Bonsoir Yacine,
Je l'ai sur les oreilles et j'apprécie ÉNORMÉMENT!
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Modérateurs: Modération Forum Univers Casques, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: muzzhic, phil974 et 21 invités
Comprendre les casques (récap sujets abordés post 1)
- hyucca
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hyucca a écrit:Bonsoir Yacine,
Je l'ai sur les oreilles et j'apprécie ÉNORMÉMENT!
Tu es cuit !!!!
- yacine60180
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Bonjour,
Comprendre les casques.
Il me semble qu'il y a deux façons d'en appréhender la compréhension.
Tout d'abord, celle qui consiste à en évaluer les principales caractéristiques sonores à partir d'une écoute personnelle. Puis, les situer à l'aide des nombreux CR des uns et des autres qui pullulent parfois sur les forums. Mais, cela ne va pas sans risque.
Toutefois, si dans le premier cas, seront seulement pris en compte les éléments qui constituent la personnalité musicale générale de celui qui en effectue l'écoute. Dans le second, on devra ne pas négliger le fait que tout CR n'est que le reflet d'une histoire, d'expériences musicales et de la situation matérielle de l'époque de la rédaction de celui qui l'a rédigé.
Analyse, qui ne se videra cependant certainement pas ensuite de sa valeur, mais, si les points évoqués venaient à être modifiés, pourrait vraisemblablement amener leur auteur à en retoucher légèrement les contours, voire même la corriger par la suite.
Ce qui fait qu'il me semble qu'on va à nouveau en revenir à ce qui a déjà été souvent rappelé, lorsqu'il s'agit de comprendre/choisir un casque sans pouvoir préalablement en effectuer l'écoute.
- Commencer par définir quelles sont les "personnalités musicales" ayant rédigé des commentaires, qui correspondent le mieux à la nôtre.
Bonne journée.
Comprendre les casques.
Il me semble qu'il y a deux façons d'en appréhender la compréhension.
Tout d'abord, celle qui consiste à en évaluer les principales caractéristiques sonores à partir d'une écoute personnelle. Puis, les situer à l'aide des nombreux CR des uns et des autres qui pullulent parfois sur les forums. Mais, cela ne va pas sans risque.
Toutefois, si dans le premier cas, seront seulement pris en compte les éléments qui constituent la personnalité musicale générale de celui qui en effectue l'écoute. Dans le second, on devra ne pas négliger le fait que tout CR n'est que le reflet d'une histoire, d'expériences musicales et de la situation matérielle de l'époque de la rédaction de celui qui l'a rédigé.
Analyse, qui ne se videra cependant certainement pas ensuite de sa valeur, mais, si les points évoqués venaient à être modifiés, pourrait vraisemblablement amener leur auteur à en retoucher légèrement les contours, voire même la corriger par la suite.
Ce qui fait qu'il me semble qu'on va à nouveau en revenir à ce qui a déjà été souvent rappelé, lorsqu'il s'agit de comprendre/choisir un casque sans pouvoir préalablement en effectuer l'écoute.
- Commencer par définir quelles sont les "personnalités musicales" ayant rédigé des commentaires, qui correspondent le mieux à la nôtre.
Bonne journée.
- ajr
- Superviseur Forum Univers Casques
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yacine60180 a écrit:hyucca a écrit:Bonsoir Yacine,
Je l'ai sur les oreilles et j'apprécie ÉNORMÉMENT!
Tu es cuit !!!!
ou alors, c'est le contraire: c'est bon signe!
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Longtemps je me suis casqué de bonne heure…
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dub - Administrateur Suppléant de l'Association - Coordonnateur Modérations & Superviseur Univers Casques
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Salut,
Je pense que le paramètre principal qui détermine le son d'un casque est sa courbe de réponse en fréquence, mais en même temps, il est impossible d'utiliser la courbe de réponse d'un casque pour savoir s'il est bon ou mauvais.
Il n'y a guère d'autres paramètres en jeu. A moins d'avoir un taux d'intermodulation énorme, la réponse impulsionnelle est déterminée par la réponse en fréquence et inversement.
En fait, la distortion d'intermodulation, ce n'est rien d'autre que l'écart entre la réponse en fréquence et la réponse impulsionnelle. Si elle est égale à zéro pour toutes les paires de fréquences, ainsi que pour tous les triplets, quadruplets etc, alors cela signifie automatiquement que réponse en fréquence et réponse impulsionnelle sont une seule et même chose, mesurée de deux façons différentes.
Quant à la distorsion harmonique, sur nos casques hifi, elle est très très faible.
Le GROS problème, c'est que l'écoute au casque ne peut PAS être neutre, de par sa nature même.
Pour bien comprendre l'épouvantable complexité du problème, posons d'abord la question de l'écoute sur enceintes.
Si on place des enceintes parfaitement neutres dans une pièce, le son sera-t-il parfait ? Non, car la pièce a un son aussi.
Mais attendez : si un musicien joue de la guitare dans cette même pièce, sa guitare aura aussi le son de la pièce. Donc les enceintes auront le même son que la guitare. Sont-elles pour autant fidèles à l'original ? En un sens, oui, ce qui n'empèchera pas l'audiophile de trouver le son pourri, et le guitariste également, au point de refuser de jouer dans une acoustique aussi nulle s'il veut donner sérieusement un récital.
Donc, le son parfait, est-ce que c'est la son qu'avait la guitare dans le studio d'enregistrement ? C'est peut-être une définition intéressante, mais cela ne marche pas. Primo, il est impossible de soustraire une acoustique d'une autre, et donc d'avoir le son du studio chez soi (pensez aux réverbérations. On peut les ajouter, mais il est impossible de les enlever). Secundo, on n'enregistre pas les instruments depuis un point d'écoute dans le studio, mais avec un micro devant l'instrument, voire dedans, là où personne n'écoute jamais. Tertio, les studios ont une acoustique inadaptée au concert.
Une personne avait proposé sur ce forum, je ne me rappelle plus qui, un autre paradigme : le son parfait serait celui qu'on obtiendrait si le mur derrière les enceintes disparaissait et ouvrait sur une salle de concert, comme une loge d'opéra. On aurait l'acoustique du concert, altérée par son arrivée chez nous. Et on aurait ainsi l'impression réaliste "d'y être".
Un autre paradigme possible est d'obtenir exactement ce que l'ingénieur du son qui a préparé l'enregistrement entendait au studio quand il a finalisé la master.
Donc pour résumer, la première difficulté, pour une reproduction sur enceinte, est déjà de définir ce qu'on cherche. En gros, est-ce qu'on veut avoir l'impression que les musiciens sont chez soi, ou au contraire l'impression d'être sorti de chez soi et transporté au concert ?
On ne tendra pas du tout vers le même style de reproduction dans un cas ou dans l'autre. Globalement, on cherchera un son plus chaud, plus orienté vers le grave, pour ce qui est des fréquences, pour avoir l'impression d'avoir les musiciens chez soi, tout en cherchant une réverbération assez faible.
Pour une impression "concert", on va plutôt dégraisser le grave (disons couper complètement les modes propres de la pièce, ce qui n'empèche pas de garder un fort niveau global dans le grave), et côté réverbération, on aimera une certaine ampleur, notamment en largeur.
Mais ça, ce n'est encore rien. Les vrais problèmes commencent quand on regarde le champ sonore non plus mesuré en un point, mais modélisé en 3d. Un micro de mesure est toujours omnidirectionnel. Or notre oreille n'est pas omnidirectionnelle, elle ! Elle fait la différence entre le timbre des sons qui viennent de devant et le timbre des sons qui viennent des côtés. or dans une pièce moyenne, on estime que 15 % de l'énergie acoustique arrivant au point d'écoute vient en ligne droite des enceintes vers les oreilles, tandis que 85 % vient des réflexions et réverbérations dans la pièce. Le micro de mesure, placé au point d'écoute, reflète cette réalité.
Notre oreille, elle, non seulement trie les sons selon leur direction d'arrivée, mais elle fait bien pire : lors des attaques, elle masque durant quelques centièmes de secondes l'arrivée des sons de même fréquence (effet largement exploité par le mp3) de sorte qu'elle occulte les reflexions primaires du son que les enceintes émettent vers les murs, le sol et le plafond. Mais seulement pour les attaques, pas pour les sons tenus, ni pour l'effet d'enveloppement que l'on ressent quand on est plongés dans une acoustique.
Or, songez qu'un instrument de musique comme un piano émet toutes les fréquences dans toutes les directions, alors qu'une enceinte émet le grave dans toutes les directions, mais les aigus vers l'avant uniquement !
Comment voulez-vous définir la notion de fidélité dans ces conditions ?
A présent, qu'en est-il du casque ? On pourrait croire qu'il résoud tous ces problèmes, puisqu'il s'affranchit de l'acoustique de la pièce. Ce serait sous-estimer notre système auditif ! Ce dernier est parfaitement capable de distinguer la signature sonore d'une onde acoustique émise devant le conduit auditif par un écouteur, de celle d'une onde plane émise par un instrument ou une enceinte placée devant nous et se réfléchissant sur nos épaules, notre pavillon, et se diffractant à 90° à l'entrée du conduit auditif.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que toutes ces réverbérations ont un impact énorme sur la courbe de réponse finale arrivant au niveau du tympan. Une pièce moyenne a une courbe de réponse descendente de 2 db / octave, plus des pics de +15 dB dans le grave. Un écouteur de casque, placé devant une oreille provoque quant à lui un pic de résonance vers 8000 Hz.
Et la où on touche au coeur du problème, c'est qu'une partie de ces altérations de la réponse en fréquence sont égalisées par notre ouïe et remplacées par des informations de distance ou d'environnement sonore. Quand un son, au niveau du tympan, a un profil descendant de 2 db / octave, il est enregistré par l'ouïe comme étant a) de profil plat, et b) émis dans la pièce devant soi. Mais le MEME son, entendu sur une plage au bord de la mer, par exemple, sera perçu comme descendant de 2 db / octave, car notre ouïe, placée dans un environnement "plein air", coupe immédiatement sa compensation "2 db / oct".
De même, un son avec un pic à 8 kHz, sera perçu comme émis juste devant l'oreille, mais sans pic. Par contre, s'il traverse l'acoustique d'une pièce, d'autres indices tels que la réverbération vont faire que notre oreille va couper la correction du pic à 8 kHz, qui sera dès lors entendu comme tel.
D'autres pics, notamment ceux dans le grave à +15 dB dans une pièce, ne sont pas du tout compensés par notre oreille.
Si on prend en compte tous ces facteurs, je pense qu'on peut comprendre une partie du problème du son des casques : certaines personnes veulent avoir l'impression d'un son neutre posé sur les oreilles. D'autres voudront avoir l'impression d'un son neutre devant soi, ce qui implique déjà une réponse en fréquence totalement différente au niveau du casque.
Faut-il poser en paradigme d'avoir un son "comme sur des enceintes" ? Essayer un peu le Dolby Headphones, si vous en avez l'occasion. Impossible de s'y habituer. Ca paraît trop coloré. Quand on sait qu'on a un casque sur les oreilles, on ne peut pas trouver naturel un son coloré par l'acoustique d'une pièce de taille domestique.
Faut-il alors tout enregistrer en binaural et écouter avec des intras ? Peut-être, mais attention, la résonance du canal auditif n'est pas la même s'il est ouvert (lors de l'enregistrement avec les micros sur le mannequin), et s'il est fermé par des écouteurs ! Il faudra donc égaliser les intras... On est encore loin du compte.
Pour conclure, je dirais que si des personnes différentes trouvent le même casque "trop clair", "trop sombre", ou "équilibré", à mon avis, ce n'est pas parce qu'elles ont le pavillon des oreilles plus ou moins décollé, c'est plutôt parce qu'elles entendent à peu près la même chose, mais recherchent un paradigme sonore différent.
Je pense que le paramètre principal qui détermine le son d'un casque est sa courbe de réponse en fréquence, mais en même temps, il est impossible d'utiliser la courbe de réponse d'un casque pour savoir s'il est bon ou mauvais.
Il n'y a guère d'autres paramètres en jeu. A moins d'avoir un taux d'intermodulation énorme, la réponse impulsionnelle est déterminée par la réponse en fréquence et inversement.
En fait, la distortion d'intermodulation, ce n'est rien d'autre que l'écart entre la réponse en fréquence et la réponse impulsionnelle. Si elle est égale à zéro pour toutes les paires de fréquences, ainsi que pour tous les triplets, quadruplets etc, alors cela signifie automatiquement que réponse en fréquence et réponse impulsionnelle sont une seule et même chose, mesurée de deux façons différentes.
Quant à la distorsion harmonique, sur nos casques hifi, elle est très très faible.
Le GROS problème, c'est que l'écoute au casque ne peut PAS être neutre, de par sa nature même.
Pour bien comprendre l'épouvantable complexité du problème, posons d'abord la question de l'écoute sur enceintes.
Si on place des enceintes parfaitement neutres dans une pièce, le son sera-t-il parfait ? Non, car la pièce a un son aussi.
Mais attendez : si un musicien joue de la guitare dans cette même pièce, sa guitare aura aussi le son de la pièce. Donc les enceintes auront le même son que la guitare. Sont-elles pour autant fidèles à l'original ? En un sens, oui, ce qui n'empèchera pas l'audiophile de trouver le son pourri, et le guitariste également, au point de refuser de jouer dans une acoustique aussi nulle s'il veut donner sérieusement un récital.
Donc, le son parfait, est-ce que c'est la son qu'avait la guitare dans le studio d'enregistrement ? C'est peut-être une définition intéressante, mais cela ne marche pas. Primo, il est impossible de soustraire une acoustique d'une autre, et donc d'avoir le son du studio chez soi (pensez aux réverbérations. On peut les ajouter, mais il est impossible de les enlever). Secundo, on n'enregistre pas les instruments depuis un point d'écoute dans le studio, mais avec un micro devant l'instrument, voire dedans, là où personne n'écoute jamais. Tertio, les studios ont une acoustique inadaptée au concert.
Une personne avait proposé sur ce forum, je ne me rappelle plus qui, un autre paradigme : le son parfait serait celui qu'on obtiendrait si le mur derrière les enceintes disparaissait et ouvrait sur une salle de concert, comme une loge d'opéra. On aurait l'acoustique du concert, altérée par son arrivée chez nous. Et on aurait ainsi l'impression réaliste "d'y être".
Un autre paradigme possible est d'obtenir exactement ce que l'ingénieur du son qui a préparé l'enregistrement entendait au studio quand il a finalisé la master.
Donc pour résumer, la première difficulté, pour une reproduction sur enceinte, est déjà de définir ce qu'on cherche. En gros, est-ce qu'on veut avoir l'impression que les musiciens sont chez soi, ou au contraire l'impression d'être sorti de chez soi et transporté au concert ?
On ne tendra pas du tout vers le même style de reproduction dans un cas ou dans l'autre. Globalement, on cherchera un son plus chaud, plus orienté vers le grave, pour ce qui est des fréquences, pour avoir l'impression d'avoir les musiciens chez soi, tout en cherchant une réverbération assez faible.
Pour une impression "concert", on va plutôt dégraisser le grave (disons couper complètement les modes propres de la pièce, ce qui n'empèche pas de garder un fort niveau global dans le grave), et côté réverbération, on aimera une certaine ampleur, notamment en largeur.
Mais ça, ce n'est encore rien. Les vrais problèmes commencent quand on regarde le champ sonore non plus mesuré en un point, mais modélisé en 3d. Un micro de mesure est toujours omnidirectionnel. Or notre oreille n'est pas omnidirectionnelle, elle ! Elle fait la différence entre le timbre des sons qui viennent de devant et le timbre des sons qui viennent des côtés. or dans une pièce moyenne, on estime que 15 % de l'énergie acoustique arrivant au point d'écoute vient en ligne droite des enceintes vers les oreilles, tandis que 85 % vient des réflexions et réverbérations dans la pièce. Le micro de mesure, placé au point d'écoute, reflète cette réalité.
Notre oreille, elle, non seulement trie les sons selon leur direction d'arrivée, mais elle fait bien pire : lors des attaques, elle masque durant quelques centièmes de secondes l'arrivée des sons de même fréquence (effet largement exploité par le mp3) de sorte qu'elle occulte les reflexions primaires du son que les enceintes émettent vers les murs, le sol et le plafond. Mais seulement pour les attaques, pas pour les sons tenus, ni pour l'effet d'enveloppement que l'on ressent quand on est plongés dans une acoustique.
Or, songez qu'un instrument de musique comme un piano émet toutes les fréquences dans toutes les directions, alors qu'une enceinte émet le grave dans toutes les directions, mais les aigus vers l'avant uniquement !
Comment voulez-vous définir la notion de fidélité dans ces conditions ?
A présent, qu'en est-il du casque ? On pourrait croire qu'il résoud tous ces problèmes, puisqu'il s'affranchit de l'acoustique de la pièce. Ce serait sous-estimer notre système auditif ! Ce dernier est parfaitement capable de distinguer la signature sonore d'une onde acoustique émise devant le conduit auditif par un écouteur, de celle d'une onde plane émise par un instrument ou une enceinte placée devant nous et se réfléchissant sur nos épaules, notre pavillon, et se diffractant à 90° à l'entrée du conduit auditif.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que toutes ces réverbérations ont un impact énorme sur la courbe de réponse finale arrivant au niveau du tympan. Une pièce moyenne a une courbe de réponse descendente de 2 db / octave, plus des pics de +15 dB dans le grave. Un écouteur de casque, placé devant une oreille provoque quant à lui un pic de résonance vers 8000 Hz.
Et la où on touche au coeur du problème, c'est qu'une partie de ces altérations de la réponse en fréquence sont égalisées par notre ouïe et remplacées par des informations de distance ou d'environnement sonore. Quand un son, au niveau du tympan, a un profil descendant de 2 db / octave, il est enregistré par l'ouïe comme étant a) de profil plat, et b) émis dans la pièce devant soi. Mais le MEME son, entendu sur une plage au bord de la mer, par exemple, sera perçu comme descendant de 2 db / octave, car notre ouïe, placée dans un environnement "plein air", coupe immédiatement sa compensation "2 db / oct".
De même, un son avec un pic à 8 kHz, sera perçu comme émis juste devant l'oreille, mais sans pic. Par contre, s'il traverse l'acoustique d'une pièce, d'autres indices tels que la réverbération vont faire que notre oreille va couper la correction du pic à 8 kHz, qui sera dès lors entendu comme tel.
D'autres pics, notamment ceux dans le grave à +15 dB dans une pièce, ne sont pas du tout compensés par notre oreille.
Si on prend en compte tous ces facteurs, je pense qu'on peut comprendre une partie du problème du son des casques : certaines personnes veulent avoir l'impression d'un son neutre posé sur les oreilles. D'autres voudront avoir l'impression d'un son neutre devant soi, ce qui implique déjà une réponse en fréquence totalement différente au niveau du casque.
Faut-il poser en paradigme d'avoir un son "comme sur des enceintes" ? Essayer un peu le Dolby Headphones, si vous en avez l'occasion. Impossible de s'y habituer. Ca paraît trop coloré. Quand on sait qu'on a un casque sur les oreilles, on ne peut pas trouver naturel un son coloré par l'acoustique d'une pièce de taille domestique.
Faut-il alors tout enregistrer en binaural et écouter avec des intras ? Peut-être, mais attention, la résonance du canal auditif n'est pas la même s'il est ouvert (lors de l'enregistrement avec les micros sur le mannequin), et s'il est fermé par des écouteurs ! Il faudra donc égaliser les intras... On est encore loin du compte.
Pour conclure, je dirais que si des personnes différentes trouvent le même casque "trop clair", "trop sombre", ou "équilibré", à mon avis, ce n'est pas parce qu'elles ont le pavillon des oreilles plus ou moins décollé, c'est plutôt parce qu'elles entendent à peu près la même chose, mais recherchent un paradigme sonore différent.
Dernière édition par Pio2001 le 30 Juil 2016 12:18, édité 1 fois.
- Pio2001
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Superbe contribution! . Merci.
- Sorrodje
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Merci pour cette main tendue aux ignorants dont je suis....
Il faudra que je relise plusieurs fois (!!), mais cela éclaire déjà pas mal de points qui me tourmentent(si,si!).
Merci, vraiment!
Bonnes écoutes.
Il faudra que je relise plusieurs fois (!!), mais cela éclaire déjà pas mal de points qui me tourmentent(si,si!).
Merci, vraiment!
Bonnes écoutes.
- hyucca
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Bonjour,
Pourquoi plusieurs lectures, puisque la démonstration que vient de nous proposer Pio2001 est claire comme un Stax, un Grado ou un HD800.
Bon week-end.
Pourquoi plusieurs lectures, puisque la démonstration que vient de nous proposer Pio2001 est claire comme un Stax, un Grado ou un HD800.
Bon week-end.
- ajr
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Tu as tout compris à la 1ère lecture André ? Chapeau bas!!!
Cela est dense et nouveau pour moi cette approche scientifique; mon petit cerveau ne s'imbibe que lentement, malgré la qualité pédagogique de l'exposé de Pio2001! Je sais mériter mon avatar.....
Bon weekend
Cela est dense et nouveau pour moi cette approche scientifique; mon petit cerveau ne s'imbibe que lentement, malgré la qualité pédagogique de l'exposé de Pio2001! Je sais mériter mon avatar.....
Bon weekend
- hyucca
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ajr a écrit:Bonjour,
Pourquoi plusieurs lectures, puisque la démonstration que vient de nous proposer Pio2001 est claire comme un Stax, un Grado ou un HD800.
Bon week-end.
Avec hyucca il faut que ça rentre en douceur comme un MD2 ou un HE-1000.
- yacine60180
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hyucca a écrit:Tu as tout compris à la 1ère lecture André ? Chapeau bas!!!
Cela est dense et nouveau pour moi cette approche scientifique; mon petit cerveau ne s'imbibe que lentement, malgré la qualité pédagogique de l'exposé de Pio2001! Je sais mériter mon avatar.....
Bon weekend
Il faut que vous veniez faire un petit stage matinal au bord de mer, ou la réverbération peut être plus facilement combattue que dans une pièce, puisque de simples lunettes de soleil polarisées sont suffisantes.
Au cours duquel je vous initierais à la sur-oxygénation par la marche afgane. Et, si vous êtes sages, je vous montrerai même ma voisine superbe russe qui promène son petit chien un peu avant sept heure chaque matin.
D'ailleurs, mais si possible en plus condensé, vu la qualité de son exposé, si Pio2001 ou quelque autre spécialiste, pouvait lever mes doutes sur laquelle de la marche ou de la voisine pourrait mettre les quelques neurones qu'il me reste en si surprenante ébullition ?
Quant aux enquêtes que je mène comme Eric sur les produits et le matériel russes, je sais désormais qui fournit le magasin Little Russia : www.mixmarkt.eu
Bonne journée.
- ajr
- Superviseur Forum Univers Casques
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ajr a écrit:hyucca a écrit:Tu as tout compris à la 1ère lecture André ? Chapeau bas!!!
Cela est dense et nouveau pour moi cette approche scientifique; mon petit cerveau ne s'imbibe que lentement, malgré la qualité pédagogique de l'exposé de Pio2001! Je sais mériter mon avatar.....
Bon weekend
Il faut que vous veniez faire un petit stage matinal au bord de mer, ou la réverbération peut être plus facilement combattue que dans une pièce, puisque de simples lunettes de soleil polarisées sont suffisantes.
Au cours duquel je vous initierais à la sur-oxygénation par la marche afgane. Et, si vous êtes sages, je vous montrerai même ma voisine superbe russe qui promène son petit chien un peu avant sept heure chaque matin.
D'ailleurs, mais si possible en plus condensé, vu la qualité de son exposé, si Pio2001 ou quelque autre spécialiste, pouvait lever mes doutes sur laquelle de la marche ou de la voisine pourrait mettre les quelques neurones qu'il me reste en si surprenante ébullition ?
Quant aux enquêtes que je mène comme Eric sur les produits et le matériel russes, je sais désormais qui fournit le magasin Little Russia : http://www.mixmarkt.eu
Bonne journée.
Alors c'est très simple:
1) si tu marches en bord de mer, la démarche chaloupée de ta voisine fait loupe à cause des réverbérations océanes du soleil
2) si tu marches ailleurs qu'en bord de mer, cha loupe pas, le cha-cha de sa démarche se focalise directement sur toi
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dub - Administrateur Suppléant de l'Association - Coordonnateur Modérations & Superviseur Univers Casques
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Pio2001 a écrit:
Il n'y a guère d'autres paramètres en jeu. A moins d'avoir un taux d'intermodulation énorme, la réponse impulsionnelle est déterminée par la réponse en fréquence et inversement.
En fait, la distortion d'intermodulation, ce n'est rien d'autre que l'écart entre la réponse en fréquence et la réponse impulsionnelle. Si elle est égale à zéro pour toutes les paires de fréquences, ainsi que pour tous les triplets, quadruplets etc, alors cela signifie automatiquement que réponse en fréquence et réponse impulsionnelle sont une seule et même chose, mesurée de deux façons différentes.
La distorsion d'intermodulation c'est de la distorsion non lineaire, on mesure en large bande un train d'impulsions simultanées et on enregistre les frequences supplémentaires produites par le systeme n'existant pas dans le signal source.
Le site neumann l'explique tres bien!
http://www.neumann-kh-line.com/neumann- ... modulation
Il faut differencier reponse en frequence et reponse temporelle, pour une meme reponse en frequence sur 2 systemes differents des delais de groupes differents changeront nettement l'ecoute!
Quant à la distorsion harmonique, sur nos casques hifi, elle est très très faible.
Pas toujours, et un petit pic de H3 ou de H2 a 5khz ne sera pas du tout perçu de la meme maniere!...il y a de grosses differences dans le grave tres souvent.
Le GROS problème, c'est que l'écoute au casque ne peut PAS être neutre, de par sa nature même.
Pour bien comprendre l'épouvantable complexité du problème, posons d'abord la question de l'écoute sur enceintes.
Si on place des enceintes parfaitement neutres dans une pièce, le son sera-t-il parfait ? Non, car la pièce a un son aussi.
Mais attendez : si un musicien joue de la guitare dans cette même pièce, sa guitare aura aussi le son de la pièce. Donc les enceintes auront le même son que la guitare. Sont-elles pour autant fidèles à l'original ? En un sens, oui, ce qui n'empèchera pas l'audiophile de trouver le son pourri, et le guitariste également, au point de refuser de jouer dans une acoustique aussi nulle s'il veut donner sérieusement un récital.
Donc, le son parfait, est-ce que c'est la son qu'avait la guitare dans le studio d'enregistrement ? C'est peut-être une définition intéressante, mais cela ne marche pas. Primo, il est impossible de soustraire une acoustique d'une autre, et donc d'avoir le son du studio chez soi (pensez aux réverbérations. On peut les ajouter, mais il est impossible de les enlever). Secundo, on n'enregistre pas les instruments depuis un point d'écoute dans le studio, mais avec un micro devant l'instrument, voire dedans, là où personne n'écoute jamais. Tertio, les studios ont une acoustique inadaptée au concert.
Une personne avait proposé sur ce forum, je ne me rappelle plus qui, un autre paradigme : le son parfait serait celui qu'on obtiendrait si le mur derrière les enceintes disparaissait et ouvrait sur une salle de concert, comme une loge d'opéra. On aurait l'acoustique du concert, altérée par son arrivée chez nous. Et on aurait ainsi l'impression réaliste "d'y être".
Un autre paradigme possible est d'obtenir exactement ce que l'ingénieur du son qui a préparé l'enregistrement entendait au studio quand il a finalisé la master.
Donc pour résumer, la première difficulté, pour une reproduction sur enceinte, est déjà de définir ce qu'on cherche. En gros, est-ce qu'on veut avoir l'impression que les musiciens sont chez soi, ou au contraire l'impression d'être sorti de chez soi et transporté au concert ?
On ne tendra pas du tout vers le même style de reproduction dans un cas ou dans l'autre. Globalement, on cherchera un son plus chaud, plus orienté vers le grave, pour ce qui est des fréquences, pour avoir l'impression d'avoir les musiciens chez soi, tout en cherchant une réverbération assez faible.
Pour une impression "concert", on va plutôt dégraisser le grave (disons couper complètement les modes propres de la pièce, ce qui n'empèche pas de garder un fort niveau global dans le grave), et côté réverbération, on aimera une certaine ampleur, notamment en largeur.
Mais ça, ce n'est encore rien. Les vrais problèmes commencent quand on regarde le champ sonore non plus mesuré en un point, mais modélisé en 3d. Un micro de mesure est toujours omnidirectionnel. Or notre oreille n'est pas omnidirectionnelle, elle ! Elle fait la différence entre le timbre des sons qui viennent de devant et le timbre des sons qui viennent des côtés. or dans une pièce moyenne, on estime que 15 % de l'énergie acoustique arrivant au point d'écoute vient en ligne droite des enceintes vers les oreilles, tandis que 85 % vient des réflexions et réverbérations dans la pièce. Le micro de mesure, placé au point d'écoute, reflète cette réalité.
Notre oreille, elle, non seulement trie les sons selon leur direction d'arrivée, mais elle fait bien pire : lors des attaques, elle masque durant quelques centièmes de secondes l'arrivée des sons de même fréquence (effet largement exploité par le mp3) de sorte qu'elle occulte les reflexions primaires du son que les enceintes émettent vers les murs, le sol et le plafond. Mais seulement pour les attaques, pas pour les sons tenus, ni pour l'effet d'enveloppement que l'on ressent quand on est plongés dans une acoustique.
Or, songez qu'un instrument de musique comme un piano émet toutes les fréquences dans toutes les directions, alors qu'une enceinte émet le grave dans toutes les directions, mais les aigus vers l'avant uniquement !
Comment voulez-vous définir la notion de fidélité dans ces conditions ?
A présent, qu'en est-il du casque ? On pourrait croire qu'il résoud tous ces problèmes, puisqu'il s'affranchit de l'acoustique de la pièce. Ce serait sous-estimer notre système auditif ! Ce dernier est parfaitement capable de distinguer la signature sonore d'une onde acoustique émise devant le conduit auditif par un écouteur, de celle d'une onde plane émise par un instrument ou une enceinte placée devant nous et se réfléchissant sur nos épaules, notre pavillon, et se diffractant à 90° à l'entrée du conduit auditif.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que toutes ces réverbérations ont un impact énorme sur la courbe de réponse finale arrivant au niveau du tympan. Une pièce moyenne a une courbe de réponse descendente de 2 db / octave, plus des pics de +15 dB dans le grave. Un écouteur de casque, placé devant une oreille provoque quant à lui un pic de résonance vers 8000 Hz.
Et la où on touche au coeur du problème, c'est qu'une partie de ces altérations de la réponse en fréquence sont égalisées par notre ouïe et remplacées par des informations de distance ou d'environnement sonore. Quand un son, au niveau du tympan, a un profil descendant de 2 db / octave, il est enregistré par l'ouïe comme étant a) de profil plat, et b) émis dans la pièce devant soi. Mais le MEME son, entendu sur une plage au bord de la mer, par exemple, sera perçu comme descendant de 2 db / octave, car notre ouïe, placée dans un environnement "plein air", coupe immédiatement sa compensation "2 db / oct".
De même, un son avec un pic à 8 kHz, sera perçu comme émis juste devant l'oreille, mais sans pic. Par contre, s'il traverse l'acoustique d'une pièce, d'autres indices tels que la réverbération vont faire que notre oreille va couper la correction du pic à 8 kHz, qui sera dès lors entendu comme tel.
D'autres pics, notamment ceux dans le grave à +15 dB dans une pièce, ne sont pas du tout compensés par notre oreille.
Si on prend en compte tous ces facteurs, je pense qu'on peut comprendre une partie du problème du son des casques : certaines personnes veulent avoir l'impression d'un son neutre posé sur les oreilles. D'autres voudront avoir l'impression d'un son neutre devant soi, ce qui implique déjà une réponse en fréquence totalement différente au niveau du casque.
Faut-il poser en paradigme d'avoir un son "comme sur des enceintes" ? Essayer un peu le Dolby Headphones, si vous en avez l'occasion. Impossible de s'y habituer. Ca paraît trop coloré. Quand on sait qu'on a un casque sur les oreilles, on ne peut pas trouver naturel un son coloré par l'acoustique d'une pièce de taille domestique.
Faut-il alors tout enregistrer en binaural et écouter avec des intras ? Peut-être, mais attention, la résonance du canal auditif n'est pas la même s'il est ouvert (lors de l'enregistrement avec les micros sur le mannequin), et s'il est fermé par des écouteurs ! Il faudra donc égaliser les intras... On est encore loin du compte.
Pour conclure, je dirais que si des personnes différentes trouvent le même casque "trop clair", "trop sombre", ou "équilibré", à mon avis, ce n'est pas parce qu'elles ont le pavillon des oreilles plus ou moins décollé, c'est plutôt parce qu'elles entendent à peu près la même chose, mais recherchent un paradigme sonore différent.
Salut
Je continue hors citation de ton texte car avec un smartphone c'est mission impossible
Pour ce qui est de la perception de la scene sonore tu omets un element fondamental: la temporalité!!!
Avec des enceintes (dans un cas ideal, directivité contrôlée, placees idealement dans une piece traitee pour avoir au moins les 5 a 7 premiers millisecondes absents de reflexions mais un beau champs diffus les dizaines de ms suivantes) la scene stereo est liee a la reponse en frequence des 2 enceintes mais aussi la phase ( la temporalité d'un element sonore entre l'enveinte droite et la gauche)
Il manque un element determinant au casque: le crossfeed.
Avec les enceintes, l'oreille gauche ecoute l'enceinte de gauche mais aussi celle de droite avec un retard temporel sur la premiere et aussi une reponse en frequence "filtree" par les deviations que la forme de notre tete impose a la reponse en frequence de l'enceinte droite ( filtrage lié a la longueur des ondes ...uniquement dans l'aigu)
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ajr a écrit:D'ailleurs, mais si possible en plus condensé, vu la qualité de son exposé, si Pio2001 ou quelque autre spécialiste, pouvait lever mes doutes sur laquelle de la marche ou de la voisine pourrait mettre les quelques neurones qu'il me reste en si surprenante ébullition ?
dub a écrit:Alors c'est très simple:
1) si tu marches en bord de mer, la démarche chaloupée de ta voisine fait loupe à cause des réverbérations océanes du soleil
2) si tu marches ailleurs qu'en bord de mer, cha loupe pas, le cha-cha de sa démarche se focalise directement sur toi
ajr et dub :
http://i.imgur.com/HeirQh0.gifv
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