Joich a écrit:grand x a écrit:Ce mépris, ces blagues d'arrière bistro ne font pas rire les chômeurs malgré eux, ni les immigrés clandestins qui tentent par tous les moyens de s'échapper de vies de dangers et de misère pour eux et leurs familles, au risque de déranger des bien mieux lotis qu'eux.
Les opinions sous-tendues par ce type de "blagues" sont pitoyables d'inhumanité et de bêtise crasse
Moi je bénéficie de la CAF, j'ai bénéficié du chômage, des aides à l'installation comme travailleur indépendant la première fois que je me suis mis à mon compte, j'ai été payé par de l'argent public pendant 5 ans (et mes parents toute leur vie ou presque), j'ai été étudiant boursier et ai passé plus de temps à l'école qu'au boulot pour le moment, je ne suis pas assujetti à l'IRPP, et pourtant je trouve ça drôle. Voilà. Je ne suis pas certain de rembourser ce que j'ai coûté à la société française durant toute ma vie d'actif, et je préfèrerais être du côté de ceux qui financent plutôt que de celui des bénéficiaires, mais je trouve ça drôle. Les blagues d'arrière bistro, c'est rigolo. Les gens qui les font, pas forcément. Mais les blagues, oui, elles sont rigolotes. Alors je rigole, et plutôt que de m'offusquer à chaque fois que j'entends une blague avec "juif, arabe, assisté, immigré, pauvre, femme, communiste" ou je ne sais quoi dedans, je rigole un coup. Et le reste du temps, j'agis pour que les seuls lieux où l'on trouve du racisme, de l'antisémitisme, de la bêtise crasse, en somme, ce soit dans les blagues.
Le soucis, c'est que ce genre de blague, véhiculé notamment dans les milieux réac, FN et autres, contribuent, que ce soit de manière militante ou inconsciente, à véhiculer des haines, ou à tout le moins des distanciations envers les personnes incriminées (les chômeurs et les clandestins, considérés sans distinction de cas), contribuant à faire apparaitre comme normale leur étiquette de parasites dont la disparition est souhaitable/souhaitée. Et là, c'est plus des blagues, et c'est totalement contre-productif par rapport aux actions humanistes menées par ailleurs.