» 30 Juil 2015 16:57
Lundi 27 juillet chez l’ami Pierre test de l’ampli Egoista enfin dans un environnement calme mais aussi du casque Odin qui je dois le dire m’a particulièrement impressionné.
Le matériel utilisé :
Source :
- DAC : 3D Lab SRC Millenium MKII
- Lecteur réseau : QAT RS3
Amplification :
- Egoïsta 845
Les casques :
- L’Audeze LCD-X
- Le JPS Labs Abyss
- Le Kennerton Odin
Caractéristiques des casques :
Audeze LCDX :
Type : casque ouvert
Transducteur : Planar magnétique
Réponse fréquence : 5Hz - 20kHz
Impédance : 20 ohms
Sensibilité : 95dB / 1mW
Poids : 600g
JPS A/B 1266 Abyss :
Type : casque ouvert
Transducteur : Planar magnétique
Réponse fréquence : 5 Hz à 28 KHz
Impédance : 46 ohms
Sensibilité : 85 dB/ 1mW
Poids : 660g
Kennerton Odin :
Type : casque ouvert
Transducteur : Planar magnétique
Réponse fréquence : 15Hz - 50kHz
Impédance : 35 ohms
Sensibilité : 104dB / 1mW
Le casque Odin :
L’attente enfin terminée, je peux toucher ce fameux casque et je ne suis pas déçu.
Tout d’abord il n’y a pratiquement pas de plastique ce qui fait de l’Odin un casque vraiment durable. Les cuts en bois plus sombres que sur les nombreuses photos sont finement travaillés, le réglage du casque est très astucieux et respire la solidité. Les pads sont vraiment agréables et perforés à l’avant.
Le casque se porte bien avec une pression moins forte que sur un LCDX par exemple. Le câble lui aussi semble avoir été soigneusement construit (rien avoir avec celui du LCDX)
Globalement nous sommes face à un produit vraiment bien pensé, à la finition clairement haut de gamme.
Choix de musique parmi les nombreuses utilisées lors de mes tests :
Benjamin Clementine : Winston Churchill's boy
Chabrier : Espana
La liste de schindler
L’écoute ; comparaison Odin, LCDX / Odin, Abyss
Benjamin Clementine : Winston Churchill's boy.
Benjamin Clementine, est un auteur-compositeur-interprète anglais
À 22 ans, il quitte Londres pour tenter sa chance à Paris. Il est repéré en 2012 alors qu’il joue dans le métro4,5.
Sa musique est influencée par le classique et on le compare parfois à Nina Simone ou Antony Hegarty4 même s'il doit sa vocation musicale à Erik Satie6.
Ayant signé un contrat avec le label Behind Records, il a sorti deux singles et un album.
Il chante et joue du piano pour un défilé Burberry en 2014.
Il a également participé aux Francofolies de La Rochelle en juin 2013, aux Transmusicales de Rennes en décembre 2013, de même qu'au Festival de jazz de Montreux et au Festival des Vieilles Charrues en juillet 2014.
Il remporte la Victoire de la musique 2015 de la révélation scène.
Mon évaluation commence par le LCDX puis je passe rapidement sur l’Odin, ouf… les différences sont vraiment importantes !
Ma première remarque concerne l’espace qu’occupe les deux casques, sur le LCDX l’auditeur se trouve au deuxième rang, avec l’Odin nous sommes plus au quatrième rang.
Deuxième remarque, la voix de Benjamin Clementine sur l’Odin est d’une clarté éblouissante, d’une précision chirurgicale sans jamais rentrer dans le jeu d’une haute résolution stérile, cela reste diablement juste.
Le casque n’est pas ici dans une démonstration technique, il restitue seulement toutes les informations qu’il reçoit et cela s’entend, le casque décent bas avec un impact impressionnant. Sur ce point le LCDX semble boursouflé, mais aussi brouillon, sur le haut du spectre la encore le LCDX n’est pas à la fête, l’Odin monte plus haut avec des accents d’électrostatique.
Au final l’Odin descend plus bas, monte plus haut dispose de plus de résolutions les transitoires sont plus rapides, bref l’Audeze est littéralement débordé par le nouveau venu !
Mais qu’en est- il face au champion en la personne de l’Abyss.
Dès les premières notes et ensuite l’arrivée de la voix de Benjamin Clementine, l’Abyss montre sa puissance, l’espace est plus spacieux, cela ouvre plus. Nous ne sommes plus au quatrième rang mais au sixième. Ensuite, pour le bas du spectre, l’Abyss reste le maitre, il descend plus bas, impacte encore plus (notamment grâce à l’Egoista).
Pour le reste les choses se compliquent. Pour notre champion par exemple le médium est tout simplement plus résolvant que sur l’Abyss, à tel point que je ne connais pas un seul Planar magnétique proposant une telle résolution ! Par contre, j’ai lu certain compte rendus qui parle d’un Abyss flou par rapport à l’Odin. Je ne suis absolument par d’accord avec cette remarque. Certes l’Odin propose plus de résolution, détoure plus les choses mais l’Abyss lui aussi propose une haute résolution et il n’est certainement flou même face à l’Odin.
Je termine avec le haut du spectre, là encore l’Odin marque des points, plus aérien, encore plus net, bref, il met en difficulté une nouvelle fois l’Abyss.
En conclusion, sur Winston Churchill's boy de Benjamin Clementine, par ailleurs d’une très grande qualité bien entendu artistique mais aussi dû à l’enregistrement proprement dit, l’Abyss est malmené comme il ne le jamais été (excepté probablement le SR 009 et encore).
La voix étant bien mise en avant l’on peut parfaitement préférer l’Odin. Personnellement je choisis encore l’Abyss pour sa formidable image et sa cohérence mais cela ne se joue pas à grand-chose.
Chabrier : Espana :
Alexis Emmanuel Chabrier, est un compositeur romantique français. Bien que principalement connu pour deux de ses œuvres orchestrales, España et Joyeuse Marche, il composa de nombreux opéras, pièces pour piano et chansons. Ses créations, de grande qualité, étaient admirées de nombreux compositeurs, comme Debussy, Ravel, Satie, Richard Strauss, ou encore Stravinsky.
España fut écrite à la suite du séjour de Chabrier en Espagne à l'automne 1882 avec sa femme et sa famille ; le compositeur y fut enchanté par la musique espagnole et andalouse. De retour à Paris, il promit au chef d'orchestre Charles Lamoureux qu'il allait écrire une pièce aux accents espagnols qui feraient se lever et s'embrasser les personnes présentes dans le public ! Il écrivit ainsi cette pièce, inspiré par les mélodies, les rythmes et le style de cette musique. Bien qu'au départ Chabrier comptât l'écrire pour le piano, il réalisa vite qu'il allait avoir besoin de la brillance d'une orchestration, et utilisa toutes les ressources qu'elle pouvait lui apporter.
Comparatif LCDX, Odin.
Sur ce petit chef d’œuvre d’Emmanuel Chabrier, à la première écoute, l’Audeze ne me « semble pas débordé » comme sur Winston Churchill's boy de Benjamin Clementine. L’approche plus frontale et tonitruante brouille un peu les pistes, cependant, une écoute plus approfondie sans pour autant repasser le morceau 10 fois, montre un net avantage qualitatif en faveur de l’Odin. Les instruments sont plus nets, mieux identifiables dans leur placement dans l’espace, mais aussi leurs timbres, les changements de dynamique, les transitoires vives impressionnent. Encore une fois il me rappelle mon SR 009 avec plus de poids, ce qui n’est vraiment pas une mince affaire de jouer sur le terrain des électrostatiques.
Bon j’arrête là tant le casque ne joue pas dans la même catégorie.
Comparatif Abyss, Odin
Deux géants sur la piste dans un combat à mort. Cette fois la formidable spécialisation de l’Abyss le sert plus que sur « Winston Churchill's boy », la masse orchestrale prend une plus grande dimension sur le vaisseau amiral de JPS, les instruments sont plus ramassés sur l’Odin mais étonnants de lisibilité ne donnent pas cette sensation d’écouter dans sa salle de bain comme de nombreux casques sur de l’orchestral.
Les deux casques sont très rapides mais l’Odin me semble plus sur la légèreté avec cependant la densité propre au Planar, le résultat est surprenant.
Globalement je penche plus sur l’Abyss pour cette ouverture, sa représentation grandiloquente.
Mais que l’Odin m’étonne, nom d’un homme, ce casque ne rigole pas !!
La liste de schindle « Remembrances » BO de John Williams :
John Williams est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain. Il est principalement connu pour ses musiques de films. On lui doit le renouveau des bandes originales symphoniques avec ce qui reste de son œuvre la plus célèbre : la musique de la saga Star Wars. Compositeur attitré de Steven Spielberg et de George Lucas, Williams a composé au cours d'une carrière qui s'étend sur près de soixante ans, un grand nombre des plus célèbres musiques de films de l'histoire d'Hollywood. J’ai choisi le fabuleux passage du titre « Remembrances » avec Itzhak Perlman.
Comparatif LCDX, Odin :
D’écoute en écoute, toujours le même constat, le LCDX n’arrive pas à suivre, l’archer d’Itzhak Perlman fait des merveilles sur l’Odin, cela sonne pur, limpide, dénué de la moindre aspérité, j’ai vraiment le sentiment d’être plus proche de la vérité avec l’Odin là où le LCDX me semble pâteux sans ce souffle de vie qu’apporte l’Odin. Que dire de plus sinon que le LCDX ne peut pas grand-chose l’Odin est tout simplement à un autre niveau.
Comparatif Abyss, Odin
Cette fois la confrontation tourne plus en faveur de l’Odin. Sur l’Abyss le violon me semble un peu trop éloigné, le medium perd un peu de sa consistance surtout en opposition directe avec l’Odin. La précision diabolique du Kennerton apporte une surprenante proximité avec la prestation de Itzhak Perlman, la moindre inflexion, fluctuation de la dynamique l’Odin le retranscrit. Alors je n’utiliserai pas l’expression trop souvent usité « je redécouvre ma musique» mais que toute l’émotion m’a semblée plus intense que d’ordinaire.
Enfin sur les plus haute note du violon, jamais je n’ai ressenti la moindre dureté. Cela reste fluide un peu comme le ferait un électrostatique. Une expérience sensorielle et émotionnelle qui ne laisse pas indemne.
Conclusion :
En préambule à ma conclusion je remercie Pierre pour son accueil mais aussi pour m’avoir permis de testé ce matériel hors norme.
Un petit mot sur l’ampli Egoista. Nous étions lui et moi à notre troisième rencontre mais cette fois dans des conditions de calme absolu. Que dire si ce n’est que les superlatifs me manquent, tout simplement le meilleur ampli que j’ai jamais testé. Il allie précision, résolution, puissance avec une facilité déconcertante. Il drive les difficiles Planar sans aucune concession et pousse l’Abyss dans ses retranchements nous dévoilant l’étendue de ses capacités. Le résultat m’a bluffé !!
Pour notre « Match » LCD X ; Odin ; Abyss de réelles surprises.
L’opposition LCD X ; Odin la confrontation tourna court. Mais entendons-nous bien, l’Audeze n’est absolument pas un mauvais casque, bien au contraire. Il fait partie des meilleurs. Cependant Kennerton est d’une tout autre « espèce », celle des casques d’exception. L’Odin ouvre plus, propose un bas du spectre dense, vif, nuancé, celui du LCDX, en comparaison, apparait plus confus avec certes un peu plus de grave (du a son approche plus frontale) mais moins nuancé, le sous grave apparait avec bien plus de netteté sur l’Odin.
Le medium comme l’aigu sont d’une lisibilité extrême et pourtant jamais aucune dureté n’effleure.
Globalement l’Odin parvient à surpasser son concurrent sur « tous » les terrains !!
Face au monstre Abyss le match se resserre. Le JPS a pour lui son image cohérente, large, disposant d’un étagement des plans sonores remarquables, son grave puissant à la descente vertigineuse, pour l’Odin son médium net, pur, troublant de réalisme, un aigu proche d’un casque électrostatique dans sa vivacité. Les deux casques sont rapides, l’Abyss joue plus sur le côté « force brut » plus « animal », l’Odin a plus de « légèreté » à l’image d’un électrostatique avec plus de poids.
Dans mon cas personnel je préfère l’Abyss. Ses points forts étant importants pour mes écoutes, cependant, l’Odin avec son prix actuel n’a aucun concurrent et je peux parfaitement comprendre que l’on choisisse l’Odin sur l’Abyss.
Les gars de chez Kennerton ont réalisé un travail remarquable avec un produit à la finition irréprochable mais aussi aux performances acoustiques d’un très haut niveau, chapeau bas !!
Pour ma part je le place au côté de l’Abyss et du SR 009 et je vous confesse que j’envisage sérieusement de me séparer de mon Stax adoré tellement l’Odin m’a impressionné, c’est vous dire !!
Comparaison avec d’autre casques sorti il y a peu :
Mes observations n’étant pas basées sur des comparaisons directes elles sont donc à prendre avec beaucoup de prudence.
Kennerton Odin vs HifiMan HE 1000
Caractéristiques HifiMan HE 1000
Type : casque ouvert
Transducteur : Planar magnétique
Réponse fréquence : 8Hz - 65kHz
Impédance : 35 ohms
Sensibilité : 90dB / 1mW
Le hifiMan fait le Buzz depuis un certain temps, notamment sur les forums outre atlantique et je l’attendais bien entendu de pied ferme. Certains d’entre vous connaissent aussi mon point de vue sur ce casque que j’ai testé récemment.
Face au supposé « challenger », le casque chinois ne passe pas le premier round.
L’Odin dispose de plus de résolution, une image bien plus cohérente, je le trouve aussi plus rapide dans les transitoires.
Avec l’Odin nous sommes réellement un ton au-dessus.
Enfin le niveau de finition du casque est tout autre, même si j’apprécie beaucoup le coté retro, art déco du Hifiman, sa finition laisse bien trop à désirer là où Kennerton a construit un casque avec très peu de plastique et une finition vraiment de haute volée.
Kennerton Odin vs ENIGMAcoustics Dharma D1000
Caractéristiques : ENIGMAcoustics Dharma D1000
Type : casque ouvert
Transducteur : Planar magnétique
Réponse fréquence : 15Hz - 50kHz
Impédance : 26 ohms
Sensibilité : 95dB / 1mW
Poids : 380g
L’ ENIGMAcoustics Dharma D1000 a été l’une des belles surprises du Munich 2015.
La technologie utilisée est un Électret / dynamique. Le Dharma utilise une petite bande de matériau en téflon pour le diaphragme de son transducteur à haute fréquence. Le diaphragme est auto-polarisation, ce qui élimine la nécessité d'une polarisation à haute tension des casques électrostatiques, les basses et le medium sont reproduits par un transducteur électrodynamique, la technologie rappelle fortement le mythique AKG K 340.
Sur une confrontation à distance, le Dharma se défend plutôt bien, sa spécialisation m’a vraiment impressionnée.
Sur ce point il me semble faire mieux que l’Odin. Cependant il n’a pas la cohérence de ce dernier. La résolution reste la chasse gardée de l’Odin. Enfin, malgré son transducteur à haute fréquence, le Dharma ne m’a pas semblé faire mieux que l’Odin. Bien entendu, un examen plus approfondi confirmera ou infirmera mon ressenti.
Je termine sur la finition plutôt sobre du Dharma D1000 sans atteindre la qualité de construction de l’Odin.
Kennerton Odin vs Pionner SE Master 1
Caractéristiques : Pionner SE Master 1
Type : casque ouvert
Transducteur : électrodynamique
Réponse fréquence : 5 Hz à 85 kHz
Impédance : 45 ohms
Sensibilité : 94dB / 1mW
Poids : 460g
Pionner réalise pour son premier casque une belle performance. Tout a été conçu de A à Z.
Par exemple, le diaphragme en aluminium de 25 microns d'épaisseur recouvert d'un revêtement en céramique. La construction elle aussi n’a pas été négligée avec des pads en cuir extrêmement confortables et d’une belle finition, le Headband propose, via deux tiges de réglage, un Clamping fort ou moyen. Globalement le casque propose une belle finition.
Malgré tout le Pionner me semble plus fragile que l’Odin.
Sur le plan sonore, et certains l’ont d’ailleurs fait remarquer avant moi, une certaine parenté avec le HD 800. Le casque propose une sacré résolution mais n’a pas le « naturel » de l’Odin.
Le medium n’a pas non plus cette fluidité du Kennerton qui sur ce point n’a vraiment pas de concurrent. Autre remarque, l’étagement des plans sonores, notamment sur du symphonique, m’a semblé plus cohérent sur l’Odin. Sans trop vouloir m’avancer (j’ai le Pionner seulement depuis hier et je ne le garde que jusqu’à vendredi) son tarif serait plus près du HD 800 cela le rendrait plus attractif.
Clairement L’Odin marque des points sur ces concurrents !
Dernière édition par
superfred21 le 30 Juil 2015 22:31, édité 4 fois.