Bonsoir,
ESSAI 3.
Bien que très occupé depuis quelques jours, j'ai cependant poursuivi le rodage du Kinden B8 et bien m'en a pris. Parce que l'écoute que je viens de faire vient de démontrer que ce que je pressentais est encore pire que ce que je pensais puisque je ne l'avais jamais constaté à ce point sur un casque ou même des enceintes.
Puisque je peux désormais affirmer qu'il est inutile et imprudent d'évaluer ce casque tant qu'il n'aura pas un minimum de soixante-douze heures dans les membranes.
Car, si l'évolution que j'avais entendue entre le premier essai et le second avait provoqué de très intéressantes évolutions. Celle que je viens de constater entre le deuxième essai et le troisième est bien plus belle encore.
Equilibre général en net progrès. Aigu parfois toujours trop brillant mais désormais beaucoup moins fatigant et artificiel. J'ai même pu écouter le violon de Stéphane Grappelli avec beaucoup de plaisir dans - Flamingo -. Ainsi d'ailleurs, que le début du Stabat Mater de Steffani sans aucun déplaisir.
Tous les morceaux qui comportaient du piano ont montré que celui-ci a perdu sa sécheresse initiale, qu'il est enfin équilibré et qu'on a désormais accès à la note fondamentale et à ses harmoniques. Qu'on a enfin retrouvé complétement un piano dont on n'entendais jusqu'alors généralement que le clavier.
Pareil pour la voix de Régine Crespin dans ses légendaires nuits d'été de Berlioz et plus particulièrement - La villanelle -. Elle enfin souple, riche et ne provient plus seulement que de sa bouche.
Que ce soit en compagnie de Vincent Lagrost (bien que sa flûte chante un peu trop haut) ou de Voce Ventu, j'ai enfin retrouvé le vrai Koto de Mieko Miyazaki. J'ai même pu écouter le violon de Carmignola du CD Concerto Veniziano.
Real Hero de la BOF Drive passe comme une formalité en montrant impact, précision et texture.
La voix de Jacques Brel dans - Jojo - des Marquises est plus juste et mieux dimensionnée.
Fly away de Corrinne May retrouve tout son charme et sa séduction. La clarinette de Maxim Saury (Passavant) et le Steinway qui l'accompagnent sont comparables à celui des bons casques. Malgré quelques sifflantes de-ci-de-là devenues beaucoup moins gênantes, on retrouve Patricia Barber devant un - Cafe blue - (blue mountain from Jamaïca ?) qui a retrouvé son parfum.
Même
Igor Kirkwood qui a officié à l'enregistrement du CD d'Arvo Pärt - The Deer's cry - (Diapason d'or et enregistrement de référence) ne devrait pas être déçu du résultat.
Rokia Traoré (Déli), Canteloube (La délaissado), Sara K, Ballaké Sissoko et Vincent Segal également retrouvés. Tout comme la voix du présentateur qui annonce le nom des musiciens qui vont accompagner le pianiste Bill Evans lors d'un Festival de jazz de Montreux.
Ayant réécouté le premier mouvement du 12e quatuor à cordes de Beethoven par les Alban Berg, je suis en mesure d'inviter Nono à tenter du violon et des instruments à cordes.
En deux mots comme en mille, le B8 a pris beaucoup de temps pour révéler ce dont il est capable. Une fois bien rodé, son excellent RQP et ses performances confortent sa place dans cette rubrique, puisque c'est véritablement un casque qui vaut bien plus que ce qu'il coûte.
Mais, que j'ai eu peur de m'être trompé !
Bonne soirée.