(suite et fin)
Vali se balade sur les ballades du baladeur Comme promis à l’un de ses amateurs, l’essai suivant consistait à brancher sur le iBasso DX50 le petit Vali. J’ai, de mon côté, eu ce petit baladeur “pour rien” ou plutôt, je l’ai échangé contre un DT880 que j’avais eu pour presque rien. De cet essai, je n’attendais pas grand-chose, je dois l’avouer.
Première surprise sur le premier morceau:
San Tropez du Pink Floyd, tiré de l’album
Meddle – de 71 of course. J’écoute la moitié du morceau, puis la perplexité m’envahit et je m’exclame: “mais bordel à pute vierge!”… Je sais: je jure comme un charretier, et encore là c’est rien, tu devrais m’entendre quand je suis tout seul – ce qui n’est pas possible, je sais, vu que je ne serais pas tout seul et que je sais me tenir… “Sacrebleu, donc, me dis-je en moi-même, mais ça me dit quelque chose”… Certes, j’avais déjà eu la puce à l’oreille et déjà évoqué le HD600: mais là, la ressemblance est troublante. Je ressors, donc le dit-HD600 et son adaptateur mini-jack (certes, il faudrait que je lui paie un petit câble, vu que je l’utilise assez souvent sur ce baladeur, sur lequel il largue facilement mes petits intras) et effectivement, la ressemblance est troublante.
En mettant le volume à 230 (low gain) ou à (215 high gain, ce qui le tient juste un peu mieux dans le grave) pour le HD600, et 200 (high gain et à 215 en low gain) avec le Vali (avec lequel la différence entre low et high me paraît moins sensible – peut-être son impédance est-elle plus régulière, je ne sais pas), la parenté dans la restitution me paraît assez évidente. Avec – j’allais dire “évidemment” – un net mieux sur le Kennerton, qui est plus net, plus détaillé, et plus tenu dans le grave que le Sennheiser.
Sur le morceau
Hotel California des
Eagles (album éponyme qui aura bientôt quarante ans), c’est un peu plus lumineux, au bon sens du terme, avec le Vali, avec un peu plus d’ampleur dans le grave qu’avec le HD600, et ce, même en baissant le volume. Comme d’habitude, l’écoute est quand même moins XXL qu’avec un ampli dédié, et ce quel que soit le casque: je n’ai pas encore entendu ni baladeur ni ampli portable capable de vraiment s’en approcher, encore moins faire la pige. Reste que le Vali s’avère en apparence moins difficile que le Sennheiser sur le iBasso et qu’il propose une écoute avec moins de matité que ce à quoi je m’attendais. Sur ce point, j’ai arrêté la lecture pour vérifier que je n’avais pas laissé enclenchée la fonction d’équalisation (que j’utilise avec mes petits écouteurs hifiman RE-400). Repassons sur le HD600, premières notes: même brillant sans agressivité, même fluidité, grave quand même en retrait, moins bien tendu (le HD600 peut faire mieux sur un ampli correctement choisi) – et moins lisible qu’avec le Vali.
Pour en avoir le cœur net, j’ai rebranché mon système habituel, histoire de faire une petite comparaison – avec
Cocaine de Clapton, première plage de l’album
Slow Hand, qui a un an de plus que le précédent. Il me semble que le iBasso dégraisse un peu dans le grave avec le Vali, et que, paradoxalement, ça fournit un poil plus de précision et de netteté générale, en abaissant un peu le niveau dans le grave ça donne l’impression de le relever un tout petit peu sur le reste du spectre. Si je reviens au HD600, c’est vraiment très proche, certes, mais un peu moins net dans le grave, un peu moins ample. Malheureusement, rien ne sert de monter le volume, le HD600 reste un poil “sec” sur le iBasso – et je sais que ça n’est pas le Sennheiser, mais bien l’amplification, qui est en cause.
L’effet est encore plus sensible sur la plage 1 de
La Folia de Savall: le HD600 me semble un peu “sec”, manquant un peu de fluidité, on entend moins aisément le “bruit” de la salle, les réverbérations, etc. Bref, il n’est pas au meilleur de ce dont il est capable. Avec le Vali, c’est plus net, moins trouble dans le grave, même si moins ample et image plus restreinte que ce que j’ai entendu sur un ampli dédié. De même, c’est moins large en latéralisation que sur les précédents essais, mais peut-être un peu mieux équilibré, et nettement mieux qu’avec le Senn sur la fluidité. De quoi j’aurais tendance à conclure qu’il faudra soigner l’association de l’ampli avec le Vali – à moins qu’il ne faille en déduire que, parfois, “moins bien, c’est mieux”… Le petit retrait dans le haut que j’entendais avec le Vali était peut-être “créé” par un surcroît, une redondance dans le grave qui, ici est comme estompé, ce qui donne une signature un poil plus équilibrée encore. Difficile, avec ça, de savoir, si c’est mon ampli, mes tubes, ou le DX50, ou… autre chose! La viole de gambe est quand même plus douce qu’avec le HD600, avec lequel je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle “grince”, mais bien qu’elle est moins belle… Honnêtement, le couplage entre Vali et iBasso fait plus que fonctionner.
Je passe maintenant à une autre comparaison, avec l’AKG Q701 – que j’ai récemment acheté à bas prix, pour doubler mon K701, lequel est monté en symétrique, ce qui rend le branchement sur baladeur plus difficile. Le Q701 a atteint les 300h de branchement et àmha, il n’évoluera plus. Et je change de plage, sans changer de style: plage 1 de
Altre Follie du même Savall (sorti chez AliaVox en 2005). Le Q701, comme le K701, me plaît moins en général que le HD600, mais il est mieux adapté et “passe mieux” que le HD600 sur ce baladeur: le retrait dans le grave sur l’ampleur n’empêche pas que ça soit net et plus lisible et la petite pointe de luminosité dans le haut est ici compensée, ce me semble, par l’ampli du iBasso. Ça reste tout de même moins fluide, et d’une restitution plus mécanique que le Sennheiser. Le passage au Vali marque clairement l’écart: on est réellement dans un autre monde et, si l’AKG n’est pas “mauvais”, il ne tient pas la route face à la fluidité et au naturel du Vali. Je n’irais peut-être pas jusqu’à dire que c’est le “jour et la nuit”, mais disons que la différence est de l’ordre de celle qui sépare une après-midi de printemps d’un début de soirée entre chien et loup, en automne.
Et, pour finir, une petite incursion dans quelque chose que personne, sans doute, ne connaît, le second album d’Alain Sourigues, qui vit et chante du côté de Mont-de-Marsan: la chanson intitulée
Frieda, tirée de
(deux), sorti en 2003.
http://www.alainsourigues.com/Maison_So ... HEQUE.htmlC’est une belle prise de son, peut-être un peu exagérée dans le registre grave et avec une acoustique de studio un peu particulière, mais qui donne un côté, petite salle, comme celles des tournées du trio d’Alain Sourigues (il fait aussi dans le solo). Avec le Vali, on a une écoute très intimiste, qui met bien en relief cette belle voix. La guitare (manouche), une Dupont jouée par Jules Thévenot, est un peu estompée (elle devrait sonner plus cristalline, plus pure), mais ça reste plaisant et ça passe de ma manière extrêmement plaisante. Je repasse sur le… HD650 (je sais, je suis inconstant): l’écart dans le volume (200 sur le Vali contre 210 sur le Sennheiser – en high gain) est moindre. On a sensiblement un peu plus d’ampleur avec le 650 qu’avec le 600, mais aussi une écoute et une écoute plus feutrée, plus descendante (autour de 2 à 5000Hz, disons) sur le premier que sur le second. Pour ma part, je suis quand même moins convaincu et la distance avec le Vali me paraît plus grande: le Kennerton reste plus précis, plus ample tout en restant doux et fluide.
Ce qui fait que, une fois rebranché sur le iBasso, je décide de… me repasser tout l’album, et même les deux autres! Car le Vali se balade agréablement sur les ballades du badin baladin sur ce baladeur…
Z’avez plus qu’à essayer de trouver ces trois disques en occasion!
Cdlt