Chez toi, si tu n'as que 5 enceintes pour les 5 canaux, les sons d'ambiance ne seront pas diffus mais bien localisable, ce qui peut donner cette impression de localisation aussi précise qu'avec les objets mais ce n'était pas intentionnel ou du moins pas réalisable en auditorium.
Je te rejoins complètement sur le "ou du moins pas réalisable en auditorium."
2 ou 4 canaux ds la zone surround imposés par le Dolby digital, ce n'est pas beaucoup pour construire un champ surround réaliste. Donc il faut faire des choix. En gros il y a deux extrêmes possibles :
1. soit on privilégie l'uniformité du rendu et on part sur une solution de champ totalement diffus. C'est la solution qui a été choisi pour les salles de ciné afin de rendre l'expérience surround identique sur une grande zone d'écoute. L'inconvénient, c'est que si il y a des placements ds le mix, on les perd.
2. soit on privilégie la localisation, et on part sur des approches de champ directif. Malheureusement avec 2 ou 4 enceintes surround, on crée alors un sweetspot ultra réduit. Par contre, au sein de sweetspot, on peut évidemment créer l'illusion d'un champ diffus en décorrélant les sources (en pratique il faut aider un peu acoustiquement...).
Le problème de ces 2 extrêmes, c'est que ni l'un ni l'autre n'est vraiment représentatif de la manière dont un être humain entend une source sonore localisée sur le côté, sur le haut ou sur l'arrière. Avec le printemps qui arrive bientôt, amusez-vous à faire l'expérience suivante : repérez un oiseau qui chante dans un arbre et écoutez-le en lui tournant le dos. Qu'allez vous constater ? Primo, il y a un changement de tonalité. Deuxio le champ devient plus diffus et on perd en précision de localisation. Amusez-vous ensuite à tourner sur vous-même et à incliner la tête pour faire varier la position de la source en coord. sphériques par rapport à votre tête. Vous constaterez qu'en fonction des angles, la perception est différente (c'est dû au filtrage induit par les lobes de vos oreilles et par le profil arrière de votre crane qui est très différent du profil avant...).
Un champ surround n'a donc pas à être localisable avec précision, c'est inutile. Il ne doit pas non plus être totalement diffus car les sources restent tout de même localisables (mais plus grossièrement). Le pb est qu'avec 4 canaux surround, il n'y a pas de solution pour rendre correctement la perception d'un champ surround naturel. Dès qu'on va chercher à être entre les 2 solutions extrêmes, il va y avoir des avantages et des inconvénients (entre sweetspot, uniformité du rendu, justesse des localisations, et ... ambiances diffuses). Donc tout compromis sera imparfait en terme de réalisme, malheureusement.
Chez moi, j'ai choisi de ne mettre que 2 enceintes surround (unipolaires) et de traiter acoustiquement pour doser la diffusion et construire un rendu enveloppant déjà plutôt convainquant (au prix d'un sweetspot hélas réduit). Sans rentrer ds les détails, j'ai traité la zone plafond au dessus des 11 fauteuils pour être très absorbante via des panneaux suspendus d'environ 80 cm de haut et recouvert de divers matériaux absorbants. Au dessus des panneaux (plafond) il y a de la LdR semi rigide qui "descend" jusqu'au bord sup. des panneaux. Les panneaux sont plutôt épais et orientés selon l'axe longitudinal ou transverses de la pièce. Les panneaux sont montés assez serrés et forment un piège à son plutôt efficace. Leurs bords donnent par contre un profil diffusant (arêtes) vers les spectateurs et autour de la zone d'écoute. Le tout est enveloppé de tissus. L'arrière des 2 enceintes surround est diffusant du sol au plafond sur plusieurs m2. La zone haute du plafond autour des panneaux suspendus à la forme d'un "couloir" en U (avec la barre du U à l'arrière de la salle) qui va recapter tout autour de la zone d'écoute une partie du champ diffusé par les surround vers le haut. Des éléments réfléchissant dans ce U (treillis en bois) vont alors renvoyer un peu d'énergie vers la zone d'écoute pour créer une sensation d'enveloppement "diffus" à environ 45° en hauteur. En dessous de cet angle, il y a un quadrillage très large qui renvoie un peu d'énergie mais ce n'est pas diffus. Enfin, à l'opposé de chaque enceinte surround (donc à 60° par rapport à la centrale), il y a un panneau convexe en isorel perforé qui renvoie un peu d'énergie "secondaire" retardée vers la zone de l'enceinte surround, ou elle va être à nouveau rediffusée, ce qui (me semble t'il) permet de gagner en sensation de profondeur du champ surround et donner l'illusion d'une salle plus large et plus profonde (la salle fait 60 m2). Je passe sur quelques "détails" annexes (les enceintes surround sont assez près du sol car le sol est surelevé à cet endroit-là...).
Au final, j'obtiens une "localisation diffuse" des placements surround et un enveloppement (ambiances) qui semble plutôt réaliste sur les mix ciné. Les enceintes surround sont évidemment non localisables (de toute façon, une enceinte ne doit jamais l'être en utilisation normale).
C'est bien sûr un choix perso que j'assume. Il offre une sensation d'écoute différente d'un champ totalement diffus et je la préfère nettement à un champ diffus car il exploite le surround panning présent ds le mix. Une sensation assez similaire est peut être possible avec un réseau d'enceinte en dosant/filtrant le signal de chacune.
Au niveau des défauts, il reste un peu d'EQ numérique à faire pour peaufiner la neutralité de la réponse. Mais c'est assez anecdotique. Je le ferai lors des réglages finaux de la salle.