Et ben, ça vole super haut…
Je connais le Ultraviolet, le dématérialisé, la VOD, le Pay Per View, le Netfliw, le Zive, le Apple TV etc.. et tous les noms mercantiles qui vendent les films comme de la pâte à pizza. Je me permettais juste de faire remarquer le côté burlesque de la chose.
Bref… J’en sors.
“Light is Right” ! Chronique d’un survivant !Passé l’affligeante bêtise du titre français (autant raconter la fin puisqu’on a déjà raconté le début en le prononçant
), on est vraiment face à un très bon film, c’est tout simplement la rédemption de Ridley Scott. Ridley, reviens, tout est pardonné ! Comme la déception fut cruelle, comme le retour en grâce en est encore plus renforcé.
Comment quelqu’un qui a commis Prométhéus a pu sortir un film aussi réussi que celui-là ??!!!
C’est peut être que le premier lui a permis d’explorer tout ce qu’il n’est pas permis de faire afin de ne surtout pas le reproduire dans le second. C’est un peu le brouillon de l’autre en somme...
C’est bien écrit, le film démarre sans détours, sans scène superflue et oui, la direction artistique est à la hauteur du budget pharaonique d’une telle production qui doit chiffrer le PIB d’un petit état en voie de développement. Donc se planter là-dessus ce serait juste pas admissible.
Les paysages sont superbes, encore un Bluray de démo qui rend l’avènement anticipé d'un 4K rondement marketé totalement superflu.
Chacun joue son rôle à fond la caisse, Jessica Chastain en a autant à foutre que dans Interstellar, c’est peut être une façon de jouer innovante qui s’imposera comme le nouveau standard... Je sais pas, mais à part elle, les autres sont tous très bons sans exception. Jeff Daniels, impeccable, le gars qui a les mains liés dans le dos est-il un salaud qui s’ignore ?...
La bande son est sobre mais néanmoins ne se prive pas d’assurer l’animation sur les canaux arrières, c’est la démonstration du cinéma moderne, c’est un bon passe-temps et ça amène à réfléchir sur sa propre situation…. Je suis pas certain que mes collègues de boulot accepteraient une seconde de mettre en péril le confort de leur situation personnelle pour venir m’aider dans une situation « délicate »… même si ma survie était en jeu à vrai dire… surtout si ma survie était en jeu !!
Le film est ponctué de petits messages qui font du bien et dont le rappel n’est, ma foi, pas inutile dans cette société qui est un peu à l’image de cette foutue fusée 4 fois trop lourde, pleine de choses lourdes et inutiles…
Bref un peu d’optimisme et d’humanisme ça fait pas de mal aujourd’hui parce qu’il faut encore y croire quand on est confronté tous les jours à l’image de l’homme, de ce qu’il est devenu… Ce type antipathique et suffisant même plus conscient du monde miraculeux qui se déroule sous ses pieds (superbe la scène ou Matt Damon est assis sur un banc et contemple le monde... à quand la dernière fois que vous l'avez fait ??!!..).
L’homo sapiens 2.0 qui roule dans sa berline toute options avec le smartphone 7 dans sa poche pour être à jour sur boubouk, on se dit que s’il était coincé sur Mars cet homo-stupidus, ben ça ferait des vacances à tout le monde… Et à vrai dire, il n'y aurait pas beaucoup de volontaires pour se pencher par la fenêtre d'une fusée et tenter de le récupérer.
Alors voir cette mécanique humaine à l'oeuvre dans un film, ça fait du bien et on a envie d'y croire parce que ça change du triste spectacle de la rue.
C’est bien monté (le film démarre sans s’encombrer de ce dont on se fout), c’est malicieux, pas drôle à se taper sur le ventre mais bien écrit. J’ai eu peur que ça tourne au délire « Robinson Crusoé » de Seul au Monde quand Tom Hanks passe 2h à parler à un ballon de foot mais Ridley contourne l’écueil et nous sert un survivor, ponctué de morceaux de bravoures inattendus (l’explosion du sas, bim dans la tronche le caisson de basse), bien documenté et expliqué en des termes simples. La science expliquée aux nuls comme moi c’est toujours ludique, ce film réussit le pari de rendre ça intéressant, là ou Interstellar et son discours assommant te fait bien comprendre que, non faut pas pousser, on va pas te simplifier la tâche, t’as décidé d’être nul à l’école alors on va pas faire le boulot à ta place… Fail !
Si un jour on m’avait parlé de la puissance évocatrice de la musique disco, ce bruit déjà ringard même lorsqu'il est sorti à l'époque, je me serais bien marré. Mettre « I will survive » en conclusion, fallait le faire !!! Ridley a passé l’âge de se prendre le chou, il est comme tous les vieux de son âge en fait, il se marre et regarde le monde avec un regard très amusé, il en a rien à foutre, et il a bien raison ! I Will Survive… Fallait la faire celle-là !
Note spéciale au générique de fin extrêmement bien écrit !
Allez Ridley, un bisous et on oublie tout !
Reviens à la maison, tout est pardonné, je t'ai préparé un gratin dauphinois !
Le son : Un découpage sonore méticuleux, soigné, homogène et harmonieux. Exploitation des enceintes surrond ni trop abondante, ni trop caricaturale, bande son irréprochable, le caisson fait le boulot, les enceintes se dégourdissent les jambes. Top démo.
L’image : Waouh !! Le choc visuel. Constater, d’un film à l’autre, l’apport des savoir-faire employés dans la conception des bluray modernes c’est comme comparer l’évolution des jeux vidéos sur une plate-forme de salon depuis son lancement, on a l’impression que les créateurs feront encore et toujours mieux... et on se demande comment ils font !!...
Les premières images sur Mars mettent une baffe dans la tronche. J’ai presque failli avancer le canapé pour profiter d’avantage de cette avalanche de couleurs « martiennes »… Je crois que je vais me revoir le film en avançant le canapé d’un bon mètre dans la pièce, enfouie sous un duvet pour ne pas frémir à chaque image. Bien content de ne pas faire partie du club de ceux qui regardent leurs films sur une télévision parce que la carte postale vaut le détour et l'effort doublé de la concession aux choses nécessaires de la vraie vie admise dans le salon...
Chicken, Seul sur Mars....