Bonsoir à tous,
Je viens de terminer une deuxième séance d'écoute des deux casques Kennerton à ma disposition : mon Odin acquis en novembre dernier et le Vali, actuellement en prêt (par Pierre).
Pour vous situer dans la musique écoutée ce soir, je vous donne la liste des albums CD écoutés avec ces deux casques (généralement un seul titre écouté par CD ; parfois plus).
Rebecca Pidgeon (The Raven)
Stephane Grappelli et Michel Petruciani (Flamingo)
Henry Purcell (Le Roi Arthur)
Schumann (Danses de Davidsbundler) (piano)
Bizet (Carmen) (avec la Callas)
Igor Stravinsky (Petroucka)
Musique du film Avatar.
Dire Straits (Communique)
Nolwenn Leroy (Bretonne)
LEJ (trio féminin) (En attendant l'Album)
Bon, mes impressions d'écoute de ces deux casques, ce soir, rejoignent grosso modo mes toutes premières impressions notées ici, avant-hier soir :
post178877410.html#p178877410Ce qui est un peu nouveau, c'est que j'ai aussi essayé de rattacher, ce soir, certaines de mes impressions aux courbes de mesures de ces deux casques rapportées ici:
post178878532.html#p178878532Mes premières impressions d'écoutes, d'il y a deux jours, sont confortées sur plusieurs points :
Le Vali est un casque très plaisant à écouter, euphonique, vivant, avec du rythme et relativement peu agressif par rapport à d'autres casques.
Le Vali s'écoute moins fort que l'Odin, pour deux raisons :
- si on l'écoute trop fort, le grave généreux du Vali prend le dessus et peut devenir prédominant, voir envahissant sur des morceaux chargés en basses (à moins d'être un fan des basses fréquences) ;
- si on l'écoute trop fort, le haut médium du Vali peut se projeter (à 1 KHz) et provoquer des duretés, voir une projection désagréable pour les voix féminines lors de fortissimos.
Le Vali est légèrement creusé dans le médium du fait d'un grave généreux (à 70 Hz) pouvant avoir un effet de masque sur le bas médium, et d'une petite bosse de niveau dans le haut-médium à 1 KHz (pouvant être responsable de certaines duretés à cette fréquence).
Le Vali a un aigu bien équilibré, fin, plaisant à écouter, absolument pas agressif, non granuleux, mais il est écourté dans les harmoniques supérieures dans l'extrême aigu ; cela est visible sur la courbe de réponse, mais surtout cela s'entend, indubitablement (du moins pour mes oreilles
) ; les harmoniques supérieures du triangle et des cymbales sont écourtées ; c'est clair en comparaison de l'Odin, où ces instruments, avec l'Odin, scintillent plus dans l’extrême aigu et filent plus haut.
A bien écouter ces deux casques, le Vali souffre en fait pas mal de la comparaison directe avec son grand-frère, l'Odin, dans les domaines de la définition du son et sa texture, simplifiées avec le Vali.
C'est très net, à la fois dans le grave, où les basses de l'Odin sont à la fois plus rapides, plus texturées et définies, mais il faut le dire aussi moins puissantes en niveau avec un peu moins d'impact que les basses du Vali (Nb : quand à elles, les basses du Vali me semblent plus rapides et impactantes que celles du LCD3F ou du LCD-X, pour une définition voisine).
C'est encore plus net et évident pour le médium, où le médium de l'Odin est bien plus détaillé, précis, subtil que celui du Vali, qui lui apparaît en comparaison comme assez nettement moins détaillé et aussi un peu en retrait.
Le médium du Vali est plaisant (euphonique) car chaleureux, et aussi bien soutenu et rythmé par des basses dynamiques et puissantes (favorisant le foot taping), mais il manque de définition ; ou alors c'est celui de l'Odin qui est particulièrement défini (tout est relatif)
Pour comparaison, la différence de précision du médium (et des basses) du Vali par rapport à l'Odin serait du même ordre que la différence de précision du médium (et des basses) de l'Audeze LCD3-F comparé au Stax SR-009 (sur l'ampli Luminare) (Nb : ce qui n'empêche pas le LCD3F d'être plus euphonique et chaud à l'écoute que le Stax SR-009).
Donc, au final, je maintiens, plus que jamais, que l'Odin est un casque en résolution "native" 1080p (si l'on fait référence aux images d'un écran TV HD), alors que le Vali reste un casque en définition "native" moindre 720p, ce qui n'est déjà pas si mal.
Cette différence de définition du son (qui pourrait aussi s'appliquer à l'image ...sonore
) s'appliquant dans le registre du grave, mais surtout du médium.
Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter la voix de la chanteuse Rebecca Pidgeon sur le très bon enregistrement CD "The Raven" ; il ne faut pas plus de 10 secondes pour s'en rendre compte : tout est plus clair, plus défini, plus précis, mieux placé, plus subtil, sans compter une extension dans l’extrême aigu supérieure avec l'Odin versus Vali.
Pour des enregistrements de moins bonne qualité : Nolwenn Leroy et l'Album Bretonne, et le Trio féminin LEJ "en attendant l'album", et bien, je suis plus partagé dans mon appréciation entre ces deux casques:
- pour Nolwenn, comme déjà dit lors de mes premières impressions, on a une voix plus chaleureuse et mieux soutenue par la basse, même si moins précise, avec le Vali, alors que l'on a plus de détails et de subtilité (limités quand-même par la qualité d'enregistrement de ce CD) avec l'Odin ;
- pour le groupe féminin LEJ, j'ai même une préférence pour le Vali, car les voix semblent plus naturelles et "sincères" avec ce casque.
Sinon, le Vali se défend bien pour les œuvres symphoniques (Petroucka), l'Opéra (Carmen) et une oeuvre de Piano (Schumann), à égalité avec l'Odin, mais avec deux perceptions bien différentes :
- l'Odin de par sa précision, définition et sa clarté, mais avec un niveau de basse moindre, donne une impression d'écoute à proximité de l'orchestre (où l'on entend plus de détails, mais avec moins de grave) ;
- alors que le Vali donne plus l'impression d'une écoute plus au fond de la salle de concert (proche du mur arrière) avec une certaine matité (perte de l’extrême aigu et diminution des détails) et renforcement du grave. Ces deux styles d'écoute peuvent plaire ; elles sont différentes, quoique naturelles toutes les deux.
Le Vali peut être écouté pour un usage Home-Cinema (test de la musique du film Avatar) avec beaucoup de niveau et de dynamique dans le grave, mais une certaine matité (sur-amortissement de l'aigu), comme dans une vraie salle de cinéma "à l'ancienne" (avec de grosses enceintes JBL et une salle bien amortie)
(et non pas les horribles complexes de cinéma modernes aux sons criards).Pour le Jazz : Petrucciani et Grappeli (album Flamingo), je préfère nettement l'Odin au Vali ; la précision de l'Odin et sa virtuosité font merveilles ; le Vali paraît plus lourd et gauche (moins rapide et précis) en comparaison ; encore une fois de plus, tout est relatif
.
Sinon, je me faisais la réflexion suivante, que le côté plaisant du Vali pouvait venir en partie d'une reproduction sonore typée haut-parleurs d'enceintes (abstraction faite, bien sûr de la scène sonore, qui n'a rien à voir avec celle d'enceintes) : on retrouve dans la force et l'impact du grave du Vali une certaine sonorité d'enceintes acoustiques dynamiques de qualité (avec de puissants HP dans le grave) et bien sûr une définition souvent moindre que celle d'un très bon casque (ortho ou électrostatique).
L'Odin, quand à lui, s'apparente plus à l'écoute d'un casque électrostatique, par sa rapidité et sa définition, mais avec plus de matière et plus d'impact.
Bref, mes premières impressions d'écoute, d'il y a deux jours, sont en grande partie confirmées, mais aussi affinées par les différents titres et styles de musiques écoutées ce soir.
Ce sont donc, tous les deux, des grands casques, chacun dans leurs catégories respectives ; mais l'un reste quand même plus grand que l'autre, et justifie pleinement son label "HD 1080p", alors que l'autre, tout aussi agréable à écouter, justifie de plein droit son "label 720p".(Nb : tous les casques ne peuvent prétendre à de tels labels, avec une telle réussite).
Ces deux casques restent pleinement compétitifs pour leur prix et pourraient être même considérés comme des affaires, car je placerai volontiers (et même en tête) le Vali comparé aux casques Audeze LCD-X et LCD3-F (nb: définition voisine, mais avec encore plus d'impact, de rapidité et un côté moins descendant).
Je place, dans une autre catégorie, aussi dans le peloton de tête, l'Odin avec le quatuor de casques que vous connaissez probablement mieux que moi (sauf pour le Stax que j'ai possédé) : le LCD4, le HE-1000, le Stax SR-009 et l'Abyss (NB : je place personnellement le casque Stax SR-009 derrière l'Odin ; pour les autres casques, pas de jugements, je ne les ai pas écouté) (Nb bis : ici, les différences de gout entre tous ces casques interviendront également).
Sinon, quelques autres remarques à faire avant de conclure (et me coucher une fois de plus trop tard ...
)
Avec mon système, dont l'ampli hybride italien Rudistor RP8K-VT, je peux dire que cet ampli "drive" parfaitement bien les deux casques (Odin et Vali) de sensibilité assez proche (à 3 dB près) ; avec ma source sortant 2,8 Vrms, le potard de l'ampli variait de la position 9 h à 12 h, pour un niveau d'écoute confortable à fort.
Sinon, avec cette amplification, je n'ai pas trouvé de différences énormes dans la scène sonore entre ces deux casques ; l'un câblé en fil de Litz pour l'Odin, et l'autre avec son câble stock pour le Vali ; ces combinaisons casques-câbles me semblant les meilleures : scène sonore aussi large (bien proportionnée et suffisante) ; sensation d'aération voisine, mais précision supérieure avec l'Odin. En aucun cas la scène sonore m'a semblé étriquée avec ces deux casques.
Dernière remarque, par sa résolution "native" HD 1080p
, l'Odin profite plus d'enregistrements de qualité (avec un matériel en amont du casque aussi de qualité) que son petit frère, le Vali, de résolution "native" 720p.
Avec des enregistrements de moindre qualité (et hélas ils sont nombreux), même avec un bon système, la différence de résolution 1080p / 720p entre ces deux casques s'estompe un peu ; le Vali peut alors même tirer son épingle du jeu par ses qualités propres, pour certaines supérieures à l'Odin (son euphonie d'ensemble plus poussée, son rendu à la fois plus chaleureux, généreux et dynamique dans les basses, en particulier pour ceux aimant ce genre de signature sonore et/ou qui sont nostalgique d'une sonorité typée enceintes dynamiques (de qualité) faisant taper du pied).
Aller, il est grand temps pour moi d'aller me coucher.
Bonne nuit
pour les encore plus couche tard que moi Eric.
» 23 Avr 2016 10:24 
Je n'était pas né que tu travaillais déjà. Mais je pense que l'on n'a pas besoin d'avoir une audition parfaite pour profiter de la beauté des timbres. 
les courbes et moi ! comment dire ! 
ouf à mon âge c'est tooooopissimo, je ne vous dit pas le nombres d'années 
