Hugo S a écrit:Et pour tous ceux intéressés par la calibration automatique du type Audyssey, cette toute dernière video (en Anglais) "HT Geeks de Scott Wilkinson" est des plus intéressante à regarder
https://www.youtube.com/watch?v=Pl4ZUiO3ByM
Très intéressant, merci pour le lien.
En résumé, ce que dit Paul Hales est que l'on ne corrige pas une pièce : on compense certaines choses. Les effets de la pièce sont nécessaires : écouter en chambre sourde est particulièrement désagréable.
L'égalisation ne compense qu'une petite partie de l'acoustique. Par exemple la réverbération, qui retarde le son, n'est pas du tout compensée et ne peut être traitée qu'acoustiquement.
Autrement dit : on corrige une pièce avec des traitements acoustiques. On arrange les enceintes en achetant des enceintes de qualité. On compense le système avec un égaliseur. L'égaliseur ne corrige pas "la pièce", mais le signal électrique délivré aux appareils, et rien d'autre. C'est pourquoi il n'aime pas parler de "room eq".
Sur le choix de la courbe cible, il rappelle que les lois de l'acoustique sont les mêmes pour un instrument de musique et pour un haut-parleur. Les hautes fréquences sont directives, les basses ne le sont pas.
L'acoustique d'une pièce privilégie les basses fréquences au détriment des hautes d'une part parce que les hautes fréquences ne sont émises que dans une direction, alors que les basses sont émises non seulement dans la même direction que les hautes, mais également dans d'autres directions, où elles vont se heurter aux parois de la pièce et revenir s'ajouter au son direct. D'autre part, les surfaces absorbantes présentes dans un mobilier d'intérieur n'absorbent que les hautes fréquences. Tout fabricant ou utilisateur de bass-traps sait combien absorber une basse fréquence est physiquement compliqué.
Or cette prédominance des basses fréquence ne fait pas de discrimination entre un instruments de musique, une voix humaine, ou le son émis par une enceinte. Notre oreille s'ajuste à cette couleur sonore lorsque nous sommes dans une pièce et que nous écoutons des sons naturels.
C'est pourquoi les courbes cibles sont descendantes dans les hautes fréquences.
Paul Hales explique ensuite que la courbe cible dans une pièce donnée va dépendre de l'enceinte à égaliser. Notre oreille est capable de discriminer les sons directs et les sons réverbérés de deux façons : par leur direction d'arrivée, et par leur instant d'arrivée. Le microphone de mesure, lui, prend tout ce qui arrive, de n'importe quelle direction, à n'importe quel moment, et affiche la somme.
Selon lui, le son direct doit être neutre, plutôt que le son réverbéré, car notre oreille y porte toute son attention, et est capable de le différencier des sons réverbérés. Or, avec une enceinte très directive, la majeure partie du son mesuré au point d'écoute vient directement de l'enceinte. Il y a peu d'énergie réverbérée. La courbe cible souhaitée devrait donc être faiblement descendante.
Au contraire, avec une enceinte peu directive, on va mesurer au point d'écoute beaucoup d'énergie réverbérée. Si on souhaite conserver un son direct neutre, il faudra ajuster cette mesure de façon à avoir une courbe cible nettement descendante.
Il décrit ensuite la façon dont il s'y prend pour compenser un système. Il écoute un ensemble de plages de référence qu'il connaît bien, et choisit à l'oreille une courbe cible qui lui semble neutre. Ensuite seulement, il procède à l'égalisation pour atteindre précisément cette courbe cible.
Dans la dernière partie de l'interview, il parle de la X-curve utilisée dans l'industrie du cinéma, qui est plate jusqu'à 2000 Hz, puis descendante jusqu'à 10000 Hz, et fortement descendante au-delà.
Il ajoute avoir été surpris par le volume sonore très élevé lors de démonstrations Dolby Atmos. Il s'agit pourtant du volume de référence.
Il a également trouvé le son de ces démonstrations légèrement agressif, par rapport à une reproduction sur un système de référence.
Il propose en conséquence de modifier cette X-curve en remontant légèrement le grave. Comme le niveau de référence est mesuré en pondération C, une remontée du grave conduirait à abaisser ne niveau sonore du médium pour rester au même niveau de référence de 85 dBC.
Il propose aussi de ne pas différencier les zones 2k - 10k et au-delà de 10 k. De cette façon, les fréquences les plus hautes seraient relativement remontées, ce qui, adoucit encore le son, étant donné qu'on parle de fréquences supérieures à 10 kHz.
Il souhaiterait expérimenter en ce sens pour voir si les défauts qu'il lui semble avoir repérés dans le son Dolby Atmos seraient améliorés.