ni chez l'autre bien sûr. C'est un choix élitiste, j'en conviens, mais la musique le vaut bien.
Avec une telle attention apportée à la crédibilité de la restitution de la géométrie de la scène sonore, comment voulez vous que ce type d'enregistrement soit compatible avec le casque?
La physique s'y oppose tout simplement. De même, comment voulez vous qu'un enregistrement qui passe à la fois "bien" sur casque et sur enceintes soit autre chose qu'un compromis sur le plan géométrique? Je pratique également beaucoup l'écoute au casque (le soir), et c'est dans ces conditions que les enregistrement avec un couple rapproché passe le mieux en terme d'ampleur de scène sonore. Ces mêmes enregistrements sont très étriqués sur des enceintes à moins de rapprocher les enceintes pour en faire un "super casque".
On peut noircir des pages, mais je propose aux amateurs de musique classique qui nous lisent de comparer, dans un même répertoire, et à niveau réaliste, des enregistrements BN ou PM en comparaison avec d'autres labels (sur des chaines équilibrées et bien installées, of course) pour se faire une opinion là-dessus.
N'hésitez pas à me donner la référence de vos meilleurs enregistrements pour que je puisse me faire une idée.