Sledge Hammer a écrit:Darkhan a écrit:Quant on en arrive à laisser dans le montage final l'espèce de scene grotesque en slow motion à Juarez avec la plebe en pleine génuflexion sans que cela choque personne, ... pour moi on est au dela de l'erreur individuelle.
Je ne sais plus à quel moment du film est cette scène mais à la limite peu importe (ou presque...) : dans l'absolue, je pense que cette scène devrait justement être une grande scène de cinéma.
Aucun film de super héros n'a il me semble encore osé aborder cet ultime aspect du super héros (ou en tout cas pas de façon aussi iconique) alors même que c'est une sorte de quintessence thématique du genre. Les premiers Superman n'ont pas franchi ce pas il me semble par exemple.
Pourtant si l'on tente 2 secondes d'imaginer que cela arrive dans la vrai vie d'avoir un Superman qui se balade dans Paris, je crois que nous aurions une réaction tenant à la sidération et à la prosternation.
On en sait en fait rien car a priori personne n'en a jamais fait l'expérience (je suis athée). Mais en revanche les créations humaines artistiques et mystiques, nourrissent notre imaginaire, caressent ce fantasme absolue qui bouscule et interroge notre existence même.
Des grandes scènes cinématographiques renvoyant à cette iconographie il m'en vient 2 exemples : Moïse face à la mer rouge ou cette marie madeleine et son bébé faisant taire les guerriers dans Children of men.
Mais pour susciter la fascination, bouleverser notre rationalité, provoquer un sentiment éthéré, nous rendre acteur par le fait d'une forme d'identification aux personnages, il faut que le film nous y amène, il faut une écriture, un cheminement, une cohérence dans le propos.
Ce qui ne veut pas dire rendre croyant ne serait ce que 2 mn mais simplement produire la fameuse suspension d'incrédulité.
Or dans ce film ça provoque juste la consternation ou le rire ou le sentiment d'un gâchis. On veut d'un côté nous faire ressentir une expérience mystique intime mais de l'autre côté on me demande d'adhérer à des facilités indignes, c'est pas possible, tout s'écroule (ma maman s'appelle Suzette et toi ? Moi je sais pas je veux juste tuer Superman parce qu'il est très très méchant. Mais ouf, voilà Wonder woman pour aider à lutter contre gargamel luthor...)
Bon et tout ça sans compter, qu'il n'y a pas de respiration, trop d'évènements, trop de tout selon moi mais c'est devenu banal de le constater pour les films d'entertainment, en particulier pour lesquels l'action prédomine et peut être de façon accrue depuis que les fx numériques ont débridé les potentiels.
Pour moi le Man of steel est très supérieur d'ailleurs. Mais il m'a fallu un deuxième visionnage pour le trouver plutôt correct, voir même assez bon.